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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT TIENT LA PREMIÈRE SÉANCE PLÉNIÈRE DE LA DEUXIÈME PARTIE DE SA SESSION DE 2015

Compte rendu de séance
Elle entend des déclarations de son Secrétaire général par intérim et de son Président, ainsi que de trois délégations

La Conférence du désarmement, qui reprenait ce matin les travaux de sa session de 2015, a entendu ce matin son Président, l'Ambassadeur du Maroc, M. Mohamed Auajjar, ainsi que le Secrétaire général par intérim de la Conférence, M. Michael Møller. L'Éthiopie a fait une déclaration sur la suite des travaux au sein de la Conférence et sur sa position dans le domaine du désarmement, de même que l'Algérie et l'Inde.

Le Président a souligné que la Conférence reprenait aujourd'hui ses travaux sur fond d'échec de la neuvième Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires qui a eu lieu à New York du 27 avril au 22 mai 2015. Il a exprimé l'espoir que cet échec n'impactera pas les travaux de la Conférence. Il a par ailleurs indiqué son intention de présenter trois projets de décision portant sur le calendrier des activités, sur le groupe de travail informel sur un programme de travail et sur l'établissement d'un groupe de travail informel sur les méthodes de travail.

Le Secrétaire général par intérim de la Conférence a déclaré qu'il partageait une profonde déception face à l'échec de la Conférence d'examen du TNP car il avait espéré qu'elle donnerait un nouvel élan pour ce qui est de l'ordre du jour de la Conférence du désarmement. Il a toutefois insisté pour que la Conférence trouve la volonté politique qui lui permette de se sortir de ses longues années dans l'impasse en respectant son mandat de négociation et de conclusion de traités dans le domaine du désarmement.

L'Éthiopie a pour sa part estimé que la Conférence se trouvait à un stade critique alors que les risques de prolifération des armes de destruction massive qui mettent en danger la stabilité et la sécurité internationales sont très élevés, en particulier le risque que ces armes tombent entre les mains d'acteurs non-étatiques et des terroristes comme EI. L'Éthiopie soutient fortement les nobles objectifs que sont l'élaboration d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires, l'adoption d'un traité sur les garanties négatives de sécurité qui permettraient de protéger États non dotés de l'arme contre toute menace, et la prévention d'une course aux armements dans l'espace. L'Algérie et l'Inde se sont également exprimées sur la suite des travaux.

La Conférence du désarmement a par ailleurs accepté la demande de l'État plurinational de Bolivie de participer aux travaux de sa session de 2015 en tant qu'observateur.

En fin de séance, des déclarations ont été faites par le Président, le Secrétaire général par intérim de la Conférence et des délégations pour rendre hommage au Secrétaire de la Conférence, M. Ivor Fung, qui quitte ses fonctions à Genève à la fin de la semaine.


La date de la prochaine séance plénière de la Conférence sera annoncée ultérieurement.


Déclarations

M. MOHAMED AUAJJAR (Maroc), Président de la Conférence du désarmement, a souligné que la Conférence reprenait aujourd'hui ses travaux sur fond d'échec de la neuvième Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires qui a eu lieu du 27 avril au 22 mai 2015 à New York. L'espoir était de voir cette conférence faire aboutir à des résultats encourageants pouvant contribuer à dissiper davantage les craintes de la communauté internationale des armes nucléaires et à renforcer les trois piliers du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, à savoir le désarmement nucléaire, la non- prolifération des armes nucléaires et l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. Le Président a exprimé l'espoir que cet échec n'impactera pas les travaux de la Conférence.

Suite à une réunion informelle qu'il avait convoquée le 24 mars dernier et dans un esprit de consensus, le Président a estimé préférable de soumettre de nouveau les mêmes textes agrées et adoptés l'année dernière portant sur le calendrier des activités et sur le groupe de travail informel sur un programme de travail. S'agissant de l'établissement d'un groupe de travail informel sur les méthodes de travail, il a introduit un nouveau paragraphe afin de permettre aux États observateurs de prendre part aux travaux de ce groupe. Le Président avait eu l'intention de soumettre ces projets de décision formellement à la plénière d'aujourd'hui mais il ne dispose pas encore d'une liste exhaustive de candidats potentiels tant pour coordonner les thématiques prévues par le calendrier des activités que pour pourvoir les postes de coprésidence et vice-coprésidence pour le groupe de travail informel sur le programme de travail. Ces trois projets de décision, «qui seront présentés en tant que package», seront circulés une fois finalisée la liste des coordonnateurs, du coprésident et du vice-président. Le Président de la Conférence a exprimé l'espoir d'enfin pouvoir compter sur la compréhension des délégations et sur leur précieuse coopération et soutien.

M. MICHAEL MØLLER, Secrétaire général par intérim de la Conférence du désarmement, a rappelé que le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, avait exprimé sa déception devant l'incapacité des États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires à parvenir à un consensus sur un résultat concret. En particulier, il a regretté que les États parties aient été incapables de surmonter leurs divergences sur l'avenir du désarmement nucléaire ou de parvenir à une nouvelle approche collective pour créer une zone exempte d'armes nucléaires et d'armes de destruction massive au Moyen-Orient. M. Møller a déclaré qu'il partageait cette profonde déception car, avec d'autres, il avait espéré que la Conférence d'examen donnerait un nouvel élan pour ce qui est de l'ordre du jour de la Conférence du désarmement, en particulier s'agissant du désarmement et de l'interdiction de la production de matières fissiles pour la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires, ou encore des garanties de sécurité nucléaire.

Alors que débute la deuxième partie de la session 2015 de la Conférence, il incombe à ses membres de continuer à rechercher un accord sur un programme de travail prévoyant un mandat de négociation, a déclaré le Secrétaire général par intérim de la Conférence. Le résultat décevant de la Conférence d'examen du TNP ne doit pas empêcher la Conférence du désarmement de faire des progrès substantiels et d'avancer dans le domaine du désarmement multilatéral, M. Møller rappelant le message adressé à la Conférence par le Secrétaire général en janvier dernier qui affirmait qu'il était plus nécessaire que jamais de faire des progrès en matière de désarmement multilatéral. Il faut trouver la volonté politique qui permette à la Conférence du désarmement de se sortir de ses longues années dans l'impasse en respectant son mandat pour négocier et conclure des traités dans le domaine du désarmement.

L'Éthiopie a déclaré qu'il était frustrant de constater que, malgré les efforts déployés à ce jour, une autre année allait s'écouler sans que la Conférence soit en mesure de parvenir à un consensus sur un programme de travail. Les débats de fond sur les points de l'ordre du jour et la création d'un groupe de travail informel chargé de produire un programme de travail robuste et progressif n'ont pas encore produit les résultats escomptés et tous les ingrédients pour continuer le travail et démontrer la volonté politique nécessaire afin d'assurer le commencement des travaux de fond de la Conférence. Le bilan de l'Éthiopie de son engagement pour le maintien de la paix et de la sécurité mondiale est bien connu et remonte à l'époque de la Société des Nations. En tant que victime d'agressions à différentes périodes de son histoire récente, en particulier les attaques au gaz moutarde sur sa population civile sans défense et le déni de la protection internationale, sont autant de rappels de la nécessité urgente d'assurer la paix et la sécurité internationales par le biais de solutions universellement acceptées. L'Éthiopie adhère aux efforts internationaux pour prévenir la prolifération de toutes les armes de destruction massive et a signé tous les traités multilatéraux et régionaux essentiels dans le domaine du désarmement. L'Éthiopie a aussi rappelé qu'elle était au quatrième rang mondial et au premier rang en Afrique des pays contributeurs de troupes aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.

L'Éthiopie estime que la Conférence se trouve à un stade critique et qu'elle vit des moments difficiles alors que les risques de prolifération des armes de destruction massive qui mettent en danger la stabilité et la sécurité internationales sont très élevés, en particulier le risque que ces armes tombent entre les mains d'acteurs non-étatiques et des terroristes comme EI. L'Éthiopie partage les préoccupations largement partagées sur les conséquences humanitaires dévastatrices de toute utilisation des armes nucléaires. Tout en plaidant pour le désarmement et la non-prolifération des armes de destruction massive nucléaires, l'Éthiopie reconnaît le droit de tous les États à utiliser l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. L'Éthiopie croit fermement que la création de zones libres d'armes nucléaires était essentielle pour assurer la sécurité régionale. L'Éthiopie a également appuyé le renforcement des efforts internationaux pour éliminer les armes nucléaires. Dans ce contexte, l'Éthiopie soutient fortement sont les nobles objectifs que sont l'élaboration d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires, l'adoption d'un traité sur les garanties négatives de sécurité qui permettraient de protéger États non dotés de l'arme contre toute menace, et la prévention d'une course aux armements dans l'espace.

L'Algérie a également partagé la déception exprimée par le Président et le Secrétaire général par intérim de la Conférence du fait que la Conférence d'Examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires à New York n'ait pas permis d'obtenir les résultats attendus en vue d'éliminer ces armes de terreur. La Conférence d'examen du TNP et la Conférence du désarmement appartiennent à tous les États membres et dépendent de la volonté de tous de parvenir à une vision commune de la paix et de la sécurité dans le monde.

L'Inde s'est dite encouragée que la Conférence soit très proche de prendre une décision sur la façon dont la Conférence irait de l'avant dans les prochaines semaines. L'Inde souhaite que la Conférence se mette au travail dès que possible. S'agissant de la Conférence d'examen du TNP, l'Inde note que le succès d'un effort multilatéral en dehors de la Conférence aurait ajouté à la dynamique du désarmement, mais en son absence, il ne faut pas se sentir découragés; la Conférence a son propre mandat et ses responsabilités. En l'absence de dynamique multilatérale de l'extérieur, il incombe aux États membres de la Conférence à faire avancer la Conférence conformément à son mandat.


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DC15/025F