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LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME TIENT UN DÉBAT INTERACTIF AVEC LE HAUT-COMMISSAIRE AUX DROITS DE L'HOMME

Compte rendu de séance
De fortes préoccupations sont exprimées face au sort des migrants et à la montée de l'intolérance

Le Conseil des droits de l'homme a tenu ce matin un débat interactif avec M. Zeid Ra'ad Al Hussein, Haut-Commissaire aux droits de l'homme, qui avait présenté hier matin son rapport en l'accompagnant d'une mise à jour orale sur l'évolution des droits de l'homme dans de nombreux pays à travers le monde.

Parmi les nombreux intervenants* qui sont intervenus ce matin, bon nombre ont souligné le rôle essentiel du Haut-Commissaire aux droits de l'homme pour alerter sur l'évolution des droits de l'homme dans le monde et lui ont renouvelé leur soutien et leur volonté de coopération.

Le sort des migrants et les inquiétudes du Haut-Commissaire face à l'indifférence ou l'incitation à la haine de nombreux dirigeants politiques ont retenu l'attention de nombreuses délégations qui ont notamment demandé un plus grand leadership international pour lutter contre la spirale de violence qui stigmatise des groupes de personnes et contre la xénophobie et la discrimination dont sont victimes certains groupes religieux et ethniques. La Grèce a dit faire de son mieux pour assurer l'accueil des réfugiés, demandant d'analyser en profondeur les causes des conflits et encourageant à la solidarité internationale.

S'inquiétant de la recrudescence des actes terroristes dans le monde, le Mouvement des non-alignés a rappelé que les inégalités, les humiliations et les violations des droits de l'homme en étaient souvent la cause. S'exprimant au nom des Amis de la Cour pénale internationale, le Luxembourg a insisté sur la nécessité d'assurer la reddition de comptes et a appelé tous les États à collaborer avec la CPI. Plusieurs intervenants se sont dits préoccupés par le maintien ou le rétablissement de la peine de mort dans certains pays.

Plusieurs délégations ont dénoncé une politisation des droits de l'homme, la Fédération de Russie reprochant au Haut-Commissaire de se transformer en procureur pour les États. L'Afrique du Sud a pour sa part qualifié le Conseil de plateforme de règlements de comptes géopolitique dans les seuls intérêts nationaux.

Un système de dialogue collégial a été encouragé et des appels ont été lancés en faveur d'un renforcement des ressources du Haut-Commissariat afin qu'il puisse s'acquitter pleinement de son mandat, notamment en termes d'assistance technique et de renforcement des capacités.

Plusieurs pays dont la situation a été évoquée par le Haut-Commissaire dans son rapport et sa mise à jour orale ont réagi au cours de ce débat.

À la mi-journée, le Conseil doit achever son débat interactif croisé entamé hier sur le droit à l'alimentation et sur la question des obligations relatives aux droits de l'homme se rapportant aux moyens de bénéficier d'un environnement sûr, propre, sain et durable.

Débat général sur le rapport du Haut-Commissaire aux droits de l'homme

L'Union européenne s'est inquiétée de la situation dans la péninsule de Crimée. La détérioration de la situation au Yémen est également très préoccupante, a-t-elle ajouté. L'Union européenne a par ailleurs regretté les nombreuses velléités de réduire la liberté d'expression à travers le monde.

La Namibie, s'exprimant au nom des pays membres du groupe d'appui de Genève pour le Sahara occidental (Geneva Support Group for Western Sahara) a rappelé que le Sahara occidental avait droit à l'autodétermination et qu'un référendum devait se tenir. La Namibie a en outre appelé le Haut-Commissaire à se rendre au Sahara occidental.

Le Venezuela, au nom du Mouvement des non-alignés, s'est inquiété de la recrudescence des actes terroristes dans le monde et a rappelé que les causes de celui-ci sont les inégalités, les humiliations et les violations des droits de l'homme. Par ailleurs, Israël doit mettre fin à son occupation, ainsi qu'au blocus de Gaza et respecter les droits des Palestiniens. Le Venezuela s'est déclaré consterné par les préjugés raciaux et la prolifération des discours de haine.

El Salvador, s'exprimant au nom de la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a réitéré l'adhésion de la CELAC au Programme de développement durable à l'horizon 2030. El Salvador a reconnu l'importance de la promotion des droits des femmes dans la réalisation de celui-ci.

Les Pays-Bas, s'exprimant au nom du Groupe des amis de la Responsabilité de protéger, ont rappelé que 2016 avait vu le nombre de crises dans le monde se multiplier. Il faut davantage tenir compte des signaux précoces pour prévenir la survenue de conflits. Les organes de traités et les procédures spéciales doivent être à l'avant-garde pour prévenir les atrocités de masse. Les Pays-Bas ont rappelé que les États avaient la responsabilité de protéger.

Bahreïn, au nom du Conseil de coopération du Golfe, a appelé à une non-politisation des efforts du Haut-commissariat. Les droits de l'homme ne doivent pas être opposés artificiellement à l'islam, qui promeut la paix et l'harmonie. Bahreïn a rejeté les accusations du Haut-Commissaire sur la situation dans son pays. Bahreïn a affirmé être un modèle de respect des droits de l'homme et de lutte contre l'extrémisme.

Le Maroc a rappelé que 11 experts et titulaires de mandat avaient visité le Maroc et avaient pu se rendre au Sahara occidental, le Haut-Commissaire aux droits de l'homme ayant noté les conditions favorables fournies par le Gouvernement marocain à ces titulaires de mandat, le Conseil national des droits de l'homme ayant quant à lui apporté tout son concours à ces visites. La question du Sahara est politique et est traitée par le Conseil des sécurité à New York pour aboutir à une solution pacifique.

L'Iraq, s'exprimant au nom du Groupe arabe, a salué le rôle humanitaire joué par les fonds des Nations Unies et a réaffirmé l'importance du mandat du Haut-Commissaire.

Le Luxembourg, s'exprimant au nom du groupe des amis de la Cour pénale internationale, a insisté sur l'importance de la reddition de comptes. À cet égard, le Luxembourg a souligné que la Cour pénale internationale jouait un rôle dans la protection des droits de l'homme et a appelé tous les États à collaborer avec elle.

La Tunisie, s'exprimant au nom du Groupe africain, a assuré le Haut-Commissaire de son appui et l'a remercié de son partenariat avec les groupes régionaux. Le Groupe africain a encouragé le Haut-Commissaire à considérer comme prioritaire la réalisation du droit au développement et à assurer le renforcement des capacités par le biais du dialogue entre les États. Il l'a également encouragé à apporter le soutien de la communauté internationale aux migrants pour lutter contre la violence dont ils sont souvent victimes.

Le Portugal, s'exprimant au nom d'un groupe de pays, a souligné que la mise en œuvre des recommandations du Haut-Commissariat était essentielle pour s'assurer de la jouissance des droits de l'homme partout dans le monde. Le Portugal a ajouté que le groupe de pays au nom desquels il parle attache une grande importance à la valeur ajoutée de mécanismes de mise en œuvre et de suivi. Il a annoncé avoir comme objectif de créer un espace informel pour la création d'un tel mécanisme d'échanges de bonnes pratiques ainsi que de partage d'informations avec le Haut-Commissariat.

L'Égypte, s'exprimant au nom d'un groupe de 16 pays, a pris note de la mise à jour du rapport du Haut-Commissaire et s'est dite convaincue qu'il peut toujours aider à instaurer une atmosphère collégiale afin d'éviter la pratique du deux poids, deux mesures incriminant certains pays. La délégation égyptienne a ajouté que le Haut-Commissaire devrait tenir compte de la diversité culturelle ainsi que de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des pays; il devrait faire les efforts nécessaires pour asseoir une approche basée sur le dialogue et la coopération, a-t-elle indiqué. Elle a demandé au Haut-Commissaire quels sont ses plans pour l'avenir et a souhaité avoir des précisions sur l'initiative de changement; l'Égypte a également plaidé pour un soutien au renforcement des capacités.

Le Pakistan, s'exprimant au nom de l'Organisation de coopération islamique (OCI), a relevé les alertes du Haut-Commissaire contre la xénophobie et la discrimination dont sont victimes certains groupes religieux et ethniques. Il s'est dit préoccupé par les démagogues et les populistes qui incitent à la haine et à qui il faut envoyer un message fort. Il a assuré le Haut-Commissaire de son appui pour défendre les droits des migrants, présentés comme des «hordes criminelles» par certains politiques. 2017 sera un test de tolérance de la communauté internationale, a conclu la délégation pakistanaise.

Le Qatar s'est dit satisfait par la présentation du rôle positif que le mécanisme des droits de l'homme peut jouer et a indiqué compter sur la responsabilité de la communauté internationale pour mettre fin à l'occupation des territoires palestiniens occupés et lever le blocus de Gaza. Le Qatar a ajouté que la légitimation des colonies adoptée par la Knesset constituait une violation du droit international et des résolutions des Nations Unies. Le pays a par ailleurs appelé la communauté internationale à mettre fin aux violations des droits des Rohingyas au Myanmar par le dialogue, dans le respect de la diversité, de la liberté de confession et de religion et loin de toute considération d'intérêt politique.

L'Équateur s'est dit préoccupé par le sort des migrants et a partagé les remarques du Haut-Commissaire sur l'indifférence des dirigeants politiques qui, en outre, incitent à la peur vis-à-vis de ces migrants. La délégation équatorienne a plaidé pour un plus grand leadership international pour lutter contre la spirale de violence qui stigmatise des groupes de personnes. Elle a par ailleurs soutenu les efforts de la communauté internationale en faveur d'une aide au Venezuela.

La Sierra Leone a souligné que les défis en matière de droits de l'homme ne sont pas nouveaux. Le terrorisme, la détention et les assassinats de masse perdurent dans le monde. Les demandeurs d'asile sont détenus dans des centres de détention et renvoyés vers un avenir incertain. Le racisme est lui aussi un problème préoccupant. L'année 2017 peut être une année charnière. Il faut que la situation des migrants soit placé au premier rang de l'ordre du jour international. Il est important de mettre fin à l'isolationnisme, a ajouté la Sierra Leone.

La France a relevé que l'universalité des droits de l'homme était aujourd'hui menacée. Dans les situations de conflit, des violations des droits de l'homme continuent d'être commises à grande échelle et les civils sont toujours les premières victimes, a ajouté la France. Les responsables de ces crimes doivent être traduits en justice, a-t-elle déclaré. Même hors des situations de conflits, les crises politiques s'accompagnent trop souvent d'une dégradation de la situation des droits de l'homme, comme on le constate pour les journalistes, les défenseurs des droits ou encore dans le domaine de la liberté d'expression. Face à ce réel danger de recul, la France va continuer à défendre l'universalité des droits de l'homme, à se battre contre l'impunité et à défendre les défenseurs des droits de l'homme. La France prend en compte les recommandations acceptées lors de l'Examen périodique universel.

La Slovénie a jugé très préoccupant le démantèlement des progrès engrangés s'agissant de la question de l'égalité des sexes. Le pays est tout aussi préoccupé par la situation des journalistes et la restriction de leurs droits. Il faut garantir les libertés fondamentales. La Slovénie est, enfin, préoccupée par le souhait de certains pays de rétablir la peine de mort.

La Grèce a affirmé que les efforts du Haut-Commissaire doivent être reconnus et soutenus. Il faut préserver l'indépendance du Haut-Commissaire, a-t-elle ajouté. Les procédures spéciales des Nations Unies sont très importantes. La Grèce, en ce qui la concerne, fait de son mieux pour assurer l'accueil des réfugiés, a poursuivi la délégation grecque, ajoutant que les causes des conflits doivent être analysées en profondeur. La protection des droits des réfugiés est une priorité du Gouvernement grec. Toutefois, en faisant face à cette crise, la Grèce ne peut pas rester seule; il faut une solidarité internationale sur cette question.

Le Royaume-Uni s'est notamment dit préoccupé par la situation des communautés religieuses au Bangladesh et par l'érosion de la démocratie aux Maldives. Bahreïn doit quant à lui renforcer les droits de l'homme dans le pays. La lutte contre les stupéfiants illégaux aux Philippines est aussi une source de préoccupation du Royaume-Uni. La délégation britannique a condamné tous les actes de terrorisme. Elle s'est en outre dite préoccupée par la situation au Yémen. Enfin, en Gambie, le nouveau leadership donne la possibilité d'une évolution positive dans ce pays, a ajouté le Royaume-Uni.

L'Australie a indiqué soutenir l'approche multilatérale pour résoudre les problèmes mondiaux. L'Australie a une longue histoire de coopération avec les mécanismes des droits de l'homme; c'est un pilier de la politique nationale, raison pour laquelle le pays est pour la première fois candidat à un siège de membre du Conseil. L'Australie s'est en outre dite préoccupée par la réintroduction de la peine de mort dans certains pays.

Le République tchèque s'est dite préoccupée par les violations des droits de l'homme à travers le monde. Le pays a indiqué défendre un Haut-Commissariat aux droits de l'homme indépendant et appuie l'initiative de changement du Haut-Commissaire pour renforcer l'impact du Haut-Commissariat sur le terrain et défendre les défenseurs des droits humains. La Tchéquie partage les craintes exprimées quant aux forces centrifuges qui menacent d'effondrement le système des droits de l'homme. Les États ont tous adhéré à la Déclaration universelle des droits de l'homme, a rappelé la délégation tchèque.

L'Allemagne a dénoncé les persécutions contre les défenseurs des droits de l'homme et a demandé aux États de ne pas harceler et intimider ces derniers. L'Allemagne s'est en outre déclarée préoccupée par le rétablissement de la peine de mort dans certains pays et a rappelé que cette peine n'avait aucun effet dissuasif.

Le Fédération de Russie a reconnu que le monde faisait face à de nombreux défis. La réforme des activités des Nations Unies doit se faire dans le respect de la souveraineté des États, a souligné la délégation russe. Le rôle des institutions internationales est un rôle d'aide et d'assistance, a-t-elle ajouté. La Fédération de Russie a regretté que le Haut-Commissaire s'éloigne de ce rôle et se transforme en procureur des États, avec de surcroît des accusation sélectives.

Le Monténégro a salué la mise à jour de la situation des droits de l'homme dans le monde présentée hier matin par le Haut-Commissaire. Le Monténégro a condamné les graves violations des droits de l'homme dans de nombreux pays et a appelé à des enquêtes impartiales sur ces violations. Le Monténégro appelle à un plein accès des titulaires de mandat à tous les territoires. Il a rappelé que c'est aux États qu'incombe l'obligation de garantir la jouissance des droits de l'homme à leurs citoyens. Le Programme de développement durable à l'horizon 2030 est une occasion précieuse pour réaliser des progrès substantiels dans la promotion des droits de l'homme.

La Suisse s'est inquiétée des violations très graves des droits de l'homme à travers le monde, particulièrement en Syrie. La délégation suisse a en outre déploré que Bahreïn, le Koweït et la Jordanie aient repris les exécutions. La Suisse a également regretté la décriminalisation partielle des violences domestiques en Fédération de Russie.

Le Mexique s'est déclaré préoccupé par la vulnérabilité particulière des migrants face à la discrimination et aux stigmatisations qui ont cours dans certaines régions du monde. Le Mexique s'est particulièrement inquiété de la situation des migrants les plus vulnérables, comme les enfants.

Le Venezuela ne restreint pas les libertés, a déclaré la délégation vénézuélienne. Des campagnes de diffamation à l'encontre du Venezuela sont menées par des puissances impérialistes, a-t-elle ajouté. Il n'y a pas de prisonniers politiques au Venezuela, a en outre affirmé la délégation. Le Venezuela a critiqué les remarques du Haut-Commissaire, relevant que celui-ci n'avait pas fait mention de la guerre économique menée contre le Venezuela par les puissances impérialistes.

Israël s'est demandé si le Haut-Commissariat servait efficacement les victimes. Le Conseil conserve son obsession contre Israël, ce qui entache sa réputation, a déclaré la délégation israélienne. Israël est une démocratie forte et dynamique, fondée sur des valeurs morales indéfectibles, a-t-elle ajouté.

Le Canada a indiqué que le monde était confronté à de très nombreuses violations des droits de l'homme et a regretté la recrudescence de la xénophobie à travers le monde. Le Canada a rappelé les liens entre la paix, le développement et les droits de l'homme. Le Canada considère que la diversité est un atout, a ajouté la délégation canadienne.

Soulignant que de plus en plus d'incertitudes pèsent sur l'avenir, le Japon a fait observer que le rôle du Haut-Commissariat est plus que jamais essentiel et a annoncé apporter à cette institution une contribution de 110 000 dollars. Le Japon s'est dit très préoccupé par les violations des droits de l'homme en République populaire démocratique de Corée et a indiqué qu'il allait présenter, avec d'autres pays, un projet de résolution à ce sujet.

Cuba s'est dite persuadée que les principes d'objectivité et d'impartialité revêtent une importance de plus en plus grande s'agissant du mandat du Haut-Commissaire aux droits de l'homme. La délégation cubaine a par ailleurs défendu le Venezuela et son Président dans sa lutte contre les «tentatives de déstabilisation».

La Belgique a rappelé l'importance pour les États de coopérer avec le Haut-Commissaire en lui accordant le plein accès à leur territoire et a regretté le refus opposé par certains pays à cet égard. La Belgique a encouragé le Haut-Commissaire à maintenir son indépendance et à continuer de dénoncer les violations des droits de l'homme. La délégation belge a ensuite fait part de sa vive préoccupation concernant les situations au Soudan du Sud, en République centrafricaine, au Burundi et en République démocratique du Congo, qui nécessitent une réponse adéquate.

Le Nicaragua s'est inquiété du discours politique de certains pays à propos des migrants et des réfugiés – un discours marqué par le racisme et les préjugés culturels. Concernant les territoires palestiniens occupés, le Nicaragua a regretté que la puissance occupante empêche une paix juste et durable dans la région. A propos du Sahara occidental, le Haut-Commissaire doit suivre la situation des droits de l'homme jusqu'à la tenue d'un référendum, a poursuivi le Nicaragua, espérant avoir des informations à ce sujet dans le prochain rapport. Le Nicaragua a réitéré sa préoccupation s'agissant de toute approche fondée sur deux poids, deux mesures et a plaidé pour un système collégial de dialogue.

La Chine a estimé que le Haut-Commissaire devrait se concentrer sur l'assistance technique aux droits de l'homme et la coopération entre États plutôt que sur la confrontation et la politisation. Elle a appelé au respect de la souveraineté territoriale, dont le principe figure dans la Charte des Nations Unies. Le Haut-Commissariat devrait trouver l'équilibre entre toutes les catégories des droits de l'homme et assurer la transparence dans l'utilisation des fonds, a préconisé la délégation chinoise. Elle a ensuite dit apprécier les remarques du Haut-Commissaire au sujet des progrès réalisés par la Chine, mais a regretté que le rapport du Haut-Commissaire ignore les faits et fasse des remarques irresponsables sur la situation en Chine, en particulier à propos des minorités ethniques.

L'Égypte a estimé que si certains États ne coopèrent pas, c'est que le Haut-Commissariat n'encourage pas au dialogue interactif. Elle a jugé regrettable que le Haut-Commissaire n'ait pas mentionné la coopération technique et le renforcement des capacités dans ses recommandations.

L'Espagne a reconnu les efforts et le dévouement du Haut-Commissaire et a réitéré son appui à l'indépendance de ce dernier. Elle l'a félicité pour la campagne «Libres et égaux» pour la défense des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenre. Encouragée par les progrès dans certains pays, l'Espagne a indiqué être néanmoins préoccupée par la violation systématique des droits de l'homme dans certaines régions du monde.

L'Algérie a partagé les remarques du Haut-Commissaire sur la crise migratoire et le racisme, jugeant son approche réaliste en ce qui concerne les nouveaux défis et menaces. Concernant le Sahara occidental, l'Algérie a réitéré sa demande que le bureau du Haut-Commissariat sur ce territoire soit réactivé et qu'un suivi des visites soit assuré par les procédures spéciales du Conseil.

La Géorgie a noté avec préoccupation la hausse alarmante du nombre de victimes de déplacements forcés. Elle a demandé l'accès sans entrave des acteurs onusiens sur tous les territoires et a attiré l'attention sur la situation dans les deux régions occupées de la Géorgie où aucun mécanisme international n'a la possibilité d'entrer et où la population est privée de ses droits fondamentaux.

Les Pays-Bas ont souligné que le Haut-Commissariat a plus que jamais besoin d'une forte présence (sur le terrain) et ont appelé à un appui financier solide en sa faveur. La délégation néerlandaise a par ailleurs souligné que la reddition de comptes était plus que jamais nécessaire en Syrie et au Yémen.

Le Costa Rica a expliqué que la communauté internationale entrait dans une ère de changement très importants, notamment au niveau technologique; mais ce qui ne doit pas changer c'est la reconnaissance de la dignité de l'être humain. Le pays partage la préoccupation du Haut-Commissaire quant aux discours qui sapent les droits de l'homme et les Objectifs de développement durable. Les migrants ne sont pas responsables des situations de chômage ou des crises financières, a souligné le Costa Rica. Les gouvernements doivent revoir la redistribution des bénéfices du développement. Le Conseil doit signaler toute tendance qui va à l'encontre des droits de l'homme, a ajouté le Costa Rica.

La République arabe syrienne a souligné que l'émergence d'un discours d'intolérance face aux tragédies humanitaires montre qu'il faut s'attaquer aux causes profondes des catastrophes humanitaires. Le Conseil doit être impartial et mettre un terme à sa politique de deux poids, deux mesures, a poursuivi la délégation syrienne. Elle a estimé qu'il fallait adopter de nouvelles approches pour mettre fin aux crises, en arrêtant la politisation du Conseil et en cessant de donner des leçons. Les mécanismes internationaux des droits de l'homme doivent fournir l'appui technique aux pays avec l'accord des gouvernements et sans ingérence.

Le Pakistan a souscrit aux préoccupations du Haut-Commissaire sur la situation au Jammu-et-Cachemire. En 2016, le Pakistan avait déjà dit qu'il était prêt à accueillir tout mandataire des Nations Unies dans cette région. C'est l'Inde qui empêche l'accès aux équipes d'enquêteurs dans la région, ce qui est la preuve des violations des droits de l'homme dans cette zone qui est la plus militarisée du monde. Le Pakistan exhorte l'Inde à donner une réponse favorable à la demande du Haut-Commissariat de se rendre dans ces régions. Le Pakistan craint le pire pour les personnes qui vivent au Jammu-et-Cachemire.

L'Afrique du Sud a expliqué qu'il fallait réfléchir à la question de savoir si le Conseil pouvait relever les défis des droits de l'homme dans le monde. Le pays est très préoccupé par la situation de politisation au sein du Conseil, qui devient une plateforme de règlements de comptes géopolitiques obéissant seulement à des intérêts nationaux. On ne peut pas choisir les droits qu'on essaie de promouvoir, a souligné la délégation. Il faut mettre fin à la paralysie du Conseil. Il est urgent pour le Conseil de rester fidèle à son mandat, a souligné la délégation sud-africaine.

La République islamique d'Iran s'est dite préoccupée par l'approche de travail du Haut-Commissaire, qui – de l'avis de la délégation iranienne – est contraire à ce que souhaite la communauté internationale. Le Haut-Commissaire doit travailler sur la base du dialogue qui mène à la coopération. L'approche qui consiste à montrer du doigt mène à la polarisation du Conseil, a insisté l'Iran. Le Haut-Commissaire néglige les faits sur le terrain, a ajouté la délégation iranienne: l'Iran est considérée comme le premier producteur de stupéfiants dans le monde, mais le pays a entamé un programme de lutte contre ce phénomène. De nombreuses forces de l'ordre ont été victimes de la lutte contre le terrorisme et contre les stupéfiants. Le Conseil doit incorporer une approche basée sur le dialogue pour toutes ses activités, a insisté la délégation iranienne.

Les Maldives ont souligné que le Conseil avait été créé pour faire entendre les voix des victimes. Les Maldives ont toujours laissé la porte ouverte à la négociation. L'année passée, l'archipel a répondu à une série de communications provenant du Haut-Commissariat. Les Maldives ont renforcé les mécanismes de droits de l'homme et la législation maldivienne est conforme aux obligations du pays en matière des droits de l'homme. Le monde connaît de nombreux problèmes urgents et les droits de l'homme devraient être au cœur de toute solution.

Les Philippines ont expliqué que la Chambre basse du Congrès avait décidé de réinstaurer la peine de mort pour les crimes de distribution et de vente de stupéfiants. Il s'agit d'une question de souveraineté nationale. Le pays est surpris que le Haut-Commissaire ait des doutes quant au respect de l'état de droit aux Philippines. Cette lutte contre les stupéfiants se fait avec le soutien de l'écrasante majorité de la population philippine et il ne s'agit pas d'assassinats extrajudiciaires; dans les cas de présomption d'assassinat, à chaque fois des enquêtes sont menées, a indiqué la délégation philippine.

Le Chili a relevé des progrès importants dans de nombreux de pays. Le Chili appuie les efforts des pays qui, en dépit des difficultés, ont développé une approche droits de l'homme sur la question de la migration et des réfugiés. Le Conseil doit rester vigilant et répondre aux situations de violations des droits de l'homme. Le Chili rejette sans équivoque tout discours de haine. Il y a une tendance à la dégradation des droits fondamentaux dans le monde. Il faut redoubler d'efforts pour la mise en œuvre du Programme 2030. Il ne peut y avoir de développement sans inclure les droits de l'homme, personne ne doit être laissée sur le bord du chemin, a conclu la délégation.

Le Koweït a salué le rapport du Haut-Commissaire et a remercié ce dernier pour les résultats obtenus suite à sa visite dans le pays. Les droits économiques, sociaux et culturels et le droit au développement sont essentiels, a ensuite souligné le Koweït, insistant en outre pour que les droits de l'homme ne soit pas appréhendés comme un moyen d'aller à l'encontre des valeurs d'une société. Le Koweït a regretté la politisation du Conseil. Enfin, le pays a rejeté toute forme de terrorisme et a rappelé que le terrorisme n'a pas de religion, ni de nationalité. En outre, le Koweït a soutenu les efforts de Bahreïn pour retrouver la stabilité.

La Thaïlande a souligné que la promotion des droits doit se baser sur les principes de coopération. Elle a indiqué avoir adopté un plan d'action suite à l'examen périodique universel auquel elle a été soumise l'an dernier. Le projet de nouvelle Constitution, adopté par référendum, réaffirme les principes des droits de l'homme, a souligné la Thaïlande.

Les États-Unis ont remercié le Haut-Commissaire pour son rapport. L'exploitation sexuelle, notamment des enfants, par certains soldats de la paix érode la confiance des populations dans les Nations Unies, ont fait observer les États-Unis. Ils ont appelé à poursuivre les responsables de ses actes, dans le cadre d'une politique de tolérance zéro.

Le Bélarus a relevé que ces dernières années, la situation des droits de l'homme s'était dégradée y compris dans les pays développés. Le Bélarus a donc appelé à ce que les regards se tournent également vers eux. Le Bélarus a indiqué avoir pour sa part adopté un programme de 100 mesures pour promouvoir les droits de l'homme dans le pays, en accords avec les recommandations des organes des droits de l'homme de l'ONU.

L'Inde a rappelé que le Jammu-et-Cachemire faisait partie intégrante de l'Inde et que le Pakistan était une force occupante dans la région. La démocratie indienne est aujourd'hui mature et robuste. L'Inde a regretté que le Haut-Commissaire mette le Pakistan et l'Inde sur le même plan, alors que le Pakistan se sert du terrorisme comme d'un instrument politique étatique.

Les Émirats arabes unis ont partagé l'inquiétude du Haut-Commissaire quant à la multiplication des atteintes aux droits de l'homme à travers le monde. Toutefois, les Émirats arabes unis ont regretté les paroles du Haut-Commissaire à l'encontre de Bahreïn et l'ont appelé à tenir compte de certaines réformes dans le pays, comme la création de la commission nationale des droits de l'homme. Les Émirats arabes unis ont en outre déploré la situation du peuple palestinien qui fait face à une politique expansionniste et d'occupation.
Bahreïn a jugé les propos du Haut-Commissaire à son endroit infondés. Il n'y a pas de contraintes imposées à la société civile, pas plus qu'aux médias, à Bahreïn, a déclaré la délégation bahreïnite. Les droits et libertés d'expression, de réunion pacifique et d'association sont protégés à Bahreïn. Toutefois, ces droits ne doivent pas bénéficier à ceux qui s'attaquent à l'état de droit et ont des velléités terroristes.

Le Bangladesh a indiqué avoir inscrit dans sa législation les droits consacrés par les instruments internationaux. Le Bangladesh est engagé à apporter une solution de paix dans le nord du Myanmar, a ajouté le pays, rappelant que plus de 300 000 ressortissants du Myanmar vivent au Bangladesh.

Le Botswana, s'associant à la déclaration faite au nom du Groupe africain, a déploré la recrudescence des actes terroristes et des atrocités commises par certains États et plaidé pour des efforts collectifs en vue de trouver une solution humaine au sort des millions de migrants et de réfugiés, qui fuient aussi la menace terroriste.

L'Arabie saoudite a indiqué que son Gouvernement travaillait à la promotion des droits de l'homme selon la charia islamique. L'universalité des droits de l'homme ne saurait aller à l'encontre de la charia islamique, a insisté la délégation saoudienne. Elle a en outre indiqué que la peine de mort dans le Royaume est réservée aux crimes les plus graves et est prononcée suite à un procès équitable. Les propos du Haut-Commissaire à l'encontre de Bahreïn sont infondés; Bahreïn a le droit de défendre sa souveraineté et de chercher à rétablir l'ordre, a ajouté la délégation saoudienne.

La Turquie a rejeté l'évaluation faite par le Haut-Commissaire concernant la situation en Turquie, jugeant que cette évaluation manque de sincérité. La Turquie a été ciblée par de très nombreux groupes terroristes et a fait face à une tentative de coup d'État, a rappelé la délégation turque. Les mesures d'état d'urgence qui ont été prises dans ce contexte sont transparentes et en accord avec les normes internationales, a-t-elle ajouté. La Turquie a invité le Haut-Commissaire à se rendre dans le pays et a par ailleurs regretté que l'exposé du Haut-Commissaire n'ait pas pris en compte l'accueil des réfugiés.

L'Iraq a salué la référence faite, dans le rapport du Haut-Commissaire, aux exactions et crimes commis par le groupe terroriste Daech. Les forces de sécurité iraquiennes agissent avec un grand professionnalisme pour sécuriser les villes en respectant les droits de l'homme, a ajouté la délégation de l'Iraq. La justice et l'éducation sont de retour dans les zones libérées, a-t-elle souligné.

Le Soudan a souligné sa coopération continue avec le Haut-Commissariat aux droits de l'homme et avec le Conseil des droits de l'homme. Les mesures de réconciliation nationale se poursuivent dans le pays, a rappelé la délégation soudanaise, précisant que le dialogue se fait dans le cadre d'une approche consensuelle et soulignant que la paix a été renforcée dans le pays. Il faut respecter l'intégrité territoriale du Maroc, a par ailleurs souligné le Soudan, avant de saluer le retour du Maroc au sein de l'Union africaine.

La Norvège a relevé la demande des États pour davantage d'appui technique de la part du Haut-Commissariat, raison pour laquelle il faut augmenter les budgets de cette institution. Il faut se concentrer sur la nécessité d'avoir un dialogue plus ouvert, a ajouté la délégation norvégienne. Alors que les lacunes en termes d'application des droits de l'homme se multiplient, les conflits potentiels s'accroissent dans la même mesure, a-t-elle fait observer. Les défenseurs des droits de l'homme renforcent les sociétés; les faire taire ne doit pas être considéré comme une solution, a par ailleurs souligné la Norvège.

La République populaire démocratique de Corée a indiqué qu'elle rejetait les informations reprises dans le rapport du Haut-Commissaire la concernant. Ce rapport reprend de fausses informations diffusées par certains pays dans le cadre d'un complot contre la République populaire démocratique de Corée; cela n'a rien avoir avec les droits de l'homme, a déclaré la délégation de la République populaire démocratique de Corée. Tous les rapports sur la question des droits de l'homme dans le pays ne sont rien d'autre que des documents qui font partie d'un complot politique reprenant de fausses informations diffusées sous le prétexte des droits de l'homme, a insisté la délégation.

La Hongrie s'est dite déçue par l'interprétation inexacte des faits qui se passent dans le pays s'agissant de la question des migrants. Les demandeurs d'asile ne se trouvent pas dans des centres de détention, mais dans des zones de transit où ils ne sont pas détenus, a précisé la délégation hongroise. Le troisième cycle de l'examen périodique universel devrait se concentrer sur le renforcement des capacités, a-t-elle en outre estimé. La Hongrie a rappelé avoir adressé une invitation permanente aux mécanismes des droits de l'homme. Les droits de l'homme ne doivent pas devenir les otages des conflits entre pays, a souligné la délégation hongroise. Le Haut-Commissariat devrait partager davantage d'informations sur les bonnes pratiques, a-t-elle ajouté.

Les Fiji reconnaissent que l'Objectif de développement durable numéro 16 (promouvoir l'avènement de sociétés pacifiques et ouvertes à tous aux fins du développement durable, assurer l'accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous) est important pour le renforcement institutionnel du développement. Les institutions sont très importantes pour l'état de droit; elles sont au cœur de la démocratie.

Le Honduras a salué la décision de la Gambie de rester membre du Centre de commerce international (CCI). Le chef de l'État hondurien a fait part de sa solidarité à l'égard des enfants syriens, afghans et irakiens se trouvant dans les camps de réfugiés, a rappelé le Honduras. Le Honduras a également fait part de sa reconnaissance pour les efforts consentis par la Grèce dans ce domaine. Le Honduras s'est ensuite inquiété de la situation très vulnérable des défenseurs des droits de l'homme. La délégation hondurienne a expliqué qu'il était important de poursuivre les efforts collectifs: soit nous restons ensemble debout, soit nous tombons ensemble, a-t-elle conclu reprenant les propos tenus hier matin devant le Conseil par le Haut-Commissaire aux droits de l'homme.

La République de Corée a dit partager les préoccupations du Haut-Commissaire quant à la montée de l'intolérance et du terrorisme. Une épidémie de demi-vérités se répand dans les sociétés; ce qui n'est que bruit se répand et met en danger la dignité humaine, a déclaré la République de Corée. Elle a salué les progrès positifs en Gambie, en Ouzbékistan et en Grèce; ils doivent être pris en exemple, a-t-elle estimé. La République de Corée a ensuite salué l'intérêt continu du Haut-Commissaire s'agissant de la situation en République populaire démocratique de Corée. Le «régime nord-coréen» perpètre des actes de violations graves de violations humaines et la paranoïa de ce régime est la cause de la détention de milliers de prisonniers, a ajouté la République de Corée.

L'Irlande a expliqué que le travail du Conseil n'a de sens que s'il change la situation pour aller vers le mieux. La société civile doit pouvoir agir sans entrave. Les menaces à l'encontre des défenseurs des droits de l'homme ne sont pas acceptables, a souligné la délégation irlandaise.

Le Myanmar a expliqué qu'il avait rejeté le terme de crime contre l'humanité dans le Code pénal car ce sont des mots qui doivent être utilisés avec beaucoup de prudence. Le Myanmar estime que les allégations le concernant présentes dans le rapport du Haut-Commissaire n'ont pas de fondements. Les faits mentionnés dans ce rapport ont été portés à la connaissance du pays très tard; or, il faut une approche équilibrée et impartiale. Si des preuves concrètes sont présentées à l'encontre des auteurs, le pays est prêt à les prendre en compte, a assuré le Myanmar. La commission d'enquête nationale va mener sa propre enquête, a ajouté le pays. Il est aujourd'hui prématuré de mettre en place une commission d'enquête internationale, a déclaré le Myanmar.

Le Togo a indiqué partager les préoccupations du Haut-Commissaire concernant la dégradation de la situation des droits de l'homme dans de nombreux pays et s'est engagé à faire de la protection de tous les droits de l'homme un axe prioritaire de sa politique. Le Togo a annoncé avoir ratifié le Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui vise l'abolition de la peine de mort. Le Gouvernement togolais s'est par ailleurs engagé à participer davantage au règlement des conflits en augmentant ses effectifs dans les opérations de maintien de la paix.

L'Ukraine s'est inquiétée de la menace de casse des institutions régionales et internationales. Elle a rappelé avoir demandé à la Cour internationale de justice que ses droits soient respectés, suite à la violation de sa souveraineté et de son intégrité territoriale par la Fédération de Russie, qui occupe la Crimée et ne respecte aucun droit. L'Ukraine a entrepris des réformes pour la défense des droits de l'homme et compte sur l'appui du Haut-Commissaire.

La Tunisie a salué le niveau de coopération du Haut-Commissariat avec la Tunisie dans un climat d'interaction positive pour faire face aux difficultés et aux écueils. Elle a souligné la nécessité d'appuyer les mécanismes et outils du Conseil et de faire participer toutes les parties prenantes, y compris les organisations de la société civile.

Le Népal a affirmé que, sans volonté collective, il sera impossible de résoudre de nombreux problèmes liés au respect des droits de l'homme. Le droit au développement est très important pour des pays comme le Népal et devrait être placé sur un pied d'égalité avec la défense des autres droits, a souligné la délégation népalaise.

Oman a regretté le déclin du respect de la dignité humaine à cause de la résurgence des conflits et du terrorisme. La délégation omanaise a lancé un appel à poursuivre le dialogue avec le Haut-Commissaire et a précisé qu'Oman donne la possibilité à tous ses citoyens d'exercer tous leurs droits.

Le Zimbabwe s'est dit troublé par la tendance à la politisation des droits de l'homme par certains États qui, sous forme notamment de sanctions économiques, procèdent à des interventions unilatérales en leur seul nom, dont le résultat est la hausse de la pauvreté et des migrations.

Le Paraguay a encouragé le Haut-Commissariat à poursuivre son rôle de coordination des différents mécanismes de droits de l'homme. Le pays s'est en outre inquiété des cas de xénophobie et de violence à l'encontre des migrants et des défenseurs des droits de l'homme, appelant à leur apporter une attention particulière.

Le Mali a noté la montée de l'intolérance et des préjugés. La délégation malienne a également déploré la recrudescence des violations des droits de l'homme perpétrées par des bandes djihadistes dans le nord du Mali, où les forces des Nations Unies sont également la cible de ces groupes terroristes. Le Gouvernement a pris des mesures visant à protéger directement les droits de l'homme, a assuré la délégation malienne.

Le Sénégal a invité le Haut-Commissaire à continuer de protéger les droits de l'homme et à accorder davantage d'attention aux droits des enfants et des personnes handicapées. Le Sénégal a en outre appelé la communauté internationale à renforcer son appui financier au Haut-Commissariat.

L'Ordre souverain de Malte a indiqué qu'il était essentiel d'intégrer une perspective droits de l'homme dans l'accueil des migrants, avec un soutien accru aux plus vulnérables d'entre eux.

La République du Congo a salué le travail du Haut-Commissaire et a encouragé les États membres à faciliter l'accès du Haut-Commissariat à toutes les régions. La République du Congo a en outre salué la création de nouveaux bureaux du Haut-Commissariat. La nouvelle Constitution nationale de la République du Congo a aboli la peine de mort et promeut les droits de l'homme, a ajouté la délégation congolaise.

La Lettonie a rappelé le rôle crucial du Conseil des droits de l'homme. Malheureusement, le Conseil est divisé et voit certains États y faire de l'obstruction systématique, a-t-elle ajouté. La Lettonie a dit espérer voir le Conseil montrer un peu d'unité. Certains abusent des technologies modernes afin de favoriser ce qu'on appelle la post-vérité, a poursuivi la délégation lettone; dans ce contexte, protéger le droit à la liberté d'expression est plus important que jamais et l'éducation est essentielle pour lutter efficacement contre ce phénomène.

Le Rwanda a appelé le Conseil des droits de l'homme à se doter de mécanismes d'alerte précoce. Le Rwanda a par ailleurs indiqué être engagé à respecter le Programme de développement durable à l'horizon 2030.

Le Soudan du Sud a rejeté les accusations portées par le Haut-Commissaire contre son armée nationale. La liberté d'expression est l'un des éléments fondamentaux de l'ordre juridique national, a poursuivi la délégation sud-soudanaise. Le Soudan du Sud a appelé la communauté internationale à soutenir le processus de dialogue national engagé par le Gouvernement sud-soudanais.

La Jordanie a renouvelé son inquiétude face aux violations répétées des droits des Palestiniens par la puissance occupante. La solution à deux États est la seule issue possible, a rappelé la délégation jordanienne. La Jordanie a indiqué avoir appliqué la peine de mort à dix personnes accusées de terrorisme contre des journalistes, contre une ambassade, contre un touriste étranger et contre les services de sécurité. La Jordanie a souligné qu'elle n'appliquait la peine de mort que pour les crimes les plus graves. La Jordanie a en outre soutenu Bahreïn.

La Pologne a déclaré soutenir les défenseurs des droits de l'homme contre les harcèlements et les détentions arbitraires dont ils peuvent faire l'objet. La Pologne a regretté les accusations portées par le Haut-Commissaire à l'encontre de la Pologne, lesquelles sont infondées, s'agissant notamment du système judiciaire.

Le Cambodge a déclaré que le rapport du Haut-Commissaire sur la situation du pays était incomplet. Le Cambodge reste engagé à garantir les droits individuels et la liberté d'expression; néanmoins, celle-ci doit être utilisée avec responsabilité et conformément à la loi. Les défenseurs des droits de l'homme ne sont pas exempté du respect de la loi, a ajouté la délégation cambodgienne. Le Gouvernement cambodgien ne s'ingère pas dans les affaires judiciaires, a-t-elle en outre assuré. Les droits de l'homme sont souvent utilisés pour salir la réputation de certains pays, a-t-elle fait observer.

Le Nigéria a félicité le Haut-Commissaire pour son exposé et a réaffirmé son soutien à la protection des droits de l'homme. Les libertés fondamentales et les droits civiques sont des obligations et ils sont inscrits dans la Constitution nigériane, a ensuite souligné la délégation nigériane. Elle s'est en outre inquiétée du traitement inhumain des migrants et des réfugiés à travers le monde.

L'Arménie a indiqué travailler au renforcement des droits de l'homme et de l'état de droit en collaboration avec les organes des droits de l'homme. La délégation arménienne a ensuite regretté la recrudescence des discours de haine. L'Arménie a par ailleurs déploré les nombreuses violations des droits de l'homme perpétrées par les groupes tels que Daech. En outre, des États violent également les droits de l'homme, comme c'est le cas au Haut-Karabagh.

Madagascar a appelé à la mobilisation de tous les États ainsi qu'au dialogue et à la coopération. À Madagascar, une loi portant modification du Code de la nationalité permet aux femmes malgaches de transmettre leur nationalité à leur enfant quelle que soit celle du père de l'enfant, a fait valoir la délégation malgache.

La Suède a souligné que la participation de la société civile à la promotion des droits de l'homme était essentielle. La Suède a regretté les persécutions à l'encontre des personnes LGBTI. Elle a également regretté que certains États aient l'intention de reprendre les exécutions.

Le Brésil a souhaité voir la fin de la polarisation et de la politisation au sein du Conseil. Le Brésil est engagé contre toute les formes d'intolérance et s'est déclaré particulièrement inquiet pour ce qui est du respect des droits des migrants.

Le Maroc a rappelé que dans toutes les régions du Royaume, y compris celle du Sahara, il refuse toute tentative de diviser le territoire national. Le Maroc a rappelé avoir déjà répondu positivement à plusieurs demandes de visites pour examiner la situation, mais a ajouté qu'il n'acceptera pas de conseil de la part de pays ayant des antécédents négatifs dans le domaine des droits de l'homme, notamment Bahreïn.

Le Bénin a demandé que des ressources financières et humaines soient fournies au Haut-Commissariat. Il s'est dit préoccupé par les actes de violence et d'intolérance religieuse à l'égard des migrants, des femmes, des enfants et des minorités. Le Bénin a indiqué qu'il souhaitait poursuivre de plus près sa coopération avec le Haut-Commissariat.

L'Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l'homme s'est inquiété de la poursuite des mouvements de population à grande échelle. L'ONG a indiqué bénéficier d'un partenariat de longue date avec le Haut-Commissariat aux droits de l'homme, ayant des rôles qui se renforcent mutuellement.

CIVICUS: Alliance mondiale pour la participation des citoyens a approuvé l'appel à davantage de ressources pour renforcer le mandat du Haut-Commissariat. L'ONG s'est inquiétée des atteintes de plus en plus fréquentes au multilatéralisme, accompagnées de la montée du populisme, qui portent atteinte aux droits durement gagnés.

L'Union internationale humaniste et laïque s'est réjouie de la promotion des droits des LGBTI, regrettant que des obstacles parfois symboliques existent encore à la reconnaissance de leurs droits. Les croyances religieuses sont souvent utilisées comme excuse pour refuser ces droits, de même que pour nier le droit à l'autonomisation des femmes et maintenir la tradition des mariages forcés, a dénoncé l'ONG.

Action internationale pour la paix et le développement dans la région des Grands Lacs a attiré l'attention sur les crimes et graves violations des droits de le homme commis par le «groupuscule du Polisario» dans les camps de Tindouf sur le territoire algérien, estimant que la responsabilité des autorités algériennes est engagée. L'Algérie continue de protéger des repris de justice sévissant dans ces camps et refuse toujours la visite des ONG nationales et internationales dans le camp, a dit l'ONG.

Human Rights Watch a regretté que de nombreuses questions aient échappé à l'attention du Conseil. L'efficacité du Conseil sera mesurée à l'aune des résultats obtenus, a estimé l'ONG, évoquant entre autres les graves crimes contre les Rohingyas au Myanmar, ainsi que les crimes en Syrie, en République populaire démocratique de Corée et au Soudan du Sud.

Association Dunenyo a demandé que soit lancée la procédure d'enregistrement des réfugiés dans le camp de Tindouf. Cet enregistrement est indispensable pour que le Haut-Commissariat aux droits de l'homme puisse déterminer les besoins de ces réfugiés. L'Algérie doit répondre à ses obligations relativement au camp de Tindouf car il se trouve sur son territoire, a souligné l'ONG.

Le Comité international pour le respect et l'application de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples - CIRAC), au nom également de plusieurs organisations non gouvernementales1, a demandé au Haut-Commissaire comment le Haut-Commissariat entendait assurer l'application de la Déclaration et du Programme d'action de Durban et a rappelé la demande du Secrétaire général visant à ce que soient comblées d'ici mars 2017 (ce mois-ci) les vacances de poste au sein du Groupe d'experts indépendants.

American For Democracy and Human Rights in Bahrain Inc. a partagé les préoccupations sur la situation des droits de l'homme à Bahreïn, ce pays ayant notamment mis fin au moratoire sur la peine de mort. Bahreïn impose de longues peines d'emprisonnement aux opposants politiques ou aux défenseurs des droits de l'homme. De même, une nouvelle législation dans ce pays permet aux tribunaux militaires de juger des civils.

L'Association américaine de juristes a indiqué appuyer la stratégie d'extension du nombre de bureaux du Haut-Commissariat aux droits de l'homme sur le terrain à travers le monde. Il faut renforcer les ressources du Haut-Commissariat, a ajouté l'ONG. Elle a partagé les préoccupations du Haut-Commissaire sur les situations de conflits où de graves violations des droits de l'homme sont commises. L'ONG a toutefois regretté le silence du Haut-Commissaire sur les nombreuses violations des droits de l'homme à l'encontre des Sahraouis.

Réponses et conclusions du Haut-Commissaire

Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, M. ZEID RA'AD AL HUSSEIN, a salué toutes les observations des États Membres. Aux commentaires de plusieurs délégations sur la manière dont l'actualisation (mise à jour) de la situation des droits de l'homme est menée, il a répondu qu'elle doit être vue comme un élément de l'ensemble de son travail, précisant que cette mise à jour a lieu tout au long de l'année et pas seulement un jour par an durant la session du Conseil.

À la remarque du représentant des États-Unis sur l'exploitation sexuelle, notamment des enfants, par certains soldats de la paix, M. Zeid a annoncé que le Secrétaire général allait présenter aujourd'hui à New York sa nouvelle stratégie sur la lutte contre l'exploitation sexuelle. En outre, les Nations Unies développent un partenariat avec les organisations régionales afin de garantir les ressources pour assurer un suivi et une reddition de comptes par les États Membres concernés par des abus sexuels. Le Haut-Commissaire a ajouté que la volonté de l'ONU de travailler de manière plus efficace nécessite également une volonté des États Membres afin de traiter ensemble ce qui a constitué un fléau, précisant que toute approche doit se concentrer sur le droit des victimes de manière prioritaire.

A la question de savoir comment faire pour que les sociétés soient plus inclusives alors que le fanatisme se développe, le Haut-Commissaire a estimé qu'aucun pays n'affiche de résultat parfait, mais qu'il faudrait suivre l'exemple du Canada.

M. Zeid a souligné que le Haut-Commissariat devrait pouvoir fournir un appui technique chaque fois que cela lui est demandé. Malheureusement, l'absence de ressources ne le permet pas. Par exemple, une demande par le Tchad n'a pas pu trouver une issue positive faute de financement, a-t-il indiqué.

Le Haut-Commissaire a ensuite salué le rôle de la Turquie pour son rôle dans l'accueil d'un grand nombre de réfugiés syriens. Lorsque des mesures sont positives, il faut les reconnaître, a souligné M. Zeid.

Concernant l'exactitude du rapport, M. Zeid a expliqué que l'idéal serait d'avoir accès à une zone chaque fois qu'une demande est faite. Le personnel du Haut-Commissariat est bien formé pour présenter des informations exactes, a souligné M. Zeid. Si les délégations ne sont pas d'accord avec les informations figurant dans le rapport, elles n'ont qu'à permettre aux équipes du Haut-Commissariat de se rendre sur place. Dans le cas contraire, il est difficile de croire aux affirmations des délégations qui évoquent de fausses informations.

Enfin, M. Zeid a estimé qu'il fallait renforcer la fusion entre le développement et les droits de l'homme. L'initiative «Les droits humains avant tout» a déjà eu une influence dans ce domaine, a-t-il conclu.

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*Les délégations suivantes ont pris la parole dans le cadre du débat général: Union européenne, Namibie (au nom des pays membres du groupe d’appui de Genève pour le Sahara occidental), Venezuela (au nom du Mouvement des non-alignés), El Salvador (au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes - CELAC), Pays-Bas (au nom du Groupe des amis de la Responsabilité de protéger), Bahreïn (au nom du Conseil de coopération du Golfe), Maroc (au nom d’un groupe de 21 pays), Iraq (au nom du Groupe arabe), Luxembourg (au nom du groupe des amis de la Cour pénale internationale), Tunisie (au nom du Groupe africain), Portugal (au nom d’un groupe de pays), Égypte (au nom d’un groupe de 16 pays), Pakistan (au nom de l’Organisation de coopération islamique - OCI), Qatar, Équateur, Sierra Leone, France, Slovénie, Grèce, Royaume-Uni, Australie, République tchèque, Allemagne, Fédération de Russie, Monténégro, Suisse, Mexique, Venezuela, Israël, Canada, Japon, Cuba, Belgique, Nicaragua, Chine, Égypte, Espagne, Algérie, Géorgie, Pays-Bas, Costa Rica, République arabe syrienne, Pakistan, Afrique du Sud, République islamique d’Iran, Maldives, Philippines, Chili, Koweït, Thaïlande, États-Unis, Bélarus, Inde, Émirats arabes unis, Bahreïn, Bangladesh, Botswana, Arabie saoudite, Turquie, Iraq, Soudan, Norvège, République populaire démocratique de Corée, Hongrie, Fiji, Honduras, République de Corée, Irlande, Myanmar, Togo, Ukraine, Tunisie, Népal, Oman, Zimbabwe, Paraguay, Mali, Sénégal, Ordre souverain de Malte, République du Congo, Lettonie, Rwanda, Soudan du Sud, Jordanie, Pologne, Cambodge, Nigéria, Arménie, Madagascar, Suède, Brésil, Maroc, Bénin.

*Les organisations non gouvernementales ont pris la parole dans le cadre du débat général: Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l'homme; CIVICUS: Alliance mondiale pour la participation des citoyens ; Union internationale humaniste et laïque; Action internationale pour la paix et le développement dans la région des Grands Lacs; Human Rights Watch; Association Dunenyo; Comité international pour le respect et l’application de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (au nom également de plusieurs organisations non gouvernementales1); American For Democracy and Human Rights in Bahrain Inc.; et l'Association américaine de juristes.

1Déclaration conjointe: Comité International pour le Respect et l'Application de la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples (CIRAC); African Development Association; "Coup de Pousse" Chaîne de l’Espoir Nord-Sud; Action internationale pour la paix et le développement dans la région des Grands Lacs; Association Dunenyo; et l'Organisation Internationale pour le Développement Intégral de la Femme.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

HRC17/027F