Fil d'Ariane
LE CONSEIL CONCLUT SON DÉBAT GÉNÉRAL SUR LES RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ET DU HAUT-COMMISSARIAT AUX DROITS DE L'HOMME
Le Conseil des droits de l'homme a conclu, ce matin, son débat général, entamé hier, sur les rapports du Secrétaire général et du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, en entendant les déclarations de très nombreux intervenants*, majoritairement des représentants d’organisations non gouvernementales (ONG).
Les pays concernés par les rapports du Secrétaire général et du Haut-Commissariat étaient le Burundi, la Colombie, Chypre, le Guatemala, le Honduras, l’Iran et Sri Lanka. C’est surtout la situation dans ce dernier pays qui a retenu l’attention.
Pour nombre de délégations, si l’on peut se réjouir de quelques progrès enregistrés à Sri Lanka, parmi lesquels la création d’un bureau des personnes disparues, il convient d’observer que celui-ci n’est pas encore opérationnel, que des enquêtes sur les graves violations des droits de l'homme ne sont pas ouvertes, que les violences contre les minorités se poursuivent et que le peuple tamoul est encore victime de discriminations, comme le montre par exemple la destruction de ses temples pour être remplacés par des temples bouddhistes de la majorité cinghalaise. Il a en outre été souligné que les terres des Tamouls occupées par des militaires sri-lankais ne leur sont toujours pas restituées.
Dans ce contexte, l’accent a été mis sur la nécessité pour le Gouvernement sri-lankais de répondre aux exigences des résolutions du Conseil lui enjoignant de déployer des efforts en faveur de la réconciliation, de l’octroi de réparations et de la justice. Faute d’enquêtes sur les crimes violations des droits de l'homme commises durant le conflit sur l’île à l’encontre du peuple tamoul - qui selon de nombreuses délégations a été victime de « génocide » -, nombre d’intervenants ont plaidé pour le renvoi de ce cas devant la Cour pénale internationale.
La situation en Colombie a également été particulièrement évoquée par de très nombreux intervenants. A notamment été déploré le manque de mesures prises pour mettre en œuvre l’Accord de paix dans ce pays. De nombreuses délégations se sont inquiétées de la persistance de violations des droits de l'homme visant, en particulier, les défenseurs des droits de l'homme, les dirigeants syndicaux, les journalistes et autres représentants de la société civile, ainsi que les communautés autochtones.
En fin de séance, la République islamique d’Iran, l’Égypte, Bahreïn, Cuba et Israël ont exercé leur droit de réponse.
Le Conseil poursuivait ses travaux à la mi-journée en tenant le dernier débat général de sa session, consacré à l’assistance technique et au renforcement des capacités dans le domaine des droits de l'homme.
Rapports du Secrétaire général et du Haut-Commissariat sur la situation des droits de l'homme dans certains pays
Fin du débat général
Les États-Unis ont exprimé leurs préoccupations s'agissant de la situation des droits de l'homme dans plusieurs pays, notamment par: les graves violations des droits de l'homme au Burundi; les lourdes contraintes imposées à la société civile en Égypte; les graves restrictions au droit de rassemblement pacifique à Bahreïn; les violences contre les opposants et les journalistes en Afghanistan; les atteintes aux institutions démocratiques aux Maldives; les arrestations et peines de prison pour les personnes qui expriment leur opinion au Viet Nam; le harcèlement et les arrestations de militants à Cuba. En ce qui concerne la Thaïlande, ils attendent le retour d'un gouvernement démocratique par des élections libres le plus rapidement possible.
L'Australie partage les inquiétudes exprimées par le Haut-Commissariat s'agissant de la situation à Sri Lanka et en particulier sur les attaques et les discours de haine qui se multiplient contre les minorités religieuses, invitant le Gouvernement à enquêter et prendre des mesures contre les coupables.
La Géorgie est préoccupée par la situation des droits de l'homme au Burundi et a appelé à des enquêtes sur les actes illégaux commis les forces de sécurité. Elle demande au Gouvernement de respecter ses engagements et à coopérer avec les Nations Unies. Elle a d'autre part félicité le Gouvernement de Sri Lanka d'avoir coopéré avec les organes de procédures spéciales de l'ONU et d'avoir pris des mesures importantes pour la réconciliation.
La Belgique a félicité le Gouvernement de Sri Lanka pour son engagement constructif avec le Haut-Commissariat et les mécanismes des droits de l'homme. Elle a salué les progrès accomplis mais a regretté le manque de progrès suffisants pour la justice de transition et le manque d'enquêtes et l'impunité dans les cas de violations des droits de l'homme. Elle a recommandé que des femmes soient pleinement représentées dans le processus de justice transitionnelle et a rappelé la nécessité de prendre des mesures de protection des témoins et victimes.
Israël a déclaré que les activités subversives de la République islamique d'Iran menacent la paix et la sécurité dans la région du Moyen-Orient et au-delà, soulignant notamment le soutien de l'Iran aux groupes terroristes, ses appels à la destructions d'Israël ou l'importation de mercenaires venus d'Afghanistan, du Pakistan et d'Iraq pour aller se battre en Syrie.
La Norvège a exprimé des inquiétudes quant aux assassinats et actes de harcèlement touchant les représentants de la société civile au Honduras et a espéré que tous ces faits feront objet d'enquêtes. Elle appelle d'autre part la Colombie à protéger les défenseurs des droits de l'homme et à leur garantir la jouissance de leurs droits civils et politiques. Elle se félicite aussi des évolutions positives à Sri Lanka et estime que la mise en œuvre des engagements du pays est la bonne voie vers la réconciliation, la reddition de comptes et la promotion et la protection des droits de l'homme.
Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a salué le lancement du plan national de prévention des grossesses précoces chez les adolescentes au Guatemala. Sa délégation a estimé que la lutte contre les inégalités et la discrimination envers les enfants autochtones doit maintenant être une priorité du Gouvernement. Et à cet égard, l'UNICEF est disposé à travailler aux côtés des autorités guatémaltèques et d'autres organismes des Nations Unies.
Le Canada a souligné que les membres du Conseil sont tenus de respecter les droits de l'homme et a déploré à cet égard les graves violations qui continuent d'être commises au Burundi par des agents de l'État burundais. L'opposition burundaise doit pouvoir apporter sa voix au débat politique, a déclaré le Canada. S'agissant de Sri Lanka, le bureau des personnes disparues doit voir le jour le plus rapidement possible; le pays doit aussi abroger sa loi sur le terrorisme. Le Canada est également préoccupé par les attaques en Colombie à l'encontre des paysans, des communautés autochtones, des leaders syndicaux et de la communauté afro-colombienne.
Le Danemark partage les préoccupations du Haut-Commissariat sur la situation à Sri Lanka. Il reste beaucoup à faire pour aboutir à une réconciliation. Le pays doit abolir la loi sur le terrorisme et mettre en place au plus vite une justice transitionnelle. Le Gouvernement doit assurer la protection des droits pour tous.
Le Maroc a expliqué qu'il était regrettable que le Conseil n'ait pas pu aboutir à une position unie sur la manière d'examiner la situation des droits de l'homme au Burundi. Il est indispensable d'aider au renforcement des capacités des institutions nationales burundaises. Ces efforts doivent être soutenus par les organisations et mécanismes internationaux, en particulier par le Conseil et le Haut-Commissariat.
La Grèce a regretté que les rapports sur Chypre ne soulignent pas la racine du problème et s'est dite préoccupée par les progrès trop lents en ce qui concerne la recherche des personnes disparues. Elle a dénoncé les restrictions aux libertés religieuses dans la zone occupée de Chypre et le pillage des sites culturels et religieux chypriotes grecs. Quant aux personnes déplacées, La Grèce regrette que le rapport n'en évoque pas les causes.
L'Algérie a encouragé le Burundi à déployer davantage d'efforts pour protéger les droits de l'homme et pour apporter une réponse à la situation difficile que traverse le pays. Elle a estimé que le Gouvernement avait besoin d'assistance technique de la part du Haut-Commissariat.
La Turquie a dit que les Chypriotes turcs sont l'objet de discrimination et victimes de mauvais traitements, que l'accès aux mosquées est rendu difficile et que les Chypriotes grecs refusent d'installer une école turque dans le sud du pays. Elle a demandé qu'une solution satisfaisante soit trouvée, notamment s'agissant des propriétés des Chypriotes turcs.
L'Irlande a dit être déçue par le peu de progrès dans la situation à Sri Lanka, même si elle se félicite de la mise sur pied d'un bureau des personnes disparues. Mais il est important que cette institution puisse fonctionner en toute indépendance et que la reddition des comptes soit assurée. L'Irlande est également préoccupée par la situation que subit la société civile en Colombie et appelle son gouvernement à la protéger.
Les Pays-Bas ont déclaré que les crimes de haine commis à Sri Lanka doivent faire l'objet d'enquêtes et de reddition des compte, en coopération avec la société civile. Les Pays-Bas sont disposés à apporter son aide dans ce domaine.
Le Mouvement international contre toutes les formes de discrimination a déclaré que depuis la fin du conflit armé à Sri Lanka, on constate des attaques contre les communautés musulmanes et autres minorités, à l'instigation d'extrémistes bouddhistes. Des alertes ont été lancées mais le Gouvernement y semble indifférent, comme le montre le peu d'empressement des forces de sécurité à faire respecter la loi.
Les Dominicains pour justice et paix - Ordre des frères prêcheurs s'est dite préoccupée par le manque de protection des dirigeants sociaux et des défenseurs des droits de l'homme dans les zones rurales. Le Haut-Commissaire doit apporter une plus grande attention à cette question. L'organisation a par ailleurs dénoncé l'enrôlement d'enfants par les groupes paramilitaires dans les zones rurales.
L’Action contre la faim a expliqué qu'il y a 11 ans, 17 travailleurs d'Action contre la faim ont été assassinés avec une balle dans la tête à Sri Lanka. Depuis 11 ans, l'organisation continue à lutter contre la justice mais il n'y a pas eu suffisamment de progrès en matière de reddition de comptes. Sri Lanka doit mettre en place une cour de justice spéciale pour traiter de ces crimes très graves.
L’Oidhaco, Bureau International des Droits Humains - Action Colombie a expliqué qu'il y avait eu 120 assassinats de leaders sociaux et de défenseurs des droits de l'homme en Colombie l'année passée. Ces crimes n'ont pas été reconnus comme des assassinats politiques. Il y a de plus en plus de risques d'impunité. Les mesures prévues à l'encontre des groupes paramilitaires n'ont pas été rendues effectives.
L’Action de Carême, au nom également de Humanist Institute for Co-operation with Developing Countries (Action de Carême), dans une déclaration conjointe, a souligné qu'au Guatemala et au Honduras, certaines activités commerciales allaient de pair avec le harcèlement et la violence dirigés contre les communautés autochtones. L'organisation a dénoncé les obstacles qui entravent encore la lutte contre la corruption et l'impunité. Les informations dont dispose organisation montrent la persistance des violences exercées contre les défenseurs des droits de l'homme au Guatemala et au Honduras.
FIAN International est préoccupée par le manque de mesures mises en place par le Gouvernement de Colombie pour mettre en œuvre l'Accord de paix. Elle a notamment souligné que, sans une réforme rurale globale, le trafic de drogue continuerait et les groupes armés resteraient actifs dans le pays.
La Commission internationale de juristes a estimé que Sri Lanka n'avait pas fait assez de progrès et que le mécanisme de reddition de comptes ne pouvait être considéré comme crédible s'il n'y a pas de participation de juges et juristes internationaux. L'ONG est préoccupée par l'exclusion de certaines personnes du champ d'application du système de justice et de réparation en Colombie, qui constitue la garantie des droits des victimes, comme prévu par l'Accord de paix.
Le Service international pour les droits de l'homme a déclaré qu'aucun cas de disparition ou de harcèlement de membres de la société civile n'a fait au Honduras l'objet d'enquête ni de condamnation. Ce qui montre la partialité des institutions publiques de ce pays, selon organisation.
Le Forum asiatique pour les droits de l'homme et le développement s'est félicité des progrès réalisés à Sri Lanka, notamment la création du Bureau des personnes disparues. Mais ce dernier n'est pas encore opérationnel, rien n'est fait pour poursuive en justice les auteurs de crimes internationaux, les minorités sont victimes d'attaques, y compris de part de la police, et l'espace de la société civile est restreint. La situation actuelle exige que la situation de Sri Lanka soit maintenue à l'ordre du jour du Conseil.
Human Rights Watch a également déploré le manque de progrès à Sri Lanka, à l'exception de la création du bureau des personnes disparues. Le Gouvernement n'a toujours pas abrogé sa loi sur le terrorisme et les attaques contre la société civile et les minorités se poursuivent, a déploré l'ONG, appelant le Conseil à rester aux côté du Gouvernement de Sri Lanka pour s'assurer qu'il tienne ses engagements.
Les Franciscans International a expliqué qu'à Sri Lanka, il n'y a toujours pas de poursuites contre les forces de sécurité qui sont responsables de crimes. Il faut mettre en place au plus vite une justice transitionnelle. Les familles n'obtiennent aucune réponse s'agissant de la disparition de leurs proches. L'organisation a aussi dénoncé les violences à l'encontre des minorités, notamment les musulmans.
La Fédération luthérienne mondiale a expliqué que malgré les efforts pour la consolidation de la paix, les violations massives des droits de l'homme se poursuivent en Colombie, notamment à l'encontre des autochtones. Le conflit armé, les activités économiques illicites et les projets de grande ampleur ont des effets disproportionnés sur les peuples autochtones.
Advocates for Human Rights a expliqué qu'il fallait renforcer le mécanisme de protection de la famille en Colombie afin de protéger les femmes. Les commissaires à la famille doivent permettre que les femmes victimes de violence commises par les FARC et les groupes armés aient accès à la justice.
Pasumai Thaayagam Foundation a constaté que trois après l’adoption de la résolution 30/1 du Conseil [intitulée Favoriser la réconciliation et l’établissement des responsabilités et promouvoir les droits de l’homme à Sri Lanka], Sri Lanka n’avait appliqué que trois de ses 25 recommandations. La crédibilité du Conseil étant en jeu, les États doivent trouver d’autres voies pour obliger Sri Lanka à assumer ses responsabilités.
Le Centre Europe tiers-monde - CETIM a constaté que l’Accord de paix était perçu positivement en Colombie mais a regretté le manque de progrès dans son application, notamment s’agissant de la réforme rurale et du changement structurel qu’elle impose.
L’Organisation mondiale contre la torture - OMCT a dit que 14 personnes avaient été victimes d’exécution extrajudiciaire en 2017 en Colombie. L’ONG a assuré que des armes non conventionnelles ont été utilisées par l’armée. Elle a déploré l’absence de garantie du droit à la santé dans le cadre de la justice transitionnelle. Au Honduras, 38 civils sont morts dans le contexte post-électoral : l’OMCT ayant constaté que les enquêtes sur ces faits sont confrontées à de nombreux obstacles, elle a demandé la création d’un mécanisme d’enquête avec l’appui de la communauté internationale.
Le Réseau International des Droits Humains (RIDH), a déclaré que, l’an dernier en Colombie, 121 leaders sociaux et défenseurs des droits de l'homme avaient été assassinés. Parallèlement, le nombre de femmes tuées a doublé par rapport à 2016. Les auteurs de ces actes sont des groupes paramilitaires, a dit l’ONG, affirmant que l’État colombien ne prenait pas en compte les réalités locales, dans un pays où un quart du budget de l’État est dissipé par la corruption.
Pour International Buddhist Relief Organisation, « ce sont les failles des Nations Unies que l’on cherche à cacher en s’attaquant si durement à Sri Lanka », un pays qui est toujours resté dans un cadre démocratique. Ces attaques sont une atteinte à la souveraineté de Sri Lanka et posent la question de la manipulation des instances des Nations Unies, a ajouté l’ONG.
Verein Südwind Entwicklungspolitik a déploré que des pays comme Cuba et le Venezuela défendent la République islamique d’Iran, un pays où des violations des droits de l'homme sont commises. L’ONG a espéré que la résolution sur le renouvellement du mandat du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en République islamique d’Iran serait adoptée.
Amnesty International a dénoncé les attaques à l’encontre des civils à Sri Lanka et a demandé que les victimes obtiennent justice. Amnesty International continue de documenter les graves violations des droits de l’homme en Colombie à l’encontre des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme. Amnesty International est préoccupée par les restrictions au travail des organisations de la société civile en Hongrie.
La CIVICUS: Alliance mondiale pour la participation des citoyens s’est dit préoccupé par les violations des droits de l’homme au Guatemala, en Colombie et au Honduras. Les violations des droits de l’homme et les assassinats continuent en Colombie à l’encontre des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme. Les manifestations sont durement réprimées au Honduras, suite aux élections qui ont causé la mort de dizaines de manifestants pacifiques.
Peace Brigades International of Switzerland a souligné que la situation des défenseurs des droits de l’homme était préoccupante en Colombie, au Guatemala et au Honduras. Il n’y a pas, dans ces pays, de progrès en matière de protection ni dans la lutte contre l’impunité. En Colombie, 282 défenseurs ont été assassinés entre 2016 et février 2018. Les groupes les plus affectés sont ceux qui luttent pour leur terre.
Le Conseil international pour le soutien à des procès équitables et aux droits de l'homme a noté quelques progrès s’agissant de la situation en Iran, avant de juger essentiel de reconnaître que des pays soutiennent le terrorisme et cherchent à détruire la Syrie. Il a dénoncé le fait que des pays arabes du Golfe ne fassent que se joindre aux efforts déployés par les terroristes pour détruire les acquis des droits de l'homme dans la région.
World Barua Organization (WBO) a dit que le Gouvernement de Sri Lanka a trahi le peuple et que les séparatistes essaient de réaliser ce que les terroristes n’ont pas fait en trois décennies.
L’Association d’entraide médicale Guinée a dénoncé les informations fausses, tronquées ou manquantes dans le rapport sur la situation à Sri Lanka, demandant au Conseil de revoir la résolution concernant ce pays.
La Rencontre Africaine pour la defense des droits de l'homme a déclaré que depuis 2015, le contexte politique du Burundi est marqué par une répression exercée par des milices proches du pouvoir. Le nombre de personnes déplacées se chiffre par milliers, a ajouté l’ONG, appelant le Gouvernement burundais à coopérer avec les Nations Unies et les titulaires de mandats.
Le Mouvement international de la réconciliation a déclaré que la Colombie possède la seconde armée d’Amérique latine, essentiellement composée de jeunes issus de familles pauvres, avec un service militaire obligatoire « anachronique » qui confine les soldats à des travaux que d’autres corps de métier devraient exécuter.
L’Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale a déclaré que l’exclusion des minorités est une des causes de conflit dans le monde, comme on le voit avec la crise des musulmans rohingya au Myanmar.
VAAGDHARA a exprimé ses préoccupations face aux violations des droits de l’homme en Inde. L’ONG a dénoncé le pillage des ressources naturelles des peuples vulnérables et des communautés autochtones.
L’Association Bharathi Centre Culturel Franco-Tamoul a expliqué que Sri Lanka n’a pas respecté ses obligations internationales concernant la reddition de comptes et l’accès à la justice pour les victimes. On ne peut plus attendre que Sri Lanka réponde à ses responsabilités car les forces de l’ordre et les autorités du pays veulent faire oublier les crimes de guerre. Il faut que l’affaire soit traitée par la Cour pénale internationale, a insisté l’ONG.
Center for Organisation Research and Education a expliqué qu’il était triste que l’Assemblée générale ait décidé de réduire le budget du Haut-Commissariat aux droits de l'homme. L’ONG a ensuite plaidé pour une abrogation, en Inde, des lois restrictives à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme.
L’Association culturelle des Tamouls en France a déclaré que Sri Lanka n’avait pas fait suffisamment de progrès en matière de justice transitionnelle et a souligné que des minorités souffrent toujours de violence dans ce pays et que le bureau des personnes disparues voit son action sapée. L’ONG a demandé au Gouvernement sri-lankais de présenter un calendrier clair et de prendre rapidement des mesures en faveur de la reddition de comptes.
L’Association des étudiants tamouls de France a rappelé que le Conseil avait adopté des résolutions afin que Sri Lanka rende des comptes s’agissant des violences commises durant le conflit sur l’île. L’ONG a souligné que la justice de transition est la pierre angulaire d’une paix véritable, en particulier du fait que le peuple tamoul pense qu’il a été victime de « génocide » ; aussi, a-t-elle plaidé pour la saisine de la Cour pénale internationale ou la création d’un tribunal spécial.
L’Association Solidarité internationale pour l’Afrique (SIA) a dit que seule une enquête menée par la Cour pénale internationale assurerait une situation transparente et juste à Sri Lanka, où il n’y a presque pas eu de travaux préparatoires pour la reddition de comptes dans le cadre de la justice transitionnelle et où la loi sur le terrorisme n’a toujours pas été abrogée.
La Commission colombienne de juristes a jugé urgent de fournir une assistance technique à la Colombie afin de l’aider à respecter ses engagements, alors que ce pays ne les respecte pas pour l’heure, comme le montrent les retards pris dans l’accréditation des représentants du Haut-Commissariat aux droits de l'homme dans le pays.
L’Association américaine de juristes1, a déclaré que plus de 40 années d’occupation du Sahara occidental par le Maroc sont la cause principale des violations des droits de l'homme dans ce territoire non autonome. L’ONG appelle le Haut-Commissariat à visiter ce territoire ainsi que les camps de Tindouf afin d’y évaluer la situation des droits de l'homme.
La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme – FIDH a déclaré qu’alors que des éléments de preuves existent et que la responsabilité de hauts dirigeants militaires colombiens (dans des violations de droits de l'homme) est établie, les règles en vigueur en Colombie empêchent que des enquêtes soient ouvertes contre eux et qu’ils soient tenus responsables de leurs actes.
L’Agence des cités unies pour la coopération Nord-Sud a souligné que Sri Lanka n’a pas pris les mesures nécessaires pour protéger sa population ; il n’y a pas eu de réconciliation, ni de respect des droits de l’homme, a insisté l’ONG.
Tourner la page a affirmé que huit ans après le « génocide » qu’ils ont perpétré, les militaires sri-lankais occupent toujours les villages des Tamouls. Le peuple tamoul lutte pour faire valoir ses droits fondamentaux. La communauté internationale doit permettre une enquête sur le « génocide » à l’encontre des Tamouls, a insisté l’ONG.
L’Association Thendral a expliqué que la nation tamoule continue à vivre dans la peur des violences et que les bouddhistes encouragent les atrocités. La justice transitionnelle doit être mise en œuvre à Sri Lanka et il est nécessaire de renvoyer sans délai les auteurs de crimes devant la Cour pénale internationale, a ajouté l’ONG.
Tamil Uzhagam a évoqué la justice transitionnelle à Sri Lanka, jugeant impératif que le Gouvernement et l’ONU puissent reconnaître les souffrances des Tamouls. L’ONG a suggéré de saisir la Cour pénale internationale.
Le Pont a dénoncé l’approche de « deux poids, deux mesures » qui caractérise le système de la justice à Sri Lanka, alors que certains crimes n’ont toujours pas été intégrés dans la loi et ne peuvent donc être poursuivis en justice. L’ONG a donc elle aussi demandé d’envisager d’appliquer la justice universelle s’agissant de Sri Lanka.
L’Association pour les victimes du monde a dénoncé la prolongation des délais s’agissant de Sri Lanka, affirmant que cela allait permettre au pays de démanteler les temples tamouls, de ne pas poursuivre les criminels de guerre et de continuer les violations de droits de l'homme.
L'Observatoire Mauritanien des Droits de l'Homme et de la Démocratie a appelé les États Membres des Nations Unies à agir pour les Tamouls, « avant qu’il ne soit trop tard ». L’ONG a estimé nécessaire de référer la situation à la Cour pénale internationale.
United Nations Watch a fait observer qu’il y a 12 rapports sur Israël, alors qu’il n’y en a aucun sur la Chine. Il est inacceptable que l’on accuse « la seule démocratie du Moyen-Orient », a insisté l’ONG, affirmant qu’il y a même des organisations non gouvernementales qui estiment que vivre en tant que juif à Jérusalem-Est est un crime.
Le Conseil de jeunesse pluriculturelle (COJEP) a salué le rapport sur la Libye et soutenu ses recommandations. L’ONG a demandé au Conseil de fournir à la Cour pénale internationale les ressources nécessaires pour enquêter et poursuivre les crimes commis en Libye depuis 2011. La situation qui prévaut aujourd’hui en Libye est liée à l’intervention directe de la coalition occidentale qui a renversé le colonel Kadhafi, a ajouté l’ONG.
International-Lawyers.org a expliqué qu’il était important de créer des sociétés inclusives, où la diversité est valorisée. Donner la voix aux marginalisés pour qu’ils expriment leur point de vue ne peut être que bénéfique pour les sociétés. La diversité est une force et l’inclusion la seule solution pour que la voix de chacun soit entendue, a dit l’ONG.
Libération a regretté que le Gouvernement de l’Inde n’ait jamais coopéré avec les peuples vivant dans le nord-est du pays. Tous ceux qui critiquent le Gouvernement indien sont considérés comme des « antinationalistes » et l’Inde veut faire taire les minorités, a regretté l’ONG.
Le Bureau international catholique de l'enfance a déploré que le Guatemala persiste à maintenir les enfants en conflit avec la loi en détention provisoire. La Commission interaméricaine des droits de l‘homme a jugé inhumaines les conditions de détention de ces enfants. Le Comité des droits de l’enfant a exprimé les mêmes préoccupations en 2017. La détention d’enfants en conflit avec la loi doit être une mesure d’ultime recours, a souligné l’ONG.
Corporacion para la Defensa y Promocion de los Derechos Humanos Reiniciar s’est félicitée de l’Accord de paix en Colombie, mais a alerté sur les risques pesant sur l’exercice des droits politiques, s’inquiétant des menaces contre les membres ou sympathisants de certains partis. L’ONG a insisté sur l’importance du pluralisme, de l’ouverture et de la suppression de l’impunité.
Fundacion Latinoamericana por los Derechos Humanos y Desarrollo Social s’est dite préoccupée par le manque de garantie, en Colombie, pour l’exercice plein et entier des droits civils et politiques et a regretté que le rapport concernant ce pays ne mette pas l’accent sur la participation de groupes paramilitaires dans des assassinats dans des zones où il y a des enjeux autour du contrôle des ressources.
Association of World Citizens a lu partiellement la lettre adressée par un physicien suédois emprisonné en Iran au Président Rohani.
Asociación de Desarrollo Sociocultural – MBORORO a regretté l’absence de mention de la situation des dalits en Inde – un pays où les minorités sont persécutées par les forces de sécurité – et a invité le Conseil à prendre des mesures actives face à cette situation déplorable.
Droit de réponse
La République islamique d’Iran a rejeté les accusations affirmant qu’elle est un soutien au terrorisme et une source d’instabilité au Moyen-Orient. Ces déclarations infondées doivent être examinées à l’aune des résolutions du Conseil de sécurité pour juger de la crédibilité du pays qui les porte, a ajouté l’Iran.
L’Égypte a répondu à l’intervention des Etats-Unis en soulignant que l’on ne saurait juger de sa loi sur les ONG avant même qu’elle n’ait été appliquée. En Égypte, il existe des dizaines de milliers d’organisations de la société civile, y compris des ONG étrangères actives qui travaillent librement, a fait valoir la délégation égyptienne.
Bahreïn, répondant aussi aux États-Unis, a affirmé, s’agissant de Bahreïn, qu’on n’y arrête aucun défenseur des droits de l'homme et que l’on y respecte le droit à liberté d'expression. Mais nul n’est au-dessus des lois et la liberté d'expression doit respecter les valeurs culturelles du pays, a ajouté Bahreïn, avant d’appeler les États-Unis à traiter leurs crimes de haine et à respecter les droits des minorités.
Pour Cuba, s’il y a bien un pays qui ne peut pas donner des leçons de démocratie, c’est bien les États-Unis, un pays où des fonds sont destinés à déstabiliser des régimes qui ne suivent pas la voie des Etats-Unis. Comment les Etats-Unis peuvent-ils parler des droits de l'homme alors qu’ils ne sont même pas capables de protéger le droit à la vie de leurs propres citoyens, a interrogé la délégation cubaine ?
Israël a réagi à la déclaration de l’Iran en déplorant que ce pays tente d’éviter la discussion sur les violations des droits de l’homme qui y sont commises. Les autorités iraniennes essaient de balayer les allégations sur les violations des droits humains des femmes et de la communauté LGBTI, a ajouté Israël. Les autorités iraniennes tentent d’exporter la révolution iranienne dans toute la région et les pays voisins en paient le prix, a également affirmé la délégation israélienne.
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1Déclaration conjointe: Association américaine de juristes; France Libertés : Fondation Danielle Mitterrand; Association internationale des juristes démocrates; Mouvement international de la réconciliation; International-Lawyers.Org et Libération.
* Délégations ayant participé au débat: États Unis; Australie; Géorgie; Belgique; Israël; Norvège; Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance; Canada; Danemark; Maroc; Grèce; Algérie; Turquie; Irlande; Pays-Bas; Mouvement international contre toutes les formes de discrimination; Dominicains pour justice et paix - Ordre des frères prêcheurs; Action contre la faim; Oidhaco, Bureau International des Droits Humains - Action Colombie; Action de Carême, (au nom également de Humanist Institute for Co-operation with Developing Countries); FIAN International; Commission internationale de juristes; Service international pour les droits de l'homme; Forum asiatique pour les droits de l'homme et le développement; Human Rights Watch; Franciscain international; Fédération luthérienne mondiale; World Barua Organization; Advocates for Human Rights; Pasumai Thaayagam Foundation; Centre Europe tiers-monde - CETIM ; Organisation mondiale contre la torture - OMCT; Réseau International des Droits Humains (RIDH); International Buddhist Relief Organisation; Verein Südwind Entwicklungspolitik; Amnesty International; CIVICUS: Alliance mondiale pour la participation des citoyens; Peace Brigades International Switzerland; Conseil International pour le soutien à des procès équitables et aux Droits de l'Homme; Association d'Entraide Médicale Guinée; Rencontre Africaine pour la défense des droits de l'homme; Mouvement international de la réconciliation; Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale; VAAGDHARA; Association Bharathi Centre Culturel Franco-Tamoul; Center for Organisation Research and Education; Association culturelle des Tamouls en France; Association des étudiants tamouls de France; Association Solidarité Internationale pour l'Afrique (SIA); Commission colombienne de juristes; Association américaine de juristes1; Fédération internationale des ligues des droits de l'homme – FIDH; Agence des cités unies pour la coopération Nord-Sud; Tourner la page; Association Thendral; Tamil Uzhagam; Le Pont; Association pour les victimes du monde; L'Observatoire Mauritanien des Droits de l'Homme et de la Démocratie; United Nations Watch; Conseil de jeunesse pluriculturelle (COJEP); International-Lawyers.Org; Libération; Bureau international catholique de l'enfance; Corporacion para la Defensa y Promocion de los Derechos Humanos Reiniciar; Fundación Latinoamericana por los Derechos Humanos y el Desarrollo Social; Association of World Citizens; Asociación de Desarrollo Sociocultural – MBORORO.
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