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LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME DÉBAT DE L'APPLICATION ET DU SUIVI DE LA DÉCLARATION ET DU PROGRAMME D'ACTION DE VIENNE

Compte rendu de séance

Le Conseil des droits de l'homme a tenu cet après-midi un débat général sur l'application et le suivi de la Déclaration et du Programme d'action issus de la Conférence mondiale sur les droits de l'homme (Vienne, juin 1993) au cours duquel se sont exprimées près de soixante-dix délégations*.

Plusieurs intervenants ont évoqué les préparatifs de la session extraordinaire que l'Assemblée générale consacrera le mois prochain au problème mondial de la drogue (19-21 avril 2016, New York) et ont réaffirmé dans ce contexte le rôle de leadership de la Commission des stupéfiants. Le travail de l'Organe international de contrôle des stupéfiants a également été salué. A en outre été réaffirmé le principe de la responsabilité partagée dans tous les aspects de la résolution de cette problématique.

Qualifiant la migration de «parent pauvre des droits de l'homme», le Groupe africain a demandé que soit accordée au problème de la migration une place centrale, à partir d'une approche intégrée qui tienne compte de la sécurité, de la sûreté, du bien-être et du respect de la dignité des personnes.

Plusieurs pays ont insisté sur le caractère universel du droit au développement, mettant en garde contre «un effort délibéré» de contester ce droit. Certains ont salué le travail réalisé au sein des Nations Unies concernant la question des entreprises et des droits de l'homme.

Le Conseil a en outre été prié d'examiner la manière dont la communauté internationale pourrait combattre la discrimination et la violence liées à l'orientation ou l'identité sexuelles.

Les organisations qui se sont exprimées ont plus particulièrement attiré l'attention sur un certain nombre de violations de droits de l'homme dans différents pays à travers le monde.
La Fédération de Russie a exercé son droit de réponse.


Le Conseil examinera en fin d'après-midi le rapport du Groupe de travail intergouvernemental sur l'application effective de la Déclaration et du Programme d'action de Durban et débattra sur cette question.


Application et suivi de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne
(Conférence mondiale sur les droits de l'homme, Vienne, 1993)

Débat général

Au nom de l'Union européenne, les Pays Bas ont affirmé que nul ne saurait invoquer les valeurs culturelles pour justifier des violations des droits de l'homme. L'Union européenne condamne par conséquent les lois discriminatoires envers les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexués. Elle appelle, dans ce contexte, le Conseil à examiner la manière dont la communauté internationale peut combattre la discrimination et la violence liées à l'orientation sexuelle et à l'identité de genre.

L'Afrique du sud, au nom du Groupe africain, a déploré que, 23 ans après l'adoption de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne, la migration reste le parent pauvre des droits de l'homme. Le Groupe africain demande à la communauté internationale d'accorder aux problèmes de migration une place centrale, selon une approche intégrée tenant compte de la sécurité, de la sûreté, du bien-être et du respect de la dignité des migrants. Les États doivent affirmer clairement que les discriminations contre les migrants sur la base de leur religion ou de leur ethnie ne seront pas tolérées.

Le Portugal, au nom d'un groupe de pays, a déclaré que l'anniversaire en 2016 des deux instruments fondamentaux des droits de l'homme – les Pactes internationaux relatifs aux droits civils et politiques et aux droits économiques, sociaux et culturels – devait rappeler à la communauté internationale que l'universalité peut surmonter les divisions et que la dignité humaine est au cœur de la réalisation de l'idéal des Nations Unies. Le Programme pour le développement durable à l'horizon 2030 et les objectifs du développement durable qui y sont associés sont intimement liés à la protection de nombreux droits de l'homme. Il importera donc d'appliquer le Programme avec les droits de l'homme en point de mire.

Chypre, au nom d'un groupe de pays (Brésil, Éthiopie, Grèce, Mali, Iraq, Irlande, Pologne, Serbie et Suisse), a condamné tous les actes volontaires de destruction du patrimoine culturel pendant ou après des conflits armés et dont la fréquence et l'ampleur deviennent plus qu'alarmantes. Pour Chypre, de tels actes risquent d'aggraver les conflits armés et représentent un obstacle majeur au dialogue, à la paix et à la réconciliation, notamment lorsqu'ils ont pour effet d'entraver le droit de pratiquer sa propre religion. Les belligérants devraient toujours éviter de cibler des biens culturels. Chypre s'est aussi inquiétée du pillage, de la contrebande et du trafic d'objets culturels.

Le Pakistan, au nom de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), a réaffirmé l'importance du droit au développement, droit universel, inaliénable et partie intégrante des droits fondamentaux. L'OCI a dénoncé une volonté délibérée de contester le droit au développement, ce qui est contraire à l'esprit de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne. L'OCI a demandé au Haut-Commissariat de veiller à ce que ce droit bénéficie, dans ses travaux, d'un espace et d'une structure reconnaissables et séparés. L'OCI a réaffirmé le droit qu'ont tous les États de choisir le cadre approprié à leurs besoins particuliers. Un engagement positif et constructif, exempt de toute politisation et de «deux points deux mesures» est l'unique chemin à suivre en vue de la réalisation du plein potentiel du Conseil, a conclu l'OCI.

Pour la Chine, au nom de vingt-huit États, la lutte contre la drogue dans le monde devrait être encadrée par trois principes. D'abord, le respect des trois traités internationaux pertinents en la matière, qui s'accompagnerait d'une reconnaissance explicite du rôle central de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime. Ensuite, l'adoption d'une approche équilibrée entre l'action de police et les droits de l'homme, la santé individuelle et la santé publique; cette approche doit être respectueuse des particularités de chaque pays. Il est enfin nécessaire de favoriser la coopération internationale, conformément au principe de responsabilité partagée: cette approche doit combiner des mesures pour le développement et l'éradication des plantations.

L'Ukraine, au nom d'un groupe de quarante États, a rappelé que la Déclaration et le Programme d'action de Vienne consacraient aussi les droits des personnes appartenant à des minorités. L'Ukraine a dénoncé, dans la Crimée annexée, l'imposition de la loi russe ainsi que de nombreuses violations des droits de l'homme, et notamment des droits de militants appartenant à des minorités. L'Ukraine a condamné tous les abus commis par la Fédération de Russie en Crimée par le biais des autorités de fait. L'Ukraine a demandé la libération des citoyens ukrainiens arrêtés illégalement puis transférés en Russie. Le Conseil des droits de l'homme devrait préparer un rapport thématique sur la situation des droits de l'homme en Crimée, laquelle est une partie inséparable de l'Ukraine, a affirmé ce pays.

La Suisse, au nom d'un groupe de pays à l'origine de la résolution du Conseil des droits de l'homme concernant l'impact du problème mondial des drogues sur la jouissance des droits de l'homme (résolution 28/28, adoptée en 2015 au titre de la contribution du Conseil à la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur la drogue en 2016), a souligné que la stratégie internationale de contrôle des drogues devait être appliquée conformément aux trois piliers des Nations Unies: la paix et la sécurité, le développement et les droits de l'homme. Cette dernière dimension inclut la nécessité d'agir pour l'égalité, le développement durable, l'éradication de la pauvreté et les droits économiques et sociaux. Les liens entre la politique de contrôle des drogues et les droits de l'homme devront être mentionnés dans le document final de la prochaine session spéciale de l'Assemblée générale.

El Salvador, au nom de plusieurs pays latino-américains et de la Caraïbe, a rappelé que les droits civils et politiques et les droits économiques, sociaux et culturels sont universels, indivisibles et interdépendants. El Salvador a souligné l'importance du droit à la vérité. Il a rendu hommage à celles et ceux qui ont perdu la vie dans leur combat pour les droits de l'homme, à l'exemple de Monseigneur Romero, archevêque de San Salvador, assassiné le 24 mars 1980.

Le Royaume Uni a dit sa foi dans l'universalité des droits de l'homme et a appelé la communauté internationale à œuvrer contre les discriminations faites sur la base du genre ou de l'orientation sexuelle. Le Royaume-Uni estime que la dignité du Conseil l'oblige d'agir pour protéger les droits de chacune et de chacun, y compris des personnes LGBTI. Les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexuées ne demandent pas des droits spécifiques, a souligné le Royaume-Uni, uniquement les mêmes droits que le reste de la population.

L'Algérie a également souligné que l'interdépendance de tous les droits de l'homme – y compris le droit à l'autodétermination – était inscrite dans la Déclaration et le Programme d'action de Vienne. L'Algérie a rappelé que le peuple sahraoui attend toujours que ce droit lui soit reconnu. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le Programme alimentaire mondial, le Fonds des nations Unies pour l'enfance et le Comité international de la Croix-Rouge ont visité les camps de Tindouf et n'y ont constaté aucune violation des droits de l'homme, a souligné l'Algérie.

Le Venezuela a déclaré que le capitalisme et les ingérences dans les affaires de pays tiers ont pour effet de jeter des millions de gens dans la pauvreté et l'exode. Les mesures coercitives unilatérales imposées aux pays du Sud, en plus de leur caractère illégal au plan international, nuisent à la réalisation des droits de l'homme partout dans le monde: le Venezuela plaide, au contraire, pour la coopération entre les États.

La Fédération de Russie a plaidé pour le respect des droits des enfants vulnérables et des enfants apatrides. La lutte contre les idéologies racistes et néonazies est une priorité pour la Fédération de Russie; la vente d'organes, de tissus et de cellules humains est un autre motif d'inquiétude pour elle. La Fédération de Russie estime que la protection de la famille doit reposer, entre autres, sur la lutte contre la mendicité, le vagabondage et la pornographie mettant en scène des enfants.
L'Inde a affirmé que la Déclaration et le Programme d'action de Vienne étaient le fruit d'un très large consensus politique autour de la promotion et de la protection des droits de l'homme. Malheureusement, du fait de l'indécision de la communauté internationale, le monde reste confronté aux aspirations non assouvies de dignité humaine et de justice sociale. Les menaces actuelles aux libertés fondamentales devraient inciter à un réexamen de la Déclaration et du Programme d'action dans un sens plus pragmatique, a conseillé l'Inde. Elle a souligné, à son tour, que le droit au développement fait partie intégrante des droits de l'homme.

La Bolivie a observé, pour sa part, que le contrôle de la production et de la culture des drogues prenait un tour sans cesse plus agressif, au détriment des cultures locales. Le modèle bolivien repose sur une culture du dialogue pour éliminer les feuilles de coca excédentaires. La Bolivie a assuré qu'elle apporterait une contribution positive à la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur la drogue, avec toutefois une réserve concernant la mastication de la feuille de coca, qui est une pratique traditionnelle.

Le Maroc a dit militer depuis toujours en faveur de la résolution pacifique des conflits, notamment en Afrique. L'expérience pionnière du pays et la solution d'autonomie proposée aux provinces du Sud du Maroc constituent la meilleure réponse aux allégations calomnieuses sur la situation des droits de l'homme dans les provinces du Sud du Maroc. Les droits de l'homme au Sahara marocain sont nettement mieux protégés que dans d'autres régions voisines qui prétendent à l'autonomie et que dans les camps de Tindouf, a fait valoir le Maroc.

Le Ghana s'est dit fermement persuadé de l'indivisibilité de tous les droits de l'homme, civils et politiques, économiques, sociaux et culturels. Il appuie la Déclaration et le Programme d'action de Vienne.

Israël a défendu les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexuées et a appelé la communauté internationale à prendre des mesures concrètes pour éliminer la discrimination sur la base de l'identité de genre et de l'orientation sexuelle.

L'Irlande a regretté que des délégations dénient au Conseil le droit d'examiner la situation des droits de l'homme dans certains pays. L'Irlande regrette aussi que, sous prétexte de procédure, on tente de restreindre la liberté de parole des organisations de la société civile. L'Irlande note cependant, et avec satisfaction, qu'au cours de cette session un projet de résolution sera présenté sur les défenseurs des droits de l'homme.

La Grèce s'est félicitée de l'initiative conduite par la Norvège, cette année au Conseil, concernant la protection des défenseurs des droits économiques, sociaux et culturels. La Grèce estime aussi important de défendre les droits des personnes LGBTI: elle a adopté des lois accordant à ces personnes des droits égaux en matière de mariage, par exemple.

L'Espagne a déploré les persécutions visant les LGBTI commises dans certains États au nom de valeurs culturelles ou religieuses. Personne ne doit être persécuté pour aimer une personne du même sexe, a dit l'Espagne; et rien ne doit mitiger l'obligation des États de protéger tous les droits de l'homme.

Le Pakistan a fait valoir ses efforts dans le domaine du développement économique en vue d'une répartition équilibrée des ressources et d'une optimisation des activités commerciales, dans le respect des droits de l'homme.

Les États-Unis ont salué le travail du Haut-Commissariat et du Groupe de travail sur les entreprises commerciales et les droits de l'homme. Les États-Unis ont élaboré un plan d'action national et un code de conduite responsable des entreprises. Ils participent à l'élaboration de principes directeurs relatifs aux sociétés de sécurité privées.

Le Mozambique a rappelé que la Déclaration de Vienne fait du déni du droit à l'autodétermination une violation des droits de l'homme. Le Mozambique souligne le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination: le manque de progrès en ce sens est une source de préoccupation. En conséquence, le Mozambique demande au Conseil de sécurité, au Secrétaire général, au Conseil des droits de l'homme et à la communauté internationale de redoubler d'efforts pour trouver le moyen de réaliser l'aspiration légitime du peuple sahraoui. Il espère que la visite du Secrétaire général à Tindouf y contribuera.

Le Nicaragua est, grâce à une politique proactive et préventive en matière de drogues, devenu le pays le plus sûr de la région centraméricaine. Il lance cependant un appel aux grands pays de consommation pour qu'ils reconnaissent que la région latino-américaine et caraïbe est la plus affectée par le fléau de la drogue, en particulier en matière de production et de transit. Il faut fournir aux pays concernés des ressources supplémentaires, car ils sacrifient actuellement à la lutte contre la drogue d'importants moyens qui ne vont pas à l'éducation et à la santé.

Libération a mis l'accent sur les problèmes de santé auxquels les femmes du nord-est de l'Inde sont exposées, au premier rang desquels l'anémie. Le Conseil devrait prendre note de la situation des droits fondamentaux des femmes en Inde et conseiller à ce pays d'assurer la fourniture des soins de santé de base à toute la population, surtout aux femmes et aux filles.

L'Union internationale humaniste et laïque a attiré l'attention du Conseil sur l'accès limité à la contraception dans les pays d'Amérique latine et des Caraïbes. Selon l'ONG, 50 % des grossesses dans cette région sont non désirées, nombre d'entre elles étant le fruit du viol. L'organisation a souligné également les risques que fait courir aux femmes l'épidémie de Zika. Elle a appelé les politiciens à faire en sorte que les femmes aient accès aux services et informations de santé leur permettant de prendre, en toute connaissance de cause, la décision d'avoir ou non des enfants au moment de leur choix.

Espace Afrique International a demandé à la communauté internationale d'assumer ses responsabilités de protection des droits des personnes appartenant à des minorités et des migrants. L'organisation a regretté que la communauté internationale ne sache pas tirer les leçons de l'Histoire, et a observé que la crise actuelle est la conséquence de calculs politiques.

La Commission arabe pour les droits de l'homme a constaté avec préoccupation que, vingt-trois ans après la Conférence mondiale sur les droits de l'homme, le peuple palestinien subit toujours les mêmes politiques et exactions de la puissance occupante, qui refuse d'appliquer les recommandations des mécanismes des droits de l'homme et les résolutions du Conseil.

Le Comité consultatif mondial de la Société des amis - Quakers a recensé les effets négatifs pour les enfants de la détention de leurs parents: problèmes sociaux, de développement social, d'éducation, de santé, sans oublier la stigmatisation sociale. L'organisation a aussi appelé à l'adoption d'une approche tenant compte des droits de l'homme dans la lutte contre le problème mondial de la drogue.

Ecumenical Alliance for Human Rights and Development s'est félicité des efforts du Conseil économique et social qui tente de diffuser l'esprit et la lettre des conventions et protocoles relatifs aux droits économiques, sociaux et culturels. L'organisation a appelé le Conseil à mettre rapidement fin aux souffrances des populations civiles, surtout des femmes et des enfants, pris dans les conflits en Syrie, au Yémen, en Iraq et au Soudan du Sud.

Center for Inquiry a rappelé que la Déclaration de Vienne insiste sur la promotion de la liberté d'expression et sur l'administration de la justice. Malheureusement, de nombreux pays ignorent ces engagements, comme par exemple le Bangladesh: les autorités de ce pays, plutôt que de poursuivre les agresseurs de laïcs et de membres de minorités religieuses, ont pris leurs distances d'avec les victimes. L'ONG a également cité la Fédération de Russie, l'Arabie saoudite, la Chine, l'Égypte, tous pays ayant emprisonné des personnes qui n'avaient rien fait d'autre qu'exprimer pacifiquement leurs opinions.

Federación de Asociaciones de Defensa y Promoción de los Derechos Humanos a rappelé que le Sahara occidental est le seul territoire au monde qui n'a pas obtenu son indépendance et n'a pas d'autorité compétente pour présenter de rapport sur sa situation des droits de l'homme. L'organisation a demandé au Conseil des droits de l'homme d'assumer ses responsabilités à l'égard de ce territoire.

Le Mouvement international de la réconciliation a attiré l'attention du Conseil sur la situation des droits de l'homme au Sahara occidental. L'ONG a accusé le Maroc de bafouer de façon systématique les droits des Sahraouis privés de leur droit inaliénable à l'autodétermination; et d'avoir bloqué tous les efforts en vue d'un référendum au Sahara espagnol.

Centre for Human Rights and Peace Advocay a souhaité rendre hommage aux femmes et notamment aux femmes occupant ou ayant occupé de grandes responsabilités dans le système des Nations Unies. Il a cité Mmes Mary Robinson, Louise Arbour et Navi Pillay, anciennes Haut-Commissaire aux droits de l'homme, respectivement de 1997 à 2002, de 2004 à 2008 et de 2008 à 2014. Il a assuré que la religion sikh est respectueuse de femmes, car ce sont elles qui donnent la vie, y compris «aux Rois et empereurs».

Le Congrès du monde islamique a accusé l'Inde de recourir à la torture dans le Jammu-et-Cachemire qu'elle occupe et a plaidé pour une application des résolutions du Conseil de sécurité relative au Cachemire.

Khiam Rehabilitation Center for Victim of Torture a déclaré qu'Israël a détenu, entre 2000 et 2015 près de 8500 enfants palestiniens et plus de 1 000 autres ces derniers mois. Cette violence s'exerce sur tous les enfants, a affirmé l'ONG, affirmant que récemment, une petite fille qui rentrait de l'école a été tuée par des soldats israéliens qui ont tout simplement vidé leurs chargeurs dans sa tête . Dans certains prisons, les enfants sont victimes de torture, emprisonnés sans aucun procès, a-t-elle ajouté.

La Fédération internationale islamique d'organisations d'étudiants a plaidé pour le droit à l'autodétermination du peuple du Jammu-et-Cachemire, dénonçant le massacre d'une centaine de milliers de personnes depuis l'occupation injuste de ce territoire par l'Inde, ainsi que l'existence de 20 000 orphelins qui ne bénéficient pas d'assistance.

Americans for Democracy and Human Rights in Bahraïn Inc. a dénoncé les abus et les actes de torture contre les défenseurs des droits de l'homme à Bahreïn, de même que des procès iniques qui ont débouché sur des condamnations à des peines d'emprisonnement parfois lourdes.

La Fondation Alsalam a appelé les États à garantir l'existence de recours en cas de violation des droits de l'homme et a mis l'accent sur l'inutilité et l'inefficacité des institutions nationales des droits de l'homme dans les États du Conseil de coopération du Golfe (CCG) car elles dépendent financièrement des gouvernements. Les Principes de Paris stipulent pourtant que ces institutions doivent être indépendantes et fonctionner dans la transparence, ce qui n'est pas le cas dans les États du CCG.

Iraqi Development Organization a , dans un communiqué conjoint, attiré l'attention sur la guerre que l'Arabie saoudite mène au Yémen, commettant de multiples violations des droits de l'homme et s'ingérant dans le dialogue politique intra-yéménite. L'ONG a accusé l'Arabie saoudite d'avoir recruté des mercenaires liés à l'ancienne compagnie privée américaine Blackwater.

African Development Association a déclaré que le Maroc a récemment pris des mesures pour tenir des promesses faites il y a longtemps à la population au Sahara. Un plan de développement de la région a été lancé en novembre, qui offre davantage que ce que les ressources naturelles de la région – pêches et phosphates – peuvent apporter.

Victorious Youth Movement a attiré l'attention sur la situation dans les provinces du sud du Maroc, estimant que l'on ne peut ignorer les énormes investissement que le Maroc y a réalisés pour y améliorer la situation des droits économiques et sociaux. Grâce aux efforts consentis, les provinces du sud occupent désormais le premier rang du pays en termes de progrès socioéconomique. Certains obstacles entravent toutefois encore le processus de développement, tel que le conflit, qui a des conséquences négatives sur l'attractivité de la région pour les investissements. La communauté internationale devrait faciliter davantage les investissements dans la région.

United Nations Watch a déclaré que des crimes de guerre sont commis au Yémen par l'Arabie saoudite et le Koweït, notamment du fait de l'embargo qui prive les Yéménites de nourriture. L'ONG a par ailleurs appelé la République islamique d'Iran à mettre un terme à son occupation de la Syrie et à ses exécutions extrajudiciaires.

L'Agence internationale pour le développement a dit que le sort des femmes, en particulier celles vivant dans les territoires occupés, doit être abordé par le Conseil. Des ONG basées à Srinagar ont documenté de nombreux cas d'attaques contre des défenseurs des droits de l'homme là-bas, a ajouté l'ONG.

Africa Culture international a déclaré que les deux tiers des parents utilisent la violence pour éduquer leurs enfants. Cela montre que cette violence n'est pas éradiquée, a dit l'ONG, appelant les autorités à prendre des mesures pour que les services sociaux et la police puissent être alertés et les plaintes enregistrées.

Al-Hakim Foundation a trouvé ironique que les actes terroristes les plus brutaux soient perpétrés soi-disant au nom de l'islam, alors que cette religion prône la compassion même à l'égard de ses ennemis. L'ONG a exhorté à tirer des enseignements de l'Histoire, et à lutter collectivement contre toutes les idées extrémistes violentes.

La Commission africaine des promoteurs de la santé et des droits de l'homme a dénoncé la discrimination à l'égard des personnes ayant une identité sexuelle et une orientation sexuelle différentes. Elle a en outre fait état de l'impossibilité pour les femmes sexuellement abusées au Jammu-et-Cachemire de faire enregistrer leurs plaintes et a alerté contre la tendance croissante aux disparitions forcées de femmes.

Prahar a notamment attiré l'attention sur le phénomène croissant de chasse aux sorcières en Assam et dans le nord-est de l'Inde.

Le Service international pour les droits de l'homme a attiré l'attention sur les formes de discrimination fondées sur l'identité de genre ou l'orientation sexuelle. L'ONG estime que la tendance en la matière est inquiétante, en particulier au Kirghizistan, en Ukraine et au Honduras. Les États ont le devoir de protéger tous les droits de toutes les personnes, quelle que soit leur orientation sexuelle, a-t-elle rappelé.

Centro de Estudios Legales y Sociales a estimé que les politiques de guerre contre la drogue ont abouti à des violations des droits de l'homme et se sont avérées inefficaces. Aussi, a-t-elle demandé que soient prises en compte, dans la perspective de la réunion spéciale que l'Assemblée générale va bientôt consacrer à cette question, les contributions de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime et d'ONU-Femmes.

Cameroon Youth and Student Forum for Peace a demandé comment un peuple divisé en millier de castes tel que l'Inde pouvait constituer une nation. La réalité est que dans ce pays, l'injustice sociale et l'exploitation des basses castes persiste.

Le Conseil indien d'Amérique du Sud a rappelé le caractère inaliénable du droit au développement, qui inclut le droit des peuples à l'autodétermination, lequel à son tour inclut le droit inaliénable des peuples à la pleine souveraineté sur leurs richesses et ressources naturelles.

International Institute for Non-aligned studies s'est réjoui de la reconnaissance des droits des minorités nationales par nombre de pays européens, comme l'Irlande, la Finlande ou la France, se réjouissant également des mécanismes de promotion des droits de ces minorités nationales mis en place par les institutions de l'Union européenne.

International Association for Democracy in Africa a félicité la France pour son respect de la diversité et pour ses efforts de lutte contre le terrorisme, non seulement sur son territoire mais aussi au Mali, en Iraq ou en Syrie.

Canners International Permanent Committee a félicité la Chine pour l'engagement de ce pays doté de l'arme nucléaire à pas utiliser cette arme en premier ni contre un pays qui n'en est pas doté. La Chine contribue en outre, à hauteur de 30 000 personnes, aux opérations de maintien de la paix, ce qui fait d'elle le premier contributeur en troupes (pour ce qui est des Casques bleus) parmi les membres permanents du Conseil de sécurité. La Chine est également le premier pays en développement à avoir formulé et mis activement en œuvre un programme de lutte contre le changement climatique. La Chine est aussi le pays qui a le plus fait en matière de réduction de consommation d'énergie fossile et pour les énergies renouvelables, a assuré l'ONG.

La Fédération internationale des écoles unies a pour sa part souligné que le Canada a adhéré à une coalition de pays partenaires déterminée à faire échouer les visées de l'État islamique. Le Canada a aussi des programmes spécifiques d'accueil des réfugiés syriens et prévoit de consacrer des centaines de millions de dollars, sur trois ans, au renforcement des capacités d'accueil.

Center for Environmental and Management Studies a notamment déclaré que la force économique de l'Allemagne s'appuie sur les microentreprises qui bénéficient d'un programme institutionnalisé et sur les prestations sociales solides dans les domaines de l'éducation, de la santé et des retraites.

European Union of Public relations a estimé que l'Italie avait donné en 2013 un exemple de tradition démocratique et a ensuite décrit le pays comme un important pays industriel ayant un fort système de garantie des droits de l'homme et où la corruption est très faible.

Le Conseil mondial de l'environnement et des ressources a rappelé que le trafic de drogues représentait une menace pour les droits de l'homme et a rendu hommage aux efforts déployés par le Kazakhstan pour lutter contre le trafic illicite de drogues.

Commission to Study the Organization of Peace a estimé que les vérités universelles de liberté et d'égalité étaient garanties par les États-Unis, pays qui a en outre toujours été au premier plan de la lutte contre le terrorisme dans le monde.

Pan African Union For science and Technology a vanté les mérites du Royaume Uni, notamment pour sa lutte contre le terrorisme, son action humanitaire en Iraq et son aide publique au développement. La croissance au Royaume-Uni est également en plein essor et devrait atteindre 2,7% cette année, soit la seconde croissance dans le monde industrialisé, après celle des États-Unis, a ajouté l'ONG.

Human Rights Watch, au nom également du Service international pour les droits de l'homme et la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), a dit déplorer le recul de la société civile dans un grand nombre de pays, notamment en Chine et en Égypte.

Verein Südwind Entwicklungspolitik a soutenu l'appel de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime pour une cessation du recours à la peine de mort dans le cadre de la lutte contre la drogue. La peine de mort n'est pas efficace, a insisté l'ONG.

African regional Agriculrural Credit Association a affirmé que la Nouvelle Zélande est le pays le plus sûr de sa région pour les affaires et aussi le pays le moins corrompu du monde. Les journaux sont par ailleurs publiés dans toutes les langues nationales et étrangères et le Gouvernement néo-zélandais ne limite pas l'activité des organisations de la société civile, a insisté l'ONG.

International-Lawyers.org a alerté le Conseil sur la situation des défenseurs des droits de l'homme arbitrairement détenus et torturés par le Gouvernement de l'Iraq.

Droit de réponse

La Fédération de Russie, répondant à l'intervention de l'Ukraine, a déclaré que les populations de la Crimée avait, il y a deux ans, voté en faveur du rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie, qui apparaît comme un refuge face à la situation en Ukraine où certaines parties de la population subissent des discriminations. Il faudrait s'interroger sur les violations des droits de l'homme que subissent certains habitants de Crimée du fait de blocages et autres mesures unilatérales imposées par l'Ukraine, a ajouté la délégation russe.

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* Délégations ayant participé au débat général sur l'application et du suivi de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne: Pays Bas (au nom de l’Union européenne), Afrique du sud (au nom du Groupe africain), Portugal (au nom d’un groupe de pays), Chypre (au nom d’un groupe de pays), Pakistan (au nom de l’Organisation de la coopération islamique), Chine (au nom de vingt-huit États), Ukraine (au nom d’un groupe de quarante États), Suisse (au nom d’un groupe de pays), El Salvador (au nom de plusieurs pays), Royaume-Uni, Algérie, Venezuela, Fédération de Russie, Inde, Bolivie, Maroc, Ghana, Israël, Irlande, Grèce, Espagne, Pakistan, États-Unis, Mozambique, Nicaragua, Libération, Union internationale humaniste et laïque, Espace Afrique International, Commission arabe des droits de l'homme, Comité consultatif mondial de la Société des amis - Quakers, Ecumenical Alliance for Human Rights and Development, Center for Inquiry, Federación de Asociaciones de Defensa y Promoción de los Derechos Humanos, Mouvement international de la réconciliation, Centre for Human Rights and Peace Advocacy, Congrès du monde islamique, Khiam Rehabilitation Center for Victims of Torture, Fédération internationale islamique d'organisations d'étudiants, Americans for Democracy & Human Rights in Bahrain Inc, Fondation Alsalam, Iraqi Development Organization, African Development Association, Victorious Youths Movement, United Nations Watch, Agence internationale pour le développement, Africa Culture Internationale, Al-Hakim Foundation, Commission africaine des promoteurs de la santé et des droits de l'homme, Prahar, Service international pour les droits de l'homme, Centro de Estudios Legales y Sociales (CELS) Asociación Civil (au nom également de Centro Regional de Derechos Humanos y Justicia de Genero), Cameroon Youths and Students Forum for Peace, Conseil indien d'Amérique du Sud, International Institute for Non-aligned Studies, International Association for Democracy in Africa, Canners International Permanent Committee, Fédération internationale des écoles unies, Center for Environmental and Management Studies, European Union of Public Relations, Conseil mondial de l'environnement et des ressources, Commission to Study the Organization of Peace, Pan African Union for Science and Technology, Human Rights Watch (au nom également du Service international pour les droits de l'homme et la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme - FIDH), Verein Südwind Entwicklungspolitik, African Regional Agricultural Credit Association, International-Lawyers.Org.



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