Fil d'Ariane
LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME ACHÈVE SON DÉBAT GÉNÉRAL SUR LE RACISME, LA DISCRIMINATION RACIALE, LA XÉNOPHOBIE ET L'INTOLÉRANCE
Le Conseil des droits de l'homme a achevé, ce matin, son débat général sur Le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée, en entendant les déclarations d'une quarantaine d'organisations non gouvernementales (ONG).
Nombre d'intervenants ont dénoncé les différentes formes de racisme et de discrimination raciale qui perdurent et se propagent à travers le monde. Ont particulièrement été évoquées les discriminations voire les persécutions dont sont victimes des minorités religieuses – chiites, bahaïs, chrétiens, juifs et musulmans – dans de nombreux pays.
Ont essentiellement été mentionnées les situations qui prévalent dans le sous-continent indien ainsi qu'au Moyen-Orient. Des inquiétudes ont également été exprimées au sujet de la propagation des discours racistes, en Europe notamment. Ont également été dénoncées la discrimination fondée sur la caste et les discriminations à l'encontre de peuples autochtones.
Les ONG ci-après ont fait des déclarations: Association for the Protection of Women and Children’s Rights; Pasumai Thaayagam Foundation; Centre for Human Rights and Peace Advocacy; Union internationale humaniste et laïque; African Regional Agricultural Credit Association; Conseil mondial de l'environnement et des ressources; Fédération internationale des écoles unies; International Association for Democracy in Africa; Mbororo for Social and Cultural Development Association; Organization for Defending Victims of Violence; Mbororo Social and Cultural Development Association; Indigenous People of Africa Coordinating Committee; Association pour l'intégration et le développement durable au Burundi; International-Lawyers.Org; Prahar; Commission to Study the Organization of Peace; European Union of Public Relations; Canners International Permanent Committee; Center for Environmental and Management Studies; Pan African Union for Science and Technology; Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale; International Human Rights Association of American Minorities (IHRAAM); World Barua Organization (WBO); Center for Inquiry; Conseil international pour le soutien à des procès équitables et aux Droits de l'Homme;; Americans for Democracy & Human Rights in Bahrain Inc; Alsalam Foundation; Iraqi Development Organization; Verein Südwind Entwicklungspolitik; Libération; United Nations Watch; CIRID (Centre Indépendent de Recherches et d'iIniatives pour le Dialogue); Amuta for NGO Responsibility; Conseil de jeunesse pluriculturelle (COJEP); Auspice Stella; Center for Organisation Research and Education; International Educational Development; Meezaan Center for Human Rights; Rencontre Africaine pour la défense des droits de l'homme; et Ecumenical Alliance for Human Rights and Development .
Le Conseil doit poursuivre ses travaux ce matin en engageant ses débats interactifs sur la République centrafricaine et sur le Mali.
Suite et fin du débat général sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée
Association for the Protection of Women and Children Rights (APWCR) s'est inquiétée des pratiques discriminatoires persistantes en Inde, qui sont contraires aux dispositions des instruments internationaux auxquels ce pays a souscrit. L'ONG a prié le Conseil de veiller à ce que des mesures concrètes soient prises à ce propos.
Pasumai Thayagam Foundation a dénoncé pour sa part les injustices à l'encontre des Tamouls à Sri Lanka. L'ONG a regretté que des textes religieux bouddhistes encouragent à la persécution des Tamouls et, en conséquence, a demandé au Gouvernement sri-lankais d'appliquer la législation qu'il a adoptée sur la discrimination.
L'Union internationale humaniste et laïque a traité de la persécution d'individus accusés d'apostasie. Beaucoup d'États qui condamnent ces personnes à mort sont également membres du Conseil des droits de l'homme, a fait remarquer l'ONG. Elle a en outre évoqué le cas d'un blogueur algérien condamné pour blasphème.
African Regional Agricultural Credit Association a défendu le droit du peuple baloutche d'étudier dans sa propre langue. Le Pakistan est un pays créé sur des bases de tolérance que, malheureusement, il ne respecte pas, a déploré l'ONG.
Le Conseil mondial de l'environnement et des ressources a plaidé en faveur des victimes de violations des droits de l'homme fondées sur l'appartenance ethnique, religieuse ou culturelle. L'ONG a par ailleurs souligné que les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées font l'objet de discriminations multiples et sont également persécutées au Pakistan, «l'un des pires endroits au monde pour les LGBT».
La Fédération internationale des écoles unies a encouragé la communauté internationale à s'engager concrètement dans le combat contre le racisme, dans le respect des caractéristiques propres de chaque personne. L'ONG a plaidé pour le rétablissement de l'ordre public et de la sécurité en Iraq afin de créer un climat propice à la lutte contre la discrimination et l'intolérance.
International Association for Democracy in Africa a déclaré que l'Iran est un pays de destination pour la traite à des fins d'exploitation sexuelle, alors que le travail forcé sévit, lui, au Pakistan, en dépit de lois interdisant cette pratique.
Mbororo for Social and Cultural Development Association a dénoncé le caractère raciste de la loi spéciale sur les forces armées en Inde et a plaidé pour que le Conseil entre en contact avec l'Inde, ainsi qu'avec les titulaires de mandat sur la violence à l'égard des femmes et sur les enfants dans les conflits armés s'agissant de cette loi et de ces pratiques.
Indigenous People of Africa Coordinating Committee a attiré l'attention du Conseil sur la discrimination raciale et la xénophobie en Inde, où certaines personnes sont victimes de discriminations dans l'accès aux services de base. Le Gouvernement indien favorise les agriculteurs sikhs au détriment d'autres catégories de la population, a ajouté l'ONG.
L'Association pour l'intégration et le développement durable au Burundi a souligné que toutes les discriminations étaient à l'œuvre en Inde, en particulier à l'encontre des femmes. Les minorités religieuses, elles, sont exploitées.
International-Lawyers.org considère la Déclaration et le Programme d'action de Durban comme les documents de base de la lutte contre les discriminations. Le Conseil a pour l'instant ignoré l'appel de l'Assemblée générale qui a demandé un programme pluriannuel d'activités pour renforcer la sensibilisation sur la Déclaration et le Programme d'action de Durban, a fait observer l'ONG.
Prahar a déploré la montée de l'intolérance contre les peuples autochtones dans le nord de l'Inde, pays où les attaques contre les minorités sont quotidiennes et où certains citoyens sont considérés comme des citoyens de seconde zone.
Commission to Study the Organization of Peace a rappelé que la haine raciale était la mère de tous les génocides, y compris l'holocauste.
European Union of Public Relations a affirmé que les États avaient la responsabilité de mettre un terme à toute forme de discrimination et de porter une attention particulière aux groupes particulièrement vulnérables, notamment par le biais de la protection sociale.
Canners International Permanent Committee a rappelé que la lutte conte la xénophobie exigeait une société civile dynamique et active. L'Iran est un des pays les plus racistes du monde, où les minorités sont systématiquement discriminées, a ajouté l'ONG.
Center for International and Management Studies a rappelé que la Déclaration et le Programme d'action de Durban étaient des outils pertinents pour mettre fin à toute forme de discrimination. La scolarisation primaire, gratuite et obligatoire est essentielle pour mettre un terme à la xénophobie, a souligné l'ONG.
Pan African Union for Science and Technology a rappelé que les pays développés devaient lutter contre la montée du racisme. En Iran, de nombreuses minorités religieuses sont détenues et torturées en prison et distribuer de la littérature chrétienne en farsi est strictement interdit.
L'Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre le Programme d'action de la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine, avant de déplorer le manque de ressources à l'appui de la mise en œuvre de ce Programme.
International Human Rights Association of American Minorities (IHRAAM) a mis l'accent sur les efforts à déployer pour sensibiliser à la diversité. Au Yémen, les milices pratiquent les pires formes de discrimination, en particulier à l'égard des juifs. Environ 12 000 personnes ont été déplacées pour cette raison.
World Barua Organization (WBO) a signalé qu'en Inde, des personnes d'identités diverses sont persécutées, d'autres encore en raison de leur origine sociale, géographique ou religieuse, le radicalisme étant encouragé y compris dans les universités. L'ONG a en outre demandé l'élimination des discriminations basées sur la caste.
Center for Inquiry a rappelé l'obligation des États de ne pas accepter l'intolérance, tout en admettant que les gouvernements, à eux seuls, ne peuvent changer l'état d'esprit et le comportement des gens. L'exercice de la liberté d'expression doit être respectueux de l'obligation d'informer pour véritablement lutter contre le racisme et l'intolérance qui y est associée.
Le Conseil international pour le soutien à des procès équitables et aux droits de l'homme a souligné que la discrimination était répandue dans les pays du Golfe, à l'exception d'Oman. Les pays alliés au sein du Conseil de coopération du Golfe sont en partenariat pour l'oppression des peuples.
Americans for Democracy & Human Rights Bahrain Inc a dénoncé la persécution des chiites dans la péninsule arabique, où ils sont marginalisés et où leurs sites religieux sont détruits.
Alsalam Foundation a fait part de sa préoccupation face aux mesures prises à l'encontre des chiites à Bahreïn, où les chiites voient restreinte leur liberté d'assemblée et révoquée leur nationalité. Des interdictions de voyage sont également instaurées et certaines associations sont interdites.
Iraqi Development Organization a exprimé sa préoccupation face aux violations graves des droits de l'homme dans la guerre de la coalition menée par l'Arabie saoudite au Yémen sans aucun accord préalable de la communauté internationale.
Verein Südwind Entwicklungspolitik a déclaré que les plus hauts fonctionnaires de l'Iran étaient responsables de l'intolérance à l'encontre des minorités religieuses. La foi des bahaïs a notamment été qualifiée de «culte pour les égarés».
Libération a dénoncé la persécution des chrétiens en Inde où la foi chrétienne est aujourd'hui une pratique à haut risque. Les nationalistes hindous sont les auteurs de nombreuses agressions haineuses.
United Nations Watch a demandé qu'une résolution du Conseil demande à l'Iran d'éliminer le racisme et l'incitation à la haine à l'encontre des minorités.
Le Centre Indépendant de recherches et d'initiatives pour le dialogue a dénoncé les pratiques des milices houtis putschistes au Yémen, qui déplacent différents groupes de Yéménites en raison de leur religion.
European Union of Jewish students a rappelé que l'antisémitisme était devenu une menace de plus en plus grande, jusque dans des villes comme Paris. Doivent être dénoncées toutes les discriminations envers les groupes minoritaires, y compris les Roms, a ajouté l'ONG.
Amuta fo NGO responsibility a qualifié d'«initiative antisémite» le mouvement Boycott Désinvestissement et Sanction (BDS) à l'encontre d'Israël. Pourtant de nombreux États européens financent les ONG et associations qui encouragent le mouvement BDS, a ajouté l'ONG.
Le Conseil de jeunesse pluriculturelle (COJEP) a observé que les discours islamophobes se développent en Europe sans que cela ne soit sanctionné. Des mesures ciblent les femmes musulmans et à travers le monde, les musulmans se voient interdire l'accès au territoire de certains États, alors que des pays interdisent des meetings de ministre turcs. Le Conseil devrait condamner ces pratiques préoccupantes.
Indiquant parler en tant que fille et dirigeante d'une communauté autochtone du Chili, une représentante de Auspice Stella a indiqué avoir été arrêtée 92 fois et emprisonnée 60 fois. Elle a précisé avoir été frappée et se trouver à Genève pour des raisons médicales. Elle a dénoncé les violences que subissent les personnes issues des minorités autochtones au Chili.
Center for Organisation Research and Education a soulevé la situation des Dalits en Inde, victimes de violences de la part d'autres castes indiennes. L'ONG a demandé au Conseil d'assurer la sécurité de toutes les minorités indiennes.
International Educationnal development a déclaré qu'il n'y a pas d'indicateurs dans les instruments internationaux permettant de déterminer si un État est raciste ou non. Or, cette absence de critères conduit à des discriminations, comme celles que subissent les Hmongs en République démocratique populaire lao.
Mezaan Center for Human Rights a relevé que le «régime israélien» privilégie les seuls juifs, y compris dans les lois. Il y a plus de cinquante lois qui discriminent les Arabes israéliens, a ajouté l'ONG.
La Rencontre Africaine pour la défense des droits de l'homme (RADDHO) a plaidé pour l'adoption de mesures visant à intégrer les migrants et former les forces de police pour l'accueil de ces populations aux frontières.
Ecumenical Alliance for Human Rights and Development a déploré les actes d'intolérance et de racisme qui se développent dans de nombreux pays du monde en visant les personnes sur la base de leur race ou de leur religion.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
HRC17/053F