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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND LES DÉCLARATIONS DE SEPT MINISTRES DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a poursuivi ce matin son débat de haut niveau, entendant les allocutions des Ministres des affaires étrangères de la Slovénie, de l’Espagne, du Sénégal, de la République de Corée, de la Suède, du Canada et de l’Égypte. Le Représentant permanent du Pakistan a également fait une déclaration.

La Slovénie soutient fermement la non-prolifération nucléaire et appuie le désarmement nucléaire et le contrôle des armes fondés sur les traités, a déclaré M. Karl Erjavec. Pour parvenir à un monde sans armes nucléaires, la communauté internationale doit agir ensemble et progressivement, par la pleine mise en œuvre du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et par l’entrée en vigueur du traité d’interdiction complète des essais nucléaires.

Le Ministre espagnol des affaires étrangères et de la coopération a exprimé sa préoccupation au sujet de la menace que fait peser la République populaire démocratique de Corée sur la paix et la sécurité mondiale. M. Alfonso Dastis a aussi condamné l’emploi d’armes chimiques en Syrie, estimant qu’il n’était pas possible de rester les bras croisés face à cette violation flagrante du droit humanitaire. Il s’est d’autre part prononcé pour l’élaboration d’un nouveau mécanisme en remplacement du Mécanisme d’enquête conjoint de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et de l’ONU, afin de retrouver le consensus perdu.

M. Sidiki Kaba a souligné que, conformément aux valeurs de paix, de justice, de solidarité et de réconciliation qu’il a toujours défendues à l’échelle internationale, le Sénégal avait, pendant sa présidence de la Conférence l’an dernier, invité l’ensemble des États membres à adopter une approche constructive pour sortir la Conférence de son impasse. C’est dans la même dynamique que le Sénégal s’est associé aux négociations en vue d’un instrument visant à interdire les armes nucléaires.

La Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, Mme Kyung-Wha Kang, s’est félicitée de la relance du dialogue entre son pays et la République populaire démocratique de Corée à la faveur des Jeux olympiques. Dans le même temps, il ne faut pas perdre de vue la réalité: en 2017, Pyonyang a procédé à pas moins de six essais nucléaires et lancé vingt missiles balistiques. Le pays doit comprendre que s’il continue sur la voie du développement nucléaire, les sanctions à son encontre resteront en place et ne feront que s’aggraver.

La Ministre suédoise, Mme Margot Wallström, a souligné que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, qui sont aussi les cinq États dotés d’armes nucléaires reconnus comme tels, devaient prendre la tête du respect de la paix et de la sécurité internationales. Leur responsabilité est aussi claire s’agissant de désarmement et de la non-prolifération. Il est souvent dit que les négociations sur ces deux questions ne sont pas possibles dans le climat de sécurité actuelle; or, plutôt qu’être un prétexte à ne rien faire, cette situation devrait nous inciter à chercher des solutions innovantes, a recommandé Mme Wallström, dont le pays préside actuellement la Conférence.

La Ministre canadienne, Mme Chrystia Freeman, a expliqué que le désarmement nucléaire, le contrôle de l’exportation des armes et la lutte contre les mines faisaient partie intégrante de « la politique étrangère féministe du Canada ». En effet, a-t-elle souligné, le transfert non réglementé des armes alimente une violence armée qui a des conséquences particulièrement néfastes sur les femmes.

Pour le Ministre égyptien, M. Sameh Shoukry, le fait que certains États refusent d’adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires a pour conséquence d’aggraver l’instabilité au Moyen-Orient. Les Conférences d’examen du Traité ont affirmé l’importance de l’adhésion d’Israël au traité et le placement de toutes ses installations nucléaires sous le système de garantie de l’Agence internationale de l’énergie atomique, pour parvenir à la paix, à la stabilité et à la sécurité dans tous les pays de la région.

Le Représentant permanent du Pakistan auprès de la Conférence a pour sa part souligné qu’un traité qui interdirait la production de matières fissiles aurait pour effet de compromette la sécurité de son pays et de geler la situation en conférant un avantage stratégique à un nombre restreint d’États. Faute d’un consensus sur l’ouverture de négociations sur l’une des questions figurant à l’ordre du jour, le Pakistan, qui est un État nucléaire responsable, recommande de tenir des débats structurés sur toutes ces questions.


La Conférence du désarmement poursuit cet après-midi, à partir de 15 heures, son débat de haut niveau.


Déclarations au titre du débat de haut niveau

M. KARL ERJAVEC, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la République de Slovénie, a souligné que la participation des femmes à la prise de décision et aux activités de non-prolifération et de désarmement était indispensable pour garantir la paix et la sécurité. L’égalité des genres est une des priorités nationales slovènes ainsi qu’une priorité de la présidence slovène du Conseil des droits de l’homme en 2018, a assuré M. Erjavec.

La Slovénie soutient fermement la non-prolifération et le désarmement nucléaires et appuie le désarmement nucléaire et le contrôle des armes fondés sur les traités. Pour parvenir à un monde sans armes nucléaires, la communauté internationale doit agir ensemble et progressivement, par la pleine mise en œuvre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), a ajouté M. Erjavec. Lors de la Conférence d’examen du TNP en 2010, les États parties se sont mis d’accord sur un plan d’action par étapes avec des mesures concrètes, de même que pour assurer l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, a rappelé le ministre. Il a appelé tous les pays, en particulier ceux énumérés à l’Annexe 2 de l’instrument, à signer et ratifier le Traité sans délai ni condition. Si le Traité a déjà démontré ses effets dissuasifs sur les essais nucléaires – la République populaire démocratique de Corée étant le seul pays à avoir effectué des essais nucléaires au XXIe siècle – son entrée en vigueur pourrait, grâce au régime de vérification qu’il prévoit, ouvrir la voie à un véritable désarmement nucléaire. Tous les États parties se sont également mis d’accord pour que la Conférence entame des négociations sur un traité d’interdiction de la production de matières fissiles à des fins d’armement nucléaire, a également rappelé M. Erjavec.

Grâce à l’application de ces mesures de désarmement et à d’autres mesures portant sur la vérification du désarmement nucléaire, « nous serions à même d’influencer les programmes illégaux de missiles balistiques et nucléaires de la Corée du Nord », a estimé le ministre slovène, qui a condamné les violations de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité par la République populaire démocratique de Corée. M. Erjavec s’est félicité des récents pourparlers de haut niveau entre les deux Corées et a dit que son pays soutenait les efforts diplomatiques visant à parvenir à une dénucléarisation complète de la péninsule de Corée.

S’agissant de la Conférence, le ministre s’est félicité de la décision prise récemment de créer des organes subsidiaires sur toutes les questions à son ordre du jour. La Slovénie se réjouit des débats à venir au sein de la Conférence. Elle estime en outre qu’elle devrait être ouverte à tous les pays qui souhaitent s’y joindre, en vue d’en garantir l’universalité, la transparence et le multiculturalisme.

M. ALFONSO MARÍA DASTIS QUECEDO, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de l’Espagne, a exprimé sa grande préoccupation au sujet de la menace permanente que fait peser sur la paix et la sécurité mondiale la République populaire démocratique de Corée qui, avec ses essais nucléaires et le développement d’un programme balistique, se situe en dehors de la légalité internationale. Il a lancé un nouvel appel au gouvernement de ce pays pour qu’il abandonne cette stratégie de tension et mette définitivement un terme aux essais nucléaires afin de respecter les résolutions du Conseil de sécurité et revenir à la discipline du Traité de non-prolifération.

Le Ministre espagnol des affaires étrangères a aussi condamné l’emploi d’armes chimiques en Syrie, estimant qu’il n’était pas possible de rester les bras croisés face à cette violation flagrante du droit humanitaire. Il s’est prononcé pour l’élaboration d’un nouveau mécanisme en remplacement du Mécanisme d'enquête conjoint de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques et de l'ONU afin de retrouver le consensus perdu.

Quant au Traité pour l’interdiction des armes nucléaires, dont la négociation a été lancée par certains pays face à l’apparente paralysie du processus de désarmement, le Ministre a déclaré que l’Espagne regrettait également le manque de progrès à cet égard et partageait la volonté de progresser de manière plus décidée vers un monde sans armes de destruction massive. Toutefois, elle estime que ce traité n’est pas la bonne voie, d’autant qu’il n’a pas réussi à intégrer un seul pays en possession de l’arme nucléaire. En outre, ce traité, qui ne compte aucun mécanisme de vérification, pourrait finir par porter tort au régime de non-prolifération, en introduisant une double légalité qui divise la communauté internationale.

Pour M. Dastis Quecedo, la Conférence du désarmement garde un rôle déterminant pour renforcer le régime de non-prolifération, même si ses résultats des deux dernières décennies n’invitent pas à l’optimisme. Lancer les négociations sur le traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d'armes et autres dispositifs explosifs nucléaires, au programme de cette conférence depuis plus de vingt ans, ne demande plus qu’une volonté politique, et l’Espagne lance un appel pour ne plus les différer davantage. L’Espagne demande aussi à tous les pays qui ne l’ont pas encore fait de ratifier le Traité pour l’interdiction complète des essais nucléaires.

M. SIDIKI KABA, Ministre des affaires étrangères du Sénégal, a estimé que les blocages au sein de la Conférence, qui découlent en partie d’une absence de confiance réciproque et du défaut de compromis dynamiques, ne doivent pas conduire au découragement ni à l’abandon. Des telles postures ne feraient que conforter davantage ceux qui soutiennent qu’il faut imaginer d’autres formules pour faire avancer la cause du désarmement à l’échelle internationale, a mis en garde M. Kaba. Le Sénégal reste en effet convaincu de la centralité de la Conférence, tout en restant ouvert aux idées pour redynamiser ses travaux.

Conformément aux valeurs de paix, de justice, de solidarité et de réconciliation qu’il a toujours défendues à l’échelle internationale, le Sénégal a, à l’occasion de sa présidence de la Conférence, du 20 mars au 28 mai 2017, invité l’ensemble des États membres à adopter une approche constructive pour sortir la Conférence de son impasse. C’est dans la même dynamique que le Sénégal s’est associé aux négociations en vue d’un instrument visant à interdire les armes nucléaires. Ledit instrument, adopté en juillet 2017, fait, entre autres, obligation aux parties de respecter leurs engagements en vertu des accords de garantie conclu avec l’Agence internationale de l’énergie atomique.

En attendant l’entrée en vigueur de cet instrument, le Sénégal est d’avis qu’il faut se pencher sur les mesures de transparence liées aux risques associés aux armes nucléaires existantes, le déploiement de garanties négatives de sécurité, la prévention de la course aux armements dans l’espace sans oublier l’instauration de zone exempte d’armes nucléaires, notamment au Moyen Orient. M. Kaba a aussi souligné l’importance de la quatrième Session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée au désarmement.

MME KYUNG-WHA KANG, Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, a déclaré que les Jeux olympiques qui se sont tenus à PyeongChang, en République de Corée, avaient marqué une étape vers la paix. Les Jeux ont relancé le dialogue entre les deux Corées, après des années d’interruption, et démontré leur pouvoir de générer un élan vers la paix et la réconciliation – « la Corée du Nord devrait aussi participer aux jeux paralympiques d’hiver, en mars prochain », a fait valoir Mme Kang. La ministre a assuré que son gouvernement approfondirait cette percée afin de contribuer à une solution pacifique du problème du nucléaire nord-coréen et à l’instauration d’une paix durable dans la péninsule de Corée.

Dans le même temps, il ne faut pas perdre de vue la dure réalité, a poursuivi Mme Kang. En 2017, la République populaire démocratique de Corée a procédé à pas moins de six essais nucléaires et lancé vingt missiles balistiques. Ces provocations contreviennent clairement aux dispositions du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et compromettent le régime de non-prolifération basé sur le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. La République populaire démocratique de Corée doit comprendre que si elle continue sur la voie du développement nucléaire, les sanctions à son encontre resteront en place et ne feront que s’aggraver, a estimé la Ministre de la République de Corée. « Cependant, les sanctions ne sont pas une fin en soi et ne sont pas destinées à abattre la Corée du Nord », a précisé Mme Kang : elles doivent faire comprendre à Pyongyang que son avenir ne réside pas dans les armes nucléaires mais dans la collaboration avec la communauté internationale en vue de la dénucléarisation.

Mme Kang a appelé enfin la communauté internationale à réaffirmer son engagement en faveur du renforcement du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, qui est la pierre de touche du désarmement et de la non-prolifération nucléaires.

MME MARGOT WALLSTRÖM, Ministre des affaires étrangères de la Suède, a regretté que l’on assiste actuellement à une renaissance des armes nucléaires, dont le risque d’utilisation n’a jamais été aussi élevé, que ce soit de manière intentionnelle ou par accident. Les peuples, les organisations de la société civile et les gouvernements sont très préoccupés, a insisté Mme Wallström, rappelant que la République populaire démocratique de Corée accélère son programme d’armes nucléaires et de missiles, et que l’accord sur le nucléaire iranien traverse de temps difficiles, tout comme le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, qui est d’une très grande importance pour le continent européen.

La Ministre suédoise a souligné que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, qui sont aussi les cinq États dotés d’armes nucléaires reconnus comme tels, doivent être en première ligne en ce qui concerne le respect de la paix et de la sécurité internationales. Cette responsabilité est aussi claire s’agissant de désarmement et de non-prolifération. Il est souvent dit que les négociations sur ces deux questions ne sont pas possibles dans le climat de sécurité actuelle: mais plutôt qu’un prétexte à ne rien faire, cette situation devrait nous inciter à chercher des solutions innovantes, a recommandé Mme Wallström.

Pour la Suède comme pour la plupart des membres de la Conférence du désarmement, le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires est au cœur du désarmement et de la non-prolifération au plan mondial. La ministre a demandé à tous les pays d’œuvrer à la réussite de la prochaine Conférence d’examen du TNP, en 2020.

Mme Wallström a indiqué les priorités de la Suède en tant que pays qui préside les travaux de la Conférence depuis la semaine dernière: d’abord, le lancement de discussions structurées dans le cadre des organes subsidiaires, dont les coordonnateurs pourraient être désignés en fin de semaine. Ensuite, les progrès vers l’adoption d’un programme de travail. Et enfin la négociation d’accords multilatéraux.

MME CHRYSTIA FREELAND, Ministre des affaires étrangères et de la coopération pour le développement du Canada, a décrit l’expérience de son pays en tant que chef de file dans l’architecture mondiale du désarmement, y compris s’agissant des armes nucléaires. Le Canada préside actuellement un Groupe d’experts gouvernementaux des Nations Unies sur un traité interdisant la production de matières fissiles, groupe comprenant les cinq États dotés d’armes nucléaires et 19 États non dotés. Le Canada estime en effet qu’un tel traité pourrait servir à combler le fossé entre ces deux catégories d’États.

La Ministre canadienne a d’autre part rappelé que la communauté internationale du désarmement avait mené l’an dernier la négociation et la signature du traité sur l’interdiction des armes nucléaires. Le succès de cette initiative témoigne du désir des États, des militants et des communautés d’accélérer le processus de désarmement. Il reflète aussi la déception et la colère face au rythme des efforts de désarmement jusqu’ici, a souligné Mme Freeland, estimant qu’il s’agissait d’une critique légitime.

Le Canada souhaite adhérer au Traité sur le commerce des armes, Mme Freeland soulignant que les Canadiennes et les Canadiens sont préoccupés à juste titre par la manière dont les armes risquent d’alimenter des conflits régionaux et internationaux dans lesquels des civils perdent la vie. Mme Freeland a aussi rappelé que c’était à Ottawa, en 1997, qu’avait été signée la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel. Depuis cette date, 51 millions de mines ont pu être détruites, a fait valoir la ministre.

Mme Freeman a également déclaré que le désarmement nucléaire, le contrôle de l’exportation des armes et la lutte contre les mines faisaient partie intégrante de la politique étrangère féministe du Canada, une politique rendue nécessaire par le fait que le transfert non réglementé des armes alimente une violence armée qui a des effets particulièrement néfastes sur les femmes.

M. SAMEH SHOUKRY, Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, a déploré l’impasse dans laquelle se trouve la Conférence du désarmement depuis plus de deux décennies, qui non seulement entame son rôle et sa crédibilité mais renforce le sentiment négatif de voir des États poursuivre leurs intérêts nationaux au détriment de celui de la sécurité internationale . Aussi a-t-il salué la décision prise au début du mois de créer cinq organes subsidiaires chargés des points de l’ordre du jour de la Conférence, qui contribueront peut-être à l’adoption d’un programme de travail équilibré et exhaustif.

L’Égypte souligne l’importance de se conformer à l’esprit et à la lettre du Traité de non-prolifération des armes nucléaires et s’inquiète que, 48 ans après son entrée en vigueur, les armes nucléaires existent toujours, menaçant la paix et la sécurité internationales et augmentant les sources de tension et l’instabilité dans le monde. Cette atteinte à la crédibilité du traité est de la responsabilité des États nucléaires, a déclaré le ministre. Leur discours selon lequel l’environnement sécuritaire international doit être favorable pour s’engager dans un processus rigoureux de désarmement n’est pas convaincant pour l’Égypte, pour qui c’est le désarmement qui créera un environnement favorable à la sécurité mondiale. En outre, le désarmement nucléaire est une obligation légale qui ne devrait pas être liée à des considérations politiques. Par ailleurs, l’Égypte salue l’adoption du Traité d’interdiction des armes nucléaires et le début des négociations sur le traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d'armes et autres dispositifs explosifs nucléaires.

Le Moyen-Orient est l’une des régions souffrant d’instabilité et l’Égypte estime que la non-adhésion de certains États au Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) ne fait qu’empirer la situation. Les conférences d’examen de 1995, 2000 et 2010 ont réaffirmé l’importance d’une adhésion d’Israël au TNP et le placement de toutes ses installations nucléaires sous le système des garanties de l’Agence internationale de l'énergie atomique, dans le but de parvenir à la paix, à la stabilité et à la sécurité dans tous les pays de la région. L’Égypte est convaincue que l’établissement d’une zone libre d’armes de destruction massive au Moyen-Orient est essentiel pour préserver la sécurité de la région, et considère que cette question devrait être examinée dans le cadre de la conférence d’examen de 2020.

M. FARUKH AMIL, Représentant permanent du Pakistan auprès de la Conférence du désarmement, a déclaré que la situation de blocage à la Conférence, qui reflète les réalités stratégiques et les priorités conflictuelles des États membres, ne devait rien au règlement ni aux méthodes de travail. Le représentant a souligné que les nombreux succès à porter au crédit de cette instance avaient été obtenus quand existait une volonté politique de faire avancer le désarmement de manière non discriminatoire.

Le Pakistan, confronté à l’introduction d’armes nucléaires dans son voisinage immédiat, avait été obligé de suivre la même voie afin de rétablir la stabilité stratégique dans le sous-continent indien. Cela n’a pas empêché le Pakistan d’œuvrer en même temps en faveur de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région, de la signature d’un pacte de non-agression ou encore de la création d’un « régime de retenue stratégique ». De même, le Pakistan, qui est un État nucléaire responsable, défend depuis longtemps les garanties de sécurité négatives aux États non dotés d'armes nucléaire, étant partisan de la conclusion d’un traité sur cette question au sein de la Conférence. Pour autant, le Pakistan estime qu’un traité qui interdirait la production de matières fissiles aurait pour effet de compromette sa sécurité et de geler la situation de manière à conférer un avantage stratégique à un nombre restreint d’États. Faute d’un consensus sur l’ouverture de négociations sur l’une des questions figurant à l’ordre du jour, le Pakistan recommande de tenir des débats structurés sur toutes ces questions. M. Amil s’est félicité de la reprise des débats de fond à la Conférence « sans préconditions et dans une atmosphère cordiale ».


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DC18.015F