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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT TIENT SA DERNIÈRE SÉANCE PLÉNIÈRE SOUS PRÉSIDENCE RUSSE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a tenu, ce matin, sa dernière séance publique sous présidence de l'Ambassadeur Alexey Borodavkin de la Fédération de Russie, qui a indiqué, à cette occasion qu'il n'entendait pas soumettre au vote le projet de programme de travail proposé par son pays (CD/WP.600), faute de consensus à son sujet. Plusieurs délégations ont fait des déclarations à la suite du Président.

M. Borodovkin a souligné que sa présidence avait été consacrée en très grande partie à l'élaboration d'un programme de travail pour la Conférence, une démarche accompagnée d'un effort de consultation soutenu. Pour relancer l'intérêt des membres, la Fédération de Russie avait proposé, l'an dernier, d'intégrer au programme de travail l'élaboration d'un instrument relatif à l'utilisation d'armes de destruction massive par des terroristes, a rappelé le Président de la Conférence. Cette initiative a suscité des soutiens mais aussi des oppositions, a-t-il indiqué. Certains pays craignent en particulier que le projet proposé par la Fédération de Russie n'affaiblisse d'autres instruments déjà en vigueur, a précisé M. Borodovkin, regrettant cette crainte qu'il a jugée infondée. Quoi qu'il en soit, a affirmé le Président, le projet de programme de travail CD/WP.600 constitue une bonne base de travail pour la recherche du consensus par la prochaine présidence.

Ce matin, le Nigéria, au nom du Groupe des 21 pays non alignés membres de la Conférence, a rappelé que la Conférence était la seule instance multilatérale de négociation dans le domaine du désarmement et qu'elle devait être préservée à ce titre. Déçu cependant par l'incapacité de la Conférence d'adopter un programme de travail, le Groupe des 21 estime que cette structure doit trouver un souffle nouveau, élargir son audience et sa participation et relancer la négociation sur les problèmes de fond, en priorité le désarmement nucléaire.

Le Groupe des 21 rappelle que les membres de la Communauté des États d'Amérique latine et de Caraïbes ont donné l'exemple du désarmement nucléaire en créant la première zone exempte d'armes nucléaires par le Traité de Tlatelolco (1967), un engagement réaffirmé par la Déclaration politique de Quito (2016) en faveur d'un désarmement total et vérifiable. Le Groupe des 21 demande maintenant aux États de faire tout leur possible pour permettre la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient. Le Groupe des 21 a appelé Israël, dans ce contexte, à rejoindre le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Tout en demandant par ailleurs aux États dotés d'armes nucléaires de donner des assurances de sécurité aux États non dotés, le Groupe des 21 souligne que l'élimination totale des armes nucléaires est la seule manière de faire en sorte que ces armes ne soient jamais utilisées.

Le Guatemala, au nom groupe informel des États observateurs à la Conférence, a dit sa déception face à l'incapacité de cette instance d'adopter un programme de travail. Cette situation, qui se répète depuis vingt-et-un an, montre que la Conférence n'est plus représentative d'une communauté internationale qui exige désormais des négociations inclusives sur l'élimination des armes de destruction massive, le désarmement en général et la sécurité collective. Les membres de la Conférence devront maintenant faire preuve de volonté politique et de créativité pour améliorer sa représentativité, sa transparence et ses méthodes de travail, a déclaré le Guatemala. Les États observateurs attendent avec intérêt les résultats des réflexions du Groupe de travail sur les perspectives d'avenir [qui a pour mandat de dégager une base commune pour un programme de travail comprenant un mandat de négociation].

Le Myanmar, qui assume la présidence du Groupe de travail sur les perspectives d'avenir, a assuré qu'il ne ménagerait aucun effort pour s'acquitter de son mandat.

La République islamique d'Iran a salué l'engagement de la Fédération de Russie pour l'adoption d'un programme de travail et s'est dite convaincue que les consultations exemplaires qui ont été organisées pour ce faire serviront de modèle dans la recherche d'un programme équilibré.

Le Kenya, enfin, a relevé que l'impatience de la communauté internationale face aux échecs successifs de la Conférence se manifeste par de nombreuses initiatives pour le désarmement réalisées hors du cadre de la Conférence. À l'avenir, le Kenya estime que la Conférence aura le plus grand intérêt à revoir sa composition, pour devenir véritablement universelle, et à concevoir des normes pour faire face aux nouvelles menaces rendues possibles par le progrès technique.

La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra mardi 21 mars, à 10 heures, sous la présidence du Sénégal.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC17/014F