Fil d'Ariane
LE CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME ENTEND UNE MISE À JOUR DE LA NOUVELLE HAUT-COMMISSAIRE AUX DROITS DE L’HOMME
Le Conseil des droits de l’homme a ouvert, ce matin, les travaux de sa trente-neuvième session en adoptant son programme de travail et en entendant une allocution de son Président, M. Vojislav Suc, ainsi qu’une mise à jour de la nouvelle Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet.
Après avoir souhaité la bienvenue à la nouvelle Haut-Commissaire, entrée en fonctions le 1er septembre dernier en remplacement de M. Zeid Ra’ad Al Hussein, M. Suc a informé le Conseil que les délégations de cinq pays - l’Afghanistan, le Bhoutan, le Niger, Tuvalu et la Gambie - participaient à cette session grâce aux moyens financiers mis à leur disposition par le Fonds d’affectation spéciale pour l’assistance technique à l’appui de la participation des pays les moins avancés (PMA) et des petits États insulaires en développement.
M. Suc a également fait savoir que les Ministres des affaires étrangères du Venezuela et de l’Arménie, le Ministre adjoint pour les affaires multilatérales et la coopération de Panama, ainsi que le Ministre d’État pour le Commonwealth et les Nations Unies du Royaume-Uni s’adresseraient au Conseil durant cette session. Le Président a en outre insisté sur le fait que le Conseil ne tolérerait aucune forme de harcèlement pendant la session.
Dans son allocution, Mme Bachelet a assuré qu’en tant qu’ancienne cheffe d’État et cheffe de Gouvernement, elle comprenait les préoccupations des États – lesquels, a-t-elle rappelé, sont les principaux responsables de la protection des droits de leurs populations. Mme Bachelet a insisté sur la responsabilité qu’a le Conseil non seulement de dénoncer tous les cas de violation des droits de l’homme – quelle que soit la qualité de la victime et « indépendamment du régime politique d’un pays donné » –, mais aussi de défendre et d’aider à mieux défendre les droits inaliénables des populations.
Mme Bachelet a ensuite fait savoir que les mises à jour préparées par le Haut-Commissariat ces trois derniers mois montraient des progrès dans certains domaines, mais aussi de nombreuses situations difficiles. Elle a notamment insisté sur l’impératif de justice au Myanmar et a fait part de sa préoccupation face à la crise imminente à Idlib, en Syrie. Elle s’est en outre dite choquée par la condamnation à mort, en Égypte, de 75 personnes au terme d’un procès qui ne respectait pas les normes internationales en matière de garanties procédurales.
Les mesures hostiles aux migrants – comme l’érection de murs et le refus de respecter leurs droits – « n’offrent aucune solution à long terme et ne suscitent qu’hostilité, misère, souffrance et chaos », a par ailleurs déclaré la Haut-Commissaire. « Il est dans l’intérêt de chaque État d’adopter des politiques migratoires basées sur la réalité et non sur la panique », a-t-elle affirmé.
La nouvelle Haut-Commissaire a d’autre part rendu hommage au travail de son prédécesseur, M. Zeid.
La mise à jour de la Haut-Commissaire fera l’objet d’un débat général demain matin à partir de 9 heures.
Ce matin, le Conseil poursuit ses travaux en examinant des rapports présentés par la Rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines d’esclavage et par l’Expert indépendant pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable.
Mise à jour par la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme
MME MICHELLE BACHELET, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a rendu hommage au travail de son prédécesseur, M. Zeid Ra’ad Al Hussein, estimant que l’activisme de l’ancien Haut-Commissaire, son humanité et sa grande intelligence avaient fait avancer la cause des droits de l’homme. « M. Zeid est vraiment devenu le porte-parole de ceux qui n’avaient pas de voix: les victimes des violations des droits de l’homme », a dit Mme Bachelet.
La nouvelle Haut-Commissaire a dit admirer le travail accompli par le Conseil, ses mécanismes et ses experts. Elle a mis en avant l’importance de l’Examen périodique universel, qui permet de contrôler la situation des droits de l’homme dans chaque pays, et des enquêtes réalisées par les missions du Conseil et ses procédures spéciales, qui donnent lieu « à des recommandations devant être appliquées ». Mme Bachelet s’est dite convaincue que le Conseil devait chercher le consensus car, comme l’avait dit l’ancien Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, aucun pays, aussi riche et puissant soit-il, ne peut résoudre seul les problèmes auxquels les États sont confrontés.
Mme Bachelet a fait observer qu’en tant qu’ancienne cheffe d’État et cheffe de Gouvernement, elle comprenait les préoccupations des États – lesquels, a-t-elle rappelé, sont les principaux responsables de la protection des droits de leurs populations. Mme Bachelet a précisé qu’elle n’en plaiderait pas moins pour les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels qui sont inhérents à toutes les personnes. Elle a insisté dans ce cadre sur la responsabilité qu’a le Conseil non seulement de dénoncer tous les cas de violation des droits de l’homme – quelle que soit la qualité de la victime et « indépendamment du régime politique d’un pays donné » –, mais aussi de défendre, et aider à mieux défendre, les droits inaliénables des populations.
Pour ce faire, a poursuivi Mme Bachelet, « nous partons sur des bases saines »: beaucoup a déjà été fait par le Haut-Commissariat et ses 72 présences sur le terrain, par le Conseil et ses mécanismes, par les comités chargés de contrôler l’application des instruments de droits de l’homme et par les militants de la société civile. La Haut-Commissaire a insisté sur l’importance de veiller à ce que les États respectent leurs engagements et que les lois soient effectivement appliquées.
Mme Bachelet a ensuite informé le Conseil de ce que les mises à jour préparées par le Haut-Commissariat ces trois derniers mois montraient des progrès dans certains domaines, mais aussi de nombreuses situations difficiles. Elle a précisé que la version officielle de son discours, sur le site du Haut-Commissariat, mentionne des problèmes liés aux migrations ainsi que d’autres problèmes au Venezuela, au Nicaragua, en Hongrie, aux États-Unis et dans les pays de l’Union européenne – en particulier, récemment, en Autriche, en Italie et en Allemagne.
La Haut-Commissaire a fait savoir que d’autres mises à jour du Haut-Commissariat portaient sur les situations dans les pays suivants: Myanmar, Bangladesh, Cambodge, Inde, région du Cachemire (des deux côtés de la ligne de contrôle), Afghanistan, République populaire démocratique de Corée, Chine, Sri Lanka, Syrie, Yémen, Arabie saoudite, Iraq, Bahreïn, Iran, Égypte, Territoire palestinien occupé, Érythrée, Éthiopie, Mali, Cameroun, Soudan, Soudan du Sud, Somalie, République centrafricaine, Burundi, République démocratique du Congo, Turkménistan, Tadjikistan, Fédération de Russie, Turquie, Ukraine, Colombie, Mexique, Guatemala et Haïti.
Mme Bachelet a insisté sur l’impératif de justice au Myanmar. Elle a salué la décision de la Chambre préliminaire de la Cour pénale internationale selon laquelle la Cour peut exercer sa compétence à l’égard de la déportation alléguée du peuple rohingya du Myanmar au Bangladesh, estimant qu’il s’agissait là d’une étape très importante pour mettre un terme à l’impunité. Mme Bachelet a salué également les efforts du Conseil pour se doter d’un mécanisme d’enquête indépendant pour le Myanmar.
La Haut-Commissaire a ensuite fait part de sa préoccupation face à la crise imminente à Idlib, en Syrie, et a appelé tous les pays à prendre d’urgence les mesures nécessaires pour garantir la protection des populations et pour rendre la justice face aux violations des droits de l’homme massives qu’elles sont subies. La Haut-Commissaire s’est dite, d’autre part, choquée par la condamnation à mort, en Égypte, de 75 personnes au terme d’un procès qui ne respectait pas les normes internationales en matière de garanties procédurales.
Pour l’avenir, a poursuivi Mme Bachelet, le pacte mondial sur les migrations, qui doit être adopté en décembre, offre l’espoir d’une meilleure gouvernance des migrations. Il s’agit d’un document équilibré contenant des mesures atteignables et détaillées pour réduire la vulnérabilité des 258 millions de migrants dans le monde, a estimé la Haut-Commissaire. Pour Mme Bachelet, les mesures hostiles aux migrants – comme l’érection de murs et le refus de respecter leurs droits – « n’offrent aucune solution à long terme et ne suscitent qu’hostilité, misère, souffrance et chaos ». « Il est dans l’intérêt de chaque État », a-t-elle insisté, « d’adopter des politiques migratoires basées sur la réalité et non sur la panique ».
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HRC/18/120F