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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT TIENT UNE PREMIÈRE SÉANCE PLÉNIÈRE SOUS PRÉSIDENCE PÉRUVIENNE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, une déclaration de son nouveau Président, l'Ambassadeur Luis Enrique Chávez Basagoitia du Pérou, qui succède à ce poste à l'Ambassadrice Tehmina Janjua du Pakistan. Les délégations de l'Argentine, du Venezuela et du Nigéria sont également intervenues.

M. Chávez Basagoitia a déclaré que c'était un grand honneur pour son pays que de présider la Conférence, en particulier à un moment où l'absence de progrès pour parvenir à un monde exempt d'armes nucléaires est préoccupante. Cette situation ne doit toutefois pas nous faire croire que les possibilités de réactiver la Conférence sont épuisées, a-t-il déclaré, appelant chacun à redoubler d'efforts en ce sens. L'impasse actuelle n'est pas une fatalité, a-t-il insisté, rappelant la contribution de la Conférence à la paix et à la sécurité internationales. Il est inacceptable qu'il y ait encore aujourd'hui près de 16 000 ogives nucléaires de par le monde, a poursuivi le Président de la Conférence, avant de rappeler que le Pérou est partie à tous les instruments internationaux en matière de désarmement et accorde la priorité à la question du désarmement nucléaire.

M. Chávez Basagoitia a ensuite rappelé les propos que tenait en 2005 l'Ambassadeur du Pérou de l'époque, qui prenait alors son poste en tant que Président de la Conférence et qui déclarait à cette occasion que l'évolution des travaux au sein de la Conférence devait être évaluée à l'aune du cadre général mais aussi des perceptions nationales en matière de sécurité, qui sont plurielles et divergentes. L'Ambassadeur du Pérou avait alors déclaré que si l'on ne parvenait pas à débloquer ces points de vue contraires dans les dix-huit mois, alors se conclurait une décennie perdue pour les négociations multilatérales dans le domaine du désarmement; à mon tour aujourd'hui de constater que dix autres années se sont écoulées, toujours dans l'impasse, a alors déclaré M. Chávez Basagoitia. Les positions sont demeurées extrêmement fermes et se sont exclues mutuellement, ce qui témoigne d'une absence de volonté politique, a-t-il souligné. Il est donc impératif que chacun fasse preuve de souplesse pour que nous puissions faire face aux défis et parvenir à l'adoption d'un programme de travail, a déclaré le Président de la Conférence. Il a indiqué avoir l'intention de procéder à des consultations officieuses très intensives afin de parvenir à un déblocage et à un programme de travail pour la Conférence; cet objectif n'est pas si lointain si l'on considère les derniers développements qui semblent indiquer qu'il soit possible, à partir des propositions qui ont été reçues, de parvenir à un texte qui contienne les éléments essentiels pour ne pas être rejeté. M. Chávez Basagoitia a indiqué avoir l'intention de convoquer une séance plénière mardi prochain afin d'évoquer d'autres questions que celle du programme de travail, celle-ci devant en effet être traitée, au moins durant la première phase de la présidence péruvienne, au travers de consultations informelles.

Ce matin, l'Argentine a quant à elle rappelé qu'elle travaillait au sein de la Conférence en se basant sur le fait qu'il s'agit de la seule instance multilatérale de négociations en matière de désarmement. Il faut éviter de marginaliser la Conférence, a-t-elle déclaré, rappelant que l'élimination des armes nucléaires reste la seule garantie contre la menace de ces armes et soulignant avoir participé activement aux travaux du Groupe de travail sur les armes nucléaires créé par l'Assemblée générale.

Le Venezuela est intervenu pour féliciter l'Ambassadeur Chávez Basagoitia pour son accession à la présidence de la Conférence et l'assurer de son plein et entier appui. Si l'on utilise au mieux son potentiel, la Conférence peut continuer à fonctionner comme instance indispensable à la communauté internationale et conserver sa pertinence. Le projet de la Fédération de Russie – qui vise l'établissement d'un groupe de travail qui serait chargé de mener des négociations en vue de l'élaboration d'une convention internationale pour la suppression des actes de terrorisme chimique et biologique – a pour mérite de se pencher sur une question importante et démontre l'engagement de la Fédération de Russie dans la lutte contre le terrorisme, a par ailleurs souligné la délégation vénézuélienne. La menace du terrorisme chimique et biologique n'a pas de frontières et concerne l'ensemble de la communauté internationale, a-t-elle insisté.

Le Nigéria a apporté tout son soutien à la présidence péruvienne de la Conférence et a engagé tous les États à apporter leur soutien à cette unique instance multilatérale de négociations dans le domaine du désarmement.


La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra mardi prochain, 7 juin, à 10 heures.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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