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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT TIENT SA PREMIÈRE SÉANCE PUBLIQUE SOUS LA PRÉSIDENCE DU SÉNÉGAL

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a tenu, ce matin, une brève séance publique au cours de laquelle M. Youssoupha Ndiaye, Premier secrétaire à la Mission permanente du Sénégal auprès des Nations Unies à Genève, a – au nom du nouveau Président de la Conférence, l'Ambassadeur Coly Seck du Sénégal – présenté à grands traits le programme que le Sénégal entendait suivre pendant sa présidence de cette instance, qui prendra fin le 28 mai prochain (NDLR: la première partie de la session de 2017 de la Conférence s'achève le vendredi 31 mars et la deuxième partie de la session débutera le lundi 15 mai).

Ce matin, M. Ndiaye a d'abord invité les États membres de la Conférence à une profonde introspection sur les causes qui ont conduit à l'impasse actuelle, c'est-à-dire plus de deux décennies de blocage des travaux de la Conférence. Il s'agit notamment d'une crise éthique à l'échelle internationale, conduisant au manque de confiance et de respect entre les acteurs de la communauté internationale, a-t-il souligné. En second lieu, figurent les violations par certains États - sous des prétextes non justifiés de «menace, défense ou dissuasion» - des conventions élaborées sous l'égide de la Conférence, et l'absence totale de sanctions prises à leur égard. M. Ndiaye a en outre souligné la nécessité de réviser les instruments juridiques sur le désarmement afin de les adapter au contexte actuel, à défaut d'adopter de nouvelles conventions qui intégreraient toutes les préoccupations non prises en compte.

M. Ndiaye a ensuite souligné que la situation que traverse la Conférence n'honorait aucun État et, pire, renforçait les préoccupations face aux menaces et à l'insécurité qui prévalent sur toute la planète en raison de l'utilisation éventuelle des armes nucléaires, chimiques et biologiques. Dès lors, a-t-il mis en garde, la responsabilité de l'ensemble des acteurs pourrait être engagée si la situation devait dégénérer. Pour relever ce défi, a ajouté M. Ndiaye, des sacrifices de toutes les parties prenantes s'avèrent nécessaires et urgents.

Cependant, au stade actuel, le Sénégal suggère de mettre l'accent sur le besoin ardent de renforcement du dialogue sur le désarmement, qui pourrait aboutir à la révision des institutions compétentes et des modalités des négociations intergouvernementales à ce sujet. M. Ndiaye a assuré de la disponibilité de son pays à coopérer avec l'ensemble des États membres et des groupes régionaux pour appuyer le Groupe de travail sur les perspectives d'avenir et formuler, dans les meilleurs délais, des propositions réalistes qui conduiraient à une porte de sortie honorable.

M. Ndiaye a précisé d'autre part qu'en sa qualité d'État membre non permanent du Conseil de sécurité en 2016-2017, le Sénégal œuvrait quotidiennement à l'éradication de la violence extrémiste et au respect des instruments juridiques internationaux dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et du désarmement. Dans cette dynamique, le Sénégal, en collaboration avec les Pays-Bas, a accueilli à Dakar, les 20 et 21 février dernier, un atelier régional préparatoire à la Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de 2020. Les recommandations formulées à cette occasion pourront servir de feuille de route pour les prochaines consultations régionales au Chili et en Indonésie, a indiqué M. Ndiaye.

M. Ndiaye a enfin rappelé le contexte sécuritaire préoccupant qui prévaut en Afrique, particulièrement au Sahel qui, outre les défis écologiques, est désormais confronté au terrorisme et à l'extrémisme violent; l'Afrique – déclarée zone exempte d'armes nucléaires par le Traité de Pelindaba, entré en vigueur en 2009 – multiplie cependant les initiatives pour contrer cette menace.


La prochaine séance publique de la Conférence aura lieu le mardi 28 mars, à 10 heures.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC17/015F