Aller au contenu principal

LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT SE PENCHE SUR LES TRAVAUX DU GROUPE DE TRAVAIL INFORMEL CHARGÉ DE LA QUESTION DU PROGRAMME DE TRAVAIL

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a porté son attention ce matin sur un rapport présenté par le coprésident du groupe de travail informel sur le programme de travail, l'Ambassadeur Paavi Kairamo de Finlande. Ont également pris la parole les délégations de l'Inde, des États-Unis, de la Chine, du Mexique, de la Fédération de Russie, du Pakistan, de la Suisse, du Bélarus, de la Nouvelle-Zélande, de la France et du Royaume-Uni.

M. Kairamo Finlande, coprésident du groupe de travail informel sur le programme de travail, a indiqué que les consultations étaient maintenant terminées mais qu'un consensus n'avait pu être trouvé à ce stade sur l'une des quatre questions fondamentales. Si l'attention doit se porter sur ces quatre questions, le rapport souligne que si un consensus devait émerger, l'ordre du jour actuel offrait suffisamment de souplesse pour prendre en compte d'autres sujets. Mais l'objectif principal de la Conférence doit rester celui de négocier des accords juridiquement contraignants. La Conférence devrait continuer de mener des négociations spécifiques et structurées, et demander la contribution d'experts scientifiques en cas de besoin.

L'Inde a salué les efforts de l'Ambassadeur de Finlande pour mener des consultations et a soutenu le rapport, qui reflète en grande partie les arguments avancés. La Conférence du désarmement reste l'unique instance de négociation multilatérale et son mandat reste celui de négocier des documents juridiquement contraignants. L'adoption du programme de travail devrait donc rester une priorité pour les présidents actuels et futurs. Le rapport du coprésident du groupe de travail souligne l'importance de débats structurés plus importants avec pour objectif de favoriser le début des négociations. Pour ce qui la concerne, l'Inde estime que la question d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires est prête pour la négociation et espère que le rapport présenté aujourd'hui constituera la base pour une décision par consensus.

Les États-Unis ont exprimé leur gratitude à la délégation finlandaise pour ses efforts en vue de rédiger un programme de travail, ce qui n'a pas été une tâche facile, et ont estimé que les consultations sont utiles pour amener la Conférence à retourner au travail. La Chine a également salué les efforts de Finlande en faveur de la reprise des travaux de la Conférence et a estimé que le rapport reflétait de manière assez exhaustive le travail du groupe de travail informel, notamment en prenant en considération les recommandations chinoises pour que la Conférence travaille à la promotion de la sécurité internationale; le rapport et ses conclusions fournissent une base solide pour permettre aux États membres de parvenir à un consensus sur le programme de travail et la Chine est prête à reprendre les travaux de fond dès que possible. La Fédération de Russie a également remercié la Finlande pour le travail important et difficile qui a été accompli, soulignant que toutes les questions clés avaient été reflétées de manière objective; si le rapport constate qu'il ne pouvait y avoir un consensus sur une partie spécifique de l'ordre du jour, la Fédération de Russie estime qu'il aurait pu davantage fournir une direction à suivre pour l'avenir, mais elle soutient le rapport.

La Suisse a félicité la Finlande pour la manière dont elle a mené des consultations dans un laps de temps très court et a estimé que les conclusions de ces travaux étaient pertinents car ils reflètent une certain nombre d'idées soulevées lors des consultations; la question abordée dans le rapport sur la possibilité d'engager des travaux sur un autre point que les quatre questions fondamentales devrait être gardée à l'esprit dans la perspective de la poursuite des travaux en 2016. Le Royaume-Uni espère pour sa part que le groupe de travail informel pourra être rétabli plus tôt l'année prochaine afin que les négociations puissent reprendre en disposant de davantage de temps.

Le Bélarus a remercié la Finlande pour l'excellent travail accompli dans des délais très courts, s'efforçant de trouver de nouvelles formules pour adopter un programme de travail comprenant d'autres points que les questions fondamentales de l'ordre du jour. La Nouvelle-Zélande a appuyé un rapport habilement rédigé qui reflète les différentes positions, rappelant toutefois que le rôle de la Conférence était de négocier des accords juridiquement contraignants et non de se livrer à d'interminables discussions sur des accords politiques. L'Italie a apprécié le travail de la Finlande pour parvenir à un terrain d'entente afin d'aider la Conférence à surmonter les difficultés actuelles; elle souscrit aux conclusions du rapport présenté ce matin et est disposée à prendre part au consensus pour son adoption. Le Mexique a insisté pour que sa position concernant le groupe de travail informel figure au rapport annuel de la Conférence.

Le Pakistan a lui aussi exprimé sa gratitude à la Finlande pour les consultations qui ont été menées et pour le rapport qui en est issu, soulignant que le Pakistan avait bien compris dès le début que la tâche de la Finlande serait difficile et même ingrate. Le Pakistan est d'accord avec les conclusions exprimées dans le rapport, en particulier l'idée qu'en cas de consensus sur un nouvel élément, l'ordre du jour était suffisamment souple pour entamer les débats. En effet, sans consensus sur les points de l'ordre du jour actuel, de nouveaux éléments devraient être examinés sur lesquels des négociations seraient possibles. En raison de préoccupations ses États en matière de sécurité, le consensus n'a pas été possible pour mener des négociations sur tout point de l'ordre du jour, mais cela ne signifie pas que la Conférence devrait rester paralysée. De l'avis de Pakistan, la question sur laquelle un consensus devrait être le plus facile à réaliser concerne la négociation de garanties négatives de sécurité, qui ne remettent pas en cause les intérêts de sécurité d'un État.

La France a félicité la Finlande pour l'excellent travail accompli pour les intenses consultations qui ont été menées avec des contraintes de temps importantes et a assuré du plein soutien de la France à l'excellent rapport qui a été soumis et les différentes conclusions qui y sont reflétées, en particulier avec l'idée que, dans l'hypothèse où un consensus émergerait, d'autres sujets pourraient être abordés. Elle est également d'accord avec l'idée de pouvoir envisager des accords qui ne seraient pas nécessairement juridiquement contraignants mais qui seraient des accords de nature politique.

En début de séance, le Président a attiré l'attention sur une liste de documents disponibles, en particulier sur les «Mesures efficaces relatives au désarmement nucléaire», soumis par la
Nouvelle-Zélande, au nom de la Coalition pour un nouvel ordre du jour (CD/2026), un document de travail sur la protection des informations à caractère sensible dans le cadre de la vérification d’un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et autres dispositifs explosifs nucléaires (FMCT), soumis par l'Australie (CD/2027) et un document de travail sur les types de matières fissiles présentant un intérêt potentiel pour la vérification d’un FMCT, également soumis par l'Australie (CD/2028).

La Conférence du désarmement a par ailleurs accepté la demande du Kirghizistan de participer aux travaux de la Conférence et de ses organes subsidiaires.


La prochaine séance plénière publique de la Conférence du désarmement se tiendra le lundi 17 août à 15 heures, afin de se prononcer sur le rapport du coprésident du groupe de travail informel sur le programme de travail qui a été présenté ce matin.



Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC15/035F