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LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME POURSUIT SON DÉBAT DE HAUT NIVEAU

Compte rendu de séance
Il entend les déclarations de dix-huit hauts dignitaires

Le Conseil des droits de l'homme a poursuivi, en milieu de journée, son débat de haut niveau, entamé ce matin, en entendant les déclarations de dix-huit hauts dignitaires.

La plupart des intervenants ont fait part de leur volonté de promouvoir et de protéger les droits de l’homme aux niveaux national et international et ont renouvelé la confiance qu’ils placent dans le Conseil, ses mécanismes et procédures à cette fin. M. Anders Samuelsen, Ministre des affaires étrangères du Danemark, a fait part de la volonté de son pays de travailler à la réforme du Conseil. M. Tomáš Petříček, Ministre des affaires étrangères de la République tchèque, a quant à lui indiqué que son pays s’efforcerait de rendre le Conseil plus efficace et moins bureaucratique, notamment pour renforcer son rôle préventif.

Plusieurs hauts dignitaires ont fait part de leurs préoccupations s’agissant de la situation au Venezuela, qu’ont notamment évoquée les chefs de la diplomatie du Danemark, de la République tchèque, de la Géorgie et de l’Islande, leur homologue uruguayen insistant pour une issue négociée et plaidant pour des voies pacifiques dans ce contexte.

Plusieurs autres situations dans le monde, notamment celles au Myanmar, au Yémen et en Syrie, ont aussi été évoquées par les hauts dignitaires. M. Sergey Vershinin, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie a déploré les pressions politiques ou ingérences dans des processus intergouvernementaux, jugeant qu’il n’est pas étonnant que la confiance dans le Conseil soit ébranlée.

Lord Ahmad of Wimbledon, Ministre d'État du Royaume-Uni chargé des affaires étrangères et du Commonwealth, a notamment indiqué que parmi les questions prioritaires que le Royaume-Uni souhaite défendre au sein de Conseil, figurent celles portant sur la liberté des médias, la liberté de religion et de conviction ou encore la prévention de la violence sexuelle dans les situations de conflit.

Outre les hauts dignitaires déjà mentionnés, sont également intervenus durant cette séance les Ministres des affaires étrangères de l’Andorre, de la République de Corée, des Maldives, du Monténégro et de la Hongrie, ainsi que le Vice-Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan et le Secrétaire pour les relations avec les États du Saint-Siège. Ont aussi fait des déclarations le Troisième Vice-Premier Ministre en charge des droits de l'homme de la Guinée équatoriale; le Ministre d’État chargé des droits de l’homme du Maroc; le Secrétaire des droits de l'homme et du pluralisme culturel de l’Argentine; et le Ministre adjoint pour les relations internationales et la coopération de l’Afrique du Sud.


Le Conseil poursuivait ses travaux cet après-midi en tentant son débat annuel de haut niveau sur l’intégration des questions relatives aux droits de l’homme.


SUITE DU DÉBAT DE HAUT NIVEAU

M. ANDERS SAMUELSEN, Ministre des affaires étrangères du Danemark, a déclaré que son pays est honoré d’occuper pour la première fois un siège de membre au Conseil des droits de l'homme; c’est un signe de son engagement envers les droits de l'homme, mais aussi une volonté affirmée de travailler en direction de la coopération multilatérale et pour la réforme du Conseil. Le travail du Conseil doit créer une différence sur le terrain et le Conseil doit aussi faire preuve de sa capacité à répondre aux situations d’urgence et d’agir concrètement, comme il l’a fait pour la Syrie ou encore le Myanmar, a dit le Ministre. Pour mieux s’acquitter de ce travail et répondre efficacement aux défis qui se posent à lui, le Conseil doit être réformé, a-t-il affirmé. M. Samuelsen a déploré que trop souvent, des États soient élus membres du Conseil en dépit de leur bilan discutable en matière de droits de l'homme. Être membre de ce Conseil ne devrait pas être une façon de se protéger des critiques, a-t-il insisté.

Le Ministre danois des affaires étrangères a ensuite fait part de ses préoccupations concernant la situation dans quelques pays, parmi lesquels le Venezuela, où le Danemark a reconnu Juan Guaidó comme président légitime par intérim. Le Danemark appelle à la tenue d’élections libres et démocratiques au Venezuela, ainsi qu’à l’ouverture d’enquête sur les actes du « régime répressif de Maduro ». Concernant la Syrie, le Danemark estime que le « régime syrien » assume la grande responsabilité des violations massives des droits de l'homme dans le pays. Le Danemark s’inquiète en outre des persécutions visant les défenseurs des droits de l'homme en République islamique d’Iran, tout comme de l’usage excessif de la peine de mort en Arabie saoudite.

La situation humanitaire au Yémen, qui est la pire du monde, préoccupe le Danemark, a poursuivi le Ministre, appelant toutes les parties yéménites signataires de l’Accord de Stockholm à le respecter et à le mettre en œuvre. M. Samuelsen s’est également dit préoccupé par la situation en Fédération de Russie, notamment par la condamnation à six ans de prison d’un ressortissant danois témoin de Jehova; il s’est également dit préoccupé par les actes de la Fédération de Russie en Ukraine.

M. ALFONSO NSUE MOKUY, Troisième Vice-Premier Ministre en charge des droits de l'homme de la Guinée équatoriale, a confirmé la ferme volonté de son Gouvernement de promouvoir, garantir, protéger et consolider les droits de l'homme dans son pays et dans le monde entier. S’agissant des droits politiques, a-t-il indiqué, le Gouvernement équato-guinéen a convoqué en juin 2018 un dialogue national inclusif avec les partis politiques de l’intérieur et ceux de la diaspora, ainsi que les représentants de la société civile afin d’enrichir le pluralisme politique national et de dégager des consensus. Évoquant les droits économiques, il a évoqué la convocation cette année de la Troisième Conférence économique nationale, dont l’objectif est d’établir les bases de réorientation du Plan national de développement économique et social à l’horizon 2020 et d’intégrer les Objectifs de développement durable et l’Agenda Afrique 2063 dans les politiques de développement national afin de mobiliser les ressources et les soutiens nécessaires.

Le Troisième Vice-Premier Ministre en charge des droits de l'homme a également indiqué que son Gouvernement a mis au point un Plan national de lutte contre la traite de personnes en Guinée équatoriale et lancé un projet de soutien au programme national de promotion et de respect des droits de l'homme. Par ailleurs, une haute délégation du Gouvernement a tenu au Parlement européen plusieurs séances de travail, les 13 et 14 février dernier, au sujet de la situation des droits de l'homme en Guinée équatoriale. Pour M. Nsue Mokuy, malgré ses progrès en matière de droits de l'homme, le pays a toujours besoin du soutien des programmes de coopération et de l’assistance technique afin de renforcer les connaissances de la société civile et des fonctionnaires sur cette question.

M. PAUL RICHARD GALLAGHER, Archevêque et Secrétaire des relations avec les États au Saint-Siège, a indiqué que le Saint-Siège s’efforçait de promouvoir l’indivisibilité et l’universalité des droits de l'homme et a rappelé que le Pape François avait récemment réitéré l’importance capitale d’un discours constructif et serein entre les États. Nous vivons dans un monde toujours plus complexe et interconnecté et les pays ont plus besoin que jamais de se rassembler, a-t-il insisté.

Il y a trente ans, la Convention relative aux droits de l’enfant était ratifiée par 196 États, a ensuite rappelé l’Archevêque, avant d’ajouter que le Saint-Siège est engagé non seulement à assurer la sécurité et la protection de l’intégrité des enfants et des adultes vulnérables, mais aussi à forger un environnement de confiance pour eux dans ses propres institutions, afin de poursuivre son activité en traitant de l’atroce fléau de la violence contre les enfants.

Malheureusement, a poursuivi l’Archevêque, il semble y avoir, dans certaines instances internationales, une fragmentation systématique et progressive de la nature de la personne humaine, ouvrant la voie à la proclamation de prétendus « nouveaux droits » sans obligations concomitantes; l’échec à reconnaître notre nature commune – une nature commune qui est le socle sur lequel tous les droits sont fondés – se traduit en dernier lieu par une violation des droits de l’homme fondamentaux et par l’inquiétant déclin de l’humanité. M. Gallagher a mis l’accent sur l’importance de respecter la liberté de religion en tant que droit fondamental de l’homme.

M. TOMÁŠ PETŘÍČEK, Ministre des affaires étrangères de la République tchèque, s’est félicité que son pays ait commencé cette année son mandat en tant que membre du Conseil et a indiqué qu’il s’efforcerait dans ce cadre de rendre le Conseil plus efficace et moins bureaucratique, notamment pour renforcer son rôle préventif. En effet, a-t-il insisté, mieux vaut prévenir par le biais du Conseil des droits de l'homme que guérir par celui du Conseil de sécurité. Il a en outre jugé plus important que jamais de protéger l’espace de la société civile, s’inquiétant de la multiplication des menaces et restrictions dont elle fait l’objet dans plusieurs pays. Il a rappelé que la République tchèque accorde la plus haute importance au droit de participer aux affaires publiques et avait présenté une résolution en ce sens au Conseil.

Le Ministre tchèque s’est ensuite dit très préoccupé par le sort de millions de Vénézuéliens privés du droit de choisir leurs représentants par des élections libres et a indiqué que la République tchèque a reconnu Juan Guaidó comme président par intérim du Venezuela, dans l’attente de l’organisation de nouvelles élections justes et libres. Il a également appelé la communauté internationale à s’unir pour mettre un terme à la crise humanitaire dans ce pays.

M. Petříček a par ailleurs parlé du Cambodge en soulignant que la bonne gouvernance exige des institutions fortes, efficaces, responsables et inclusives fondées sur les principes des droits de l'homme. La République tchèque attache la plus haute importance à l’observation et à l’assistance électorale et participe régulièrement à des missions organisées par l’Union européenne ou l’OSCE, a-t-il en outre rappelé, avant d’ajouter que les observateurs tchèques surveilleront l’élection présidentielle en Ukraine. Le Ministre tchèque a déploré l’occupation de la Crimée par la Fédération de Russie et les menées séparatistes dans l’Est de l’Ukraine, rappelant qu’il défendait le respect de l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

M. DAVID ZALKALIANI, Ministre des affaires étrangères de la Géorgie, a déclaré que les conflits, les migrations, le changement climatique et les menaces au niveau de la santé mondiale sont actuellement autant de causes de désespoir pour la communauté internationale. Les droits de l’homme continuent d’être violés partout dans le monde, a-t-il poursuivi. La reddition de comptes doit être assurée pour les atrocités de masses, afin d’empêcher les crimes à venir, a-t-il souligné.

La Géorgie encourage le Venezuela dans sa transition démocratique en soutenant Juan Guaidó, a d’autre part indiqué M. Zalkaliani. La Fédération de Russie doit permettre un accès sans entrave aux mécanismes d’observations des Nations Unies et respecter l’intégrité territoriale de l’Ukraine, a-t-il en outre déclaré. Affirmant que son pays accorde la plus haute importance aux travaux du Conseil, il a plaidé pour un renforcement de l’efficacité de cet organe. La Géorgie attache une attention particulière à la mise en œuvre des dispositions des traités et des recommandations issues des organes des Nations Unies et a mis en place à cette fin un mécanisme national de vérification de cette mise en œuvre, a-t-il ajouté. La voix de la société civile doit être entendue et renforcée au sein du Conseil, a en outre plaidé le Ministre, indiquant que son pays regrette que les défenseurs des droits de l’homme continuent d’être menacés partout dans le monde. Alors que l’an dernier, le Conseil a réitéré sa préoccupation concernant la situation des régions de Géorgie occupées par la Fédération de Russie, les détentions illégales et les enlèvements se poursuivent le long de la ligne de démarcation et ont des implications négatives pour les populations des régions occupées, a poursuivi le Ministre géorgien. Des centaines de milliers de personnes déplacées se trouvent privées d’un retour dans leur foyer, a-t-il insisté. La Géorgie prévoit de présenter une autre résolution sur cette question durant cette session, a-t-il indiqué, avant d’appeler la Fédération de Russie à respecter ses obligations au titre de l’accord de cessez-le-feu du 12 août 2008.

MME MARIA UBACH, Ministre des affaires étrangères de la Principauté d’Andorre, a insisté sur l’importance que revêtent l’Examen périodique universel (EPU) et les procédures spéciales du Conseil. Le multilatéralisme, est la seule voie pour atteindre les Objectifs de développement durable associés au Programme de développement durable à l’horizon 2030, a-t-elle souligné. Ce Programme représente une feuille de route universelle qui permettra d’orienter l’avenir de la planète vers des sociétés engagées pour la paix durable, résilientes et inclusives. Surmonter les défis actuels ne sera possible que si toutes les parties prenantes décident de travailler de manière coordonnée et intégrée, a insisté la Ministre.

La crise en Syrie continue de ravager le pays avec des conséquences catastrophiques sur le plan humanitaire, alors que l’on compte déjà plus de 500 000 morts et des millions de personnes déplacées, a poursuivi la Ministre des affaires étrangères. Pour sa part, l’Andorre continue de contribuer financièrement au Mécanisme d’enquête international, impartial et indépendant sur les crimes les plus graves commis en Syrie. La Cour pénale internationale reste le meilleur outil pour juger les responsables des crimes les plus graves, a ajouté la Ministre. Relevant que les organismes internationaux sont l’objet de critiques régulières, elle a indiqué que c’est la raison pour laquelle l’Andorre entend apporter son soutien à toutes les mesures qui visent à améliorer l’efficacité des organisations multilatérales et à renforcer la protection des droits de l’homme dans le monde.

M. MUSTAPHA RAMID, Ministre d’État chargé des droits de l’homme du Maroc, a salué le rôle grandissant du Conseil et a souligné que l’ampleur des défis dans le domaine des droits de l’homme exige de chacun de redoubler d’efforts pour que cet organe puisse atteindre les objectifs qui lui ont été fixés. Le Maroc va continuer à mettre en œuvre les recommandations des mécanismes des Nations Unies et notamment de l’Examen périodique universel, a-t-il indiqué. Le Ministre a mis l’accent sur certaines mesures prises par le Maroc pour promouvoir les droits de l’homme dans le pays, citant notamment la loi sur le Conseil national des droits de l’homme, dont les compétences ont été élargies. Le Maroc a aussi adopté une loi contre les violences faites aux femmes et une loi sur les employé(e)s de maison, notamment. En outre, le Code pénal a été amendé afin que l’État puisse couvrir les frais d’alimentation des détenus.

S’agissant de la question du Sahara marocain, le Ministre a expliqué qu’il fallait parvenir à une solution permanente se fondant sur le consensus politique. Le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie ont accepté de participer à une table ronde sur cette question tenue à Genève en décembre 2018, a-t-il indiqué. Le Maroc estime que cette table ronde est un pas important dans la relance d’un processus sur des bases saines, a-t-il précisé, rappelant que toutes les parties ont accepté la tenue d’une deuxième table ronde au mois de mars prochain. Le Maroc tient à ce processus onusien et salue les efforts du Secrétaire général pour trouver une solution à la situation au Sahara marocain, a déclaré le Ministre. L’Algérie est la seule responsable des souffrances vécues par la population dans le camp de Tindouf, a-t-il ajouté.

D’autre part, le Maroc a octroyé le statut de réfugiés à des demandeurs d’asile, a fait valoir le Ministre, avant de rappeler que le pays avait accueilli les travaux sur le Pacte mondial sur les migrations à Marrakech. Le Maroc, au niveau national, a pris une série d’initiatives pour permettre la protection de la migration, a-t-il ajouté. Évoquant la question de la Palestine, qui reste une préoccupation du Maroc, il a affirmé qu’une paix juste et durable sur base de deux États demeure la seule solution au conflit. La question de Jérusalem-Est est une priorité pour le Maroc, a-t-il également fait savoir: les mesures unilatérales s’agissant de Jérusalem-Est sont inacceptables et contre-productives, a-t-il souligné.

M. RODOLFO NIN NOVOA, Ministre des relations extérieures de l’Uruguay, a rappelé que son pays entamait son troisième mandat au sein de ce Conseil. Au cours de ce nouveau mandat, l’Uruguay s’engage à collaborer sans restriction avec les organes du système universel de protection des droits de l’homme, a-t-il indiqué. Pour l’Uruguay, le principe de la coopération des États avec le Conseil, ses mécanismes et procédures spéciales est fondamental et absolument impératif pour garantir l’efficacité et la cohérence de cet organe. L’Uruguay conçoit les organes internationaux comme des domaines de coopération entre les États, a insisté le Ministre des relations extérieures.

Tous les droits de l’homme, aussi bien civils et politiques qu’économiques, sociaux et culturels, doivent être respectés sur un pied d’égalité et protégés de la même façon, a poursuivi le Ministre. Il a plaidé en faveur des principes défendus par la Charte de l’ONU et a assuré que l’Uruguay avait toujours fait preuve de cohérence en respectant ces principes. En témoigne l’exemple le plus récent de l’attitude adoptée par l’Uruguay face à la grave crise qui sévit au Venezuela, a souligné le Ministre, plaidant pour une issue négociée dans ce contexte. L’Uruguay plaide en faveur de la facilitation et du dialogue plutôt que de la confrontation, a-t-il insisté. L’Uruguay optera pour des voies pacifiques et sera un allié de tous ceux qui cherchent la paix et non la guerre, a-t-il conclu.

MME KYUNG-WHA KANG, Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, a déploré que 70 ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme, on voie encore trop de discriminations, d’inégalités, de marginalisation et d’injustices dans de nombreux endroits du monde. Des violations systématiques de droits de l'homme continuent d’être commises, y compris dans des situations de conflits et ce, en toute impunité. Mais nous ne devons pas perdre espoir, a-t-elle ajouté, précisant que son Gouvernement était disposé à aller de l’avant, dans le contexte du 25e anniversaire de la Déclaration de Beijing et de sa plateforme d’action et du 20e anniversaire, l’an prochain, de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.

Les nouvelles technologies sont un des défis du XXIème siècle; elles changent les vies et les sociétés, avec des implications pour les droits de l'homme, a poursuivi Mme Kang, appelant à un dialogue constructif et inclusif afin d’en comprendre toutes les implications. La République de Corée avait organisé avec le Haut-Commissariat un évènement parallèle sur ce thème lors de la précédente session du Conseil et entend poursuivre son action dans ce domaine, a-t-elle indiqué.

Mme Kang s’est ensuite réjouie que le Comité sur l’élimination de la discrimination raciale ait de nouveau souligné que l’approche centrée sur les victimes était centrale s’agissant de la question des femmes de réconfort. Elle a évoqué l’initiative lancée par son pays qui vise à soutenir les femmes et filles vivant dans les pays en conflit ou en situation d’après-conflit et a précisé que cette initiative a notamment assisté les femmes musulmanes rohingya, à travers le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).

La ministre des affaires étrangères coréenne a également évoqué « les changements remarquables » survenus dans la péninsule coréenne, notamment avec le dialogue intercoréen, les Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang et le premier sommet entre les États-Unis et la République populaire démocratique de Corée. Le second sommet (entre ces deux derniers pays) devrait se tenir à Hanoï, capitale du Viet Nam, et aura pour objectif de faire des pas supplémentaires. Les droits de l'homme ne pourront être défendus en l’absence de la paix et la paix est fragile là où les droits de l'homme sont ignorés, a fait observer Mme Kang, ajoutant que son Gouvernement travaille à faciliter cette importante rencontre.

M. GUDLAUGUR THÓR THÓRDARSON, Ministre des Affaires étrangères de l’Islande, s’est félicité de l’élection de son pays au Conseil des droits de l'homme – organe qui a certes des défauts mais qui reste la principale instance permettant de débattre des droits de l'homme et de les défendre au niveau international. Le Conseil a rencontré de nombreux succès: il a par exemple adopté en septembre dernier des résolutions sur les situations des droits de l'homme au Venezuela, au Myanmar et au Yémen. De façon générale, le Conseil s’est révélé une précieuse instance de plaidoyer pour ceux dont la voix n’est pas entendue ou dont les droits sont violés, a continué le Ministre; mais il pourrait faire davantage et l’Islande s’efforcera de concourir aux efforts en ce sens.

Le Ministre islandais a déploré que de nombreux États Membres soient réticents à respecter les normes des droits de l'homme. Il a cité les Philippines, où les exécutions extrajudiciaires ont fait plus de 27 000 morts, et s’est alarmé du fait que la réélection du pays au Conseil puisse servir à justifier ces meurtres comme une composante « légitime » de la guerre contre la drogue. Il a demandé d’envisager une rotation parmi les États Membres, petits ou grands, afin que chacun ait une chance de participer (en tant que membre du Conseil).

Le Ministre s’est ensuite inquiété de l’intolérance grandissante contre les migrants et les minorités en Europe, ainsi que de la montée de l’islamophobie et de l’antisémitisme. Préoccupé par la répression contre les défenseurs des droits de l'homme, les journalistes, les avocats et les juges, il a condamné le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul. Il a estimé qu’il fallait continuer à défendre la résolution politique des différends et, dans le cas du Venezuela, a plaidé pour un retour pacifique à la démocratie. Enfin, il s’est alarmé des allégations de violence contre les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenre, notamment en Tchétchénie et en Tanzanie. Enfin, le Ministre a annoncé l’intention de l’Islande de devenir un contributeur régulier du Haut-Commissariat aux droits de l'homme.

M. ABDULLA SHAHID, Ministre des affaires étrangères des Maldives, a expliqué que les Maldives avaient changé depuis les dernières élections; le peuple des Maldives a dit oui à la liberté d’expression et à la démocratie et le pays est uni pour protéger les droits fondamentaux de l’homme sans aucune discrimination, a-t-il déclaré, ajoutant que la liberté d’assemblée est garantie par la Constitution et la législation maldiviennes. Le Gouvernement précédent avait interdit toute liberté et les journalistes faisaient alors régulièrement l’objet de menaces, a-t-il poursuivi. Le nouveau Président a créé une commission d’enquête sur les meurtres et les disparitions afin que les victimes puissent obtenir justice, a-t-il fait valoir.

La liberté ne pourra être maintenue au fil du temps qu’en permettant l’autonomisation des femmes, a poursuivi le Ministre, précisant que 35% du Gouvernement est aujourd’hui composé de femmes. Le Gouvernement est en train de mettre en place des pratiques de traitement des prisonniers qui respectent les règles Mandela, a-t-il ajouté. Il ne sera pas possible d’améliorer la situation des droits de l’homme dans l’archipel sans renforcer l’indépendance des institutions aux Maldives, a souligné M. Shahid; le pays y travaille donc en collaboration avec les mécanismes des Nations Unies, a-t-il indiqué. Il a en outre rappelé que les violations de droits fondamentaux qu’entraîne le changement climatique et a souligné que le Gouvernement maldivien a pris des mesures pour lutter contre l’usage du plastique et que plusieurs zones du pays ont été déclarées écologiques. Le Ministre a ensuite regretté les violations de la puissance occupante en Palestine. Il a ajouté que le Conseil devait rester saisi de la situation précaire des Rohingyas au Myanmar. La démocratie est de nouveau de mise aux Maldives et le pays ne fera pas marche arrière dans ce domaine, a conclu M. Shahid.

M. SRDJAN DARMANOVIĆ, Ministre des affaires étrangères du Monténégro, a assuré que son pays était engagé à défendre les droits de l'homme et promouvoir leur universalité, leur indivisibilité et leur interdépendance, à tous les niveaux, en tant que condition préalable à la paix durable et à la sécurité. Alors que l’extrémisme violent et le nationalisme constituent de véritables menaces pour la sécurité et les droits de l'homme, il faut des efforts concertés au plan international afin de répondre aux causes premières de ces phénomènes, a en outre plaidé le Ministre monténégrin.

Il a également exprimé son soutien « indiscutable » à l’abolition de la peine de mort en toute circonstance et dans tous les cas. Alors que l’on célèbrera cette année le trentième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, le Monténégro réaffirme que la protection de ces droits, en particulier ceux des enfants en situation de vulnérabilité, est une priorité pour son Gouvernement; cet anniversaire sera l’occasion de pleinement mettre ces droits en œuvre, a-t-il insisté. Afin de remplir ses obligations internationales en matière des droits de l'homme, le Monténégro a entrepris une série de réformes, a poursuivi le Ministre, insistant sur le renforcement des institutions et du cadre normatif. La protection des droits des minorités, des personnes LGBTI, des femmes et filles et des personnes handicapées est particulièrement visée par ces réformes, a-t-il précisé. Avec le Haut-Commissariat, le Monténégro a choisi d’établir un projet pilote pour le suivi des recommandations en matière de droits de l'homme, a par ailleurs indiqué le Ministre.

M. SERGEY VERSHININ, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, s’est inquiété des nouveaux foyers de tension qui s’ajoutent dans des zones qui autrefois semblaient paisibles, estimant que ces tensions appellent des actions collectives pour bâtir un ordre international démocratique et durable auquel le Conseil peut contribuer à condition d’en finir avec la politisation. Une coalition qui continue de bombarder de façon barbare le territoire syrien pousse pour adopter à chaque session une résolution sans fondement sur les violations des droits de l'homme en Syrie, a poursuivi le Vice-Ministre. Il a aussi déploré les pressions politiques ou ingérences dans des processus intergouvernementaux, jugeant qu’il n’est donc pas étonnant que la confiance dans le Conseil soit ébranlée. Il s’est en revanche félicité du travail du Conseil dans le domaine de la lutte contre la discrimination, fondée par exemple sur le sexe ou la religion, mais a regretté qu’il n’en aille pas de même dans le cas des restrictions discriminatoires en matière d’usage de la langue maternelle. A cet égard, la Fédération de Russie va présenter une résolution pour lutter contre la discrimination sur la base de la langue et pour la promotion de la diversité linguistique et culturelle, a indiqué M. Vershinin.

Évoquant la réforme du Conseil qui devrait être menée en 2021, M. Vershinin a indiqué qu’une transformation radicale, y compris de son statut, n’est non seulement pas judicieuse mais aussi contre-productive. S’agissant de l’EPU, la Russie considère que ce mécanisme occupe une place essentielle dans le dispositif des droits de l'homme et qu’il doit être maintenu sans ingérence extérieure. Quant aux procédures spéciales, le Ministre a estimé que certains titulaires de mandats au titre de ces procédures outrepassent leur mandat car il n’existe pas de mécanisme de responsabilité pour les experts. Enfin, il a rappelé que la Fédération de Russie a présenté sa candidature au Conseil pour la période 2021-2023.

M. YERZHAN ASHIKBAYEV, Ministre adjoint des affaires étrangères du Kazakhstan, a expliqué que le Kazakhstan était à l’initiative d’un code de bonne conduite pour vivre dans un monde exempt du terrorisme. Il a en outre mentionné qu’en septembre dernier, le pays avait accueilli une conférence sur l’autonomisation des femmes en Afghanistan. Le Kazakhstan est un contributeur de la paix dans le monde, a-t-il insisté, avant d’ajouter que le Conseil doit rester la principale enceinte pour traiter des questions de droits de l’homme partout sur la planète. Seul un dialogue inclusif permettra d’améliorer la situation des droits de l’homme dans le monde en évitant les deux poids, deux mesures et la politisation des travaux, a-t-il souligné.

Grâce aux réformes démocratiques (entreprises dans son pays), la promotion et la protection des droits de l’homme sont devenues irréversibles et la question des droits de l’homme est au cœur de la politique du Gouvernement, a poursuivi le Ministre adjoint des affaires étrangères. Au Kazakhstan, a-t-il fait valoir, des progrès ont été réalisés dans le domaine de l’augmentation des revenus et de la scolarisation, notamment. Le Gouvernement attache beaucoup d’importance à la question de la paix dans un contexte multi-religieux, a-t-il ajouté. Il a affirmé que le Kazakhstan s’engage auprès de tous les organismes des droits de l’homme des Nations Unies et a fait valoir que dans le cadre de son interaction avec le Sous-Comité pour la prévention de la torture, le pays avait mis en place un mécanisme national de prévention de la torture.

M. CLAUDIO AVRUJ, Secrétaire des droits de l'homme et du pluralisme culturel de l’Argentine, a assuré que son pays était engagé à défendre et promouvoir les droits de l'homme, notamment au sein du Conseil dont il occupe la vice-présidence. L’Argentine, qui reconnaît l’importance des organes conventionnels et des procédures spéciales, a lancé une invitation permanente à toutes les procédures spéciales, tout en continuant de participer à l’Examen périodique universel, tant elle croit en le pouvoir transformateur de ce mécanisme.

Alors que de nombreuses voix s’élèvent dans le monde pour promouvoir la haine, le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie, l’Argentine fait figure d’exemple, notamment dans le dialogue que son Gouvernement entretient avec les différentes composantes de sa société, a poursuivi M. Avruj. L’engagement de l’Argentine pour la promotion des droits de l'homme s’est aussi manifesté par l’action et le soutien de sa délégation lors de l’adoption de la résolution 17/4 du Conseil portant adoption des Principes directeurs des Nations Unies sur les entreprises et les droits de l'homme, a-t-il ajouté. M. Avruj a ensuite cité une série d’initiatives prise par son Gouvernement, notamment son soutien à l’universalisation de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, ainsi que son soutien aux résolutions portant sur les impacts négatifs de de la corruption sur la jouissance des droits de l'homme, sur la mortalité infantile ou encore sur la promotion des droits culturels.

M. PÉTER SZIJJÁRTÓ, Ministre des affaires étrangères et du commerce de la Hongrie, a affirmé que tout individu de par le monde n’avait pas le droit de décider du jour au lendemain de partir s’installer n’importe où sans respecter les règlementations régissant le franchissement des frontières. D’autant que certains individus armés de mauvaises intentions profitent des actuels flux migratoires pour rejoindre les pays qu’ils entendent prendre pour cible, en Europe notamment, a-t-il ajouté. C’est la raison pour laquelle la Hongrie a voté contre le Pacte mondial sur les migrations, a-t-il indiqué. Le Ministre s’est inscrit en faux contre les vertus du multiculturalisme: une société multiculturelle n’a pas plus de valeur qu’un État nation, a-t-il estimé.

Il est à noter, par ailleurs, que les chrétiens appartiennent à la religion la plus persécutée dans le monde à l’heure actuelle, a poursuivi le Ministre hongrois des affaires étrangères et du commerce. Les chrétiens ayant fui leur patrie doivent bénéficier de garanties physiques et religieuses pour pouvoir regagner leur foyer en toute sécurité, a-t-il ajouté. Les représentants des chrétiens d’Orient eux-mêmes sont venus à Budapest pour nous demander de ne pas inciter leurs coreligionnaires à fuir leur pays, ce que souhaitent les extrémistes sévissant dans cette région, a-t-il indiqué. Il s’est alarmé des menaces pesant sur les droits culturels des Hongrois de souche et a mentionné un projet de loi sur les minorités, en Ukraine. Il a appelé ce dernier pays à une concertation avec la Hongrie afin de garantir les droits des Magyars d’Ukraine, jugeant inacceptable pour la Hongrie une dérive à cet égard.

Enfin, le Ministre hongrois a déploré les rapports biaisés du Haut-Commissariat aux droits de l’homme à l’endroit de son pays. Il a souligné qu’il n’était pas toujours juste d’affirmer que les organisations non gouvernementales représentent par nature la société civile dans son ensemble, de nombreuses ONG représentant en effet des segments ou des groupes d’intérêts particuliers. Il a appelé le Haut-Commissariat à ne pas se borner à écouter les ONG et à entendre aussi le point de vue des autorités légitimes.

M. LUWELLYN LANDERS, Ministre adjoint pour les relations internationales et la coopération de l’Afrique du Sud, a indiqué que son Gouvernement avait bâti une pratique diplomatique pour la paix, la sécurité et l’égalité dans et entre les pays, qui reflète le besoin de se défaire de l’héritage d’exclusion systémique du pays. Sans accès aux droits de l'homme, un développement holistique de la population n’est pas possible, a-t-il souligné. Dans ce contexte, l’Afrique du Sud considère que le Conseil des droits de l'homme est l’une des institutions les plus importantes des Nations Unies et apprécie le lien entre le Conseil et l’Assemblée générale. Le Conseil joue un rôle clé pour faire avancer tous les droits de l'homme, y compris le droit au développement, a insisté M. Landers. C’est la raison pour laquelle il s’est dit prudent sur les projets de réforme (du Conseil). Il a par ailleurs salué l’engagement du Secrétaire général de l’ONU pour élaborer un plan d’action mondial contre les discours de haine et s’est dit attaché aux droits inaliénables du peuple palestinien. Il a en outre réitéré son soutien au peuple sahraoui, qui – a-t-il rappelé – doit réaliser son droit à l’autodétermination.

Le Ministre adjoint a ensuite attiré l’attention du Conseil sur une question particulièrement importante pour l’Afrique du Sud, à savoir les discriminations multiples dans le sport auxquelles les femmes et les filles font face, sur la base de leur race et de leur genre.

LORD AHMAD OF WIMBLEDON, Ministre d'État du Royaume-Uni chargé des affaires étrangères et du Commonwealth, a déclaré que « dans un monde idéal, nous n’aurions pas besoin de ce Conseil. Les États rempliraient leurs obligations en matière de droits de l'homme, les acteurs étatiques et non étatiques n’abuseraient pas des vulnérables et ne persécuteraient pas certaines communautés. Malheureusement, ce monde idéal n’existe pas. Et c’est pour cela que nous avons besoin de ce Conseil et le Royaume-Uni continuera d’être un de ses plus forts soutiens ». Pourtant, a poursuivi le Ministre, les défis auxquels le Conseil est confronté sont nombreux et complexes; pour cette raison, il faut s’assurer qu’il ne porte pas seulement les voix, mais aussi qu’il soit proactif, non seulement pour s’attaquer aux problèmes d’aujourd'hui, mais aussi pour prévenir ceux de demain, a-t-il ajouté, assurant que son pays avait l’intention de travailler en ce sens.

Parmi les questions prioritaires que le Royaume-Uni souhaite défendre au sein de Conseil, figurent celles portant sur la liberté des médias, la liberté de religion et de conviction ou encore la prévention de la violence sexuelle dans les situations de conflit, a indiqué le Ministre. Outre ces questions thématiques, les situations de pays sont également des sujets qui préoccupent le Royaume-Uni; et parmi ces pays, il a cité la Syrie, où « les droits de l'homme continuent d’être systématiquement et quotidiennement violés », ainsi que le Myanmar, où des crimes commis contre la minorité des musulmans rohingya continuent également d’être commis. La situation en République populaire démocratique de Corée, où les chrétiens subissent de sévères persécutions, inquiète aussi le Royaume-Uni. La situation humanitaire qui prévaut au Soudan du Sud préoccupe aussi le Royaume-Uni. A ces pays peuvent aussi s’ajouter les situations prévalant en République islamique d’Iran, en Iraq, en Libye, à Sri Lanka et au Cameroun, a indiqué le Ministre.

Engagé à promouvoir les droits de l'homme aux plans national et international, le Royaume-Uni reste attaché à la justice, à la reddition de comptes et au respect des règles basées sur le système international; c’est pour cette raison qu’il sollicite une réélection en tant que membre du Conseil des droits de l'homme pour la période 2021-2023, a conclu le Ministre.



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HRC/19/04F