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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND ONZE HAUTS DIGNITAIRES DANS LE CADRE DE SON DÉBAT ANNUEL DE HAUT NIVEAU

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a poursuivi, ce matin, son débat annuel de haut niveau en entendant les déclarations des hauts dignitaires de onze pays: Kazakhstan, Lettonie, Argentine, Grèce, République de Corée, Espagne, Japon, Fédération de Russie, Bélarus, Nigéria et Italie.

Le Ministre parlementaire adjoint aux affaires étrangères du Japon, M. Motome Takisawa, a rappelé que la République populaire démocratique de Corée avait procédé à son cinquième essai nucléaire en septembre dernier et lancé des missiles balistiques à plus de vingt reprises depuis le début de 2017. Ces provocations compromettent gravement la paix et la sécurité dans le nord-est asiatique et constituent autant de violations des résolutions du Conseil de sécurité ainsi qu'une mise en question du régime international de non-prolifération, a-t-il souligné. Pour M. Yun Byung-se, Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, la Conférence devra se poser des questions sur la qualité de membre de la République populaire démocratique de Corée s'il devait être confirmé que le Gouvernement de ce pays était responsable de l'attaque au gaz VX à l'aéroport de Kuala Lumpur, en Malaisie.

S'agissant du fonctionnement de la Conférence, le Ministre adjoint aux affaires étrangères de la Grèce, M. Ioannis Amanatidis, a fait savoir que son pays était favorable à un élargissement des travaux de cette instance à tous les États Membres des Nations Unies, estimant «anachronique» de limiter à 65 États seulement des négociations qui concernent de fait l'ensemble de l'humanité. M. Geoffrey Onyeama, Ministre des affaires étrangères du Nigéria, a exprimé l'espoir que la Conférence reprendrait le cours de ses travaux, compte tenu des effets dévastateurs des armes nucléaires sur l'humanité entière dont la survie même est ainsi menacée. Le Nigéria recommande de réviser le règlement de la Conférence et en particulier la règle du consensus, a-t-il indiqué.

M. Gennadiy Gatilov, Ministre adjoint aux affaires étrangères de la Fédération de Russie, a fait part de la forte préoccupation de son pays face aux tentatives qui ont été faites de confier à l'Assemblée générale certains des points de l'ordre du jour relevant traditionnellement de la Conférence. Il a jugé erronée l'idée selon laquelle un changement de procédure pourrait rapprocher les points de vue des États s'agissant du contrôle des armements. De telles initiatives risquent au contraire de ramener la communauté internationale trois décennies en arrière, au moment où elle commençait à prendre conscience de l'inéluctabilité d'une approche consensuelle des questions de désarmement, a mis en garde M. Gatilov. Le Ministre adjoint aux affaires étrangères du Bélarus, M. Valentin Rybakov, a quant à lui condamné les discours creux, voire menteurs, qui empêchent la communauté internationale d'envisager les problèmes et préoccupations en matière de désarmement de manière objective et dans une perspective de collaboration.

M. Benedetto della Vedova, Ministre adjoint aux affaires étrangères et à la coopération internationale de l'Italie, s'est félicité de la création d'un groupe d'experts de haut niveau chargé de l'élaboration du traité interdisant la production de matières fissiles, conformément à la résolution 71/259 de l'Assemblée générale, en tant que tentative de relancer les négociations sur un tel traité.

M. Edgars Rinkēvičs, Ministre des affaires étrangères de la Lettonie, a estimé que l'adoption d'un instrument juridiquement contraignant interdisant les armes nucléaires ne devrait constituer que la dernière étape du processus de désarmement. L'interdiction pure et simple des armes nucléaires ne suffira pas, a aussi mis en garde M. Kairat Abdrakhmanov, Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan: un tel instrument devra nécessairement s'accompagner de mesures concrètes – en matière d'assurances de sécurité, par exemple – négociées au sein de la Conférence.

M. Pedro Paul Villagra Delgado, Vice-chancelier et Secrétaire aux relations extérieures de l'Argentine, a notamment souligné que c'est aux puissances nucléaires qu'il revient de respecter les engagements qu'elles ont pris au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Parlant d'une «dette pendante» dans ce domaine, M. Villagra Delgado a jugé non soutenable le discours qui vante les mérites de la non-prolifération en même temps que continuent d'être développées des armes nucléaires toujours plus sophistiquées.

M. Alfonso Dastis, Ministre des affaires étrangères de l'Espagne, a demandé aux États d'agir de manière décisive contre la menace terroriste et le risque posé par les armes de destruction massive.


La Conférence du désarmement poursuivra cet après-midi à 15 heures son débat de haut niveau.


Aperçu des déclarations

M. KAIRAT ABDRAKHMANOV, Ministère des affaires étrangères du Kazakhstan, a regretté le manque de volonté politique qui a empêché jusqu'ici la Conférence du désarmement de parvenir depuis trop longtemps à des résultats concrets, malgré les importantes connaissances et compétences dont disposent les diplomates de cette instance. Le Kazakhstan, qui plaide pour un monde libéré des armes nucléaires en tant que condition de la survie de l'humanité, appelle la communauté internationale à se départir de sa léthargie et de son indifférence envers le désarmement nucléaire. Le Kazakhstan a rappelé avoir fermé il y a quelques années les lieux de stockage d'armes nucléaires sur son sol.

Le Ministre a ensuite affirmé que la Conférence du désarmement reste la seule instance multilatérale à même de négocier des instruments dans ce domaine. Le Kazakhstan défend en même temps le principe d'un élargissement de l'audience de la Conférence, notamment en direction de la société civile. L'interdiction pure et simple des armes nucléaires ne suffira pas, a mis en garde le Ministre kazakhe: un instrument à cette fin devra nécessairement s'accompagner de mesures concrètes, négociées au sein de la Conférence, en matière de sécurité négative, par exemple. Des mesures immédiates doivent être prises pour le désarmement nucléaire en Asie, en Europe et dans l'Atlantique nord, a insisté M. Abdrakhmanov. Le Kazakhstan, qui est également favorable au renoncement à la course aux armements dans l'espace, se félicite des démarches communes de la Fédération de Russie et de la Chine dans ce domaine.

M. EDGARS RINKĒVIČS, Ministère des affaires étrangères de la Lettonie, a fait part de l'engagement de son pays pour le contrôle multilatéral des armements, estimant à cet égard que les Nations Unies jouent un rôle unique et crucial. La Lettonie est d'avis que la Conférence du désarmement constitue le principal forum représentatif pour discuter des enjeux du désarmement international. C'est précisément grâce au travail immense et fructueux de la Conférence et de ses prédécesseurs que le monde dispose aujourd'hui d'un certain nombre de traités importants pour le contrôle des armements, a rappelé le Ministre, citant en particulier le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et la Convention sur l'interdiction des armes chimiques. La Lettonie place par ailleurs de grands espoirs dans le renforcement de la Convention sur l'interdiction des armes biologiques et regrette que la Conférence d'examen en 2016 n'ait pas répondu aux attentes dans ce domaine.

M. Rinkēvičs s'est d'autre part dit préoccupé par l'impasse dans laquelle se trouve la Conférence depuis longtemps et qui a suscité la création de processus et de négociations parallèles qui minimisent son importance. La Lettonie estime notamment que l'adoption d'un instrument juridiquement contraignant interdisant les armes nucléaires ne devrait constituer que la dernière étape du processus de désarmement. Le Ministre letton a ensuite fait part de la préoccupation de son pays devant le fait qu'une partie ait bafoué un certain nombre de dispositions du mémorandum de Budapest (1994) sur les assurances de sécurité en faveur de l'Ukraine. Les efforts de l'Ukraine pour renforcer le régime établi par le TNP en abandonnant son arsenal nucléaire et en adhérant au Traité en tant que membre non nucléaire ont été exploités d'une manière inacceptable, a déploré M. Rinkēvičs.

M. PEDRO RAUL VILLAGRA DELGADO, Vice-chancelier, Secrétaire aux relations extérieures de l'Argentine, a souligné la participation active de son pays aux travaux de la Conférence, instance par excellence des négociations sur le désarmement qui ne doit pas être marginalisée. L'Argentine n'en défend pas moins une modification du fonctionnement de cette instance bloquée alors même que les défis sécuritaires se multiplient, a-t-il souligné. Un traité d'interdiction de la production de matières fissiles constituerait certes une contribution effective au désarmement et à la non-prolifération nucléaire. Mais il ne s'agit pas seulement de négocier des accords; encore faut-il appliquer ceux qui ont été adoptés, a ajouté M. Villagra Delgado. A cet égard, il a regretté que le traité d'interdiction complète des essais nucléaires ne soit toujours pas entré en vigueur.

Le Secrétaire argentin aux relations extérieures a ensuite fait part de la préoccupation de son pays du fait que ne soient pas enregistrés de progrès, ces dernières années, en matière de désarmement nucléaire et a souligné que c'est aux puissances nucléaires qu'il revient de respecter les engagements qu'elles ont pris au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Parlant d'une «dette pendante» dans ce domaine, M. Villagra Delgado a dit espérer un «changement rapide de paradigme». Il a jugé non soutenable le discours qui vante les mérites de la non-prolifération en même temps que continuent d'être développées des armes nucléaires chaque fois plus sophistiquées. Il a précisé que l'Argentine participerait constructivement à la Conférence des Nations Unies chargée de négocier un instrument juridiquement contraignant d'interdiction des armes nucléaires.

M. IOANNIS AMANATIDIS, Ministre adjoint aux affaires étrangères de la Grèce, a estimé que la résolution 71/259 de l'Assemblée générale des Nations Unies pouvait orienter le processus de désarmement dans la bonne direction, dans la mesure où elle appelle les États à envisager d'adopter un «traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d'armes et autres dispositifs explosifs nucléaires».

S'agissant du fonctionnement de la Conférence, la Grèce est favorable à un élargissement des travaux de cette instance à tous les États Membres, estimant «anachronique» de limiter à 65 États seulement des négociations qui concernent de fait l'ensemble de l'humanité, a indiqué M. Amanatidis.

M. YUN BYUNG-SE, Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, a jugé intimidants les nombreux défis que la communauté internationale doit relever. Le contexte sécuritaire au niveau mondial est le plus préoccupant qui se soit présenté à nous depuis la fin de la guerre froide, a-t-il souligné: prolifération des armes de destruction massive, terrorisme, flux de réfugiés, effets des changements climatiques et de pandémies – les problèmes s'accumulent tandis que l'ordre international basé sur les règles est menacé comme jamais. Dans ce contexte, la République populaire démocratique de Corée est une source de tensions très fortes – elle qui est le seul pays à avoir réalisé des essais nucléaires complets au XXIe siècle et à avoir élaboré des armes nucléaires au sein même du régime du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Ces développements sont à rapprocher des efforts menés par la République populaire démocratique de Corée dans l'élaboration de missiles balistiques, qui laissent craindre que ce pays ne dispose bientôt d'engins capables d'atteindre les États-Unis et l'Europe.

La communauté internationale doit aussi être très préoccupée par le fait que la République populaire démocratique de Corée dispose de plusieurs milliers de tonnes de gaz de combat, y compris de VX, un agent très puissant qui a vraisemblablement servi dans l'assassinat d'un frère du dirigeant nord-coréen actuel, a mis en garde le Ministre des affaires étrangères de la République de Corée. Année après année, l'Assemblée générale a adopté des résolutions très fortes contre l'utilisation d'armes chimiques, en vain, a poursuivi M. Yun. Au lendemain de l'attaque au gaz VX qui a eu lieu à l'aéroport de Kuala Lumpur, en Malaisie, la communauté internationale doit accorder la priorité à la recherche de contre-mesures efficaces face au risque posé par les attaques chimiques dans les aéroports, a-t-il déclaré. La Conférence devra, quant à elle, s'interroger sur la qualité de membre de la République populaire démocratique de Corée s'il devait être confirmé que le Gouvernement de ce pays était responsable de cet acte criminel, a ajouté le Ministre des affaires étrangères de la République de Corée.

M. ALFONSO DASTIS, Ministère des affaires étrangères de l'Espagne, a demandé aux États d'agir de manière décisive contre la menace terroriste et le risque posé par les armes de destruction massive. Durant sa présidence récente du Comité 1540 du Conseil de sécurité, l'Espagne a lancé le processus de révision de la résolution 1540 puis lancé l'approbation de la résolution 2325 sur la prolifération des armes de destruction massive, ce qui témoigne de son engagement dans ce domaine, a fait valoir le Ministre. L'Espagne est d'autre part préoccupée par les allégations relatives à l'utilisation d'armes chimiques en Syrie: elle estime nécessaire à cet égard d'appuyer les travaux du Mécanisme d'enquête conjoint pour éviter l'utilisation de ces armes et leur détournement vers des acteurs non étatiques. L'Espagne est aussi engagée en faveur de l'universalisation de la ratification du Traité sur le commerce des armes, observant que les armes légères et de petit calibre causent plus de victimes que tout autre type d'armes.

M. Dastis a demandé par ailleurs aux États Membres de faire preuve de réalisme et de lisibilité dans leurs démarches vers le désarmement nucléaire et de ne jamais perdre de vue l'importance du respect du principe de sécurité pour tous. L'Espagne appelle à une prochaine entrée en vigueur du traité d'interdiction complète des essais nucléaires et à sa ratification universelle. Elle recommande aussi à la Conférence d'entamer la négociation au sujet de l'adoption d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles, a indiqué le Ministre espagnol des affaires étrangères.

M. MOTOME TAKISAWA, Ministre parlementaire adjoint aux affaires étrangères du Japon, a rappelé que la République populaire démocratique de Corée avait procédé à son cinquième essai nucléaire en septembre dernier et lancé des missiles balistiques à plus de vingt reprises depuis le début de 2017, la dernière fois le 12 février. Ces provocations compromettent gravement la paix et la sécurité dans le nord-est asiatique et constituent autant de violations des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de la Déclaration conjointe du 4e tour des Pourparlers à six (2005), de même qu'une remise en question du régime international de non-prolifération au titre du TNP, a souligné le Ministre parlementaire adjoint. Le Japon a demandé officiellement à la République populaire démocratique de Corée de respecter les résolutions pertinentes des Nations Unies et ses autres engagements.

Le Japon estime que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) est la pierre angulaire du régime international de non-prolifération et de désarmement nucléaire. Il est vital que la Conférence d'examen de 2020 parvienne à maintenir et renforcer ce régime, a dit M. Takisawa. À titre de contribution au processus de révision du TNP, le Japon a organisé, dans la ville symbolique de Nagasaki, une conférence consacrée à «un monde exempt d'armes nucléaires», qui visait aussi à faire prendre conscience de la réalité des effets des bombardements atomiques.

M. GENNADIY GATILOV, Ministre adjoint aux affaires étrangères de la Fédération de Russie, a souligné que la communauté internationale disposait déjà de tous les outils nécessaires pour garantir la sécurité et la stabilité mondiales et régionales. Il s'agit de la «triade» composée de la Première Commission de l'Assemblée générale des Nations Unies, de la Conférence du désarmement et de la Commission des Nations Unies sur le désarmement. La Conférence occupe une place à part au sein de ce dispositif, a relevé le diplomate russe: instance de négociation unique, elle a déjà servi de lieu de négociation d'un ensemble d'accords internationaux de base dans les domaines de la non-prolifération et de la limitation des armements. La Fédération de Russie est donc très préoccupée par les tentatives qui ont été faites de confier à l'Assemblée générale certains des points de l'ordre du jour relevant traditionnellement de la Conférence.

De même, la Fédération de Russie juge erronée l'idée selon laquelle un changement de lieu et, surtout, de procédure pourrait rapprocher les points de vue des États s'agissant du contrôle des armements, a poursuivi le Ministre adjoint russe. De telles initiatives risquent au contraire de ramener la communauté internationale trois décennies en arrière, au moment où elle commençait à prendre conscience de l'inéluctabilité d'une approche consensuelle des questions de désarmement. Pour la Fédération de Russie, il n'existe pas d'alternative viable à la Conférence, dont le potentiel de négociation est loin d'être épuisé, a affirmé M. Gatilov. Certes, l'impasse dans laquelle se trouve la Conférence est préoccupante, a-t-il admis. Néanmoins, la création du groupe de travail sur les perspectives d'avenir est encourageante, même si elle ne répond pas aux attentes de toutes les délégations, a-t-il ajouté. La Fédération de Russie n'est elle-même pas restée les bras croisés ces dernières années pour débloquer les travaux de la Conférence, a rappelé M. Gatilov. Il a ainsi fait valoir, notamment, le projet soumis par son pays, conjointement avec la Chine, concernant la prévention de la militarisation de l'espace, estimant que ce projet bénéficiait du soutien de la communauté internationale et était prêt à être négocié.

M. VALENTIN RYBAKOV, Ministre adjoint aux affaires étrangères du Bélarus, a insisté sur la pertinence de la Conférence dans le contexte d'insécurité qui prévaut actuellement. Il a condamné les discours creux, voire menteurs, qui empêchent la communauté internationale d'envisager les problèmes et préoccupations en matière de désarmement de manière objective et dans une perspective de collaboration. Le Bélarus partage certaines des préoccupations qui ont été exprimées quant au fonctionnement de la Conférence, mais estime que cette institution n'a pas encore épuisé son potentiel. Prêt à s'impliquer dans des travaux de fond, le Bélarus recommande que le programme de travail ait un caractère technique et prévisible. Instance de négociation unique au plan international, la Conférence doit être capable de procéder à un examen minutieux des enjeux relatifs à la sécurité internationale, pas à pas et en tenant compte des besoins des États non dotés d'armes nucléaires, a souligné M. Rybakov.

Après avoir rappelé la contribution de son pays et du continent africain en général aux efforts internationaux de désarmement, M. GEOFFREY ONYEAMA, Ministre des affaires étrangères du Nigéria, a rappelé que ces efforts avaient abouti en 1996 à l'entrée en vigueur du Traité de Pelindaba, qui instaure une zone exempte d'armes nucléaires sur le continent africain. Ce Traité ne représente pas seulement le refus de l'Afrique des armes nucléaires, mais aussi sa détermination à chasser du continent toute arme de destruction massive et son refus d'être le lieu de quelque essai nucléaire que ce soit, a souligné le Ministre nigérian. L'Afrique est actuellement préoccupée par la menace croissante que font peser sur la sécurité et la paix internationales certains États possesseurs d'armes nucléaires et les terroristes, a-t-il ajouté.

Compte tenu des effets dévastateurs des armes nucléaires sur l'humanité entière, menaçant sa survie même, le Nigéria, en tant que membre de la Conférence, espère que cette instance reprendra le cours de ses travaux. Le Nigéria recommande de réviser le Règlement intérieur de la Conférence et en particulier la règle du consensus. La Conférence est appelée à jouer un rôle indispensable alors que plane la menace du terrorisme nucléaire et que des essais d'armes nucléaires sont à déplorer, a souligné M. Onyeama. Le Nigéria appelle à ce propos les huit États figurant à l'annexe 2 du traité d'interdiction complète des essais nucléaires qui ne l'ont pas encore fait à ratifier ce traité (afin qu'il puisse entrer en vigueur), a-t-il conclu.

Pour M. BENEDETTO DELLA VEDOVA, Ministre adjoint aux affaires étrangères et à la coopération internationale de l'Italie, le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) reste la pierre angulaire du régime international de non-prolifération, la base du désarmement nucléaire et un élément important du développement d'applications de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. L'Italie, qui estime que le plan d'action issu de la Conférence d'examen du TNP en 2010 est un excellent point de départ pour les progrès dans l'application des principes de base du Traité, se réjouit de participer à la prochaine réunion préparatoire en vue de la Conférence d'examen (du TNP) de 2020, à Vienne. Le Ministre adjoint a par ailleurs assuré le Conseil du soutien sans faille de l'Italie au principe du multilatéralisme, insistant sur la responsabilité particulière que le pays éprouve cette année à ce sujet en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité. M. della Vedova a d'autre part appelé la République populaire démocratique de Corée à abandonner ses programmes nucléaire et de missiles balistiques selon des modalités complètes et vérifiables.

L'Italie est également d'avis que le rôle de la Conférence du désarmement est essentiel pour l'application d'une approche progressive et inclusive du désarmement nucléaire, basée sur des mesures concrètes et vérifiables, a poursuivi le Ministre adjoint. L'Italie se félicite donc de la création prochaine d'un groupe préparatoire d'experts de haut niveau chargé de l'élaboration du traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d'armes et autres dispositifs explosifs nucléaires, conformément à la résolution 71/259 de l'Assemblée générale, en tant que tentative de relancer les négociations sur un traité interdisant la protection de ces matières. L'Italie souligne en outre que l'entrée en vigueur du traité d'interdiction complète des essais nucléaires serait une étape cruciale vers l'élimination des armes nucléaires et vers une meilleure sécurité pour tous. L'Italie appelle donc les États qui n'ont pas encore ratifié ce traité à le faire rapidement, en particulier les huit qui sont mentionnés dans l'annexe 2 du traité et qui ne l'ont pas encore ratifié.


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