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LE COMITÉ CONTRE LA TORTURE OUVRE LES TRAVAUX DE SA SOIXANTIÈME SESSION

Compte rendu de séance

Le Comité contre la torture a ouvert ce matin les travaux de sa soixantième session, qui se tient jusqu'au 12 mai au Palais Wilson à Genève, en adoptant son ordre du jour et son programme de travail. Au cours de cette session, le Comité, présidé par le Danois Jens Modvig, examinera successivement les rapports du Pakistan, de Bahreïn, de l'Afghanistan, de l'Argentine et de la République de Corée concernant l'application par ces quatre pays de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Au cours de cette brève séance d'ouverture de la session, le Comité a entendu une déclaration du Directeur de la Division des traités relatifs aux droits de l'homme du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, M. Ibrahim Salama, qui a expliqué que parmi les nombreux défis que le monde doit aujourd'hui relever, la protection des droits des migrants et des réfugiés devait être une priorité. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, des centaines de millions de femmes, d'hommes et d'enfants ont dû quitter leur pays en raison de la guerre ou du contexte économique difficile, a-t-il souligné; beaucoup d'entre eux ont souffert de torture ou de mauvais traitements dans leur pays d'origine ou tout au long de leurs routes migratoires. Ils sont aussi vulnérables à la torture dans le pays de destination, a insisté M. Salama. Au lieu de leur accorder une protection, un grand nombre de pays ont recours à une politique répressive en les empêchant d'entrer sur leur territoire, a-t-il fait observer, rappelant que le Comité avait dénoncé le fait que des migrants aient été détenus du seul fait de leur statut de migrants. Des enfants ont aussi été détenus à ce titre, en contradiction avec la norme de l'intérêt supérieur de l'enfant, a ajouté M. Salama.

M. Salama a en outre rappelé qu'aucune personne ne doit être expulsée lorsqu'elle court un risque d'être soumise à un acte de torture ou de mauvais traitement dans son pays d'origine. Le respect de ce principe est plus crucial que jamais alors que le monde voit tous les jours des migrants expulsés ou déportés en violation du principe de non-refoulement inscrit dans l'article 3 de la Convention contre la torture, a-t-il souligné, rappelant l'importance d'ancrer l'approche des questions relatives aux migrants dans la défense des droits de l'homme. Alors que de nombreuses voix puissantes se font entendre dans un sens contraire, les travaux du Comité sur le projet d'observation générale relatif à l'article 3 de la Convention prennent tout leurs sens, a souligné M. Salama.

En adoptant à l'Assemblée générale, le 19 septembre 2016, la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants, les États Membres de l'ONU se sont engagés sur l'adoption d'un Pacte mondial sur les réfugiés en 2018, a enfin rappelé M. Salama, ajoutant que les travaux du Comité devaient contribuer à la mise en place de ce Pacte mondial et que le Comité devait donc être engagé dans ce processus.


Cet après-midi, à 15 heures, le Comité entamera l'examen du rapport initial du Pakistan (CAT/C/PAK/1).


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

CAT17.002F