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CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT: PREMIÈRE SÉANCE PUBLIQUE SOUS LA PRÉSIDENCE DE LA TURQUIE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a tenu ce matin une brève séance publique au cours de laquelle elle a entendu sa nouvelle Présidente, Mme Beliz Celasin Rende, Chargée d’affaires par intérim et Représentante permanente adjointe de la Turquie auprès des Nations Unies à Genève, ainsi qu’une déclaration du Zimbabwe. La Présidente de la Conférence a annoncé que le projet de rapport annuel de la Conférence pour 2018 avait été distribué lundi dernier, 20 août, et que les commentaires des délégations concernant ce document pouvaient être transmis au secrétariat jusqu’à lundi prochain, 27 août.

La nouvelle Présidente de la Conférence a déclaré que le but ultime de son pays était un monde sans armes nucléaires et que l’application universelle du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) était un bon point de départ pour atteindre un tel objectif. Mme Celasin Rende a rappelé l’engagement pris en 2010 par les États parties au TNP d’organiser une conférence internationale visant la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient. Pour la Turquie, a ajouté la Présidente de la Conférence, l’entrée en vigueur du traité d’interdiction complète des essais nucléaires est également un élément déterminant pour les efforts de non-prolifération et de désarmement.

Mme Celasin Rende a estimé que la Conférence avait le potentiel de créer un monde plus sûr: « il ne manque pour cela qu’un dialogue franc et courageux », a-t-elle indiqué, recommandant que la Conférence commence à négocier des instruments contraignants en matière de désarmement et de non-prolifération, tout en restant attentive aux nouvelles réalités. Mme Celasin Rende a aussi relevé que la création d’organes subsidiaires au début de la présente session de la Conférence avait été une étape très importante, les discussions qui y ont eu lieu ayant montré que les points de rapprochement étaient beaucoup plus nombreux que les points de désaccord. Pour remédier à la détérioration de la sécurité internationale, il faut investir dans le dialogue et la compréhension et non pas « se reposer davantage sur les armes de destruction massive », a-t-elle souligné.

Dans sa déclaration, le Zimbabwe a, pour sa part, salué les efforts déployés cette année par les présidents successifs de la Conférence, regrettant que le rapport de la session ne puisse en rendre suffisamment compte. Le Zimbabwe a regretté que le monde perçoive la Conférence comme « pratiquement moribonde » dans la mesure où elle ne peut adopter de programme de travail. Des négociations de fond se déroulent actuellement à l’extérieur de la Conférence: on en vient à se demander si la Conférence est vraiment le seul organe de négociation sur le désarmement, a mis en garde le Zimbabwe.

Le Zimbabwe a ensuite condamné l’utilisation d’armes de destruction massive, notamment d’armes chimiques et biologiques, de même que la possession et la menace d’utilisation d’armes nucléaires. Le pays a constaté à ce propos des contradictions flagrantes dans les prises de position de certains membres qui condamnent l’utilisation d’armes de destruction massive tout en vantant les vertus supposées des armes nucléaires dans leurs propres doctrines nucléaires. Étant donné qu’«il ne serait pas logique de promouvoir une norme contre les armes de destruction massive chimiques, biologiques et autres sans adopter simultanément une norme contre les armes nucléaires», le Zimbabwe a soutenu l’adoption par l’Assemblée générale, l’an dernier, du traité d’interdiction des armes nucléaires, a expliqué la délégation zimbabwéenne.


La prochaine séance publique de la Conférence se tiendra mardi prochain, 28 août, à 10 heures. La session de 2018 de la Conférence se terminera le 14 septembre prochain.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC/18/038F