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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND DES DÉLÉGATIONS QUI ONT NOTAMMENT COMMENTÉ LE FORUM DU 19 MARS AVEC LA SOCIÉTÉ CIVILE

Compte rendu de séance
La Conférence tient une réunion privée sur la suite de ses travaux, qui reprendront à la fin mai

La Conférence du désarmement a tenu ce matin la dernière séance publique de la première partie de sa session de 2015, qui a entamé ses travaux le 20 janvier dernier. Elle a entendu les déclarations du Pakistan, de la Colombie, de l'Afrique du Sud, du Royaume-Uni et des États-Unis.

Le Président de la Conférence, l'Ambassadeur Mohamed Auajjar du Maroc, a indiqué avoir engagé des consultations avec plusieurs États membres sur trois projets qui leur ont été circulés. Ces projets portent sur le rétablissement du groupe de travail informel sur le programme de travail, sur le calendrier des activités de la session 2015 et sur l'établissement d'un groupe de travail informel sur les méthodes de travail. Suite à un réunion privée consacrée à l'examen de ces propositions, le Président a indiqué qu'il poursuivrait ses consultations pendant l'intersessions en vue de parvenir à un consensus et de faire des propositions qui prennent en compte l'ensemble des préoccupations des États membres.

Les délégations qui ont pris la parole en séance publique ce matin ont en particulier salué le tenue du premier «Forum Conférence du désarmement - société civile», organisé le 19 mars dernier à l'initiative du Secrétaire général par intérim de la Conférence, M. Michael Møller. Le Secrétariat de la Conférence a annoncé, à ce propos, l'organisation prochaine d'une séance d'information à l'intention des membres.


La prochaine séance plénière de la Conférence du désarmement se tiendra le mardi 26 mai, à 10 heures.


Aperçu des déclarations

M. MOHAMED AUAJJAR (Maroc), Président de la Conférence du désarmement, a assuré que son pays «continue à croire dans les vertus du dialogue et de la concertation» pour permettre à la Conférence du désarmement de mener ses travaux. C'est dans cette perspective que le Maroc a engagé des consultations avec bon nombre d'États membres «sur les trois projets qui ont été circulés». La présentation de ces projets qui ont été circulés hier aux membres de la Conférence permettra aux délégations d'approfondir la discussion et d'en tirer les meilleures conclusions sur les défis réels auxquels la Conférence doit faire face et sur les éléments positifs pouvant être retenus d'un commun accord pour l'établissement d'un programme de travail.

Le Pakistan s'est félicité de la tenue, le 19 mars dernier, du Forum avec la société civile, car il importe en effet que la société civile «apporte de nouvelles idées» à la Conférence du désarmement. À cette occasion, les organisations de la société civile ont dit leur mécontentement devant le blocage de la Conférence du désarmement et réaffirmé la priorité absolue qu'elles accordent au désarmement nucléaire, a constaté le Pakistan. Elles ont aussi montré leur scepticisme devant «le subterfuge» que constitue l'approche dite «étape par étape» proposée à la Conférence par certaines délégations, a souligné le Pakistan. Il est paradoxal, a relevé le représentant pakistanais, que l'opposition la plus vive à la participation de la société civile aux travaux de la Conférence émane d'États nucléaires qui, peu soucieux de se soumettre à un contrôle, se posent par ailleurs en défenseurs ardents des organisations non gouvernementales dans d'autres instances, comme c'est le cas au Conseil des droits de l'homme par exemple.

L'enlisement de la Conférence est tel que les organisations non gouvernementales ont décidé de mettre fin à leur collaboration avec elle, a regretté le Pakistan. Le blocage des travaux de la Conférence du désarmement ne saurait cependant être attribué à son règlement intérieur, a poursuivi le Pakistan: la Conférence doit en réalité surmonter des obstacles stratégiques. «Le mieux étant l'ennemi du bien», la Conférence doit axer ses débats, sinon sur le début de négociations, qui ne réunit pas le consensus en l'état, du moins sur les points de l'ordre du jour qui permettraient de réaliser des progrès.

La Colombie a dit avoir lancé, suite à un accord avec les FARC, un vaste projet de déminage et de récupération de munitions non explosées. Le projet a bénéficié de l'assistance technique de la Norwegian People's Aid. La Colombie salue cette forme de coopération internationale dont elle a bénéficié et espère qu'elle se poursuivra. La Colombie a dit par ailleurs n'écarter aucune option pour faire avancer la non-prolifération et le désarmement, y compris des «scénarios parallèles à la Conférence».

L'Afrique du Sud a dit soutenir l'idée de créer un groupe de travail chargé d'examiner les méthodes de travail de la Conférence, mais a craint qu'il ne soit l'occasion de nourrir de faux espoirs. Les efforts de la Conférence du désarmement doivent porter sur le règlement des questions de fond qui bloquent ses travaux.

Le Royaume-Uni a réaffirmé être attaché au désarmement nucléaire, comme en témoignent les mesures unilatérales qu'il a prises à cet égard, et contrairement aux «pays qui se cachent derrière la paralysie de la Conférence du désarmement pour ne pas désarmer».

Les États-Unis ont souligné que l'approche «étape par étape» critiquée par le Pakistan est garante de progrès réguliers en matière de désarmement: plus de 12 000 ogives nucléaires ont bel et bien été démantelées en vertu de cette méthode.

Le Pakistan a rappelé que l'avis qu'il a exprimé représente celui d'organisations de la société civile qui, «hors de cette salle», tiennent elles aussi et à leur manière au désarmement nucléaire. D'autre part, si on peut soutenir que le nombre d'ogives a diminué, on ne peut en dire autant de la prolifération verticale. Le Pakistan est toujours prêt à prendre part à des négociations qui tiennent compte des stocks existants de matières fissiles, a rappelé le Pakistan.

La Fédération de Russie a suggéré de dresser un bilan de la coopération de la Conférence du désarmement avec la société civile.

Suite à un réunion privée consacrée à l'examen de ces propositions, le Président a indiqué qu'il poursuivrait ses consultations pendant l'intersessions en vue de parvenir à un consensus qui permettra à la deuxième partie de la présidence marocaine de revenir avec des propositions qui prennent en compte l'ensemble des préoccupations et des remarques des États membres.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC15/023F