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LE COMITÉ POUR L'ÉLIMINATION DE LA DISCRIMINATION RACIALE OUVRE LES TRAVAUX DE SA QUATRE-VINGT-DIXIÈME SESSION

Compte rendu de séance

Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale a ouvert, ce matin, les travaux de sa quatre-vingt-dixième session en adoptant son ordre du jour et son programme de travail (en anglais). Le Comité a également entendu une déclaration de M. Orest Nowosad, Chef de la Section des groupes cibles à la Division des traités du Haut-Commissariat aux droits de l'homme.

M. Nowosad a rappelé que le Comité avait célébré son cinquantenaire l’an dernier, alors que l’on commémorait dans le même temps le quinzième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Durban. En cinq décennies, depuis l’adoption de la Convention, le combat contre la discrimination raciale a connu une profonde impulsion, a-t-il affirmé. Cet élan a apporté des changements historiques tels que la fin de l’apartheid et du colonialisme et l’adoption de textes juridiques visant à promouvoir l’égalité dans le monde, a-t-il précisé. M. Nowosad a attiré l’attention sur le coût humain élevé avec lequel se sont produits ces changements: nombreux sont ceux qui ont perdu la vie en luttant en faveur de l’égalité et de la liberté. Or, au mépris honteux de ces sacrifices, on assiste au retour de la haine et du sectarisme, a-t-il déploré. Alors que s’ouvre cette session, la tâche du Comité demeure ainsi considérable, a souligné le Chef de la Section des groupes cibles.

M. Nowosad a souligné qu’en ouvrant la trente-deuxième session du Conseil des droits de l’homme, en juin dernier, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme avait constaté que la haine devenait monnaie courante et que les murs faisaient leur retour alors que l’on sait pertinemment qu’ils n’ont jamais résolu aucun problème. Il a rappelé que le Conseil avait adopté une résolution sur l'impact des formes multiples et convergentes de discrimination et de violence sur l’exercice des droits fondamentaux des femmes, dans le contexte du racisme, de la discrimination raciale et de la xénophobie. Cette résolution prie le Haut-Commissaire d’identifier les défis et de mettre en lumière les pratiques optimales des États dans un rapport qui sera présenté au Conseil des droits de l’homme en juin 2017, a souligné M. Nowosad.

M. Nowosad a aussi rappelé que lors de la même session du Conseil, M. Mutuma Ruteere, Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, avait présenté deux rapports thématiques, l’un sur la xénophobie dans le contexte de la crise actuelle de la migration, l’autre sur le néonazisme et les formes contemporaines de racisme. M. Nowosad a par ailleurs indiqué que la Rapporteuse spéciale sur les minorités, Mme Rita Izsak Ndiaye, ferait au cours de la présente session un exposé devant le Comité, qui portera sur ses plus récents travaux, y compris la discrimination en fonction de la caste.

Enfin, M. Nowosad a attiré l’attention sur la rencontre de haut niveau sur les réfugiés et les migrants, convoquée à l’initiative du Secrétaire général de l’ONU, qui se tiendra le 19 septembre prochain dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, afin de coordonner des solutions durables entre États. Le Secrétaire général a l’intention de lancer une campagne mondiale conte la xénophobie envers les réfugiés et les migrants, a indiqué M. Nowosad.

La Présidente du Comité, Mme Anastasia Crickley, a souligné l’importance de ne pas perdre l’élan évoqué par M. Nowosad. Elle a rappelé que l’un des premières observations générales adoptée par le Comité avait porté sur l’indépendance de ses membres, une question qui demeure essentielle à ses yeux. Le Comité doit relever trois défis principaux, a ajouté la Présidente: celui de la discrimination raciale dans toute sa complexité, y compris envers les migrants; le risque de se reposer sur ses lauriers après cinquante ans d’existence et de faire preuve d’une certaine complaisance; enfin, la nécessité de trouver la meilleure manière de s’intégrer dans le système des organes conventionnels, en participant au renforcement dudit système sans pour autant s’y perdre.

Lors de l’échange de vues qui a suivi ces exposés introductifs, un expert a estimé nécessaire de parler des mouvements néonazis sévissant en Europe et en Fédération de Russie. Cet expert a par ailleurs souligné la nécessité pour le Comité de s’impliquer dans la réflexion sur le processus actuel visant au renforcement des organes conventionnels. Un autre membre du Comité a souligné l’importance de s’intéresser aux peuples autochtones et aux minorités, lesquels sont, selon lui, insuffisamment pris en compte par les États dans leur appréhension des questions de migration.

En début de réunion, Mme Crickley a exprimé ses condoléances, au nom des membres du Comité, à M. Noureddine Amir dont l’épouse est décédée.

Durant cette session, est prévu l’examen de rapports présentés par l’Afrique du Sud, la Grèce, le Liban, le Pakistan, le Paraguay, le Royaume Uni, Sri Lanka et l’Ukraine concernant les mesures prises par ces pays pour donner effet aux dispositions de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.

Le Comité tiendra demain matin, à 10 heures, une réunion informelle publique avec des organisations non gouvernementales grecques et britanniques concernant la mise en œuvre de la Convention dans ces deux pays dont les rapports seront examinés cette semaine. Demain après-midi, à 15 heures, le Comité entamera l’examen du rapport de la Grèce, qu’il achèvera jeudi matin.



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CERD16/012F