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CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT: LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ANNONCE UNE INITIATIVE POUR DONNER UN NOUVEAU CAP AU PROGRAMME DE DÉSARMEMENT

Compte rendu de séance
L’initiative du Secrétaire général portera sur la prévention, le respect des principes humanitaires, le développement durable et les menaces futures

La Conférence du désarmement a entendu, cet après-midi, dans le cadre du débat de haut niveau qu’elle a entamé ce matin, une allocution du Secrétaire général des Nations Unies, M. António Guterres, qui a fait part de ses préoccupations s’agissant de la situation du désarmement dans le monde et a indiqué qu’il préparait une nouvelle initiative dans ce domaine.

Ont suivi des déclarations du Chef du Département fédéral des affaires étrangères de la Suisse, M. Ignazio Cassis ; de M. Kyaw Tin, Ministre de la coopération internationale du Myanmar; de M. Miguel Ruiz-Cabanas, Ministre adjoint aux affaires multilatérales et aux droits de l’homme du Mexique; et de M. Simas Magalhães, Vice-Ministre des affaires politiques multilatérales du Brésil. Les Représentants permanents des États-Unis, de la Chine, de l’Inde et de la France, ont également fait des déclarations.

Le Secrétaire général a souligné que les armes nucléaires posaient un risque catastrophique pour la vie humaine et pour l’environnement. Il a aussi déploré que la guerre ait quitté les champs de bataille pour atteindre le cœur des villes et des villages, gouvernements et groupes armés non étatiques faisant usage de puissants engins explosifs dans des zones habitées, tuant de plus en plus de civils. Face à une telle dégradation de la situation, la communauté internationale doit se doter d’urgence d’une nouvelle vision commune de désarmement et de maîtrise des armements, a insisté le Secrétaire général, qui a fait savoir qu’il préparait une initiative pour donner un nouveau cap au programme mondial de désarmement pour répondre aux priorités d'aujourd'hui: la prévention, le respect des principes humanitaires, le développement durable et enfin le traitement des menaces futures. L’initiative visera à renforcer les liens entre le désarmement et le Programme de développement durable à l’horizon 2030, et à évaluer le lien entre les nouvelles technologies et le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme. Elle s'efforcera enfin d'offrir une nouvelle perspective sur les priorités traditionnelles, une vision claire pour l'avenir et des actions pratiques et réalisables.

M. Ignazio Cassis, Chef du Département fédéral des affaires étrangères de la Suisse, a dit attendre avec intérêt l’initiative annoncée par le Secrétaire général en matière de désarmement, après avoir souligné que la situation internationale en matière de sécurité était plus instable que jamais depuis la fin de guerre froide, et déploré que la tendance dans ce domaine était « au réarmement plutôt qu’au désarmement ». Le ministre suisse a estimé que la Conférence devait, à cet égard, se montrer à la hauteur de ses responsabilités, son inaction ayant une incidence négative sur la sécurité mondiale.

Le Ministre de la coopération internationale du Myanmar a pour sa part recommandé d’adopter une approche multilatérale pour renforcer la confiance entre les grandes puissances et parer ainsi à la menace d’une nouvelle ère nucléaire.

Le Ministre adjoint du Mexique a lui aussi souligné l’importance du multilatéralisme, observant que cette notion n’était pas incompatible avec l’intérêt national, car il est dans l’intérêt des États de collaborer avec d’autres pour résoudre des problèmes insolubles isolément. Quant au Vice-Ministre brésilien, il a dit que que son pays était résolument engagé en faveur du Traité d’interdiction des armes nucléaires et n’était « pas impressionné » par les réactions négatives suscitées par cet instrument.

Le Représentant permanent des États-Unis a estimé qu’il était irréaliste de s’attendre à des progrès rapides en matière de désarmement, compte tenu notamment du fait que certains États renforcent leurs arsenaux d’armes nucléaires. Le Représentant permanent de la Chine a estimé que toute discussion sur le désarmement devrait reposer sur les assurances de sécurité données par les États dotés d’armes nucléaires aux États non dotés. Le Représentant permanent de l’Inde a salué les progrès réalisés par la Conférence dans la reprise de ses débats de fond. La Représentante permanente de la France a jugé de même que les décisions encourageantes prises à la Conférence pour réengager des travaux « substantiels et effectifs » montrent qu’un chemin est possible sur la voie d’un désarmement graduel.

En l’absence d’interprétation en français pendant une partie de la séance, le présent compte rendu ne reflète pas l’ensemble des déclarations prononcées cet après-midi.


La Conférence du désarmement entendra demain matin, à partir de 10 heures, d’autres dignitaires dans le cadre de son débat de haut niveau.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC18.014F