Aller au contenu principal

LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND PLUSIEURS DÉLÉGATIONS

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, des déclarations des délégations du Brésil, de la République arabe syrienne, du Pakistan, d'Israël, de la Chine et de la Nouvelle-Zélande. Le Président de la Conférence, l’Ambassadeur Alexey Borodavkin de la Fédération de Russie, a dressé le bilan de l'état d'avancement du projet de programme de travail révisé qu’il propose et qui a, selon lui, davantage de chances de recueillir un consensus. Il a ajouté que les consultations officieuses sur ce projet se poursuivraient dans ce but jusque dans l'après-midi du jeudi 16 mars prochain.

Lors du débat, le Brésil a fait valoir que le désarmement nucléaire demeure sa principale priorité parmi les grandes questions à l'ordre du jour de la Conférence.

Du point de vue de la République arabe syrienne, l'établissement de zones exemptes d'armes nucléaires est vital pour la sécurité internationale. La délégation syrienne a en outre apporté son appui à l'initiative de la Fédération de Russie axée sur la lutte contre le terrorisme chimique et biologique. Toute solution envisagée, que ce soit dans le cadre de la Conférence du désarmement ou dans d'autres enceintes, sera irrémédiablement vouée à l'échec si elle donne à un État, quel qu'il soit, le sentiment d'être particulièrement vulnérable, a pour sa part rappelé le Pakistan.

De son côté, Israël a souligné qu'on ne saurait lui faire porter la responsabilité de l'échec de la Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de 2015, à laquelle Israël avait participé en qualité d'observateur.

La Chine et la Nouvelle-Zélande ont exprimé leur gratitude à l'Ambassadeur du Pakistan qui va quitter ses fonctions.


La prochaine séance publique de la Conférence aura lieu le vendredi 17 mars 2017, à 10 heures.


Aperçu des déclarations

Le Président de la Conférence, l’Ambassadeur ALEXEY BORODAVKIN de la Fédération de Russie, a rendu compte de l’état d’avancement de son programme de travail pour la Conférence officiellement communiqué aux délégations la semaine dernière et révisé depuis. Il a signalé que certaines propositions soumises par plusieurs délégations s'excluaient mutuellement et n'avaient donc pas été incluses dans cette nouvelle mouture du projet. La phrase “les groupes illégaux non étatiques militarisés" a été supprimée du document auquel a en revanche été ajoutée la phrase "accès à des matériaux biologiques et toxiques”. Le document révisé mentionne également l'accent mis sur la nécessité de reprendre le travail de fond. Ce projet est désormais davantage susceptible de recueillir un consensus et les consultations officieuses se poursuivront jusque dans l'après-midi du jeudi 16 mars prochain, afin qu'ensuite, la nouvelle mouture du texte soit présentée pour adoption lors de la réunion plénière publique de vendredi prochain, 17 mars.

Le Brésil a exprimé sa conviction que le désarmement était essentiel au renforcement de la paix et de la sécurité internationales, à la prévention d'une guerre nucléaire et au développement socioéconomique de tous les êtres humains. Le Brésil a ensuite exprimé sa profonde inquiétude face à l'impasse ayant empêché l'adoption et la mise en oeuvre d'un programme de travail au sein de la Conférence – et ce, depuis 1996. Le désarmement nucléaire demeure une priorité majeure du Brésil parmi les principales questions examinées par la Conférence. En effet, les armes nucléaires sont les seules à même de détruire instantanément l'humanité et de changer de façon irréversible la Terre. Ces dernières années, le Brésil s'est activement engagé dans l'initiative humanitaire ayant conduit à la convocation d'une Conférence des Nations Unies visant à négocier un instrument juridiquement contraignant d'interdiction des armes nucléaires. Un traité d'interdiction constituerait un point de départ en vue de l'élimination effective des armes nucléaires et le Brésil a donc encouragé tous les États Membres des Nations Unies à appuyer et à participer activement aux prochaines négociations sur la question. Le Brésil a aussi salué la décision de la Conférence d'établir un groupe de travail pour discuter des perspectives d’avenir. À cet égard, le Brésil a indiqué être disposé à se joindre à un consensus issu des consultations autour du programme de travail provisoire soumis à la Conférence pour examen.

La République arabe syrienne a rappelé que le désarmement s'inscrit dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Les conventions multilatérales respectueuses de la Charte sont le seul moyen durable de préserver la paix et la sécurité internationales. Consciente des menaces posées par les armes nucléaires, la Syrie a recommandé que tous les efforts visant à la non-prolifération aillent de pair avec le désarmement nucléaire. Les négociations sur le désarmement nucléaire doivent être précédées par des mesures de mise en confiance, a encore préconisé la Syrie, qui a appuyé, par ailleurs, l'adoption d'un instrument international juridiquement contraignant d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d’armement nucléaire. De l'avis de la Syrie, un désarmement nucléaire total est le seul moyen de pleinement prévenir l'utilisation de telles armes et il est en outre crucial d'arriver à un accord apportant des garanties aux États non dotés d'armes nucléaires. La Syrie a par ailleurs souligné la nécessité d'interdire l'usage d'armes dans l'espace. Par ailleurs, l'établissement de zones exemptes d'armes nucléaires est vital pour la sécurité internationale. En dépit de l'accord en vue de l'établissement d'une telle zone au Moyen-Orient, ce processus est toujours bloqué par Israël, qui traîne les pieds, a signalé la Syrie, précisant qu'Israël est le seul État de la région disposant de l'arme nucléaire. Le terrorisme chimique représenté une menace croissante pour la communauté internationale et la possibilité que des groupes comme l'état islamique d'Iraq et du Levant (EIIL) puissent utiliser des armes chimiques est inquiétante, a déclaré la Syrie.

Le Pakistan a rappelé que la Conférence avait remarquablement réussi à produire des traités qui font date, comme la Convention sur les armes chimiques et le traité d'interdiction complète des armes nucléaires. Soulignant que les résultats de la Conférence sont loin de répondre aux attentes, le Pakistan a néanmoins estimé que cette instance n'était pas à blâmer pour cette situation. Le Pakistan a insisté sur la nécessité d’un strict respect du principe de "sécurité égale et non diminuée pour tous les États", ce qui contribuerait à sortir de l'impasse actuelle. Toute solution viable, dans le cadre de la Conférence ou dans d'autres enceintes, sera irrémédiablement vouée à l'échec si elle donne à un État, quel qu'il soit, le sentiment d'être particulièrement vulnérable, a souligné le Pakistan. Il faut utiliser la Conférence de manière réaliste et productive, en ayant la souplesse de tenir des discussions de fond sur les questions figurant à l'ordre du jour existant ainsi que sur les nouvelles questions liées à la sécurité, a suggéré le Pakistan. Le pays a en outre insisté sur l'importance d’une participation pleine et entière égale des hommes et des femmes si l'on veut véritablement instaurer une paix et une sécurité durables. L'Ambassadrice du Pakistan, qui a indiqué achever ses fonctions en tant qu’Ambassadrice du Pakistan auprès de la Conférence, a exprimé sa gratitude à tous ceux qui ont bien voulu lui apporter leur soutien, leur coopération et leur amitié au cours de son mandat.

M. BORODAVKIN, Président de la Conférence, a salué l'Ambassadrice du Pakistan, Mme Tehmina Janjua, pour son engagement et son professionnalisme sans failles et pour sa contribution intellectuelle à d'autres fora sur le désarmement.

Israël a reconnu l'importance du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), avant de souligner qu’on ne saurait lui faire porter la responsabilité de l'échec de la Conférence d’examen du TNP de 2015 à laquelle le pays a participé en qualité d'observateur. En dépit de nombreux cycles de consultations et de la volonté d'Israël de participer aux prochaines discussions, les États arabes, eux, ont décidé de ne pas suivre ce chemin. Pourtant, le dialogue direct aurait permis d'aborder un large éventail de défis en termes de sécurité, ce qui demeure essentiel, a déploré la délégation israélienne, avant d’assurer qu'Israël continuerait pour sa part de rechercher ce dialogue, qui ne manquera pas de conduire à un Moyen-Orient pacifique.

La République populaire de Chine a salué le nouvel Ambassadeur du Brésil et souhaité bonne continuation à l'Ambassadrice Janjua du Pakistan.

La Syrie a affirmé que la plus grande menace à la stabilité du Moyen-Orient est le fait qu'Israël soit en possession d'armes de destruction massive. En outre, Israël refuse seul d'adhérer aux instruments internationaux pertinents. De la même façon, Israël s'est opposé à la tenue d'une conférence sur l'établissement d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient, a rappelé la Syrie.

La Nouvelle-Zélande a exprimé sa gratitude à l'Ambassadrice Janjua du Pakistan pour le rôle qu'elle a joué, en particulier pour les encouragements aux femmes dans la diplomatie.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC17/013F