Aller au contenu principal

LA CONFÉRENCE TIENT UNE DISCUSSION THÉMATIQUE AUTOUR DE L’AGENDA POUR LE DÉSARMEMENT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

Compte rendu de séance

Sous la présidence de l’Ambassadeur Walid Doudech de la Tunisie, la Conférence du désarmement a tenu, ce matin, une discussion thématique autour de l’Agenda pour le désarmement présenté le 24 mai dernier à Genève par le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, et figurant dans le document intitulé « Assurer notre avenir commun: un agenda pour le désarmement ».

La Conférence a entendu dans ce cadre des déclarations de plus d’une vingtaine de pays: Pakistan, Chili, Équateur, Royaume-Uni, Autriche (au nom de l’Union européenne puis en son nom propre), Chine, Maroc, Nouvelle-Zélande, Turquie, Argentine, Belgique, États-Unis, Égypte, Inde, Suisse, Japon, Fédération de Russie, Brésil, République de Corée, République arabe syrienne et République populaire démocratique de Corée.

En début de séance, M. Michael Møller, Directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève, Représentant personnel du Secrétaire général de l’ONU auprès de la Conférence et Secrétaire général de la Conférence, a rappelé que l’Agenda pour le désarmement qui a été présenté par le Secrétaire général de l’ONU le 24 mai dernier à l’Université de Genève et qui a été publié en tant que non-document n’entend pas se substituer aux responsabilités des États membres, ni leur imposer de quelconques mesures spécifiques, comme l’a lui-même souligné M. Guterres. Pour le Secrétaire général de l’ONU, ce non-document devrait revigorer le dialogue et les négociations sur le désarmement international, stimuler de nouvelles idées et créer un nouvel élan. Il est donc tout à fait opportun que la Conférence se penche elle aussi sur cet Agenda, a souligné M. Møller. Afin de réaliser les actions contenues dans cet Agenda, le Bureau des affaires de désarmement est en train de travailler à l’élaboration d’un plan de mise en œuvre qui devrait être rendu public le mois prochain, a-t-il en outre indiqué.

Nombre de délégations ont dit partager l’évaluation faite par le Secrétaire général quant à la situation sécuritaire mondiale et ont insisté sur le lien existant entre contrôle des armements, paix et sécurité, mais aussi entre désarmement, développement et droits de l'homme.

Pour la Fédération de Russie, le document que constitue cet Agenda pour le désarmement reflète le point de vue personnel du Secrétaire général des Nations Unies et rien d’autre. Tant qu’elle ne négocie rien, la Conférence ne contribue en rien aux efforts de désarmement, a ajouté la Fédération de Russie.

Le Maroc a pour sa part rendu compte de la réunion régionale des États parties à la Convention sur les armes chimiques qui s’est tenue en juin dernier à Marrakech

Bienvenue a en outre été souhaitée aux nouveaux représentants du Chili, du Royaume-Uni et de l’Équateur auprès de la Conférence.


La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra mardi prochain, 14 août, à 10 heures.


Aperçu des déclarations

Le Président de la Conférence, l’Ambassadeur WALID DOUDECH de la Tunisie, a souhaité la bienvenue aux nouveaux représentants du Royaume-Uni, du Chili et de l’Équateur auprès de la Conférence. Le contenu de l’Agenda pour le désarmement présenté au mois de mai dernier par le Secrétaire général est une bonne opportunité pour les membres de la Conférence d’élargir le débat et de l’enrichir s’agissant des questions couvertes par le mandat de cette instance, tout en recherchant les moyens de progresser dans le traitement de ces questions. Alors que nous recherchons encore un programme de travail pour la Conférence, cette discussion sur l’Agenda du Secrétaire général pourrait aussi fournir l’opportunité d’avoir un dialogue entre nous afin de parvenir à un accord sur un programme de travail, a ajouté M. Doudech.

M. MICHAEL MØLLER, Directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève, Représentant personnel du Secrétaire général de l’ONU auprès de la Conférence et Secrétaire général de la Conférence, a rappelé que l’Agenda pour le désarmement qui a été présenté par le Secrétaire général de l’ONU le 24 mai dernier à l’Université de Genève et qui a été publié en tant que non-document n’entend pas se substituer aux responsabilités des États membres, ni leur imposer de quelconques mesures spécifiques, comme l’a lui-même souligné M. Guterres. Pour le Secrétaire général de l’ONU, ce non-document devrait revigorer le dialogue et les négociations sur le désarmement international, stimuler de nouvelles idées et créer un nouvel élan. Il est donc tout à fait opportun que la Conférence se penche elle aussi sur cet Agenda, a souligné M. Møller, avant de juger encourageants l’accueil positif qu’a reçu l’Agenda du Secrétaire général et les discussions qu’il a suscitées jusqu’ici. Cet Agenda n’est pas simplement un document de réflexion; il présente des suggestions pour des actions concrètes qui sont également liées à l’ordre du jour international plus large, notamment aux Objectifs de développement durable. Les actions contenues dans cet Agenda visent aussi à intégrer le désarmement dans l’ensemble du système des Nations Unies, en jetant les bases pour de nouveaux partenariats et pour une plus grande collaboration; elles indiquent en outre où le Secrétaire général entend s’engager personnellement et soutenir les États membres dans l’accomplissement de leurs responsabilités.

Afin de réaliser les actions contenues dans cet Agenda, le Bureau des affaires de désarmement est en train de travailler à l’élaboration d’un plan de mise en œuvre qui devrait être rendu public le mois prochain, a indiqué M. Møller. Il a ensuite insisté sur l’importance de la collaboration avec la société civile, saluant les initiatives qui visent à renforcer les partenariats entre disciplines et institutions et dont les « Dialogues de Genève » (qui associent UNODA, UNIDIR et d’autres plateformes de désarmement à Genève) fournissent un bon exemple. Précisément, M. Møller a invité les membres de la Conférence à participer aux discussions qui, dans le cadre de ces « Dialogues », se tiendront le 15 août, le 29 août et le 5 septembre et porteront respectivement sur le désarmement qui sauve des vies, le désarmement pour les générations futures et le renforcement des partenariats pour le désarmement.

Le Pakistan s’est réjoui que le Secrétaire général de l’ONU ait accordé la plus haute priorité au désarmement des armes nucléaires et des autres armes de destruction massive et ait accordé une attention égale à deux autres questions: l’accumulation de tous les autres types d’armes et la nécessité de prévenir la militarisation des nouvelles technologies. Le Pakistan a indiqué rester engagé en faveur de l’objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires, réalisé de manière universelle, vérifiable et non discriminatoire au travers de négociations au sein de la Conférence. Le Pakistan a rappelé les trois motifs principaux qui amènent des États comme le Pakistan à posséder des armes nucléaires: les menaces émanant de forces militaires supérieures (tant nucléaires que conventionnelles) ainsi que les menaces émanant de nouveaux systèmes déstabilisateurs d’armement; l’existence de différends avec des États plus puissants; et la discrimination dans l’application des normes internationales et du droit international, y compris le manquement du système de sécurité collective des Nations Unies à garantir la coexistence pacifique entre tous les États. Ces motivations sont différentes de celles des états qui maintiennent des arsenaux nucléaires à titre de prestige, pour conserver ou obtenir le statut de puissance mondiale, a souligné le Pakistan. Un progrès réel en matière de désarmement n’est possible qu’en abordant les intérêts de sécurité de tous les États, a insisté le pays. Il est indispensable d’entendre l’appel lancé par le Secrétaire général de l’ONU visant, notamment, à empêcher l’apparition de nouveaux domaines de compétition stratégique et de conflit; à assurer la sécurité des activités dans l’espace; ou encore à traiter de l’accumulation excessive et du commerce illicite d’armes conventionnelles. Il faut établir un ordre mondial juste pour que les nations puissent vivre en paix et en harmonie, sans crainte.

Le Chili a formé le vœu que le Président de la Conférence puisse s’acquitter de la tâche qui lui a été confiée. Le Chili a ensuite dit partager le dépit de nombreuses délégations face à l’impasse dans laquelle demeure la Conférence; le Chili salue l’adoption cette année de la décision CD/2119 portant création d’organes subsidiaires, mais souligne que le travail de ces organes ne saurait remplacer l’obligation de la Conférence d’adopter un programme de travail. Le Chili regrette en outre qu’un groupe restreint de pays n’admette toujours pas qu’il n’y a pas d’armes de destruction massive qui soient légitimes et espère que le traité d’interdiction des armes nucléaires adopté l’an dernier pourra entrer rapidement en vigueur. Le Chili regrette également que les États dotés d’armes nucléaires maintiennent un niveau élevé d’alerte opérationnelle. Le Chili salue par ailleurs le récent geste de la République populaire démocratique de Corée et espère que ce pays renoncera volontairement à son programme nucléaire et adhèrera au traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Le Chili est enfin préoccupé par le risque du développement d’une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique.

L’Équateur a rappelé que c’était en août 1999, il y a 19 ans, que la Conférence avait négocié l’augmentation du nombre de ses membres, en ajoutant cinq nouveaux membres à cette instance. L’Équateur a ensuite indiqué partager l’évaluation faite par le Secrétaire général de l’ONU quant à la situation générale dans le monde et a précisé soutenir les stratégies évoquées par ce dernier dans son Agenda pour le désarmement et les trois piliers y associés.

Le Royaume-Uni a assuré de sa volonté personnelle de jouer un rôle constructif au sein de la Conférence. Le Gouvernement britannique reste attaché à la création de conditions propices à un monde exempt d’armes nucléaires. Le Royaume-Uni est bien entendu un État doté d’armes nucléaires au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et le pays conservera une dissuasion nucléaire indépendante aussi longtemps que la situation sécuritaire mondiale l’exigera. Le Royaume-Uni ne conserve néanmoins que le minimum de forces nucléaires nécessaire pour dissuader tout agresseur, a ajouté la délégation britannique. Nous avons réduit nos stocks nucléaires de moitié depuis leur pic de la fin des années 1970; nous ne conserverons pas plus de 120 ogives opérationnellement disponibles et nous réduirons encore notre stock d’armes nucléaires pour qu’il ne dépasse pas les 180 ogives d’ici le milieu de la prochaine décennie, a précisé la délégation. Le Royaume-Uni a par ailleurs rappelé qu’il avait clairement assuré qu’il n’utiliserait ni ne menacerait d’utiliser des armes nucléaires contre un État non doté de telles armes qui est partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et qui respecte ses obligations au titre de ce Traité. Les conditions propices à un monde exempt d’armes nucléaires ne peuvent être créées que dans le cadre d’un processus multilatéral, a en outre souligné le Royaume-Uni.

L’Autriche, au nom de l’Union européenne, a dit partager la préoccupation du Secrétaire général de l’ONU quant à l’environnement de sécurité actuel. La communauté internationale doit assurer la redevabilité, a ajouté l’Autriche, précisant qu’elle condamne toute utilisation d’armes chimiques et saluant à cet égard ce qui est mentionné dans la partie de l’Agenda pour le désarmement consacrée à « Faire respecter les normes interdisant les armes chimiques et biologiques » L’Union européenne continue en outre de promouvoir l’entrée en vigueur rapide du traité d'interdiction complète des essais nucléaires et de soutenir la création d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient. Il est en outre important de parvenir à la dénucléarisation de la péninsule coréenne et, pour cela, de maintenir la pression par le biais de sanctions, tout en maintenant des canaux de communication, a ajouté l’Autriche. L’Union européenne soutient en outre l’idée d’un mécanisme de financement pour soutenir le contrôle des armes légères et de petit calibre. Elle appelle par ailleurs tous les États à rejoindre le traité sur le commerce des armes. L’action contre les mines (antipersonnel) est un autre domaine où l’Union européenne joue un rôle essentiel en tant que donateur, a souligné l’Autriche.

La Chine a dit apprécier les efforts déployés par le Président de la Conférence pour organiser une discussion thématique autour de l’Agenda présenté par le Secrétaire général de l’ONU et a souligné combien le contrôle des armements, la paix et la sécurité étaient liés. Beaucoup d’États continuent de lutter les uns contre les autres dans le contexte de conflits régionaux qui sont liés au terrorisme et aux armes de destruction massive. D’autre part, le cyberespace et l’espace extra-atmosphérique ne sont plus protégés. Dans ce contexte, l’Agenda pour le désarmement présenté par le Secrétaire général est particulièrement significatif; cet Agenda est fermement orienté vers la paix et le désarmement, a souligné la Chine. Il faut trouver de nouvelles orientations pour les efforts de désarmement, y compris au sein de la Conférence du désarmement, a-t-elle poursuivi. Les questions de désarmement nucléaire sont très complexes et ne peuvent être résolues du jour au lendemain, a souligné la Chine. Les grandes puissances devraient conclure un accord international afin de prévenir la militarisation de l’espace, a-t-elle ajouté. La Chine a en outre indiqué qu’elle attachait une grande importance au processus de contrôle des armes conventionnelles et à l’aspect humanitaire de cette problématique. Il faut toujours résoudre les conflits de manière diplomatique en s’abstenant de toute ingérence dans les affaires intérieures des États, a ajouté la Chine. Elle a en outre plaidé pour que soit convoquée une quatrième session spéciale de l’Assemblée générale consacrée au désarmement.

Le Maroc a rendu compte de la réunion régionale des États parties à la Convention sur les armes chimiques qui s’est tenue en juin dernier à Marrakech. Cette réunion a vu la participation de près d’une quarantaine d’États africains et de plusieurs organisations régionales. La réunion s’est articulée autour du renforcement de la mise en œuvre de la Convention au niveau national, d’une part par le biais d’un segment consacré à la coopération avec les services de douanes pour un contrôle transfrontalier efficace des produits chimiques et toxiques et, d’autre part, par le biais d’un segment consacré à l’examen de la mise en œuvre de la Convention par les États africains. Une telle approche régionale constitue un atout important pour promouvoir l’universalité de la Convention, a souligné le Maroc.

La Nouvelle-Zélande a présenté ses condoléances au Gouvernement et au peuple indonésiens pour la perte de vies humaines suite au récent tremblement de terre qui a frappé le pays. Comme l’a rappelé le Secrétaire général, le désarmement est un outil permettant de prévenir les conflits armés et d’en atténuer l’impact, a ensuite rappelé la Nouvelle-Zélande. Il faut déployer des efforts plus ardus pour garantir le respect du droit humanitaire international, a-t-elle ajouté. Un facteur clef du rejet total des armes destruction massive qui anime la Nouvelle-Zélande est que ces armes sont incompatibles avec les aspects fondamentaux du droit humanitaire international, a rappelé le pays. Il faut se prémunir contre tout obscurantisme associé à l’utilisation d’armes chimiques ou biologiques, a poursuivi la Nouvelle-Zélande. À cet égard, le pays a indiqué soutenir le Secrétaire général pour ce qui est, entre autres, de la nécessité de renforcer la Convention sur les armes biologiques. Il faut en outre garantir la redevabilité pour l’utilisation d’armes chimiques en Syrie. La Nouvelle-Zélande se réjouit en outre des traités récemment conclus à l’Assemblée générale, en particulier du traité sur le commerce des armes et du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, qui ont comblé des vides existants.

La Turquie – qui assumera à compter du 20 août et jusqu’à la fin de cette session annuelle la présidence de la Conférence – a rappelé que les organes subsidiaires soumettront chacun leur rapport à la Conférence du désarmement pour adoption. La Turquie espère distribuer le projet de rapport annuel de la Conférence dans la semaine du 20 août et souhaiterait utiliser le temps restant pour des consultations officieuses afin de recueillir l’avis des délégations sur ce rapport annuel, dont le projet sera basé sur les rapports annuels des années précédentes. Dans son Agenda pour le désarmement, le Secrétaire général de l’ONU préconise 40 actions distinctes, dont certaines confiées au Bureau des affaires de désarmement (UNODA) et à l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR); or, il faut renforcer les capacités institutionnelles de l’UNIDIR, a souligné la Turquie. Elle a ensuite indiqué soutenir les efforts visant le renforcement des conventions relatives aux armes chimiques et aux armes biologiques. Insistant sur l’importance de la protection des civils dans le cadre des conflits, la Turquie a toutefois souligné qu’une activité de collecte de données dans ce contexte ne doit pas être sous-traitée à des organisations non gouvernementales qui ne possèdent pas les capacités adéquates pour procéder à une telle collecte.

L’Argentine a rappelé combien la paralysie au sein de la Convention porte préjudice à la crédibilité de cette instance et a plaidé pour une reconduction des mandats des organes subsidiaires pour la session de l’an prochain. L’Argentine souscrit en outre au point de vue exprimé par le Secrétaire général dans son Agenda pour le désarmement quant à la nécessité d’améliorer la coordination et la synergie entre les principaux organes chargés des questions de désarmement. L’Argentine appelle notamment le Secrétaire général à transmettre à la Conférence avant sa session de 2019 le rapport du Groupe d’experts de haut niveau sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire.

La Belgique a salué la publication du rapport du Secrétaire général intitulé « Assurer notre avenir commun: un agenda pour le désarmement ». La Belgique s’est jointe à l’appel lancé par le Secrétaire général à tous les États dont la ratification du traité d'interdiction complète des essais nucléaires est indispensable pour l’entrée en vigueur de ce traité. Insistant sur l’importance de parvenir à la dénucléarisation de la République populaire démocratique de Corée, la Belgique a souligné que cela serait rendu possible par la ratification dudit traité par la République populaire démocratique de Corée. Par ailleurs, a poursuivi la Belgique, un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire est une étape indispensable sur la voie d’un monde exempt d’armes nucléaires; un tel traité constitue la prochaine étape logique pour parvenir au respect de l’Article VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et la Belgique espère qu’il sera possible d’engager les négociations sur un tel traité dans un proche avenir. La Belgique soutient en outre les résultats de la quatrième session spéciale des États parties à la Convention sur les armes chimiques. La Belgique appelle à l’universalisation du traité sur le commerce des armes et salue l’engagement du Secrétaire général visant à protéger les civils contre l’urbanisation des conflits armés. Quant aux armes nucléaires, la Belgique reste convaincue qu’une voie réaliste vers le désarmement nucléaire est celle de l’approche progressive par blocs se renforçant mutuellement. La Belgique a rappelé qu’elle ne soutient pas le traité sur l’interdiction des armes nucléaires.

Les États-Unis ont rendu compte de la réunion tenue le 16 juillet dernier entre les Présidents des États-Unis et de la Fédération de Russie et dont le but était de converser sur l’état des relations entre les deux pays, qui sont au plus bas depuis la guerre froide. Les deux Présidents, a précisé la délégation des États-Unis, ont réaffirmé l’importance de la poursuite des discussions sur la stabilité stratégique et ont passé en revue des problèmes clefs tels que ceux associés à la Syrie, à la République populaire démocratique de Corée et à l’Ukraine.

Le Royaume-Uni s’est félicité que le Secrétaire général soit venu à Genève au mois de mai dernier pour lancer son Agenda pour le désarmement. Le Royaume-Uni estime que c’est la partie III du rapport associé à cet Agenda - intitulée « Un désarmement qui sauve des vies » - qui offre le plus d’opportunités. En revanche, le Royaume-Uni n’appuie pas la section sur le traité d’interdiction des armes nucléaires, car ce traité ne sera jamais une norme internationale, a déclaré la délégation britannique. Notre premier objectif doit être de préserver les normes existantes actuellement, qui nous ont permis d’éviter la prolifération, a conclu le Royaume-Uni.

L’Égypte a insisté sur l’importance d’éviter que la communauté internationale ne se lance dans une nouvelle course aux armements. Malheureusement, la Conférence se trouve dans une situation de stagnation depuis plusieurs décennies, a-t-elle déploré. L’Égypte a indiqué partager le point de vue du Secrétaire général selon lequel l’élimination des armes nucléaires est au cœur de toutes les priorités. Il est dans l’intérêt de la survie de l’humanité que les armes nucléaires ne soient plus jamais utilisées, a insisté l’Égypte. La négociation d’un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire doit tenir compte des stocks actuels de telles matières, a d’autre part souligné l’Égypte. En adoptant le traité sur l’interdiction des armes nucléaires, les États contribuent à l’Agenda du Secrétaire général, a-t-elle par ailleurs fait valoir, avant de rappeler que depuis des années, elle présente avec Sri Lanka, à l’Assemblée générale, une résolution sur la prévention d’une course aux armements dans l’espace. L’Égypte a enfin plaidé pour l’établissement d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient.

L’Inde a fait observer que le fait que le Secrétaire général soit venu lancer à Genève, au mois de mai dernier, son Agenda pour le désarmement rappelle le rôle central que joue la Conférence du désarmement, qui siège elle-même à Genève. L’Agenda pour le désarmement présenté par le Secrétaire général est complet, vaste et équilibré car il traite à la fois des armes de destruction massive et des armes conventionnelles, a souligné l’Inde. Elle a jugé prioritaire la négociation d’un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire.

La Suisse a fait observer que l’Agenda pour le désarmement présenté en mai dernier à Genève par le Secrétaire général de l’ONU était une première et a insisté sur la dimension préventive de cet Agenda. Les activités de désarmement constituent une importante mesure d’atténuation des conflits; elles ont en outre un important rôle à jouer dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable, a par ailleurs souligné la Suisse. Les partenariats doivent être renforcés pour aller de l’avant dans le domaine du désarmement, a-t-elle ajouté.

Le Japon a dit apprécier l’Agenda pour le désarmement présenté par le Secrétaire général de l’ONU et le voyage que le Secrétaire général a effectué à Nagasaki cette semaine. Le Japon apprécie les trois piliers de l’Agenda pour le désarmement: pour sauver l’humanité, pour sauver des vies et pour les générations futures. En ce qui concerne le deuxième de ces trois piliers, le Japon a indiqué qu’il continuerait d’aborder les questions relatives aux armes de petit calibre. Le Japon, qui a participé à tous les organes subsidiaires (créés cette année au sein de la Conférence), se félicite en outre de constater les discussions interactives approfondies qui se sont déroulées au sein de ces organes avec l’intervention d’experts de l’UNIDIR.

La Fédération de Russie a rappelé que conformément au paragraphe 30 du Règlement intérieur de la Conférence, toute délégation a droit de soulever toute question lors des séances plénières. Rappelant que la Tunisie avait fait part de sa volonté d’organiser une discussion autour de l’Agenda pour le désarmement du Secrétaire général, la Fédération de Russie s’est demandée pourquoi l’avis des délégations n’avait pas été sollicité avant que ne se tienne cette discussion. La Fédération de Russie a ensuite évoqué la nature du document que constitue l’Agenda pour le désarmement présenté par le Secrétaire général; en définitive, ce document reflète le point de vue personnel du Secrétaire général des Nations Unies et rien d’autre, a déclaré la Fédération de Russie. Tant qu’elle ne négocie rien, la Conférence ne contribue en rien aux efforts de désarmement, a-t-elle rappelé, jugeant que la discussion de ce jour constitue une perte de temps.

Le Président de la Conférence a assuré ne pas avoir imposé, mais simplement proposé, la discussion de ce jour, ni avoir jamais dit que ce débat devait être consacré uniquement à l’Agenda du Secrétaire général. Le Président de la Conférence a ajouté qu’il avait respecté méticuleusement le Règlement intérieur de cette instance.

Le Brésil a salué l’Agenda pour le désarmement présenté par le Secrétaire général, qui rappelle les défis et opportunités et fournit une base solide pour y répondre. Cet Agenda donne un élan, dont nous avons besoin, pour approfondir le travail déjà en cours, a ajouté la délégation brésilienne. Cet Agenda peut en outre constituer une feuille de route pour la consolidation des institutions de désarmement, a-t-elle souligné.

La République de Corée a indiqué qu’elle partagerait ultérieurement son avis sur cet Agenda et a exprimé l’espoir que cette initiative du Secrétaire général permettrait de revitaliser les processus de désarmement paralysés, en particulier la Conférence qui se trouve dans l’impasse depuis deux décennies. La confiance mutuelle est indispensable pour que tous les acteurs concernés parviennent à l’objectif commun, a en outre rappelé la République de Corée. L’Agenda pour le désarmement nous rappelle le contexte général que nous risquons parfois de perdre de vue, s’agissant du lien du désarmement avec non seulement la paix et la sécurité, mais aussi avec le développement et les droits de l'homme, a fait observer la République de Corée. Le manque de progrès en matière de désarmement est lié non pas au manque de consensus mais aux difficultés rencontrées dans l’établissement des priorités, a en outre déclaré le pays.

L’Autriche, à titre national, s’est félicitée de l’appel du Secrétaire général en faveur de l’intensification des efforts aux fins du désarmement. L’Autriche s’est également félicitée de l’approche orientée vers l’action qui anime l’Agenda pour le désarmement présenté par le Secrétaire général. Notre environnement mondial évolue et notre système multilatéral ne doit pas rester à la traîne, a ajouté l’Autriche. Les régimes de désarmement et de non-prolifération doivent être appréhendés conjointement afin de répondre aux exigences du XXIème siècle, a en outre souligné la délégation autrichienne. L’élimination totale des armes nucléaires est la seule garantie que ces armes ne soient jamais plus utilisées, a-t-elle rappelé. Le désarmement nucléaire demeure la priorité essentielle dans le domaine du désarmement, a insisté l’Autriche, indiquant avoir déposé son instrument de ratification du traité d’interdiction des armes nucléaires. D’autre part, la militarisation de l’intelligence artificielle est, de l’avis de l’Autriche, particulièrement préoccupante; les êtres humains doivent toujours être ceux qui contrôlent l’usage de la force et des armes létales.

La Syrie et la République populaire démocratique de Corée se sont exprimées sans bénéficier des services d’interprétation en français.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC18.35F