Fil d'Ariane
LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME OUVRE UNE SESSION EXTRAORDINAIRE SUR LES ATTAQUES TERRORISTES ET VIOLATIONS COMMISES PAR BOKO HARAM
Le Conseil des droits de l'homme a ouvert ce matin, à Genève, les travaux de sa vingt-troisième de session extraordinaire, consacrée aux attaques terroristes et aux violations des droits de l'homme commises par le groupe terroriste Boko Haram. La session a été ouverte par le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, M. Zeid Ra'ad Al Hussein. Sont également intervenus le Haut Représentant de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel et des membres des Gouvernements du Cameroun, du Tchad et du Nigéria. Une déclaration a en outre été faite au nom du Comité de coordination des procédures spéciales du Conseil (Rapporteurs spéciaux et autres experts).
Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme a souligné que les atrocités commises par Boko Haram ont suscité une situation critique pour les droits de l'homme dans le nord du Nigéria et dans la région du lac Tchad. Au moins 15 000 personnes ont été victimes de Boko Haram depuis 2009, un carnage insensé qui constitue une grave menace contre le développement, la paix et la sécurité et auquel il faut mettre fin d'urgence. Les chefs de Boko Haram doivent savoir qu'ils rendront compte devant la justice des violations des droits de l'homme qu'ils ont commises. M. Zeid a aussi souligné que les opérations militaires contre le terrorisme doivent être proportionnées, limitées à la cible visée et respectueuses des droits de l'homme. Il convient simultanément de remédier aux causes profondes du conflit; la discrimination et les inégalités, alimentées par la corruption et la mauvaise gouvernance, sont presque toujours à l'œuvre derrière les conflits armés.
Au nom du Comité de coordination des procédures spéciales, Mme Mireille Fanon-Mendès France, Présidente du Groupe de travail d'experts sur les personnes d'ascendance africaine, a exprimé la profonde préoccupation des titulaires de mandats du Conseil face à la crise des droits de l'homme et à la crise humanitaire provoquées par la poursuite de la violence et des atrocités par Boko Haram au Cameroun, au Tchad, au Niger et au Nigéria, insistant sur le lourd tribut payé dans ce contexte par les civils, en particulier les femmes et les enfants. Elle a aussi souligné que toutes les mesures, notamment les opérations antiterroristes et les opérations de sécurité, doivent être prises en pleine conformité avec le droit international, en particulier le droit relatif aux droits de l'homme, le droit humanitaire international et le droit des réfugiés; ces mesures doivent en outre respecter les principes de légalité, de proportionnalité, de non-discrimination et de nécessité. Elle a aussi rappelé qu'il fallait traiter les conditions propices à la propagation du terrorisme par le biais de mesures visant, notamment, l'éradication de la pauvreté, la promotion de la croissance économique et le renforcement des programmes de développement et d'inclusion sociale.
Le Haut Représentant de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel et Chef de la Mission de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel, M. Pierre Buyoya, a rappelé que pour combattre le phénomène du terrorisme, l'Union africaine disposait d'un cadre institutionnel et répressif conséquent. Les forces militaires tchadiennes, nigériennes et camerounaises mènent des opérations qui ont donné des résultats encourageants contre Boko Haram, mais l'Union africaine insiste également sur les questions de gouvernance, de développement inclusif, de lutte contre la corruption, de participation de la société civile et des jeunes.
Trois des pays particulièrement concernés par les agissements de Boko Haram ont également fait des déclarations par la voix du Ministre des affaires étrangères du Cameroun, M. Pierre Moukoko Mbonjo, et du Ministre de la justice et des droits de l'homme du Tchad, M. Mahamat Issa Halikimi, ainsi que du Secrétaire permanent au Ministère des affaires étrangères du Nigéria, M. Danjuma Nanpon Sheni. Ce dernier a annoncé que le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme, M. Ben Emmerson, avait été invité à effectuer une visite dans le pays du 16 au 30 avril prochain.
Plusieurs États membres du Conseil ont également fait des déclarations: la Lituanie au nom de l'Union européenne, Le Danemark au nom des pays nordiques, le Maroc au nom de l'Organisation internationale de la Francophonie et en son nom propre, l'Algérie au nom du Groupe africain, l'Éthiopie au nom de l'Autorité internationale pour le développement, la Tunisie au nom du Groupe arabe, le Zimbabwe au nom de la Communauté de développement de l'Afrique australe, les Pays Bas, les États-Unis, l'Estonie, la Côte d'Ivoire, la Sierra Leone, l'Argentine, la Fédération de Russie, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Émirats arabes unis, le Monténégro, la République de Corée et l'Arabie saoudite.
Le Conseil poursuivra ses débats cet après-midi à 14 heures, avant de procéder, en fin de journée, à l'adoption d'une résolution sur la question à l'examen.
Déclarations liminaires
M. ZEID RA'AD AL HUSSEIN, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a souligné que les atrocités commises par Boko Haram ont créé une situation critique s'agissant des droits de l'homme dans le nord du Nigéria et dans la région du lac Tchad. Au moins 15 000 personnes ont été victimes de Boko Haram depuis 2009, date à laquelle le mouvement a basculé dans la violence extrême. Un nombre incalculable d'enfants, de femmes et d'hommes ont été enlevés et recrutés de force, les femmes et les filles étant victimes d'abus particulièrement atroces, notamment d'esclavage sexuel. Des enfants de 12 ans ont trouvé la mort en première ligne des champs de bataille, tandis que des très jeunes filles ont été utilisées comme bombes humaines. Il faut que cesse d'urgence de carnage insensé, qui constitue une grave menace contre le développement, la paix et la sécurité. Les chefs de Boko Haram doivent savoir qu'ils rendront compte devant la justice des violations des droits de l'homme qu'ils ont commises.
Plus d'un million de personnes ont fui le conflit au Nigéria et près de 170 000 dans les pays voisins. Les autorités et la communauté internationale doivent intensifier leurs efforts pour répondre aux besoins des victimes. Bon nombre d'entre elles ont subi des traumatismes profonds et sont désormais confrontées à la pénurie alimentaire, la situation sécuritaire ayant fortement réduit l'activité agricole dans de nombreuses localités. Les fermes du nord du Nigéria alimentant tout le Sahel, le prix de nombreuses denrées alimentaires de base a augmenté dans toute la région. Ce qui était une crise localisée est en train de prendre une inquiétante dimension régionale. Au Nigéria, Boko Haram est actif dans trois provinces du Nord; profitant de la saison sèche, il a étendu ses actions au Cameroun, au Tchad et au Niger voisins.
Les offensives militaires du Nigéria, du Cameroun, du Tchad et du Niger ont abouti à la reconquête de plusieurs villes du nord du Nigéria, dévoilant ce faisant des fosses communes et d'autres signes de massacres, notamment le meurtre de nombreuses femmes et filles après avoir été réduites à l'esclavage.
M. Zeid a rappelé qu'il avait insisté, à l'ouverture du Conseil des droits de l'homme début mars, sur l'importance de lutter contre l'extrémisme violent pour défendre les valeurs de la démocratie et des droits de l'homme. Il s'agit là non seulement d'une exigence morale et juridique, mais encore d'une question d'efficacité: les stratégies qui ne tiennent pas pleinement compte des droits de l'homme n'ont d'autre effet que d'alimenter les griefs des mouvements extrémistes et compromettent le but même qu'elles visent. C'est pourquoi les opérations militaires contre le terrorisme doivent être proportionnées, limitées à la cible visée, respectueuses des droits de l'homme et, si nécessaire, examinées par la justice.
Il convient simultanément de remédier aux causes profondes du conflit, a souligné le Haut-Commissaire. En effet, le Haut-Commissariat sait d'expérience que la discrimination et les inégalités, alimentées par la corruption et la mauvaise gouvernance, sont presque toujours à l'œuvre derrière les conflits armés. M. Zeid a salué à cet égard l'initiative du Président du Nigéria pour résoudre un certain nombre de problèmes sociaux et économiques dans le nord-est du pays, pour instaurer un contexte favorable au redressement et au développement économique durables.
Enfin, M. Zeid a indiqué que les services du Haut-Commissariat sont déjà à l'œuvre au Nigéria pour former des membres des forces de l'ordre à une lutte antiterroriste conforme aux principes des droits de l'homme. Le Haut-Commissariat a accepté de dispenser aux forces de sécurité camerounaises un enseignement au droit international des droits de l'homme, au droit humanitaire et aux droits des réfugiés. Le Haut-Commissariat est prêt à aider les autres États de la région, dans la limite de ses moyens, a indiqué M. Zeid.
MME MIREILLE FANON-MENDES FRANCE, membre du Comité de coordination des procédures spéciales, a exprimé sa plus profonde préoccupation face à la crise des droits de l'homme et à la crise humanitaire provoquée par la poursuite des violences et des atrocités commises par Boko Haram au Cameroun, au Tchad, au Niger et au Nigéria. Les titulaires de mandats du Conseil au titre de ses procédures spéciales sont extrêmement alarmés par l'ampleur et la nature des violations des droits de l'homme qui se produisent dans les pays où opère Boko Haram et par le lourd tribut payé par les civils, a-t-elle insisté, dénonçant le fait que les femmes et les enfants soient particulièrement pris pour cibles. Au fil des ans, la violence et la cruauté manifestées par Boko Haram ont forcé plus d'un million de personnes à fuir; cela ne manque pas d'avoir un impact durable sur tous les droits de l'homme et menace la stabilité de l'ensemble de la région. «Nous exprimons notre condamnation sans équivoque du terrorisme, sous toutes ses formes, où qu'il se produise et dans toutes les circonstances», a déclaré Mme Fanon-Mendès France au nom de tous les titulaires de mandats, ajoutant que prétendre faire valoir une opinion par la violence et la destruction était inacceptable. «Nous soutenons donc les efforts déployés par les États pour prévenir et combattre ces actes», a-t-elle souligné. Il en va bien entendu de la responsabilité des États de restaurer la loi et l'ordre et d'assurer que tous les responsables soient traduits en justice.
Toutefois, a insisté Mme Fanon-Mendès France, toutes les mesures, notamment les opérations antiterroristes et les opérations de sécurité, doivent être prises en pleine conformité avec le droit international, en particulier le droit relatif aux droits de l'homme, le droit humanitaire international et le droit des réfugiés; ces mesures doivent en outre respecter les principes de légalité, de proportionnalité, de non-discrimination et de nécessité. C'est un impératif si l'on veut que ces mesures soient vraiment efficaces, a rappelé Mme Fanon-Mendès France. Elle a également rappelé qu'en adoptant en 2006 la Stratégie globale de lutte contre le terrorisme, les États Membres ont convenu de traiter les conditions propices à la propagation du terrorisme par le biais de mesures visant, notamment, l'éradication de la pauvreté, la promotion de la croissance économique et le renforcement des programmes de développement et d'inclusion sociale; les États reconnaissaient ainsi que le succès dans ces domaines pouvait permettre de réduire la marginalisation et le sentiment de victimisation qu'elle induit – lequel favorise l'extrémisme et le recrutement de terroristes.
Mme Fanon-Mendès France a souligné que la résolution 1963 (2010) du Conseil de sécurité avait rappelé que les violations des droits de l'homme sont l'un des éléments favorisant la propagation du terrorisme; cette résolution reconnaissait en outre que le terrorisme ne sera pas vaincu uniquement par la force armée, la mise en application des lois, ou des opérations de renseignement, et insistait sur la nécessité d'adopter des mesures visant à éliminer les conditions propices à la propagation du terrorisme et de promouvoir l'état de droit, la défense des droits de l'homme et des libertés fondamentales, la bonne gouvernance, la tolérance et l'intégration. Mme Fanon-Mendès France a en outre rappelé qu'en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et de la Convention contre la torture, certains droits sont absolus et indérogeables, quelles que soient les circonstances; il en va ainsi du droit à la vie, du droit de ne pas être soumis à la torture ou à un traitement cruel, inhumain ou dégradant, ou encore du droit de ne pas être soumis à l'esclavage ou à la servitude, de la liberté de pensée et de religion et du principe de non-rétroactivité de la loi pénale. D'autre part, en vertu du droit international coutumier, certains droits sont également considérés comme non susceptibles de dérogation: droit de toute personne privée de liberté d'être traitée avec humanité et respect; normes relatives à un procès équitable; interdictions de la prise d'otage, des enlèvements et de la détention au secret; protection internationale des droits des personnes appartenant à des minorités; interdiction de la déportation et du transfert forcé de la population; et interdiction de la propagande en faveur de la guerre ou de la propagande en faveur de la haine nationale, raciale ou religieuse qui pourrait constituer une incitation à la discrimination.
Rien mieux que le fléau du terrorisme ne peut rappeler combien sont étroitement liés les trois piliers des Nations Unies, qui se renforcent mutuellement: paix et sécurité humaine, développement humain et droits de l'homme, a souligné Mme Fanon-Mendès France. Ces derniers mois, plusieurs procédures spéciales ont examiné les violations commises par Boko Haram et les réponses apportées par les États. «Nous sommes disposés à continuer à aider les États à cet égard et les encourageons fermement à faire usage de nos avis et de notre expertise pour élaborer une réponse appropriée aux défis lancés par Boko Haram», a conclu Mme Fanon-Mendès France. Elle s'est réjouie que le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Nigéria aient adressé une invitation permanente aux procédures spéciales et les a appelés à coopérer pleinement avec elles. À cet égard, le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme, M. Ben Emmerson, est en contact avec le Nigéria au sujet d'une visite qu'il espère pouvoir entreprendre le plus tôt possible.
M. PIERRE BUYOYA, Haut Représentant de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel, Chef de la Mission de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL), a déclaré que l'Afrique ne fait pas exception en tant que victime de la menace réelle que représente le terrorisme. La menace s'est même aggravée au cours de la dernière décennie. Aujourd'hui, des variantes de la criminalité transnationale organisée, comme le trafic de drogue, la piraterie maritime, les enlèvements ou le commerce illicite des armes et le blanchiment d'argent sont même devenues des sources de financement du terrorisme. Ce même terrorisme a par ailleurs pris plusieurs formes, comme des attaques contre des intérêts occidentaux en Afrique ou l'utilisation de son territoire comme zone de repli, de transit et de collecte de fonds liés aux activités illicites. Les groupes Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), Boko Haram, Ansaru, Al-Chabab, l'Armée de libération du Seigneur (LRA) ou plus récemment Al-Charia et le groupe État islamique sont les principaux acteurs de ces actes terroristes, a-t-il ajouté, citant un rapport de la commission de l'Union africaine.
S'agissant de Boko Haram, M. Buyoya a déclaré qu'en dépit des questions et débats sur l'origine de ce groupe terroriste, sa menace est réelle et va au-delà des frontières nigérianes, touchant ses voisins camerounais, tchadien et nigérien. Il ne fait donc aucun doute que ce groupe commet des violations graves des droits de l'homme, dont des enlèvements, des abus sexuels, la torture et la création d'un état de terreur psychologique.
Pour combattre le phénomène du terrorisme, l'Union africaine dispose d'un cadre institutionnel et répressif conséquent, a expliqué son Haut Représentant. Ainsi, en juillet 1992, les chefs d'État et de gouvernement réunis au sein de l'Organisation de l'Unité africaine (ancêtre de l'UA) ont adopté une résolution sur le renforcement de la coopération et de la coordination entre les États en matière de lutte contre le phénomène de l'extrémisme. En juillet 1999, la Convention de l'OUA sur la prévention et la lutte contre le terrorisme a été adoptée. Aujourd'hui 41 des 54 États africains l'ont ratifiée. En 2009, l'Union africaine a adopté une décision condamnant le versement de rançons aux groupes terroristes contre la libération d'otages. Les dirigeants africains ont également créé le Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme, basé à Alger, et dont le rôle est de centraliser les informations, rechercher et analyser le phénomène du terrorisme, (CAERT). Ce centre travaille avec le Comité des services de renseignement et de sécurité de l'Afrique (CISSA). La menace est également prise au sérieux au niveau sous régional. Ainsi, la commission du Bassin du lac Tchad (CBLT) a créé la Force multinationale mixte (FMM) qui coordonne les efforts de lutte contre le terrorisme dans la sous-région. La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) coopèrent également à cet objectif. L'Union africaine se joint à ces efforts, non seulement en les appuyant, mais aussi en organisant des réunions d'experts continentaux et internationaux dans le but de préparer des règles d'engagement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Un document est en cours de finalisation pour la mise en place d'un état-major de la FMM, qui devrait être basé à Ndjamena, la capitale tchadienne.
Entretemps, les troupes tchadiennes, nigériennes et camerounaises mènent des opérations qui ont donné des résultats encourageants contre Boko Haram, a dit M. Buyoya. Mais ces mesures sécuritaires ne sont pas la seule approche de l'Union africaine. L'organisation régionale insiste également sur les questions de gouvernance, de développement inclusif, de lutte contre la corruption et de promotion des normes internationales, ainsi que sur la participation de la société civile et des jeunes. Cela devrait permettre une amélioration qualitative des conditions de vie des populations afin de réduire les inégalités et les vulnérabilités, a encore déclaré le Haut-représentant de l'Union africaine.
La menace de Boko Haram est transnationale. Sa récente allégeance à l'organisation «État islamique» en est la preuve. Cela signifie donc que la lutte contre Boko Haram est l'affaire de toute la communauté internationale. Pour le cas spécifique de la Force multinationale mixte, une assistance technique et financière des Nations Unies serait hautement appréciée, a-t-il dit, soulignant que ce type de soutien a déjà fait ses preuves en Somalie et au Soudan. Dans ce contexte, l'Union africaine se félicite que les Nations Unies soient disposées à répondre à cette demande. Pour sa part, le Conseil des droits de l'homme devrait envoyer un message fort et clair en ce qui concerne l'impunité des actes commis par ces actes terroristes, en adoptant par consensus le projet de résolution qui sera présenté à la fin de cette session extraordinaire. Ce soutien devra se poursuivre par un examen minutieux des effets sur les droits de l'homme des agissements de Boko Haram, a demandé le Haut Représentant.
M. PIERRE MUKOKO MBONJO, Ministre des affaires étrangères du Cameroun, a déclaré qu'il est très clair que Boko Haram viole les droits de l'homme dans les zones où ce groupe agit. Le Cameroun, qui était une cible collatérale, est devenu une cible principale. Cela s'explique par la volonté du groupe de trouver un havre de paix, de rechercher de la nourriture et constituer un califat qui intégrerait une partie du Cameroun, de Niger et du Nigéria. La zone frontalière touchée par les actions de ce groupe s'étend sur 400 km, que les forces armées camerounaises ne peuvent entièrement protéger. Cependant et pendant plus de huit mois, elles ont défendu toutes seules l'intégrité du territoire, sans qu'aucune partie de territoire ne soit occupée par Boko Haram. M. Mukoko a ajouté que la guerre asymétrique menée par ce groupe a causé 1500 victimes dans le pays, essentiellement par des attaques nocturnes de villages, tuant des femmes et des enfants.
Le Cameroun a une armée professionnelle qui respecte les droits de l'homme. Les militaires ont reçu pour ordre de traiter avec humanité les combattants de Boko Haram faits prisonniers. Les mille combattants prisonniers de guerre jouissent de tous leurs droits, a insisté le ministre, ajoutant que cela représente par ailleurs un coût qui n'était pas prévu au budget de l'État. Une seule fois en dix mois, la mort de 25 combattants terroristes a cependant été déplorée; une enquête a été ouverte et des sanctions disciplinaires ont déjà été prises. Le Cameroun, qui est un pays civilisé, n'a pas l'intention de renoncer à sa nature en raison de cette guerre, a assuré le ministre, appelant toutefois à la compréhension de la communauté internationale face à cette situation. Il ne faut pas mettre sur le même niveau le Cameroun, un État attaqué, avec ce «groupe satanique» qu'est Boko Haram, a-t-il encore dit.
M. Mukoko a également indiqué que son pays devait aussi faire face à un phénomène inédit au Cameroun qui est le déplacement intérieur des populations. À cela s'ajoute l'afflux de réfugiés tchadiens et nigérians créant des situations humanitaires que le Cameroun doit gérer, avec des ressources financières non prévues au budget de l'État. Le Cameroun, qui respecte le droit international et le droit international humanitaire, appelle les délégations à adopter par consensus le projet de texte qui sera présenté à la fin de la session.
M. MAHAMAT ISSA HALIKIMI, Ministre de la justice et des droits de l'homme du Tchad, a déclaré que les attaques contre des civils innocents, les attentats presque simultanés dans plusieurs villes, villages et localités du Nigéria, du Cameroun, du Niger et du Tchad, les prises d'otages de plusieurs centaines de filles ainsi que de centaines de victimes africaines et de plusieurs victimes étrangères en une période courte ont mis en lumière la vulnérabilité de la sous-région du bassin du lac Tchad. Le groupe terroriste Boko Haram s'illustre de plus en plus comme un ennemi implacable qui ne recule devant aucun obstacle pour atteindre ses objectifs de déstabilisation des pays de la région. Le ministre tchadien a souligné que les méfaits de ce groupe risquent de s'étendre dans toutes les régions de l'Ouest et du Centre. «Devenu un véritable monstre, au regard de son indicible violence et de ses méthodes barbares», Boko Haram a prospéré sur le terreau de la pauvreté, de la misère et de l'oisiveté des millions d'hommes et de femmes, particulièrement les jeunes qui sont des proies faciles pour les extrémistes», a poursuivi M. Halikimi. Boko Haram est de plus en plus organisé et professionnel, comme le montrent ses modes opératoires; il dispose de ressources humaines, matérielles et logistiques considérables et modernes, si bien qu'il faut s'interroger sur la source de ses moyens d'action et des facilités dont il dispose.
Le nord du Cameroun et l'est du Nigéria constituent l'unique corridor d'accès du Tchad à la mer, notamment par le port de Douala, a rappelé M. Halikimi. Les attaques armées et le siège de Boko Haram dans ces parties de la sous-région du lac Tchad ont considérablement asphyxié l'économie du Tchad depuis plusieurs années, a-t-il ajouté, soulignant que le pays doit faire face à une constante pénurie de produits de première nécessité et que tout ceci plonge le Tchad dans une spirale de fragilité marquée par la flambée des prix et accentue la pauvreté déjà extrême. Avec l'insécurité généralisée du fait des atrocités et des crimes de Boko Haram, des milliers de Tchadiens qui résident dans les pays autour du lac Tchad regagnent leurs terroirs d'origine; ces mouvements spontanés sur une partie du territoire tchadien sont sources de vives inquiétudes d'ordre sécuritaire, a poursuivi M. Halikimi.
Les Africains doivent impérativement déployer des efforts plus importants pour combattre le terrorisme sur le continent et s'employer à renforcer la voix de l'Afrique dans le débat international sur le terrorisme, dans une approche qui combine les questions de sécurité et de développement avec la promotion des droits de l'homme, et surtout agir sur des facteurs de prévention du terrorisme. En outre, le Gouvernement tchadien est convaincu qu'en échangeant des informations avec la société civile et en cherchant à l'impliquer, les États peuvent renforcer leur sécurité.
M. DANJUMA NANPON SHENI, Secrétaire permanent du Ministère des affaires étrangères du Nigéria, a souligné que les actes terroristes de Boko Haram mettent à rude épreuve la société nigériane tout entière en plus des citoyens touchés par ces crimes et en particulier les femmes et les enfants. Ce groupe terroriste profite de la pauvreté et de l'analphabétisme pour prendre de l'ampleur, ce qui oblige les États concernés à prendre des mesures concertées. Dans son sillage, Boko Haram laisse le problème lancinant des réfugiés. Le Nigéria appelle la communauté internationale à l'aider à répondre aux besoins de plus d'un million et demi de personnes déplacées, de même qu'à se préoccuper des implications de Boko Haram sur la paix et la sécurité au niveau du continent africain.
M. Sheni a souligné l'importance de la coopération internationale en appui aux opérations régionales. Près d'un quart du territoire saisi par Boko Haram lui a été repris ces dernières semaines par les forces armées alliées, et ce alors même que se tenaient les élections présidentielles nigérianes, s'est cependant félicité de Secrétaire permanent. Les forces armées du Nigéria obéissent à des directives et règles d'engagement très strictes. Le Nigéria a invité le Rapporteur spécial sur la protection des droits de l'homme dans la lutte contre le terrorisme à se rendre très prochainement dans le pays (du 16 au 30 avril). Personne ne peut mettre en doute le droit du Nigéria et des pays voisins de déployer leurs forces armées pour défendre leur souveraineté et empêcher des crimes contre l'humanité. Le Nigéria constate avec satisfaction que la communauté internationale est unie pour combattre le terrorisme partout où il se trouve.
Débat général
La Lituanie, au nom de l'Union européenne, a exprimé sa sincère solidarité avec les peuples du Nigéria, du Cameroun, du Tchad et du Niger qui subissent les conséquences des activités terroristes. Elle s'est dite horrifiée d'apprendre qu'un autre enlèvement de 400 femmes et enfants aurait pu avoir lieu récemment à Damasak, après celui de 200 fillettes à Chibok l'an dernier. L'Union européenne est disposée à aider le Gouvernement nigérian et tous les États de la région concernée à répondre aux défis lancés par Boko Haram. Soulignant que le facteur essentiel pour gagner la guerre contre le terrorisme est de veiller à ce que le peuple puisse avoir confiance dans les forces de sécurité, l'Union européenne note avec préoccupation les informations faisant état de violations des droits de l'homme commises par les forces de sécurité nigérianes et par d'autres forces gouvernementales opérant au Nigéria.
Le Danemark, au nom des pays nordiques, a exprimé son appui au Gouvernement nigérian et l'a encouragé à renforcer ses efforts en vue de protéger la population contre les crimes et violations de Boko Haram. Il s'est dit horrifié par les violations systématiques des droits de l'homme et du droit humanitaire international commises par Boko Haram au Nigéria et ailleurs dans la région. En attendant que soit opérationnelle la Force multinationale mixte, le Danemark se félicite des efforts régionaux déployés par le Nigéria, le Niger, le Tchad et le Cameroun en vue de contenir et combattre les attaques perpétrées par Boko Haram sur des civils.
Le Maroc a exprimé l'inquiétude de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) face à la recrudescence du terrorisme, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, et à la multiplication des exactions et des atteintes graves aux droits de l'homme commises par des groupes extrémistes tels que Boko Haram. Ces actes appellent de la part de la communauté internationale une réponse ferme et coordonnée, ce qui suppose d'élaborer des stratégies appropriées et de mener des actions concertées pour les combattre. Le groupe francophone salue les efforts de la communauté internationale pour combattre l'enrôlement forcé de jeunes et les enlèvements et les viols commis par Boko Haram et apporte tout son soutien aux actions engagées par les organisations régionales, l'Union africaine et les Nations Unies, notamment, en particulier la création récente d'une force armée multinationale et la création d'un fonds d'urgence de 50 milliards de francs CFA (75 millions d'euros) dans le cadre du pacte d'assistance mutuelle et de solidarité qui lie les pays membres de la Communauté économique des États d'Afrique centrale.
L'Algérie, au nom du Groupe africain, a jugé indispensable que la présente session extraordinaire permette de formuler et de mettre en œuvre des solutions hardies et viables pour combattre le terrorisme, la radicalisation et l'extrémisme, dont les premières victimes sont les populations civiles, et de tirer avantage de l'architecture internationale de lutte contre les menaces terroristes pour instaurer une sécurité durable qui implique la pleine et entière participation de l'ensemble de la communauté internationale. Le Groupe africain estime que la lutte contre le terrorisme, la radicalisation et l'extrémisme doit être au cœur des efforts de toutes les institutions nationales et de tous les segments de la société. La réponse militaire et sécuritaire doit s'accompagner de la création de régimes juridiques et de systèmes de justice pénale de lutte contre le terrorisme qui respectent et protègent les droits de l'homme. Le Groupe africain recommande en outre de créer des conditions appropriées pour tarir le recrutement de terroristes par une approche qui favorise l'accès à l'information, l'éducation et la sensibilisation des jeunes. Il recommande enfin un partenariat international sécuritaire axé, en particulier, sur l'échange d'informations et le refus du versement des rançons. «Bring back our girls !», a lancé pour conclure le représentant.
L'Éthiopie, au nom de l'Autorité internationale pour le développement, a souligné que le terrorisme était un «mouvement de folie», déconnecté de toute culture et de toute religion, ne profitant qu'aux marchands et trafiquants d'armes. Elle a dénoncé l'assassinat de civils innocents au Kenya et en Somalie, notamment l'assassinat du procureur général de la Somalie chargé des poursuites contre les Chabab.
La Tunisie, au nom du Groupe arabe, a dit que la menace que représente Boko Haram pour les pays de la région et la communauté internationale dans son ensemble pousse à l'indignation et à la solidarité avec tous les peuples du monde. Mais la réponse au phénomène du terrorisme implique un renforcement de la concertation régionale et internationale, tout en adoptant une approche multidimensionnelle qui inclue le développement humain pour réaliser la paix et la sécurité durable.
Le Zimbabwe, au nom de la Communauté de développement de l'Afrique australe, a condamné toutes les atteintes aux droits de l'homme commises par Boko Haram. Il a ensuite salué les efforts des pays de la région pour lutter contre ce groupe. C'est pour cette raison et pour soutenir ces efforts que le Conseil des droits de l'homme doit adopter à l'unanimité le projet de résolution présenté aujourd'hui.
Les Pays Bas sont pour leur part touchés par la situation humanitaire découlant de cette situation. Cela exige que la communauté internationale apporte toute l'aide humanitaire nécessaire et soutenir les pays impliqués. Les Pays Bas sont également d'avis que le combat contre le terrorisme ne peut se faire que dans le plein respect des droits de l'homme et du droit international. Pour cette raison aussi, les Pays Bas attendent les mesures du nouveau président élu du Nigéria et espèrent que la situation post-électorale ne dégénéra pas.
Les États-Unis se sont dits choqués par les agissements de Boko Haram perpétrés tant au Nigéria, qu'au Cameroun, au Tchad et au Niger. Le terrorisme n'a pas de frontières et Boko Haram est un groupe qui méprise totalement les droits de l'homme, ont souligné les États-Unis; mais les agissements de ce groupe ne vont faire que renforcer l'union contre de tels actes. Des succès militaires ont été enregistrés récemment contre Boko Haram et les États-Unis encouragent le Nigéria et ses alliés à poursuivre cet élan. La création d'emplois est aussi un moyen de mettre un terme à la spirale de la violence, ont ajouté les États-Unis.
L'Estonie a condamné dans les termes les plus vifs les actes terroristes perpétrés par Boko Haram, en particulier contre les femmes et les enfants. Toutes les personnes qui se rendent coupables de violations des droits de l'homme et du droit humanitaire international doivent être tenues pour responsables de leurs actes, a souligné l'Estonie. Elle a insisté sur l'urgence pour le Nigéria de former un gouvernement inclusif et a invité le futur gouvernement à coopérer davantage avec les États de la région. L'Estonie est préoccupée par le risque de propagation du conflit au-delà des frontières actuelles.
Le Maroc a rappelé qu'il attirait depuis plus d'une décennie l'attention de la communauté internationale sur les risques sécuritaires liés à la prolifération d'acteurs non étatiques dans l'espace sahélo-saharien et en Afrique de l'Ouest. Les groupes armés tels que Boko Haram sont des défis à l'autorité des États et à leur intégrité territoriale et menacent la pleine jouissance des droits de l'homme. Les États confrontés à ces groupes doivent mettre en place des coopérations transfrontalières, a recommandé le Maroc.
La Côte d'Ivoire a estimé que les violations massives et abus de tous genres perpétrés par Boko Haram sont d'une telle intensité et d'une telle atrocité qu'il devient impérieux pour la communauté internationale d'apporter une réponse appropriée à la complexité de la situation par des actions multiples mais concertées. En tant que pays laïc, où cohabitent de façon pacifique plusieurs religions, la Côte d'Ivoire est convaincue que les pratiques barbares de Boko Haram ne sont la prescription d'aucune religion. Elle s'inscrit également en faux contre les présomptions de complicité qui pèsent sur les populations victimes, estimant qu'elles ont été endoctrinées par la secte Boko Haram, dont les ambitions obscures restent à éclaircir et endiguer.
La Sierra Leone a demandé à la communauté internationale d'agir de manière résolue contre l'assassinat aveugle de civils et contre les violations des droits de l'homme graves et systématiques. Mais la Sierra Leone estime que les opérations militaires à elles seules ne suffiront pas à résoudre les problèmes engendrés par Boko Haram non plus qu'à l'éradiquer. Il est indispensable à cet égard de traiter les causes profondes de cette forme de terrorisme idéologique, de supprimer ses sources de financement et de traduire en justice toute personne qui tente de soutenir ses activités terroristes.
L'Argentine a condamné tout acte, méthode et pratique terroriste, quelle que soit sa justification et en particulier les graves abus et violation des droits de l'homme commis par Boko Haram. La délégation est d'avis qu'il faut continuer de renforcer les mécanismes de Nations Unies et la coopération internationale pour combattre efficacement le terrorisme. Mais dans le cadre de la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme, l'Argentine appelle tous les États à s'abstenir de financer le terrorisme, quelles que soient les raisons qui les poussent à le faire. La communauté internationale doit au contraire aider les pays de la région à aborder les défis économiques, politiques et sociaux associés à l'ascension de Boko Haram.
La Fédération de Russie s'est félicitée de la réaction et des initiatives prises par les pays africains et de la sous-région. Cela montre que l'Afrique est capable de résoudre ses problèmes toute seule. La Fédération de Russie a ensuite tenu à rappeler que l'expansion du terrorisme en Afrique et de Boko Haram en particulier a été facilitée par des interventions extérieures et leurs conséquences inopportunes. C'est pourquoi il faut aider les pays africains à lutter contre ce phénomène.
L'Allemagne a salué la tenue de cette session extraordinaire qui offre l'occasion d'analyser toutes les causes du phénomène et de trouver les réponses appropriées. Elle est d'avis que tous les auteurs de violations des droits de l'homme doivent répondre de leurs actes, assurant par ailleurs les pays de la région de son soutien, l'Allemagne apportant déjà son aide dans le cadre de cette lutte.
Le Royaume-Uni s'est dit préoccupé par les attaques terroristes que continue de commettre Boko Haram, frappant sans discrimination, au Nigéria et dans les pays voisins. Plus de 4000 personnes ont été tuées et 900 enlevées l'an dernier par Boko Haram, a rappelé le Royaume-Uni. Boko Haram vise de manière délibérée les groupes les plus vulnérables de la société, y compris des enfants. Ces attaques doivent cesser. En outre, tous les efforts doivent être déployés pour que la lutte contre Boko Haram soit conforme aux droits de l'homme et au droit humanitaire international.
Les Émirats arabes unis ont souligné que la présente session se tient sous des auspices alarmants du fait des attaques perpétrées par Boko Haram dans plusieurs pays africains et qui constituent autant de violations graves des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Cette organisation terroriste considère que la femme n'a aucun droit et que la fillette ne doit pas s'instruire, d'où ses attaques contre nombre d'écoles, ce qui témoigne de l'obscurantisme de Boko Haram. Le terrorisme constitue une violence pour la sécurité non seulement dans la région africaine mais aussi dans le monde entier. La communauté internationale doit prêter main forte à la Force multinationale mixte de l'Union africaine afin de faire face aux dangers que représente l'organisation terroriste Boko Haram.
Le Monténégro a condamné dans les termes les plus vifs toutes les violations de droits de l'homme et du droit international humanitaire commises par Boko Haram depuis 2009. Le Monténégro lance un appel afin que la liberté soit rendue de façon inconditionnelle et immédiate à toutes les personnes enlevées par ce groupe terroriste, notamment les 400 personnes récemment enlevées à Damasak, sans oublier les 276 fillettes enlevées l'an dernier à Chibok. Boko Haram représente une menace croissante pour la paix et la sécurité du Nigéria et de l'ensemble du continent africain. Il faut œuvrer de toute urgence pour prévenir la propagation des activités de ce groupe terroriste.
La Chine a déclaré que la protection des droits de l'homme constitue le socle de la défense de toute société humaine. C'est pourquoi elle est très préoccupée par la progression du terrorisme en Afrique. La Chine appelle la communauté internationale à aider les pays africains à combattre le terrorisme et ses causes profondes, au premier rang desquelles la pauvreté. La Chine est convaincue de la nécessité de continuer de promouvoir les droits de l'homme en Afrique.
La République de Corée a souligné que les crimes épouvantables commis par Boko Haram montrent que ce groupe terroriste constitue une menace grave contre les valeurs fondamentales des droits de l'homme. La République de Corée a demandé à la communauté internationale d'aider les pays affectés par Boko Haram à n'épargner aucun effort pour empêcher de nouvelles violations des droits de l'homme et à faire face à une situation humanitaire difficile.
L'Arabie saoudite a souligné que l'Islam était «horrifié» par les agissements de Boko Haram, qui aboutissent malheureusement à mobiliser le monde contre les musulmans. L'Arabie saoudite agit fermement contre le terrorisme et contribue largement aux initiatives régionales dans ce domaine, notamment au profit de l'Afrique et de l'Organisation de la coopération islamique.
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HRC15/062F