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LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME TIENT SON DÉBAT GÉNÉRAL SUR LE RACISME, LA DISCRIMINATION RACIALE, LA XÉNOPHOBIE ET L'INTOLÉRANCE ASSOCIÉE

Compte rendu de séance

Le Conseil des droits de l'homme a tenu, en fin d'après-midi et en début de soirée, son débat général sur le point de l'ordre du jour intitulé: «Racisme, discrimination raciale, xénophobie et intolérance associée à ces phénomènes: suivi et application de la Déclaration et du Programme d'action de Durban». Le Conseil était saisi dans ce cadre du rapport concernant la treizième session du Groupe de travail intergouvernemental sur l'application effective de la Déclaration et du Programme d'action de Durban (adoptés lors de la Conférence mondiale contre le racisme de 2001) et du rapport concernant la septième session du Comité spécial chargé d'élaborer des normes complétant la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale.

Présentant le rapport du Groupe de travail intergouvernemental, le Chef de la Section de lutte contre la discrimination raciale du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, M. Yuri Boychenko, a indiqué que la dernière session du Groupe a été centrée sur la mise en œuvre du programme d'activités de la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine et sur les préparatifs de la commémoration du quinzième anniversaire de l'adoption des documents de Durban. Le Groupe de travail a également eu une discussion thématique sur le racisme et la pauvreté, a-t-il ajouté. Il a fait part du souhait du Groupe de voir le Conseil prendre les mesures nécessaires à la création d'un forum des personnes d'ascendance africaine.

Le Président-Rapporteur du Comité spécial chargé d'élaborer des normes complétant la Convention, M. Abdul Samad Minty, a quant à lui souligné les difficultés qu'éprouve le Comité à remplir son mandat, affirmant que cette situation, fruit d'un manque de volonté politique, montre les limites du système multilatéral.

De nombreuses délégations* sont intervenues dans le cadre du débat qui a suivi ces présentations. Le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et toute autre forme d'intolérance y associée ont massivement été rejetés et condamnés. Non seulement les discriminations fondées sur une base ethnique, raciale ou religieuse sont contraires au droit international, mais elles nient également les principes de base de la dignité humaine et de la diversité humaine, religieuse et culturelle, a-t-il été rappelé. Dans ce contexte, de nombreuses délégations se sont inquiétées de la résurgence de mouvements et de discours extrémistes, visant des minorités ethniques et religieuses, les migrants et les étrangers, en particulier en Europe. Face à cette situation, la communauté internationale se doit de réagir, ont plaidé de nombreux intervenants, relevant que depuis 2001, date de la dernière Conférence mondiale contre le racisme, peu de progrès ont été faits en termes d'application de la Déclaration et du Programme d'action de Durban. Il a par ailleurs été souligné que les instruments internationaux ne sont pas suffisants pour venir à bout des phénomènes en cause. Ont notamment été relevés les manquements et lacunes de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale; aussi, plusieurs intervenants ont insisté pour accélérer l'élaboration de normes complémentaires en la matière. Il est essentiel que les États adoptent des mesures de lutte contre le racisme, y compris dans le sport, et que le Haut-Commissariat accélère la mise en œuvre de toutes les activités prévues au titre de la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine, a-t-il été souligné. À cet égard, la création d'un forum des personnes d'ascendance africaine a reçu le soutien de plusieurs délégations.


Le Conseil entamait, dans la soirée, son débat interactif avec l'Experte indépendante sur la situation des droits de l'homme en République centrafricaine.


Racisme, discrimination raciale, xénophobie et intolérance associée à ces phénomènes: suivi et application de la Déclaration et du Programme d'action de Durban

Présentation de rapports

Le Conseil est saisi du rapport du Groupe de travail intergouvernemental sur l'application effective de la Déclaration et du Programme d'action de Durban, concernant sa treizième session (5-15 octobre 2015) (A/HRC/31/75, version préliminaire en anglais).

Présentant ce rapport au nom du Président-Rapporteur du Groupe de travail, M. Mohamed Siad Douale, M. YURI BOYCHENKO, Chef de la Section de lutte contre la discrimination raciale du Haut- Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, a indiqué que la dernière session du Groupe de travail a été centrée sur la mise en œuvre du programme d'activités de la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine et sur les préparatifs de la commémoration du quinzième anniversaire de l'adoption des documents de Durban. Le Groupe de travail a également eu une discussion thématique sur le racisme et la pauvreté. Le rapport contient les présentations faites par plusieurs panélistes ainsi que les conclusions et recommandations adoptées par le Groupe de travail. Le Groupe espère que le Conseil prendra les mesures nécessaires à la création d'un forum des personnes d'ascendance africaine. Le Groupe de travail s'est constamment efforcé d'améliorer ses méthodes de travail pour échanger des bonnes pratiques dans le combat contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée.

Le Conseil est également saisi du rapport du Comité spécial chargé d'élaborer des normes complétant la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale sur sa septième session (A/HRC/31/74, version préliminaire en anglais).

Présentant ce rapport, M. ABDUL SAMAD MINTY, Président-Rapporteur du Comité spécial chargé d'élaborer des normes complétant la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, a rendu compte du contenu de la session que le Comité a tenue du 13 au 24 juillet 2015. Le Comité spécial a tenu à cette occasion des discussions avec le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale au sujet des lacunes procédurales dans la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Une réunion-débat a été organisée sur le racisme dans le sport, les délégations ayant eu l'occasion de présenter des approches et expériences nationales, régionales et sous-régionales.

M. Minty a souligné les difficultés qu'éprouve le Comité spécial à remplir son mandat. Depuis sa création au lendemain de la Conférence de Durban sur le racisme en 2001, il n'a pu aborder que deux sujets: les lacunes procédurales dans les cadres internationaux relatifs aux droits de l'homme; et la manière de combler ces lacunes, y compris par des normes complémentaires. Cette situation, fruit d'un manque de volonté politique, a estimé M. Minty, montre les limites du système multilatéral. Le Comité veut se pencher sur le problème des actes racistes dans le sport, qui se multiplient sans qu'aucune action concrète et efficace ne soit menée.

Débat général

Les Pays-Bas, au nom de l'Union européenne, ont rappelé que les discriminations et l'intolérance posaient des obstacles au développement de nations entières. Ils se sont félicités qu'en adoptant le Programme du développement durable à l'horizon 2030, les dirigeants du monde aient envisagé un monde marqué par le respect universel des droits de l'homme et de la dignité humaine. L'Union européenne rappelle qu'a été célébré l'an dernier le cinquantenaire de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale et que la ratification universelle de celle-ci est un des objectifs centraux de la Déclaration et du Programme d'action de Durban, dont l'Union européenne appuie fermement la mise en œuvre. L'Union européenne est engagée à cette fin avec trois mécanismes: le Groupe de travail sur les personnes d'ascendance africaine, le Comité ad hoc sur les normes complémentaires et le Groupe de travail intergouvernemental sur la mise en œuvre effective de la Déclaration et du Programme d'action de Durban. L'Union européenne souhaite que le quinzième anniversaire de la Déclaration et du Programme d'action de Durban soit l'occasion d'examiner la valeur ajoutée de chacun des mécanismes et de discuter de la meilleure manière d'utiliser le temps du Conseil et les ressources financières du Haut-Commissariat en faveur de la lutte contre le racisme. Alors que l'Union européenne attend la création d'un nouveau mécanisme – le forum des personnes d'ascendance africaine –, elle rappelle qu'elle a accepté la création de ce dernier en tant qu'organe consultatif auquel seraient consacrées deux ou trois journées de travail lors des sessions annuelles de l'un des trois mécanismes de suivi de Durban. Cette résolution est la seule valable pour un forum réussi, a insisté la délégation néerlandaise.

L'Afrique du Sud, au nom du Groupe africain, a regretté le manque de progrès satisfaisants, faisant observer que si la Déclaration de Durban a été historique, le Programme d'action de Durban tarde à être mis en œuvre. Le Groupe africain invite notamment le Haut-Commissariat à accélérer la mise en œuvre de toutes les activités prévues au titre de la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine.

Le Pakistan, au nom de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), a rappelé que la discrimination raciale nie les principes de base de la dignité humaine et de la diversité humaine, religieuse et culturelle. L'OCI est préoccupée par le développement de l'islamophobie en Europe. Elle rappelle en outre que les pays en développement, y compris des pays de l'OCI, ont depuis des décennies accueilli 90% des réfugiés dans le monde.

La République dominicaine, au nom de la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), s'est félicitée des initiatives régionales organisées dans le cadre de la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine, estimant que celle-ci devrait culminer par une conférence mondiale, et s'est dite favorable à la création d'une instance spécifique susceptible de fonctionner comme un organe consultatif.

Le Koweït, au nom du Groupe arabe, a fait observer qu'un certain nombre de pays prétendument développés qui devraient défendre les droits de l'homme connaissaient un racisme grandissant, parfois même institutionnalisé. Certaines formations politiques ont un discours et un programme discriminatoires envers les Arabes, les musulmans et les personnes d'ascendance africaine. Ces pratiques et ces discours doivent être incriminés et faire l'objet d'actions en justice. Le Groupe arabe considère que la Déclaration et le Programme d'action de Durban constituent des outils indispensables pour combattre ces dérives.

Le Ghana, qui a souligné que les institutions et les organisations de défense des droits de l'homme devaient être loués pour leur action, a jugé triste de constater que les efforts contre le racisme n'avaient pas produit les fruits escomptés. Trop de personnes sont encore victimes de racisme et de discrimination raciale, a relevé le Ghana, avant de réaffirmer son attachement à la Déclaration et au Programme d'action de Durban. Le pays a appelé tous les États qui n'ont pas encore ratifié la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale à le faire au plus tôt, tout en lançant des programmes d'action contre ce phénomène.

Le Venezuela a déclaré que pour lutter contre le racisme et de discrimination, y compris leurs nouvelles formes, il faut de nouvelles normes complémentaires aux instruments existants. Aussi, le Venezuela, qui soutient le mandat du Comité ad hoc chargé d'élaborer de telles normes, déplore-t-il que l'on cherche à empêcher ce Comité de faire son travail.

La Fédération de Russie a elle aussi indiqué soutenir l'élaboration de nouvelles normes, d'autant que l'on voit ressurgir le racisme et la xénophobie, notamment dans les pays de l'Union européenne et aux États-Unis. Cela montre que ces phénomènes n'appartiennent pas au passé, a insisté la délégation russe, déplorant par exemple qu'en Ukraine, des démonstrations extrémistes, avec des marches au flambeau, soient devenues monnaie courante, laissant Bruxelles (siège de l'Union européenne) dans le plus grand silence.

Cuba a dit que les manquements et autres lacunes de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale sautent aux yeux et justifient l'élaboration d'un protocole additionnel visant à y remédier, d'autant que le racisme augmente en Europe. Il faut prendre des mesures sans perdre une minute de plus, a insisté la délégation cubaine, déplorant le temps perdu depuis 2001.

L'Inde s'est félicitée des rapports présentés au titre de ce point de l'ordre du jour. Alors qu'est célébré le quinzième anniversaire de la Déclaration et du Programme d'action de Durban, il est clair que le racisme n'est pas vaincu et qu'il entrave le développement économique et social, a-t-elle souligné. La recrudescence du racisme et de la xénophobie dans de nombreuses parties du monde est troublante, a poursuivi l'Inde. Il faut davantage de mesures, plus efficaces, au plan national. Il faut adopter des lois et les appliquer. Il faut aussi changer les mentalités, notamment par l'éducation, qui est la seule garantie pérenne de lutte contre le racisme.

La Chine s'est félicitée des efforts consentis pour éliminer le racisme et la xénophobie. La Déclaration et le Programme d'action de Durban constituent un document qui fait date. Pourtant, dans certains pays européens et aux États-Unis, la situation reste grave et se détériore: les minorités ethniques y sont soumises à des discriminations systématiques, a poursuivi la Chine, ajoutant que ces pays devraient faire la preuve de leur volonté politique d'appliquer sérieusement la Déclaration et le Programme d'action de Durban.

L'Albanie estime que ce débat général devrait être une occasion de plus de mettre en évidence les méfaits de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l'intolérance y associée, dont toutes les manifestations sont incompatibles avec le respect de la dignité humaine et des droits de l'homme. L'Albanie ne ménage aucun efforts pour lutter contre ces phénomènes chez elle et dans le monde et constate avec préoccupation une montée sans précédent de l'intolérance religieuse partout dans le monde. La communauté internationale doit se mobiliser pour mieux protéger les droits des migrants, a poursuivi l'Albanie. Elle s'est en outre réjouie de la prise en compte de la problématique du racisme dans le sport.

La Géorgie a souligné l'importance d'édicter une législation globale contre les discriminations et l'intolérance; et insisté sur le rôle essentiel d'une gouvernance transparente et responsable à cet égard. La Géorgie a compté parmi les premiers pays à rejoindre l'Open Gouvernment Partnership Initiative en 2011, a-t-elle fait valoir.

L'Égypte a souligné la difficulté d'éradiquer le fléau du racisme une fois pour toutes. Elle a constaté que certains dirigeants promouvaient de véritables programmes racistes envers les personnes d'ascendance africaine. Elle s'est félicitée de tous les efforts visant à renforcer la Déclaration et le Programme d'action de Vienne.

Le Brésil a dit son appui aux initiatives visant à lutter contre le racisme dans le sport. Il a dit avoir eu l'honneur d'organiser, en décembre dernier, le sommet régional de l'Amérique latine et des Caraïbes dans le cadre de la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine, se félicitant de la présence à cette occasion du Haut-Commissaire aux droits de l'homme. Le Brésil appellera l'Assemblée générale à profiter de la dynamique actuelle pour convoquer une quatrième Conférence mondiale contre le racisme.

La Turquie a demandé à la communauté internationale de combattre les discours haineux, un phénomène très dangereux. Les résolutions adoptées successivement par le Conseil des droits de l'homme sont des outils pertinents pour lutter contre ce type de discours: la Turquie applique leurs principes dans ses politiques nationales.

La République islamique d'Iran a déploré la prolifération de partis politiques extrémistes qui diffusent des idées racistes et xénophobes. Dans certains pays, c'est la police ou même le Gouvernement qui adoptent de tels comportements, visant des groupes non nationaux ou les migrants. Les musulmans sont les premières victimes de ces actes et de nombreuses violences «pires que celles qu'ils tentent de fuir». L'Iran appelle les États à combattre la haine ethnique et religieuse.

Le Pakistan a expliqué qu'après avoir été sur la ligne de front du combat contre l'apartheid, il continue à jouer un rôle actif dans l'élimination des nouvelles formes de racisme et de xénophobie. Constatant la tendance alarmante à une discrimination à motifs raciaux et à la violence qui y est associée, notamment le harcèlement des musulmans en voyage et sur les marchés de l'emploi et immobilier, le Pakistan a appelé à un renforcement du cadre juridique de lutte contre les propos haineux.

L'Azerbaïdjan a condamné l'agression de l'Arménie qui empêche près d'un million d'Azerbaïdjanais de retourner chez eux. L'Azerbaïdjan a dénoncé les dirigeants arméniens qui incitent les jeunes à la haine à l'égard de l'Azerbaïdjan et d'autres peuples de la région.

Sikh Human Rights Group a regretté l'attitude coloniale de la France, héritée du XVIIe siècle, dans sa manière d'aborder les religions et les convictions religieuses: ethnicité et religion sont souvent confondues dans ce pays, qui a pourtant accepté le paragraphe 67 du Programme d'action de Durban [sur l'identité culturelle distincte]. L'organisation a recommandé au Haut-Commissariat et au Conseil d'envisager de faire adopter une convention sur la diversité culturelle.

La Commission arabe pour les droits de l'homme a dénoncé la discrimination contre les Palestiniens et les arabes, et contre les migrants en Europe, où de nombreux enfants sont portés disparus sans laisser de trace. La Commission craint que ces enfants ne soient tombés entre les mains des réseaux de traite des êtres humains ou de trafic d'organes.

Le Mouvement international de la jeunesse et des étudiants pour les Nations Unies a demandé au Conseil de donner effet à la demande qui lui a été faite par l'Assemblée générale, en décembre 2015, de réactiver le groupe d'experts éminents indépendants et de préparer un programme de travail pluriannuel concernant la sensibilisation aux questions liées au racisme et à la xénophobie dans le cadre de l'anniversaire de l'adoption des deux documents de Durban.

L'Union internationale humaniste et laïque a déploré la prolifération dans les pays de l'Union européenne de partis racistes et nationalistes qui professent y compris la supériorité raciale. En Inde, ce sont les castes dites inferieures qui font l'objet de discriminations. En Fédération de Russie, le nationalisme d'État encourage un sentiment antimigrants, a dit la représentante.

L'Agence internationale pour le développement a souligné que les Dalits en Inde sont historiquement pauvres et font l'objet de toute sortes de discriminations en plus de vivre dans la peur, à cause du système de castes qui existe dans ce pays.

Charitable Institute for Protecting Social Victims a appelé les États à ratifier et mettre en œuvre la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale et a appelé à l'adoption de normes complémentaires à cet instrument.

L'Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, au nom également de International-Lawyers.Org, s'est demandé si Israël était un État raciste, en faisant observer que seul des juifs peuvent immigrer en Israël, alors que les Arabes chassés en 1948 ne peuvent pas rentrer chez eux. De même, les écoles arabes ne reçoivent des subventions qu'à hauteur des deux tiers de celles que reçoivent les écoles juives.

Center for Inquiry a constaté qu'il y a toujours autant de personnes aujourd'hui qui subissent le racisme, la xénophobie ou l'intolérance, quinze ans après Durban. La violence est parfois institutionnalisée, parfois aussi sociale. Les deux se renforcent: les déclarations haineuses de certaines personnalités politiques peuvent inciter à la violence dans la société.

Society for Recovery Support a fait observer que les mesures utilisées par Daech dans sa recherche de création d'un califat islamique ont provoqué une explosion de sentiments antimusulmans dans le monde. Il faut faire en sorte que le nom de Daech ne soit plus associé à l'islaM.

Center for Human Rights and Peace Democracy a dénoncé la discrimination flagrante à l'encontre des minorités en Inde, qui a atteint des sommets insupportables, en particulier à l'encontre des Sikhs, constamment victimes d'arrestations et de détentions arbitraires, ainsi que de harcèlements à l'encontre de leurs communautés et de leurs familles.

World Barua Organization a rappelé que la Déclaration et le Programme d'action de Durban reconnaissent que la participation, sur un pied d'égalité, de tous les individus et peuples à l'édification de sociétés justes, équitables, démocratiques et inclusives, peut contribuer à un monde exempt de racisme. Pourtant, le 17 janvier dernier, un étudiant dalit (Rohith Vemula) s'est suicidé à cause de l'horrible système de castes en vigueur en Inde, ce qui a choqué la couche dite laïque de l'Inde et mis à nu la discrimination exercée contre la caste inférieure dalit et contre d'autres communautés marginalisées dans les institutions d'enseignement supérieur. L'ONG a appelé à la protection des minorités en Inde contre les extrémistes hindous.

Le Congrès mondial musulman a appelé tous les États qui ne l'ont pas encore fait à signer et ratifier, sans délai, la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Il a également attiré l'attention du Conseil sur la marginalisation des musulmans et chrétiens en Inde, les groupes extrémistes sévissant en toute impunité.

Organization for Defending Victims of Violence a souligné que la brutalité des actes commis par des organisations telles que Daech contribuait à alimenter le racisme en Europe, comme en témoigne la multiplication des agressions envers les musulmans, au Royaume Uni notamment. L'islamophobie étant une forme de racisme, l'ONG a réclamé une action internationale contre ce phénomène, appelant de ses vœux la formulation d'un cadre juridique international fort pour le neutraliser.

La Fédération internationale islamique d'organisations d'étudiants a dénoncé le profilage et le harcèlement visant les étudiants cachemiriens en Inde. L'organisation a notamment condamné l'arrestation puis la torture de quatre étudiants sous l'accusation d'avoir cuisiné de la viande de bœuf. À New Delhi même, l'insécurité est grande pour les jeunes Cachemiriens. L'ONG a appelé l'Inde à mettre un terme à sa politique de profilage et de harcèlement.

Americans for Democracy and Human Rights in Bahrain ont dénoncé la situation des apatrides dans les pays du Golfe arabique, affirmant que des accusations pour terrorisme étaient couramment portées contre eux. Leurs aveux extorqués par la torture devraient être irrecevables en justice. L'organisation a appelé à la cessation de toute discrimination envers ces personnes, les États arabes ayant le devoir d'appliquer et de respecter la Déclaration et le Programme d'action de Durban.

La Fondation Alsalam a demandé à tous les États de protéger les groupes ethniques ou religieux vulnérables et de condamner les politiques discriminatoires de l'Arabie saoudite à l'égard de sa minorité chiite, qu'il s'agisse de la répression contre ses dignitaires religieux ou d'atteintes à son patrimoine culturel. Il est clair que l'Arabie saoudite ne tient pas compte des principes de la Déclaration ni du Programme d'action de Durban, a regretté la Fondation.

Iraqi Development Organization a constaté une détérioration des droits de l'homme dans la péninsule arabique et notamment des mesures discriminatoires à l'encontre des chiites minoritaires, considérés comme des non-croyants, et contre les immigrants étrangers.

Libération a condamné toutes les formes de traitement inégal, un phénomène que l'ONG juge très répandu en Inde du fait du système des castes, en particulier dans le nord-est du pays.

United Nations Watch a rappelé que le Secrétaire d'État des États-Unis avait déclaré il y quatre jours que l'«l'État islamique» commettait un génocide contre le Yazidis et d'autres minorités. L'ONG a affirmé que le viol des femmes yézidies est très profondément ancré dans l'idéologie de Daech. Elle a demandé à la communauté internationale de ne pas faire du génocide un sujet tabou.

La Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (RADDHO) s'est inquiétée de la multiplication du profilage ethnique, des crimes racistes, des attaques ciblées contre les minorités, les migrants et les réfugiés. La RADDHO estime qu'il est temps d'investir dans l'éducation, le dialogue interculturel et la diversité. L'ONG appuie l'adoption d'une norme complémentaire au dispositif existant dans la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale et dans la Déclaration et dans le Programme d'action de Durban.

European Union of Jewish Students a indiqué que 2015 avait marqué un tournant pour les juifs d'Europe en raison d'une vague d'incidents antisémites. Un climat de crainte s'est installé parmi les communautés juives, certaines s'interrogeant même sur le futur des juifs dans cette région. Que ce soit l'attentat sauvage contre un supermarché casher à Paris qui a fait quatre morts ou l'assassinat de sang-froid de Dan Uzan, gardien d'une synagogue à Copenhague, ces attaques ne sont pas simplement des agressions physiques mais également des atteintes aux valeurs partagées de la tolérance et de l'acceptation d'autrui, sous-jacentes dans beaucoup de nos nations, a fait remarquer cette organisation.

Prahar a attiré l'attention du Conseil sur le fait que les peuples autochtones du nord-est de l'Inde sont confrontés à des lois et règlement anticonstitutionnels comme la loi de 1958 sur les pouvoirs spéciaux des forces armées ou encore les dérogations accordées aux entreprises minières pour exploiter leurs ressources naturelles. Toutes ces dispositions menacent les communautés autochtones, leur cohésion et leur identité.

Cameroon Youths and Students Forum for Peace a, elle aussi, mis en garde contre la recrudescence alarmante de la violence contre les minorités du nord-est de l'Inde. Cette organisation a prié le Conseil de réclamer une meilleure protection des droits des peuples de cette région et l'abolition immédiate de la loi accordant des pouvoirs de police d'exception aux forces armées indiennes.

Le Conseil indien d'Amérique du Sud a observé que les inégalités entre les sexes sont exacerbées par la pauvreté. Un important travail de sensibilisation devrait être fait à cet égard, les États devant recevoir l'appui nécessaire pour les aider à combler le fossé entre les sexes et à émanciper les femmes.

International Institute for Non-Aligned Studies a souligné le caractère central de l'égalité de genre, de l'émancipation féminine et de la réalisation des droits des femmes dans la quête du développement durable. Il a souligné que cela était reconnu de manière croissante de par le monde, ce qui apparaît particulièrement clair lorsque l'on examine un certain nombre de normes internationales, à commencer par la Déclaration de Rio de 1992 sur l'environnement et le développement.

International Association for Democracy in Africa a affirmé que les pires formes de racisme se manifestaient au Pakistan à l'égard des communautés hindoues et chrétiennes. Des conversions forcées ont même lieu, des jeunes femmes étant enlevées et mariées à cette fin. L'organisation a indiqué qu'il y avait environ deux millions d'Hindous au Pakistan, la majorité d'entre eux vivant dans la province du Sind. Près de mille jeunes filles non musulmanes seraient converties de force tous les ans dans ce pays, où cette pratique est considérée comme honorable.

Canners international Permanent Committee a mis en avant les mesures institutionnelles et les initiatives de terrain prises par la Chine pour promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes.

La Fédération internationale des écoles unies a affirmé que le Canada jouait un rôle dirigeant en faveur de l'égalité des sexes, y compris pour promouvoir les droits de la femme au sein des Nations Unies. Le pays a été l'un des premiers à ratifier la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes puis le Protocole facultatif sur les communications, entre autres multiples mesures énumérées par l'ONG.

Center for Environmental and Management Studies a insisté sur le rôle de l'Allemagne pour défendre les droits des femmes et promouvoir l'égalité homme-femme.

European Union of Public relations a rappelé que le principe de l'égalité des chances était inscrit dans la Constitution italienne, pays qui a pris de nombreuses mesures pour assurer l'égalité homme-femme et pour favoriser l'intégration économique des femmes migrantes.

Le Conseil mondial de l'environnement et des ressources a mis l'accent sur le rôle joué par la France pour lutter contre les discriminations à l'encontre des femmes au niveau national et international. L'ONG a également rappelé le rôle de la France en faveur des droits des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexués.

Commission to Study the Organization of Peace a souligné que le rôle de la femme avait radicalement changé aux États-Unis au cours des dernières décennies. Les femmes ont ainsi obtenu le remboursement de la contraception, tandis que des progrès très importants étaient accomplis aussi dans le domaine professionnel: 16 000 prêts ont accordés à des femmes-entrepreneurs pour un total de 4,5 milliards de dollars.

Pan African Union for Science and Technology a décrit les changements opérés dans la vie des femmes au Royaume Uni où elles représentent 46,4% de la population active. L'organisation a aussi rappelé qu'en juillet dernier, le premier ministre David Cameron avait annoncé son intention de résorber l'écart salarial entre les sexes d'ici une génération.

Touro Law Center, the Institute on Human Rights and the Holocaust a regretté l'atmosphère antisémite qui avait marqué les travaux de la Conférence mondiale sur le racisme, en particulier lors des réunions des organisations non gouvernementales, pendant la conférence gouvernementale et durant des manifestations de rue. La Déclaration de Durban est discriminatoire à l'endroit d'Israël quand bien même elle est consacrée à la non-discrimination. La Conférence d'examen de 2009 a été marquée par la négation de l'Holocauste par un chef d'État, a regretté l'ONG.

Tiye International a appelé la communauté internationale à mettre sur pied un mécanisme spécifique pour les personnes d'ascendance africaine, identique à celui dont disposent les peuples autochtones: un Forum permanent pour les personnes d'ascendance africaine. Par ailleurs, l'ONG a demandé au Haut-Commissariat de reconnaître et d'utiliser le terme «afrophobie».

African Régional Agricultural Credit Association a présenté la Nouvelle-Zélande comme pays leader en matière de droit des femmes et d'égalité entre les sexes.

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* Délégations ayant participé au débat général sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance associée: Pays-Bas (au nom de l’Union européenne); Afrique du Sud (au nom du Groupe africain); Pakistan (au nom de l’Organisation de la coopération islamique); République dominicaine (au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes); Koweït (au nom du Groupe arabe); Ghana; Venezuela; Fédération de Russie; Cuba; Inde; Chine; Albanie; Géorgie; Égypte; Brésil; Turquie; République islamique d’Iran; Pakistan; Azerbaïdjan; Sikh Human Rights Group; Commission arabe pour les droits de l’homme; Mouvement international de la jeunesse et des étudiants pour les Nations Unies; Union internationale humaniste et laïque; Agence internationale pour le développement; Charitable Institute for Protecting Social Victims; Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale (au nom également de International-Lawyers.Org); Center for Inquiry; The Society for Recovery Support; Centre for Human Rights and Peace Advocacy; World Barua Organization; Congrès du monde islamique; Organization for Defending Victims of Violence; Fédération internationale islamique d'organisations d'étudiants; Americans for Democracy & Human Rights in Bahrain Inc; Fondation Alsalam; Iraqi Development Organization; Libération; United Nations Watch; Rencontre Africaine pour la défense des droits de l'homme; European Union of Jewish Students; Prahar; Cameroon Youths and Students Forum for Peace; Conseil indien d'Amérique du Sud; International Institute for Non-aligned Studies; International Association for Democracy in Africa; Canners International Permanent Committee; Fédération internationale des écoles unies; Center for Environmental and Management Studies; European Union of Public Relations; Conseil mondial de l'environnement et des ressources; Commission to Study the Organization of Peace; Pan African Union for Science and Technology; Touro Law Center, The Institute on Human Rights and The Holocaust; Tiye International; et African Regional Agricultural Credit Association.


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HRC16/045F