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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT DISCUTE DU TIR D'UN MISSILE BALISTIQUE PAR L'IRAN

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, les déclarations des États-Unis et d'Israël, qui se sont exprimés pour condamner la provocation et la menace que constitue selon eux le tir de missile balistique effectué par l'Iran le 29 janvier dernier. La République islamique d'Iran est également intervenue durant la séance pour assurer du caractère purement défensif et dissuasif de ce tir.

Le Président de la Conférence, l'Ambassadeur Adrian Vierita de la Roumanie, a souhaité la bienvenue au nouvel Ambassadeur de la Malaisie auprès de la Conférence, M. Amran Mohamed Zin, qui a fait une déclaration dans laquelle il a notamment rappelé que le désarmement nucléaire restait la priorité absolue de son pays.

Le Président de la Conférence a par ailleurs remis ce matin aux délégations son projet de décision (disponible en anglais seulement) concernant la mise en place d'un groupe de travail sur les perspectives d'avenir («the way ahead») qui aurait pour mandat de dégager une base commune pour un programme de travail comprenant un mandat de négociation. Ce projet de décision devrait être discuté lors d'une réunion plénière informelle vendredi prochain.

La Conférence a d'autre part accepté les demandes de participation à ses travaux en qualité d'observateurs émanant de l'Arménie et de l'Arabie saoudite.


La prochaine séance publique plénière de la Conférence se tiendra mardi 14 février, à 10 heures.


Aperçu des déclarations

La Malaisie a indiqué avoir étudié la proposition de la présidence roumaine de la Conférence et le point de vue des autres délégations sur les perspectives d'avenir et la façon d'avancer. La Malaisie estime dans ce contexte que tout groupe de travail devrait se concentrer sur les moyens appropriés d'assurer le suivi des propositions déjà faites par de précédents groupes de travail sur des questions similaires et devrait en outre veiller à ce qu'un mandat de négociation soit clairement établi. En d'autres termes, la continuité facilitera le processus, a insisté la Malaisie. Tout a déjà été dit sur les 20 ans de paralysie de la Conférence, a poursuivi le pays, rappelant que durant cette période, la Conférence n'a pas rempli son mandat en tant que seule instance multilatérale de négociation dans le domaine du désarmement. La Malaisie reconnaît qu'il y a des priorités divergentes selon les États concernant les thématiques qui doivent être débattues au sein de la Conférence. Ce dont nous avons été témoins ces dernières années, c'est que la Conférence ne tient pas compte des points de vue d'une grande majorité d'États qui souhaitent que cette instance progresse en matière de désarmement global, a souligné la Malaisie. Les arguments en faveur de considérations prétendument géostratégiques et sécuritaires ont empêché de progresser sur les nombreuses questions fondamentales pour atteindre l'objectif commun de paix et de sécurité mondiales. Le désarmement nucléaire reste la priorité absolue de la Malaisie. Le pays reconnaît aussi que des progrès peuvent être réalisés sur la question des matières fissiles. Les garanties négatives de sécurité sont une autre question sur laquelle nous pensons qu'il est possible de progresser, a ajouté la délégation malaisienne. La Malaisie a rappelé avoir voté en faveur de la résolution 71/258 de l'Assemblée générale intitulée «Faire avancer les négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire» et attendre avec impatience le processus de négociation à venir sur un instrument juridiquement contraignant visant à interdire les armes nucléaires, en vue de leur élimination totale. La Malaisie ne considère pas que le processus associé à cette résolution de l'Assemblée générale sape la Conférence du désarmement; la paralysie de la Conférence a nécessité que la communauté internationale poursuive ses efforts de désarmement en dehors de cette enceinte.

Les États-Unis ont évoqué l'essai de missile balistique effectué par l'Iran le 29 janvier dernier en soulignant qu'il contrevient aux engagements pris par ce pays. De tels missiles peuvent servir de vecteur pour des armes nucléaires et transporter une charge de 500 kilogrammes sur 300 kilomètres. Ce tir iranien, qui est fortement provocateur, sape la stabilité régionale et menace de nombreux pays, y compris de proches alliés des États-Unis; il faut que l'Iran cesse d'entreprendre de tels essais de tir de ce type de missiles, qui sont incompatibles avec le respect total des mesures contraignantes associées à la résolution 2231 du Conseil de sécurité, laquelle empêche tout appui au programme de missiles balistiques de l'Iran. Dès lors aucun pays ne doit participer à ce programme, ont insisté les États-Unis, appelant l'Iran à cesser ces actions déstabilisatrices.

L'Iran a donné l'assurance que le pays s'était engagé à respecter tous ses engagements en vertu du Plan d'action global concernant le nucléaire iranien. L'Iran ne recherche pas la puissance nucléaire. Le pays ne souhaite aucunement provoquer qui que ce soit, ni porter atteinte à la sécurité de qui que ce soit. Évoquant l'essai dont il est ici question, la délégation iranienne a assuré qu'il ne s'agit pas d'un acte de provocation; cet essai a été réalisé à des fins défensives et de dissuasion. L'Iran n'a pas de missiles pour lancer des armes nucléaires puisque l'Iran ne recherche pas à se doter d'armes nucléaires. Les États-Unis et les pays de la région doivent être assurés que l'Iran ne recherche pas la provocation. L'Iran n'a de capacité en matière de missiles qu'à des fins dissuasives.

Israël a condamné de la manière la plus ferme possible le lancement par l'Iran de missiles balistiques, en violation de la résolution 2231 du Conseil de sécurité, qui – selon Israël – montre bien l'intention du régime iranien d'améliorer ses capacités en matière de missiles. Israël a souhaité que ce comportement provocateur de l'Iran soit sanctionné et a affirmé que ces tirs iraniens constituent une menace immédiate pour l'État d'Israël et l'ensemble du Moyen-Orient. La délégation israélienne a par ailleurs dénoncé le financement et la formation par l'Iran de groupes terroristes.

Il est clair qu'Israël se situe en dehors de toute obligation internationale s'agissant des armes de destruction massive, a souligné l'Iran. Israël constitue la menace la plus importante pour la région et ses capacités nucléaires sont hors de tout contrôle et de toute obligation internationaux, a insisté la délégation iranienne.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC17/004F