Fil d'Ariane
LE COMITÉ DES DROITS DE L’ENFANT OUVRE LES TRAVAUX DE SA SOIXANTE-DIX-HUITIÈME SESSION
Le Comité des droits de l’enfant a ouvert ce matin les travaux de sa soixante-dix-huitième session, qui se tient au Palais Wilson à Genève jusqu’au 1er juin prochain, en adoptant son ordre du jour provisoire et son programme de travail et en entendant une déclaration d’ouverture de M. Adam Abdelmoula, Directeur de la Division du Conseil des droits de l’homme et des mécanismes de droits de l’homme au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
M. Abdelmoula a fait observer que près de trente ans après l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, les enfants sont toujours confrontés à d’énormes difficultés pour faire reconnaître et respecter leurs droits. Le monde n’a plus que douze ans pour renverser cette tendance et atteindre les cibles fixées dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Si les États appliquaient effectivement les recommandations du Comité, cela serait certainement un grand pas dans la bonne direction, a souligné M. Abdelmoula ; c’est pourquoi le travail du Comité pour aider les États à respecter leurs obligations envers les prochaines générations est indispensable, a-t-il insisté.
La Présidente du Comité, Mme Renate Winter, a pour sa part rappelé que durant cette session, le Comité examinerait les rapports présentés par cinq États au titre de la Convention relative aux droits de l’enfant : l’Angola, l’Argentine, le Lesotho, le Monténégro et la Norvège. Au titre du Protocole facultatif concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, il examinera en outre les rapports de l’Angola et de la Fédération de Russie et, au titre du Protocole facultatif concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, ceux de l’Algérie et de l’Angola. Au cours de cette session, le Comité poursuivra par ailleurs la révision de son observation générale portant sur les droits des enfants dans la justice pour mineurs.
Durant cette séance d’ouverture, le secrétariat du Comité a quant à lui fait savoir qu’à ce jour, la Convention avait été ratifiée par 196 États. Le nombre total de ratifications du Protocole facultatif sur l’implication des enfants dans les conflits armés s’élève à 167 et il est de 174 pour ce qui est du Protocole facultatif sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants. Quant au troisième Protocole, relatif à la procédure de communication (plainte), il a été ratifié par 37 États.
Cet après-midi, à 15 heures, le Comité entamera l’examen du rapport de l’Argentine (CRC/C/ARG/5-6).
Déclaration d’ouverture
M. ADAM ABDELMOULA, Directeur de la Division du Conseil des droits de l’homme et des mécanismes de droits de l’homme au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, a fait observer qu’un milliard d’enfants – soit deux tiers de tous les enfants – sont laissés pour compte ou vivent dans des pays où la promesse des Objectifs de développement durable est inatteignable. Selon des projections, d’ici à 2030, 10 millions d’enfants supplémentaires mourront avant d’atteindre leur cinquième anniversaire, un problème qui pourrait pourtant être évité. En outre, 31 millions d’autres enfants souffriront de retards de croissance faute d’une bonne nutrition et 22 millions ne suivront pas de scolarité primaire, a mis en garde M. Abdelmoula.
Ainsi, a poursuivi M. Abdelmoula, près de trente ans après l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, qui est maintenant ratifiée de manière quasiment universelle, les enfants sont toujours confrontés à d’énormes difficultés pour faire reconnaître et respecter leurs droits. Le monde n’a plus que douze ans pour renverser cette tendance et atteindre les cibles fixées dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Or, si les États appliquaient effectivement les recommandations du Comité, cela serait certainement un grand pas dans la bonne direction, a souligné M. Abdelmoula. C’est pourquoi le travail du Comité pour aider les États à respecter leurs obligations envers les prochaines générations est indispensable, a-t-il insisté.
M. Abdelmoula s’est d’autre part félicité le Comité des droits de l’enfant ait, avec le Comité des droits des travailleurs migrants, participé au processus d’élaboration du pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, les deux organes ayant présenté leurs deux observations générales conjointes concernant les droits des enfants et les obligations des États s’agissant des droits des enfants migrants.
M. Abdelmoula a aussi salué les préparatifs de la journée de discussion générale que le Comité doit consacrer le 28 septembre prochain à la question de la protection et de l’autonomisation des enfants en tant que défenseurs des droits de l’homme.
M. Abdelmoula a enfin constaté avec satisfaction des progrès dans l’étude mondiale approfondie sur les enfants privés de liberté, plusieurs pays et des fondations privées ayant débloqué les financements nécessaires. Des consultations auront lieu tout au long de 2018 et l’étude mondiale devrait être prête au milieu de 2019, avant d’être présentée à l’Assemblée générale à l’automne de cette même année, a indiqué M. Abdelmoula. Il a souligné que Mme Anne Skelton, membre du Comité, présidait le Conseil consultatif [chargé d’épauler le Groupe de travail présidé par M. Manfred Nowak, qui dirige l’étude] ; et que le Comité rencontrerait M. Nowak mercredi prochain.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
CRC18/013F