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LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME OUVRE LES TRAVAUX DE SA SESSION DE SEPTEMBRE 2014

Compte rendu de séance
Le nouveau Haut-Commissaire aux droits de l'homme s'engage à «être ferme mais toujours juste, critique envers les États lorsque c'est nécessaire et élogieux quand ils le méritent»

Le Conseil des droits de l'homme a ouvert ce matin les travaux de sa vingt-septième session ordinaire, qui se tient au Palais des Nations à Genève jusqu'au 26 septembre prochain. Des déclarations d'ouverture ont été faites par le Président du Conseil, M. Baudelaire Ndong Ella du Gabon, et le nouveau Haut-Commissaire aux droits de l'homme, M. Zeid Ra'ad al-Hussein. Le Conseil a ensuite tenu un débat général portant principalement sur la mise à jour présentée par le Haut-Commissaire.

M. Zeid, qui a pris ses fonctions le 1er septembre dernier et s'adressait pour la première fois au Conseil, a plaidé pour que l'humanité prenne une voie plus éclairée et plus chargée d'espoir. Rendant hommage à son prédécesseur, Mme Navi Pillay, le nouveau Haut-Commissaire s'est engagé à suivre le même chemin et à «être ferme mais toujours juste, critique envers les États lorsque c'est nécessaire et élogieux quand ils le méritent». M. Zeid a ensuite évoqué les différents conflits dans le monde, condamnant le mépris total des droits de l'homme affiché par les «takfiri», dont le groupe EIIL en Syrie et en Iraq, dénonçant l'impunité dont bénéficie Israël dans le conflit israélo-palestinien, exprimant sa préoccupation face aux situations en Libye, en Ukraine, en République centrafricaine, au Soudan du Sud, en République démocratique du Congo, en République populaire démocratique de Corée et à Sri Lanka. Rappelant que, dans un an, les objectifs du développement durable remplaceront les objectifs du Millénaire pour le développement, le Haut-Commissaire a souligné que le droit au développement devra faire partie des nouveaux objectifs du développement durable. Il a aussi souligné que l'attention devait se porter sur le sort des travailleurs migrants dans différentes parties du monde.

Lors du débat général qui a suivi, les délégations ont souhaité la bienvenue au nouveau Haut-Commissaire aux droits de l'homme et se sont dites prêtes à coopérer avec lui. Plusieurs ont mis l'accent sur la nécessité de respecter les principes d'universalité, d'objectivité, de non-politisation et de non-sélectivité. Pour plusieurs délégations, les droits de l'homme doivent être considérés dans les contextes sociaux, culturels, politiques et économiques de chaque pays. D'autres délégations ont rejeté toute relativisation des droits de l'homme dans les débats du Conseil. Les délégations ont également évoqué les situations des droits de l'homme dans les pays actuellement en crise, mais aussi les futurs objectifs du développement durable et leurs liens avec les droits de l'homme. La situation de certaines catégories de personnes vulnérables, notamment les migrants et les femmes, ou encore l'épidémie de fièvre Ébola en Afrique de l'Ouest, ont également retenu l'attention des délégations.

Les délégations suivantes ont fait des déclarations au nom de groupes de pays: Égypte au nom d'un groupe de pays, Viet Nam au nom de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est, Maroc au nom du Groupe francophone, Italie au nom de l'Union européenne, Iran au nom du Mouvement des pays non alignés, Pakistan au nom de l'Organisation de la coopération islamique, Costa Rica au nom de la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes, Éthiopie au nom du Groupe africain, Émirats arabes unis au nom du Groupe des États arabes, Koweït au nom du Conseil de coopération du Golfe. Les membres suivants du Conseil ont également pris la parole: Inde, Monténégro, Irlande, Japon, États-Unis, République tchèque, Namibie, Venezuela, Arabie saoudite, Afrique du Sud, Autriche, Gabon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Indonésie, Chili, Burkina Faso, Sierra Leone, République de Corée, Algérie, Mexique, Pakistan, Chine, Côte d'Ivoire, Argentine, Maldives, Émirats arabes unis, Brésil, Cuba, Philippines, Fédération de Russie, Roumanie, ex-République yougoslave de Macédoine, Maroc, Congo, Botswana, Kazakhstan et Bénin.

Ont également participé au débat les délégations observatrices suivantes: Qatar, Égypte, Pays-Bas, Norvège, Turquie, République arabe syrienne, Iraq, Sri Lanka, Thaïlande, Islande, Israël, Portugal, Oman, République islamique d'Iran, Arménie, Mozambique, Jordanie, Libye, Suisse, Paraguay, Uruguay, Niger, Népal, Serbie, République populaire démocratique de Corée, Bangladesh, Malaisie, Soudan, Rwanda, Saint Siège, Bahreïn, Géorgie, Ukraine, Belgique, Ouganda, Conseil de l'Europe, Liban, Angola, Honduras, Australie, Ghana, Ouzbékistan, République de Moldova, Guinée, Guinée équatoriale, Soudan du Sud, Nigéria, Sénégal, El Salvador, Canada, Tunisie, Espagne et Australie. Le Comité international de coordination des institutions nationales de promotion et protection des droits de l'homme et les représentants de plusieurs organisations non gouvernementales sont également intervenus*.


Cet après-midi, le Conseil des droits de l'homme sera saisi des rapports de l'Experte indépendante sur les personnes âgées et de la Rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines d'esclavage. Un débat interactif suivra la présentation des rapports.


Déclarations d'ouverture

M. BAUDELAIRE NDONG ELLA, Président du Conseil des droits de l'homme, a souhaité la bienvenue au nouveau Haut-Commissaire aux droits de l'homme, M. Zeid Ra'ad Al Hussein, rappelant que celui-ci avait succédé à ce poste à Mme Navi Pillay le 1er septembre. Il lui a souhaité plein succès dans ses nouvelles fonctions.

Le Président a indiqué que le programme de travail de cette vingt-septième session prévoyait l'organisation de dialogues interactifs avec 18 titulaires de mandats, thématiques et par pays, au titre des procédures spéciales, notamment avec l'expert indépendant sur la situation des droits de l'homme en République centrafricaine. Après avoir mentionné un programme de travail «exceptionnellement chargé», M. Ndong Ella a souhaité que soit cultivé un «esprit consensuel et constructif» tout au long de la session. Il a rappelé que la résolution 16/21 du Conseil «rejetait catégoriquement tout acte d'intimidation ou de représailles contre les personnes ou les groupes qui coopèrent ou ont coopéré avec l'ONU, ses représentants et ses mécanismes dans le domaine des droits de l'homme». Il a «exhorté tous les États à prévenir de tels actes et à assurer la protection voulue à ceux qui risquent d'y être soumis».

M. ZEID RA'AD AL-HUSSEIN, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, qui s'adressait pour la première fois au Conseil des droits de l'homme depuis sa prise de fonctions le 1er septembre dernier, a indiqué qu'il y a vingt ans, il a été confronté à une guerre cruelle et inutile alors qu'il faisait partie de la Force de protection des Nations Unies dans l'ex-Yougoslavie, dont il a tiré des enseignements. D'abord, la violence extrême est si cruelle et répugnante et va tellement au-delà de l'absurde que l'esprit humain a du mal à la concevoir. En ce sens, aucune guerre n'est pire qu'une autre. Toutes les guerres, petites ou grandes, se révèlent les mêmes usines à produire de la violence. Et pourtant, étonnamment, les auteurs des crimes eux-mêmes et les communautés qui les soutiennent penseront toujours que leurs actes étaient d'une manière ou d'une autre nécessaires, même si, en même temps, ils savent que «s'était mal». Tous ceux qui imposent leur violence aux autres pensent que ce qu'ils font sera pardonné ou absous par les circonstances ou l'Histoire. Chaque violence peut être rationalisée à un point où cette logique s'étend dans l'esprit du tortionnaire, de l'assassin, du bigot ou du chauvin et devient pour lui la vérité tout entière. C'est, bien sûr, une vérité pervertie, à tel point que les menteurs croient fanatiquement aux mensonges qu'ils ont eux-mêmes échafaudés.

Pour M. Zeid, un autre enseignement de cette période est qu'il n'y a jamais de justification pour l'exploitation dégradante des autres êtres humains, sur quelque base que ce soit. Et pourtant, les nouvelles du monde sont aujourd'hui pleines de souffrances. Nous devons persévérer pour que l'humanité prenne une voie plus éclairée et davantage chargée d'espoir, où la décence de l'humanité soit la seule monnaie. Après tout, le monde n'a pas réellement besoin d'un plus grand nombre de gens intelligents, politiquement puissants ou extrêmement riches. Certes, il en faut beaucoup, mais ils ne peuvent à eux seuls nous sauver. Pour sauver cette planète, il faut plus de compassion, plus de sagesse et aussi plus de courage de la part de ceux qui nous dirigent, a poursuivi le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, se disant d'accord sur ce point avec le pape François.

Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme a mis l'accent sur le courage, principale vertu humaine, respectée dans le monde entier. Mais le courageux, ce n'est pas l'homme politique puissant qui pointe son arme sur ceux qui n'ont pas cette puissance. L'individu courageux, c'est celui qui, armé seulement du bon sens, de la raison et du droit, est prêt à tout sacrifier, y compris sa vie, pour défendre la victime d'une injustice. M. Zeid a cité le nom du capitaine sénégalais, Mbaye Diane, qualifié de casque bleu de plus courageux de l'histoire des Nations Unies, resté jusqu'il y a peu méconnu alors qu'il a sauvé un millier de Rwandais pendant le génocide, au prix de sa vie. Il l'a opposé aux «takfiris» qui ont récemment assassiné James Foley et des centaines d'autres victimes sans défense en Iraq et en Syrie. Ils ne font que révéler à quoi ressemblerait un État takfiri. Dans l'«esprit takfiri», comme nous l'avons vu au Nigéria, en Afghanistan, au Pakistan, au Yémen, au Kenya, en Somalie, au Mali, en Libye, en Syrie et en Iraq, et partout dans le monde où ils s'en sont pris à des innocents, y compris le 11 septembre 2001, il n'y a pas l'amour du prochain - que l'anéantissement de tous les musulmans, chrétiens, juifs et tout le reste de l'humanité qui pensent différemment.

M. Zeid a rendu hommage à son prédécesseur, Mme Navi Pillay, soulignant qu'elle avait certes «agacé de nombreux gouvernements», mais qu'elle mettait au centre de son action les victimes qui avaient besoin de sa voix et de sa plume pour se faire entendre. Il s'est engagé à suivre le même chemin et à être ferme mais toujours juste, critique des États lorsque c'est nécessaire et plein de louanges quand ils le méritent. Mais il faut aussi rester humble et, tout en faisant preuve de moins de patience avec ceux qui exercent une discrimination ou des abus, nous devons renforcer l'effort de mémoire. Les Nations Unies elles-mêmes ne sont pas au-dessus de tout reproche, a rappelé le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, ajoutant qu'il l'avait constaté de première main. En ce sens, il a dit se féliciter du prochain débat interactif sur la mémoire historique, organisé à l'initiative de Cuba. M. Zeid a également rappelé à cet égard qu'une réunion ministérielle se tiendrait à New York, le 25 septembre, sur la nécessité de définir un code de conduite pour les membres permanents du Conseil de sécurité en ce qui concerne le recours au droit de veto dans un contexte où des situations ou des atrocités avérées sont commises. Il ne s'agit pas de réécrire la Charte des Nations Unies mais d'un appel aux membres permanents pour qu'ils exercent un moratoire dans des circonstances spécifiques relatives à des crimes graves. Il a félicité le Gouvernement français pour avoir lancé cette initiative, le remerciant de l'avoir invité à la réunion du 25 septembre. «Lorsque le veto est exercé dans le but unique de bloquer l'action du Conseil de sécurité, sans offrir de proposition de rechange, et quand des gens souffrent, il s'agit aussi d'une forme de cruauté», a-t-il déclaré.

M. Zeid a ensuite évoqué les conflits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, constatant que l'on assistait aujourd'hui à une escalade dramatique. Il a indiqué que plus de 190 000 personnes avaient perdu la vie entre mars 2011 et avril dernier en Syrie, alors que plus de trois millions de personnes ont fui à l'étranger et que 6,5 millions sont déplacées à l'intérieur du pays. Il a noté que ce pays à la civilisation ancienne était devenu une boucherie où des enfants sont torturés devant leurs parents ou exécutés en public. Le Haut-Commissaire a aussi mentionné les mépris total des droits de l'homme affiché par les takfiri dont le «soi-disant groupe EIIL». Il a rappelé que ce à quoi on assistait pouvait relever de crimes contre l'humanité. Pour lui, la priorité des priorités pour la communauté internationale doit aller aux conflits en Iraq et en Syrie. Les crimes commis doivent faire l'objet d'actions en justice. On ne pourra faire l'économie d'une réflexion approfondie sur ce qui a permis l'éruption de telles crises, a-t-il encore observé.

Le Haut-Commissaire a indiqué que l'autre cas de discrimination et d'impunité persistante auquel il convient de mettre un terme concerne le conflit israélo-palestinien. Rappelant le bilan meurtrier du récent conflit à Gaza, M. Zeid a déclaré que «les Palestiniens, la génération actuelle et celles à venir, ont le droit d'avoir des vies normales et dignes». Le blocus vieux de sept ans contre la bande de Gaza doit cesser et l'on doit établir les responsabilités pour les transgressions commises par toutes les parties. Il s'est dit convaincu que la Commission d'enquête sur le territoire palestinien occupé ferait la lumière sur les faits, grâce à l'engagement des deux parties.

Évoquant d'autres situations dans le monde, M. Zeid a notamment appelé les parties impliquées dans les hostilités en Libye à cesser toute violation du droit international humanitaire et à cesser les combats. Pour l'Ukraine, il a appelé les deux parties en conflit, ainsi que les États voisins dont la Fédération de Russie, de protéger les civils et de respecter le droit international humanitaire. Il a constaté une quasi-absence de l'État centrafricain sur la majeure partie du pays, et souligné que la Commission d'enquête avait relevé de graves violations des droits de l'homme, probablement commises par toutes les parties en présence. Au Soudan du Sud, de graves violations sont toujours commises même si le conflit a baissé d'intensité, a-t-il noté, rappelant que le Conseil se pencherait sur ce pays le 24 septembre. Il a fait part de son effroi lorsqu'il a appris qu'un homme sur trois interrogés dans la province du Nord-Kivu de la République démocratique du Congo reconnaissait avoir commis des violences sexuelles. Il a rappelé la nécessité pour le Gouvernement de Kinshasa de mettre en œuvre les recommandations relatives aux droits des femmes et de mettre un terme à la violence sexuelle. Pour ce qui concerne la République populaire démocratique de Corée, il s'est dit impressionné par les travaux de la Commission d'enquête, exprimant l'espoir que l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité y accorderaient la plus grande attention. Il a enfin dit attacher une grande importance à l'enquête lancée par le Conseil au sujet de Sri Lanka.

M. Zeid a rappelé que, dans un an, les objectifs de développement durable remplaceront les objectifs du Millénaire pour le développement. Les objectifs du Millénaire pour le développement ont fait passer le message que le développement ne pouvait se limiter à l'économique de marché et à la croissance économique, mais concernait aussi l'éducation, l'accès à l'alimentation ou le droit à un environnement sain. Mais ces objectifs étaient un peu aveugles aux inégalités et donc incomplets. Le droit au développement doit faire partie des objectifs de développement durable. Les objectifs de développement durable doivent permettre non seulement à chacun d'être libéré du besoin mais aussi de la peur et lui permettre de pleinement participer aux affaires publiques. M. Zeid a cité l'épidémie de fièvre Ébola comme un exemple de l'indivisibilité et de l'interaction des différents droits de l'homme. Il a mis l'accent sur la nécessité d'un partenariat mondial qui inclut le transfert d'assistance et de technologie mais réduise aussi les inégalités internationales. Les objectifs de développement durable ne feront une différence que si des progrès sont réalisés et peuvent être mesurés, et si les responsables sont contraints de rendre des comptes. Il faut donc mettre un cadre permettant la reddition des comptes, qui fasse une plus grande place à la société civile. Le Haut-Commissaire s'est encore ému du sort des travailleurs migrants dans différents parties du monde et a plaidé pour que la détention des migrants irréguliers soit aussi limitée que possible dans son étendue et dans le temps, s'inquiétant notamment de la situation dans le territoire espagnol de Melilla et d'informations sur des cas de retours forcés et de mauvais traitements de la part des forces de sécurité, ainsi que du nombre important de migrants qui perdent la vie en tentant la traversée.

Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme a conclu en réaffirmant que le Haut-Commissariat aux droits de l'homme sera toujours ouvert au dialogue et apportera, dans la mesure de ses moyens, toute l'assistance possible aux États dans le cadre de la promotion et de la protection des droits de l'homme.

Débat général

L'Égypte, au nom d'un groupe de pays attachés aux mêmes principes, a souhaité la bienvenue au nouveau Haut-Commissaire, tout en lui souhaitant bonne chance dans l'accomplissement de son mandat. L'Égypte l'a assuré du plein soutien et de la coopération de tous les membres de ce groupe de pays. Les membres du groupe estiment néanmoins que les priorités thématiques et méthodes de travail du Haut-Commissariat peuvent encore être améliorées, et attend les propositions du Haut-Commissaire à cet égard.

Le Viet Nam, au nom de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), a aussi salué l'entrée en fonction du nouveau Haut-Commissaire. Les membres de ce groupe régional réitèrent que les droits de l'homme sont universels, indivisibles interdépendant et se renforcent mutuellement, mais les droits de l'homme doivent être considérés dans les contextes sociaux, culturels, politiques et économiques de chaque pays. La communauté internationale doit donc promouvoir ces principes dans son travail de promotion et protection des droits de l'homme. Il est par ailleurs impératif que le Haut-Commissariat continue de respecter les principes d'universalité, d'objectivité et de non-sélectivité, tout en éliminant la politisation et l'application de «deux poids deux mesures», a-t-il ajouté. En ce qui la concerne, l'ANASE est pleinement engagée dans la promotion et la protection des droits de l'homme. Elle a notamment mis en place, en 2009, un comité intergouvernemental sur les droits de l'homme qui a abouti à l'adoption en 2012 de la Déclaration de Phnom Penh sur les droits de l'homme. L'ANASE a par ailleurs condamné le tir de missile contre le vol MH17 de la Malaysia Airlines dans l'Est de l'Ukraine qui a fait 298 morts de plusieurs nationalités, et présente ses condoléances aux familles des victimes.

Le Maroc, au nom du Groupe des pays francophones, membres observateurs de l'organisation internationale de la francophonie (OIF), a également salué la nomination de M. Zeid Ra'ad Al Hussein au poste de Haut-Commissaire, se déclarant convaincu que ce dernier ne ménagera aucun effort pour contribuer à améliorer la situation des droits de l'homme dans le monde, en renforçant notamment l'action du Haut-Commissariat aux droits de l'homme. Le Groupe s'est également félicité du partenariat établi ces dernières entre le Haut-Commissariat et l'OIF en matière de de droits de l'homme et qui a abouti à la mise en œuvre de multiples projets d'appui et d'assistance technique au bénéfice des pays francophones. Le Groupe souhaite poursuivre cette coopération, car les droits de l'homme sont une priorité pour ses membres. Les membres de l'OIF s'y sont engagés, notamment dans la déclaration de Bamako adoptée en 2000 et lors du sommet de Kinshasa en 2012.

L'Italie, au nom de l'Union européenne, a salué la priorité accordée par le Haut-Commissariat à l'égalité et à la non-discrimination sur tous les plans, tout en s'alarmant des actes de violence récemment perpétrés sur des personnes appartenant à des minorités ethniques et religieuses. L'Union européenne a ensuite pris note de l'importance accordée aux droits des migrants dans les pays membres du groupe, en particulier de ceux qui échouent sur les côtes méditerranéennes. Elle a dans ce cadre pris d'importantes mesures au regard de sa politique migratoire aux frontières.

L'Union européenne est préoccupée par la situation en Iraq et condamne toutes les violences et abus des droits de l'homme commis par l'État islamique d'Iraq et du Levant (EIIL) et les autres groupes qui lui sont affiliés, en particulier contre les chrétiens et autres minorités religieuses et ethniques. L'Union européenne attend que le Haut-Commissariat envoie une mission en Iraq. L'Union européenne a également condamné les violations des droits de l'homme et la montée des combats dans l'Est de l'Ukraine, ainsi que l'annexion de la Crimée par la Fédération de Russie et l'incursion de militaires russes en territoire ukrainien. Les pays de l'Union européenne appelle toutes les parties à cesser les combats et à appliquer l'accord de cessez-le-feu conclu à Minsk, en tant que premier pas vers le plein respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine. À Sri Lanka, les enquêtes sont une étape importante vers la réconciliation et la reddition de comptes. Pour l'Union européenne, la situation sécuritaire qui se dégrade en Libye exigent que toutes les parties s'engagent vers un arrêt immédiat des combats. La fragilité de la situation en République centrafricaine exige pour sa part que le Haut-Commissariat continue d'être présent sur le terrain en y déployant notamment un nombre suffisant d'experts. Enfin, l'Union européenne reste préoccupée par les actes d'intimidation et de représailles contre les membres de la société civile et appelle les gouvernements à respecter les droits de la société civile et à assurer la protection de ses membres.

L'Iran, au nom du Mouvement des pays non alignés, s'est dit très préoccupé par la discrimination exercée dans le contexte de la lutte contre le terrorisme. Le Mouvement des pays non alignés condamne par ailleurs les violations systématiques des droits des Palestiniens. Il condamne aussi les actes et le mépris des droits de l'homme manifesté par l'État islamique d'Iraq et du Levant (EIIL). Les pays non alignés rappellent que le droit au développement doit être intégré dans le programme de développement pour l'après-2015. Le Mouvement souhaite un monde fondé sur la diversité culturelle.

Le Pakistan, au nom de l'Organisation de la coopération islamique, a rappelé le désir des membres de l'OCI de renforcer les droits de l'homme de ses États membres. Il a rejeté de toute assimilation entre le terrorisme et l'islam et demandé le respect de la diversité culturelle et la reconnaissance du droit au développement, notamment dans la perspective du programme de développement pour l'après-2015. L'Organisation de la coopération islamique dénonce l'attitude d'Israël à l'égard des civils innocents de Palestine. Par ailleurs, la lutte contre l'intolérance doit être une priorité des efforts de la ci aujourd'hui.

Le Costa Rica, au nom de la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a rappelé combien actuelle et nécessaire était la promotion et la protection des droits de l'homme. Le dialogue et la coopération internationales dans le domaine des droits de l'homme sont essentiels. La Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes est désireuse de travailler main dans la main avec le Haut-Commissariat aux droits de l'homme, en portant une attention particulière aux groupes les plus vulnérables. La CELAC met par ailleurs l'accent sur l'amélioration de l'éducation. Elle est en outre convaincue des conséquences de plus en plus graves de la criminalité internationale sur la jouissance effective des droits de l'homme.

L'Éthiopie, au nom du Groupe africain, s'est félicité que le Haut-Commissaire se soit inquiété des graves conséquences sur les droits de l'homme de l'épidémie d'Ébola qui affectent les populations d'Afrique de l'ouest. Le Groupe africain exprime sa reconnaissance à tous les États et organisations ayant fourni une assistance. Il fait toutefois part de sa préoccupation du fait que l'assistance fournie s'avère tout à fait incapable de neutraliser l'épidémie, le bilan des morts ne cessant d'augmenter. Le Groupe africain appelle le Haut-Commissaire et les mécanismes du Conseil à prendre des mesures urgentes pour attirer l'attention sur les graves conséquences de l'épidémie en matière de droits humains. Par ailleurs, le Groupe africain a fait part de sa préoccupation face à l'essor du terrorisme, soulignant la nécessité de s'attaquer à la question de son financement.

Les Émirats arabes unis, au nom du Groupe des États arabes, ont affirmé la nécessité de promouvoir la coopération en matière de mise en œuvre des droits fondamentaux, sans exception. Toutefois, de prétendus droits affirmés par certains pays, qui mettant en avant leurs propres valeurs culturelles et alléguant de leur universalité, ne sont pas acceptables pour un certain nombre de sociétés, alors que certains droits fondamentaux, tels que le droit à la santé, sont loin d'être acquis et universellement appliqués. Le Groupe arabe appelle par ailleurs à faire cesser les pratiques de l'État d'Israël qui doit mettre un terme à son occupation en permettant l'autodétermination du peuple palestinien et le retour de ses réfugiés. S'agissant de la Libye, les États arabes appellent à soutenir le Gouvernement dans ses efforts de reconstruction et de développement.

Le Koweït, au nom du Conseil de coopération du Golfe, a souligné que la présente session se tenait dans un contexte très difficile au Moyen-Orient. Évoquant le récent conflit à Gaza, il a souligné la nécessité de voir appliquées les résolutions adoptées par le Conseil, ce qui permettra accessoirement de renforcer sa crédibilité. Il a aussi attiré l'attention sur la situation du peuple syrien, soumis à un régime cruel. Il s'est enfin félicité du fait que le Haut-Commissaire ait parlé de la situation des migrants dans la région du Golfe, assurant que leurs droits étaient reconnus et respectés. Les pays du Golfe s'engagent à entretenir un dialogue étroit et constructif avec M. Zeid.

L'Inde, a salué l'enthousiasme du nouveau Haut-Commissaire, tout en soulignant la nécessité d'un partenariat renforcé avec le Conseil des droits de l'homme, notamment pour la mise en œuvre du plan stratégique du Secrétaire général. L'Inde rappelle en outre qu'il est important que la représentativité géographique soit respectée au sein du Haut-Commissariat, de manière à ce que la complexité du monde soit mieux prise en compte. Il faut par ailleurs une augmentation des ressources financières du Haut-Commissariat et une priorisation des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles.

Le Monténégro a dit partager les préoccupations du Haut-Commissaire en ce qui concerne les crises et autres violations des droits de l'homme dans le monde. Le Monténégro est du même avis que lui quant aux mesures à prendre pour lutter contre les discriminations et les violences de tout genre, en particulier à l'encontre des jeunes filles et des femmes, notamment s'agissant des mariages précoces ou forcés.

L'Irlande a émis le souhait que l'expérience passée du Haut-Commissaire lui serve dans ses nouvelles fonctions. Cela implique qu'il lance un appel à tous pour plus d'unité. Il ne faut pas que l'on se divise sur des valeurs religieuses, estime l'Irlande, soulignant que le Conseil des droits de l'homme est un forum de partage et d'échange des valeurs de droits de l'homme. C'est pour cela qu'il faut s'appuyer sur les mécanismes dont dispose le Conseil, à savoir l'Examen périodique universel, les procédures spéciales ou encore les organes conventionnels.

Le Japon salue la nomination de M. Zeid Ra'ad Al Hussein à la tête du Haut-Commissariat aux droits de l'homme et lui apporte son appui et sa coopération. Il faut agir d'urgence face aux crises énumérées par le Haut-Commissaire mais aussi d'attaquer aux causes profondes en veillant à protéger la liberté, la démocratie et l'état de droit. Le Japon attache notamment une grande importance à la promotion des femmes et de la société civile. Le Haut-Commissaire a un rôle majeur à jouer dans le domaine de la médiation et du plaidoyer.

Les États-Unis ont félicité le Haut-Commissaire pour sa nomination et ont rendu hommage au travail de son prédécesseur, Mme Navi Pillay, en particulier au Sri Lanka. Les États-Unis attendent avec impatience le rapport sur ce pays. Les États-Unis dénoncent par ailleurs les exactions commises par l'État islamique d'Iraq et du Levant (EIIL). Ils remercient le Haut-Commissariat aux droits de l'homme pour ses travaux au Soudan, où la situation s'est détériorée et où il faut davantage protéger le personnel humanitaire, alors que la situation religieuse est préoccupante. Le Conseil des droits de l'homme ne peut, dans ce pays, se limiter à une assistance technique. La délégation a ajouté que, partout dans le monde, les États-Unis appuient le rôle de la société civile.

La République tchèque a rendu hommage à Mme Navi Pillay et à son opiniâtreté, et a promis SON soutien à M. Zeid Ra'ad al Hussein. La République tchèque est d'accord sur la nécessité d'un dialogue préventif pour éviter l'éclatement de crises. Elle ajoute que les institutions n'ont de raison d'être que si la population y participe.

La Namibie, qui a rendu hommage à son tour à Navi Pillay, s'est félicitée de l'esprit d'ouverture affiché par son successeur. Elle a rappelé par ailleurs que la prévention des conflits dépendait largement de la volonté politique, déplorant que la communauté internationale ne se mobilise que lorsque les choses deviennent insupportables et qu'une intervention humanitaire est devenue inévitable. La Namibie demeure particulièrement préoccupée par les situations d'occupation étrangère, citant le cas de la Palestine. Elle a souligné que le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental devait être respecté, conformément aux résolutions et déclarations de l'ONU.

Le Venezuela a émis l'espoir que le Haut-Commissariat ouvre un nouveau chapitre dans lequel les droits de l'homme seraient vraiment respectés sur la base de l'impartialité, de l'objectivité et de la transparence. Il a déploré qu'en de maintes occasions les puissances impérialistes tentent de mettre à leur service les organes du système des Nations Unies. Il a souligné que les pays du Sud aspiraient à édifier un monde multipolaire dans un cadre d'unité dans la diversité, basé sur le respect de la souveraineté et de l'égalité juridique des États. Il a constaté que le nombre de victimes et de réfugiés ne cessait d'augmenter suite aux invasions et interventions impérialistes contre des pays souverains. Il a enfin rappelé sa solidarité avec le peuple palestinien.

L'Arabie saoudite a fait part de la fierté de son pays d'avoir adopté l'islam comme fondement de sa Constitution. Il s'agit de valeurs inspirées par le créateur de l'Univers, ce que personne ne peut contester. Tenter d'imposer d'autres valeurs sous le prétexte de promotion et de protection des droits de l'homme constitue une ingérence inacceptable. L'Arabie saoudite a par ailleurs appelé la communauté internationale à faire respecter les droits du peuple palestinien. Elle demande la revitalisation du processus de paix en Syrie sur la base de Genève I. S'agissant de la lutte contre le terrorisme, l'Arabie saoudite rejette toute forme d'extrémisme, notamment celui incarné par le groupe de l'État islamique.

L'Afrique du Sud a dit attacher une grande importance au travail du Haut-Commissariat et rappelle la résolution 48/141 adoptée en 1994 par l'Assemblée générale, qui établit le mandat et les priorités du Haut-Commissariat. L'Afrique du Sud souligne donc la nécessité de réaliser tous les droits, y compris le droit au développement, et appelle à une allocation équilibrée des ressources au Haut-Commissariat. La délégation s'est ensuite dite préoccupée par toutes les violations des droits de l'homme qui se poursuivent dans le monde. La situation en Syrie, qui a un lien avec l'évolution récente en Iraq, continue d'être inquiétante et exige une réaction de la communauté internationale, même s'il n'y a aucune solution militaire aux crises. L'Afrique du Sud appelle par ailleurs Israël à respecter les droits du peuple palestinien, y compris le droit à l'autodétermination. Dans ce contexte, l'Afrique du Sud attend avec impatience la tenue d'une conférence des Haute Parties contractantes à la Convention de Genève de 1949 sur le respect du droit international humanitaire. L'Afrique du Sud accorde également une grande importance à la réalisation de tous les droits, y compris le droit au développement, qui doit être intégré aux discussions sur le programme de développement pour l'après 2015. L'Afrique du Sud attend du Haut-Commissariat une mise à jour sur la discrimination raciale, en particulier dans le cadre de la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine. Elle attend également une mise à jour sur la mise en œuvre de la résolution 68/151 de l'Assemblée générale sur la revitalisation du Fonds d'affectation spéciale pour le Programme d'action pour la troisième Décennie de la lutte contre le racisme et la discrimination raciale.

L'Autriche a observé que les tâches et ressources du Haut-Commissariat ont beaucoup augmenté depuis sa création, même s'il reste encore beaucoup à faire, notamment avec l'intensification des tensions sectaires, les discriminations dont souffrent les minorités, les représailles contre les acteurs de la société civile, les opposants politiques, des journalistes. C'est pour cela que l'Autriche s'engage à augmenter sa contribution au Haut-Commissariat. L'Autriche présentera en outre une résolution sur la protection des journalistes.

Le Gabon, a salué le nouveau Haut-Commissaire et rendu hommage à Mme Pillay, qui n'a ménagé aucun effort pour les droits de l'homme. Le Gabon a observé que les nombreuses crises et conflits qui sévissent en Afrique sont une menace pour la paix et la sécurité internationale. C'est pour cela que la communauté internationale doit tout faire pour les résoudre. Alors que se profile des discussions sur les objectifs de développement pour après 2015, le Gabon reste favorable à une stratégie globale au niveau international visant à protéger et à promouvoir les droits économiques, sociaux et culturels au même titre que les droits civils et politiques. Le Gabon est donc d'avis que les principes universels consacrés par la Déclaration des Nations Unies sur le droit au développement méritent d'être appliqués. C'est dans cet objectif que le Gabon compte organiser, dans les prochains mois, une réunion internationale sur «les droits de l'homme et le développement durable» à Libreville.

L'Allemagne a souhaité au Haut-Commissaire bon succès dans l'accomplissement de son mandat. Rappelant que M. Zeid avait contribué au développement du système de justice internationale, l'Allemagne y voit un engagement en faveur de la redevabilité pour les auteurs des crimes les plus graves. Cette responsabilisation est un élément important de la promotion et la protection des droits de l'homme et l'Allemagne apporte son plein soutien aux efforts en ce sens, et au renforcement des liens entre le discours des droits de l'homme et le maintien de la paix et de la sécurité, ainsi qu'avec la responsabilité de protéger. L'Allemagne croit à l'interdépendance et l'indivisibilité des droits de l'homme et soutient les efforts tendant à intégrer la dimension droits de l'homme dans les objectifs du développement durable. L'Allemagne se félicite de la mission du Haut-Commissariat aux droits de l'homme dans l'Est de l'Ukraine. Elle attache par ailleurs une grande importance à la protection de la vie privée dans le domaine cybernétique.

La France a souligné que le nouveau Haut-Commissaire prend ses fonctions à un moment difficile, marqué par de nombreuses crises des droits de l'homme; il doit être un rempart face à la recrudescence préoccupante des atteintes aux droits de l'homme. Par ailleurs, les droits de l'homme ne peuvent faire l'objet d'aucune relativisation. Le Haut-Commissariat et le Conseil sont pour la France des institutions importantes et bénéficient de son appui. Enfin, la France a pour priorité au sein du Conseil la lutte contre l'impunité, contre la peine de mort, contre toutes les formes de discrimination et d'intolérance, contre les disparitions forcées et les détentions arbitraires, et pour la protection des journalistes et des défenseurs des droits de l'homme.

Le Royaume-Uni a souligné le rôle est vital du Haut-Commissaire pour apporter une réponse aux situations critiques des droits de l'homme et a assuré que le Royaume-Uni lui apporterait tout son soutien. C'est dans ce contexte que le Royaume-Uni reste préoccupé par la situation dans de nombreux pays, dont la Syrie, l'Iraq, le Soudan et le Soudan du Sud. Le Royaume-Uni est également préoccupé par la situation à Gaza et appelle les parties à faire durer le cessez-le-feu. La situation des droits de l'homme en Ukraine appelle pour sa part à des investigations internationales impartiales et à un soutien pour les victimes. Sri Lanka doit coopérer avec la communauté internationale et faciliter notamment l'accès sur son territoire. Les autorités de l'Égypte doivent pour leur part respecter leur engagement à respecter tous les droits civils et politiques et à assurer un environnement favorable aux journalistes et aux membres de la société civile. Le Royaume-Uni a enfin appelé les parties en conflit en Lybie à trouver rapidement un accord et à s'engager dans un dialogue politique inclusif.

L'Indonésie a souligné la nécessité d'œuvrer de concert et d'aborder les problèmes de manière globale. L'Indonésie a aussi rappelé qu'il n'existait pas de solution miracle aux difficultés que rencontre la communauté internationale, l'endurance et la patience étant nécessaires dans l'effort, qui ne peut que favoriser la promotion et la protection des droits de l'homme. Il ne saurait être question de retour en arrière, ni même de demeurer immobile. Face au terrorisme, le combat contre ce fléau doit respecter le droit international, y compris les droits de l'homme, estime par ailleurs l'Indonésie.

Le Chili a indiqué être préoccupé par la tendance actuelle à la polarisation des travaux du Conseil lorsqu'il s'agit de situations spécifiques de pays ou de thématiques liées au développement progressif des normes internationales des droits de l'homme, au point où le débat d'idées est parfois entravé. Le Chili estime que l'on doit insister sans relâche sur les valeurs fondamentales de l'inaliénabilité et de l'universalité des droits de l'homme, ainsi que sur les principes d'indivisibilité et d'interdépendance réaffirmés en 1995 lors du cinquantenaire des Nations Unies.

Le Burkina Faso, qui a rappelé les principaux conflits en cours, a exprimé l'espoir que la mobilisation de la communauté internationale permettrait de mettre fin à l'escalade de la violence. Il salue les efforts soutenus qui sont menés face à la recrudescence du terrorisme en Afrique de l'Ouest et aux actes terroristes perpétrés au Nigéria. Des actions coordonnées de l'ensemble de la communauté internationale sont en outre indispensables face à l'épidémie d'Ébola. S'agissant de la participation du Burkina Faso en tant que membre du Conseil depuis 2008, elle a permis au pays «d'apporter sa contribution à l'amélioration de la situation des droits de l'homme dans le monde et, partant, sur son territoire».

La Sierra Leone a dit qu'il ne fallait pas oublier les conflits en cours dans le monde, y compris leurs causes et conséquences. Lorsqu'ils sont combinés au terrorisme, ils produisent un cocktail explosif, comme on peut le voir en Iraq ou en Nigéria. La Sierra Leone a ensuite souligné qu'avec la propagation du virus Ébola, c'est le droit à la vie même qui est menacé. En tant que pays concerné et touché, la Sierra Leone a besoin d'assistance.

La République de Corée a quant à elle attiré l'attention du Conseil sur les violences particulières que subissent les femmes et les enfants durant les conflits armés. Il faudrait assurer la reddition de compte pour les auteurs de ces actes. Pour la délégation, les travaux du Conseil doivent être appuyés par les recommandations des organes conventionnels. La République de Corée apprécie que le Haut-Commissariat souhaite faire de la mise en œuvre de ces recommandations une de ses priorités.

L'Algérie a également plaidé pour la pleine réalisation, de manière équilibrée, de tous les droits consacrés par les instruments des droits de l'homme, y compris le droit au développement. Pour l'Algérie, la situation en Palestine, en Syrie et au Sahara occidental, où les droits fondamentaux sont largement bafoués, exigent une réaction appropriée de la communauté internationale et du Haut-Commissariat.

Le Mexique a promis son soutien au nouveau Haut-Commissaire aux droits de l'homme. Le pays partage une grande partie de l'analyse du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, notamment en ce qui concerne les droits des migrants. La migration ne saurait être résolue par des politiques de fermeture des frontières et de persécution et de stigmatisation des migrants, politiques qui ne peuvent que renforcer la traite. Il est essentiel d'étudier les causes profondes des situations qui mènent aux violations des droits de l'homme.

Le Pakistan a assuré le nouveau Haut-Commissaire de tout son appui. Le Pakistan rappelle qu'aucune catégorie de droits de l'homme – y compris le droit au développement - ne doit faire l'objet de plus d'attention que d'autres. Le Pakistan estime par ailleurs qu'il faut mieux préciser le principe de proportionnalité en matière d'opérations militaires, y compris celles qui relèvent du contre–terrorisme. Le Pakistan déplore les attaques israéliennes contre les civils, notamment à Gaza et Jérusalem-Est. Le Pakistan appuie les efforts pour fixer les futurs objectifs du développement durable. Par ailleurs, il faut davantage étudier les causes des migrations dans le cadre du droit au développement.

La Chine a félicité M. Zeid Ra'ad Al Hussein pour sa nomination comme Haut-Commissaire aux droits de l'homme et l'a assuré de son soutien. De très nombreux défis doivent encore être relevés en matière de droits de l'homme et il ne faudra ménager aucun effort pour la promotion et la protection des droits de l'homme. La Chine souligne que le Haut-Commissariat aux droits de l'homme doit respecter à la lettre la Charte des Nations Unies et prendre en compte de la même manière tous les droits de l'homme, y compris les droits économiques, sociaux et culturels et le droit au développement. Il doit aussi prendre en compte les différences économiques sociales et culturelles entre les différents pays et travailler sur la base du consensus. Il doit résister à toute politisation et sélectivité et équilibrer la représentation géographique du personnel au sein du Secrétariat.

La Côte d'Ivoire a appelé le nouveau Haut-Commissaire à poursuivre et parachever l'œuvre entamée par son prédécesseur, Mme Navi Pillay. En tant que pays en période d'après crise, la Côte d'Ivoire reste préoccupée par la persistance de multiples crises partout dans le monde. Elle reste également préoccupée par les lacunes dans la mise en œuvre de droits fondamentaux, comme le révèle la pandémie Ébola, qui sévit dans certains pays en Afrique. Cela souligne la nécessité de renforcer tous les droits de l'homme, y compris les droits au développement.

L'Argentine a déclaré que le renforcement de la société civile doit être une priorité du Haut-Commissariat. Il en est de même pour les droits à la justice, à la vérité et à la réconciliation pour les pays sortant de crise. L'Argentine reste disponible pour aider à atteindre ces objectifs. Elle a ensuite observé que la crise économique internationale a un impact important sur les droits de l'homme. Les données économiques mondiales ne doivent pas servir de prétexte à l'adoption de mesures antisociales.

Les Maldives se sont dites confiantes dans l'accomplissement de son mandat par le nouveau Haut-Commissaire. La situation dans laquelle se trouve la Palestine, victime des agissements d'Israël, préoccupe énormément les Maldives. Il en est de même de la situation en Syrie et en Iraq avec les violences perpétrées par l'EIIL. Le Conseil des droits de l'homme constitue un des mécanismes primordiaux pour la promotion et la protection des droits de l'homme. Les Maldives ont également souligné que la question du droit au développement devrait être associée à celle des changements climatiques dans le contexte du programme de développement pour l'après 2015.

Les Émirats arabes unis ont exigé d'Israël qu'il mette un terme aux souffrances imposées au peuple palestinien, notamment à Gaza. Ils ont en outre indiqué qu'ils s'efforçaient d'apporter leur soutien aux efforts en faveur de l'amélioration des situations en Syrie, en Iraq et en Libye. Les Émirats arabes unis sont disposés à coopérer avec le nouveau Haut-Commissaire aux droits de l'homme. Ils ont en outre fait valoir que le pays finance la restauration de la salle XI du Palais des Nations; ces travaux commenceront au début de l'année prochaine.

Le Brésil a insisté sur la nécessité de porter toute l'attention de la communauté internationale à la situation des groupes les plus vulnérables, du point de vue notamment de la lutte contre toutes les formes de discrimination à leur encontre. Il faut en outre mettre en place des systèmes permettant de promouvoir tous les droits de tous et le Haut-Commissariat devrait dans ce contexte s'attacher au renforcement des capacités et de la coopération technique.

Cuba a assuré le nouveau Haut-Commissaire aux droits de l'homme de tout son soutien et a exprimé l'espoir que se poursuivrait le travail mené par la précédente Haut-Commissaire en faveur de la lutte contre toutes les formes de discrimination, notamment à l'encontre des personnes d'ascendance africaine. Cuba a en outre une fois encore appelé le Conseil à ne pas succomber à la tentation de la politisation qui avait marqué l'ancienne Commission des droits de l'homme.

Les Philippines ont salué l'entrée en fonction du nouveau Haut-Commissaire, soulignant que son expérience passée sera un atout. Il est à souhaiter que sous son mandat, le Haut-Commissariat continuera de respecter les principes cardinaux des Nations Unies et de défendre tous les droits de l'homme, y compris le droit au développement. Les Philippines présenteront au cours de cette session une résolution sur l'éducation aux droits de l'homme, et appellent les autres délégations à participer à ce projet de texte et à en faciliter l'adoption par consensus.

La Fédération de Russie a également salué l'entrée en fonction de M. Zeid, ainsi que le discours qu'il vient de prononcer devant le Conseil, dans lequel il a mis en avant la nécessité d'une coopération entre États pour la réalisation des droits de l'homme. Il est important que tous les efforts déployés le soient dans le cadre d'un secrétariat et d'un budget équilibrés. S'exprimant sur la crise ukrainienne, la Fédération de Russie émet le vœu de voir l'accord de Minsk être respecté par les parties, et notamment par «l'Ukraine et ses alliés occidentaux».

La Roumanie a déclaré que le monde ne souffrirait pas de crises si tous les membres des Nations Unies respectaient les principes des droits de l'homme et du droit international. C'est dans ce contexte que la Roumanie a déploré que des milliers de personnes aient été faites prisonniers dans le cadre de la crise ukrainienne. Il est à souhaiter que l'accord de Minsk aboutisse à des résultats probants et évite à l'avenir de telles crises.

L'ex-République yougoslave de Macédoine a souligné qu'elle accorde un rang prioritaire la défense de la liberté de religion et de conviction. Il faut lutter contre toutes les manifestations de haine collective frappant diverses minorités et communautés religieuses à travers le monde, a insisté le pays. L'impunité reste aujourd'hui l'une des principales préoccupations au niveau mondial; il convient donc de redoubler d'efforts pour que ceux qui ont commis des crimes et des violations de droits de l'homme soient dûment poursuivis.

Le Maroc s'est dit convaincu que le riche parcours professionnel et les qualités personnelles du nouveau Haut-Commissaire lui permettront de relever avec succès les défis associés à son mandat. Le Maroc a souligné que cette entrée en fonction de M. Zeid Ra'ad Al Hussein coïncide avec la célébration du vingtième anniversaire de la Conférence de Vienne et s'inscrit dans un contexte d'extrême volatilité de la situation mondiale, en particulier en Afrique et au Moyen-Orient. Il importe que le Haut-Commissariat aux droits de l'homme développe ses outils préventifs, notamment en termes d'alerte précoce. Le Maroc a d'autre part dénoncé la dégradation alarmante de la situation des droits de l'homme en Kabylie et dans les camps de Tindouf. Le Sahara marocain relève d'un différend politique pris en charge par le Secrétariat à New York, a rappelé le Maroc.

La République du Congo a rappelé que le Président Sassou Nguesso assurait actuellement la présidence du groupe international de contact concernant la République centrafricaine et a appelé la communauté internationale à soutenir ce groupe. Par ailleurs, l'Afrique est aujourd'hui frappée par un virus d'une extrême gravité – le virus Ébola; aussi, le Congo appelle-t-il la communauté internationale à davantage de solidarité dans la recherche d'un traitement efficace, dans le soutien aux victimes et dans l'aide apportée aux pays africains afin qu'ils accèdent au droit à la santé.

Le Botswana, s'est déclaré satisfait de la déclaration de M. Zeid quant à son ambition au poste de Haut-Commissaire. Il a ensuite estimé que la situation de crises que traversent de nombreux pays exige une intervention la communauté internationale. C'est notamment le cas du Nigéria, pays sur lequel Boko Haram fait peser une lourde menace. Le Botswana appelle en outre la communauté internationale à aider les pays victimes de l'épidémie d'Ébola.

Le Kazakhstan, pays candidat au Conseil de sécurité des Nations Unies pour 2017-2018, a pour sa part qualifié le Conseil des droits de l'homme «d'organe nécessaire» pour la mise en œuvre des droits de l'homme. Cependant, l'accès à des sources sûres et faibles doit être renforcé pour les mécanismes des droits de l'homme, et le Kazakhstan met en garde contre toute tentative d'utiliser les procédures spéciales à des buts autres que ceux recherchés par la Charte des Nations Unies.

Le Bénin, a déclaré qu'il fallait unir les efforts de tous pour promouvoir tous les droits de l'homme dans le monde. Ces efforts doivent aboutir à un renforcement des droits des plus vulnérables, des femmes et des enfants, garantir la paix et la justice, ainsi que l'éducation aux droits de l'homme.

Observateurs

Le Qatar a souligné l'importance de traduire en justice des auteurs d'exactions en Syrie, ainsi que dans les territoires palestiniens. La communauté internationale doit mettre un terme au blocus, afin que la dignité de la population palestinienne soit respectée. L'État du Qatar ne cesse de prendre des mesures pour protéger les droits des travailleurs migrants, a tenu à assurer la délégation.

L'Égypte a dit partager les préoccupations du Haut-Commissaire au sujet de la situation au Moyen-Orient, citant en particulier le cas palestinien. L'Examen périodique universel permet de prendre des mesures concrètes dans le sens de la promotion et de la protection des droits de l'homme. L'Égypte, pour sa part, entend protéger les droits de l'homme dans le cadre de l'état de droit, sur la base des dispositions de la Constitution égyptienne, avalisée par la majorité des Égyptiens au début de cette année.

Les Pays-Bas ont rappelé que le Haut-Commissariat avait un mandat unique visant à promouvoir et protéger les droits de l'homme de tous et partout. Ils sont convaincus que la promotion et la protection des droits de l'homme contribuent à un monde meilleur dans lequel les hommes vivraient dans la dignité, l'égalité et la liberté. Les Pays-Bas ont récemment versé une subvention de 7,5 millions d'euros en faveur du Haut-Commissariat.

La Norvège a relevé que la protection des droits de l'homme est mise à mal en maints endroits du monde et a estimé que la priorité devrait être le règlement des situations qui prévalent actuellement en Iraq et en Syrie. Par ailleurs, des lois restreignant la liberté d'expression sont adoptées à travers le monde et le Conseil se doit de se pencher sur ces questions pour remédier au problème. Il est en outre important de renforcer le budget ordinaire du Haut-Commissariat, notamment aux fins d'un renforcement de sa présence sur le terrain.

La Turquie a souligné que le Haut-Commissariat aux droits de l'homme est confronté à un grand nombre de défis, y compris sur le plan financier. Évoquant la situation en Syrie, la Turquie a affirmé qu'il fallait que le peuple syrien puisse concrétiser ses aspirations; il faut en outre empêcher tout nouveau recours aux armes chimiques dans ce pays. La solution en Syrie ne peut être que politique avec une mise en œuvre du communiqué de Genève, a insisté la Turquie. Pour ce qui est de Gaza, il faut permettre à la Commission d'enquête de mener à bien son travail.

La République arabe syrienne a dénoncé le lourd héritage d'erreurs dont hérite le nouveau Haut-Commissaire aux droits de l'homme pour ce qui est de la question syrienne, qui a jusqu'ici été traitée en se fondant sur des approches unilatérales. Il ne faut pas perdre de vue les raisons véritables de la crise syrienne. La bonne approche pour faire face à cette crise exige d'en déterminer les raisons véritables, a insisté la Syrie, qui a insisté sur la nécessité de combattre les groupes terroristes.

L'Iraq a déclaré que les dernières élections avaient été marquées par un processus électoral démocratique qui reflète l'engagement du pays, malgré les attaques terroristes dont il est victime. L'Iraq confirme son engagement à coopérer avec le Conseil des droits de l'homme et a d'ailleurs, malgré les difficultés sur le terrain, discuté de rapports conventionnels. L'Iraq est engagé à rétablir la sécurité dans les régions sous la menace de l'État islamique d'Iraq et du Levant (EIIL) mais le pays a besoin de la solidarité du Conseil des droits de l'homme dans sa lutte contre ce groupe. Il remercie le Conseil pour la session extraordinaire sur la situation en Iraq organisée la semaine dernière à sa demande.

Sri Lanka s'est félicitée de la nomination de Zeid Ra'ad al-Hussein. Rappelant par ailleurs que Sri Lanka n'a pas reconnu la résolution 25/1 la concernant, elle a assuré qu'elle restait engagée auprès du Conseil. Le processus interne de réconciliation nationale se poursuit et le conseil international consultatif de cinq membres est désormais constitué. Un rapport sera présenté en octobre 2014. Sri Lanka apprécie la position des États amis au sein du Conseil et leur soutien. Malheureusement, certains pays tentent de brosser de Sri Lanka le tableau d'un État qui rejette les minorités.

La Thaïlande se félicite de la déclaration liminaire du Haut-Commissaire et de sa volonté exprimée d'engagement concret avec les États membres. Le programme de développement pour l'après-2015 devra intégrer les droits de l'homme, y compris le droit au développement. La Thaïlande présentera avec de nombreux pays une résolution thématique annuelle sur la coopération technique.

L'Islande, a estimé que, plus que jamais, le monde a besoin de la voix forte et indépendante du Haut-Commissaire pour dénoncer les atrocités et abus où qu'ils surviennent et pour mobiliser la communauté internationale dans l'action. L'Islande attire l'attention de M. Zeid sur trois questions en particulier: l'égalité de genre et les droits des femmes, en premier lieu, en vue d'une intégration d'une perspective de genre dans tous les efforts en faveur des droits de l'homme; les droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres, qui continuent d'être victimes d'une discrimination intolérable dans le monde; et enfin les droits de l'enfant, qui doivent être protégés. Lorsque l'Islande affronte une tempête de neige, la population ne baisse pas les bras jusqu'au retour du soleil. C'est exactement ce qui doit être fait en faveur des droits de l'homme.

Israël a relevé que la moitié de résolutions adoptées par le Conseil concernant des pays portaient sur Israël. Il faut s'étonner que ce soit l'agressé qui soit montré du doigt, ce qui ne saurait néanmoins décourager Israël de lutter contre le Hamas. On ne peut soutenir un pays parce qu'il lutte contre le terrorisme et en condamner un autre pour un combat similaire. Cela s'appelle «deux poids deux mesures». On ne saurait distinguer la lutte contre le terrorisme selon qu'il s'agisse de l'Iraq, du Nigéria ou de Gaza.

Le Portugal a indiqué que les droits économiques, sociaux et culturels étaient l'une des priorités de son activité politique et diplomatique. Il s'est dit disposé à continuer à coopérer étroitement avec le Haut-Commissariat afin de faire en sorte que ces droits restent au rang des priorités des Nations Unies. S'agissant du programme de développement pour l'après 2015, le Portugal plaide en faveur d'une approche basée sur les droits de l'homme. Il s'est dit convaincu que le Haut-Commissariat serait en mesure d'influer positivement sur les débats en cours à ce sujet.

Oman a dénoncé l'agression récente contre Gaza qui a causé des destructions et des pertes de vies, avant d'exprimer l'espoir que les travaux de la Commission d'enquête permettraient de déterminer les responsabilités de ces violations de droits de l'homme. Oman a en outre fait état des dispositions existantes dans l'ordre juridique omanais aux fins du respect des libertés d'opinion, d'expression et d'association pacifique.

La République islamique d'Iran a souhaité au nouveau Haut-Commissaire aux droits de l'homme tout le succès dans les tâches qui l'attendent. Elle s'est dite préoccupée par la propagation en dehors de la Syrie de l'EIIL et a dénoncé toutes les violations des droits de l'homme commises par ce groupe. L'Iran exhorte les autorités syriennes à prendre toutes les mesures nécessaires pour lutter contre les actions terroristes. L'Iran encourage en outre le Haut-Commissaire à poursuivre la lutte contre toutes les formes de discrimination et à se pencher sur la situation des migrants.

L'Arménie a souligné l'importance, pour la promotion et la protection des droits de l'homme, de l'Examen périodique universel du Conseil, de ses procédures spéciales et des organes conventionnels. L'Arménie partage les préoccupations exprimées par le Haut-Commissaire aux droits de l'homme s'agissant de la situation en Syrie. Suite aux attaques terroristes, des milliers d'Arméniens ont dû quitter la Syrie, notamment depuis Alep. Elle a ensuite salué le cessez-le-feu en Ukraine et espéré qu'il ouvrirait la voie à un règlement durable.

Le Mozambique s'est engagé à apporter tout son appui au nouveau Haut-Commissaire et a rendu hommage à son prédécesseur, Mme Navi Pillay. Les défis qui attendent le Haut-Commissaire et le Conseil des droits de l'homme sont nombreux. Le Mozambique met l'accent sur le renforcement des organes conventionnels. En outre, le plan de gestion 2014-2017 est important pour le Haut-Commissariat aux droits de l'homme. Le Mozambique entend contribuer aux travaux du Conseil relatifs à la promotion et la protection des droits de l'homme dans le contexte des activités des entreprises privées.

La Jordanie a dénoncé les graves violations du droit international et du droit international humanitaire qu'a constitué la dernière agression israélienne en date contre les Palestiniens. La Jordanie dénonce en outre la politique de judaïsation de Jérusalem-Est. S'agissant de la situation ailleurs au Moyen-Orient, la Jordanie prône une culture de paix face aux idéologies perverses diffusées par certains groupes.

La Libye a dit apprécier les travaux des organes des Nations Unies et notamment du Haut-Commissariat aux droits de l'homme en Libye, qui sont menés dans des conditions difficiles. La Libye enquête de manière neutre sur tous les crimes commis pendant le conflit et veut mettre fin à la division actuelle et faciliter le dialogue et la réconciliation. Elle souhaite à cette fin bénéficier de l'assistance technique des Nations Unies.

La Suisse a souligné que la reddition de compte et la lutte contre l'impunité étaient une priorité dans les contextes de violations massives des droits de l'homme et du droit international humanitaire, citant les cas de l'Iraq, de la Syrie, d'Israël et du territoire occupé palestinien, du Soudan du Sud de la République centrafricaine et de l'Ukraine. Ces notions sont aussi essentielles dans tout système de société. La Suisse souscrit entièrement à l'objectif du Haut-Commissaire de renforcer le rôle et l'indépendance de la société civile et de lutter contre toute mesure de représailles à l'encontre de défenseurs de droits de l'homme, y compris dans les travaux du Conseil.

Le Paraguay estime que les groupes les plus vulnérables doivent recueillir l'attention du Conseil, s'agissant en premier lieu du respect des droits des femmes. Le Paraguay soutien en outre les travaux du Haut-Commissariat en faveur du respect des droits des migrants. Il appelle à la ratification de la Convention les concernant.

L'Uruguay est d'avis que la prévention doit être la priorité du Conseil, si la communauté internationale entend désamorcer les crises lorsqu'il en est encore temps. Par ailleurs, l'Uruguay, aux côtés du Chili et de la Colombie, étaient à l'origine d'une initiative pour que le Haut-Commissariat puisse analyser régulièrement la situation en matière de violence et de discrimination contre les personnes de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre qui sont sujets de droit comme tout être humain.

Le Niger a fait part de ses préoccupations face aux graves violations de droits de l'homme dont sont victimes les populations civiles dans les régions de conflit à travers le monde ainsi que face aux actes perpétrés notamment en Centrafrique, au Soudan du Sud, au Nigéria et en Somalie. Le Niger a en outre plaidé pour une action accrue du Haut-Commissariat en faveur du renforcement des capacités. Il a par ailleurs rappelé qu'il accueillerait, du 14 au 30 octobre 2014, la prochaine session de la Commission africaine des droits de l'homme.

Le Népal a rappelé les mesures que le pays a prises en faveur du renforcement des droits de l'homme depuis le processus qu'il a engagé en 2006. Progrès inclusif et prospérité sont les maîtres-mots du processus mis en œuvre par le Népal. Le Gouvernement tient à assurer le Conseil de sa volonté de coopérer avec ses mécanismes et procédures.

La Serbie a indiqué que, dans le cadre de la politique de réconciliation mise en œuvre dans sa région, une Déclaration sur les personnes portées disparues a été récemment signée à Mostar entre les Présidents de la Bosnie-Herzégovine, de la Croatie, du Monténégro et de la Serbie. Dans le cadre de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qu'elle présidera en 2015, la Serbie prévoit d'investir davantage dans la promotion de la résolution durable de situations de crise par le biais du dialogue et de l'action politique constructive.

La République populaire démocratique de Corée a souhaité la bienvenue au nouveau Haut-Commissaire, émettant toutefois des réserves sur certaines parties de sa déclaration, concernant notamment son pays. La République populaire démocratique de Corée rejette de manière catégorique et déterminée le rapport de la prétendue «commission d'enquête», qui est un tissu de mensonges et vise, sous couvert de protection des droits de l'homme, à exercer des pressions politiques. Le pays espère que le nouveau Haut-Commissaire tiendra compte du contexte de la genèse de la commission d'enquête et du point de vue de l'État concerné. Pyongyang a en outre invité la République de Corée à regarder chez elle avant de faire des commentaires sur la situation en République populaire démocratique de Corée.

Le Bangladesh s'est félicité de la détermination affichée par le nouveau Haut-Commissaire de travailler de manière rapprochée avec les État membres. Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme devra redoubler d'efforts pour résoudre les questions au Moyen-Orient. Le Bangladesh est par ailleurs préoccupé par le changement climatique et par le profilage des immigrés.

La Malaisie a rappelé que le peuple palestinien continue de souffrir d'une occupation et d'attaques illégales de la part d'Israël. La réaction de certains pays face à ces excès est incompréhensible. La Malaisie est également inquiète de la situation en Syrie et en Iraq et a déjà eu l'occasion de dénoncer les actions des groupes terroristes. La Malaisie se félicite des positions affichées par le Haut-Commissaire concernant les droits économiques, sociaux et culturels et le droit au développement.

Le Soudan a fait part de sa satisfaction face aux intentions affichées par le Haut-Commissaire en faveur du renforcement des échanges avec les États membres, sans en privilégier aucun. Quant aux objectifs de développement international, le Soudan est d'avis lui aussi d'y inclure un volet droits de l'homme, dans le cadre du renforcement de la coopération internationale. Il déplore l'application de sanctions coercitives unilatérales pratiquées par certains pays tels que les États-Unis, qui portent atteinte à la réalisation du droit au développement.

Le Rwanda a dit appuyer la proposition du Haut-Commissaire de célébrer l'engagement des défenseurs des droits de l'homme à l'occasion d'une journée spéciale. Il s'est félicité de l'engagement de M. Zeid en faveur d'une coopération étroite avec les États membres. Le Haut-Commissaire peut s'attendre à bénéficier du plein soutien du Rwanda en matière de promotion et de protection des droits de l'homme.

Le Saint-Siège a indiqué que les propos liminaires du Haut-Commissaire, portant notamment sur les récentes exactions massives accompagnées de déplacements de populations, soulignaient la nécessité d'agir au plus tôt. Le Saint-Siège déplore que le droit à la nationalité ne soit pas reconnu dans certaines régions du monde, empêchant tout retour des réfugiés dans leurs foyers.

Bahreïn a souhaité la bienvenue au nouveau Haut-Commissaire aux droits de l'homme et a réaffirmé l'engagement de son pays à coopérer avec le Haut-Commissariat. Bahreïn a indiqué partager les préoccupations exprimées par le Haut-Commissaire s'agissant de la situation en Syrie, où le régime continue de commettre en toute impunité les crimes les plus atroces. Il faut parvenir à un règlement politique pour mettre un terme à ce bain de sang, a insisté Bahreïn. Bahreïn a invité la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires afin que les parties au conflit israélo-palestinien se conforment aux dispositions des résolutions qui ont été adoptées s'agissant de ce conflit.

La Géorgie a fait part de sa préoccupation face à la situation en Ukraine et a condamné dans ce contexte les agissements de la Fédération de Russie, insistant sur l'importance de respecter l'intégrité territoriale de l'Ukraine. La Géorgie continue quant à elle de connaître des difficultés suite à l'agression russe et à l'occupation de l'Abkhazie. L'Ossétie du Sud reste l'un des lieux les plus inaccessibles du monde, a-t-il ajouté.

L'Ukraine a rappelé que la situation en Ukraine ferait l'objet d'un dialogue durant la présente session. La sécurité et la survie des citoyens ukrainiens constituent une priorité pour l'Ukraine, a ajouté le pays, rappelant que ces objectifs sont censés être atteints par le biais de la mise en œuvre du plan de paix proposé par le Président Petro Porochenko et soutenu par la communauté internationale. L'Ukraine espère que les accords auxquels est parvenu que groupe de contact trilatéral vendredi dernier à Minsk seront strictement respectés par toutes les parties, y compris par la Fédération de Russie. Les autorités ukrainiennes feront tout pour mettre un terme au bain de sang, mettre un terme aux souffrances du peuple et restaurer la paix et la stabilité dans le pays.

La Belgique a assuré le Haut-Commissaire de son entière coopération et a rendu hommage à Mme Pillay. Le bon fonctionnement du Conseil des droits de l'homme est lié à la coopération avec le Haut-Commissariat aux droits de l'homme, a souligné la Belgique, avant d'indiquer qu'elle défendrait l'indépendance du Haut-Commissariat. La Belgique a en outre indiqué partager les efforts du Haut-Commissaire en faveur de l'abolition de la peine de mort, de la défense des droits des groupes vulnérables et de la lutte contre l'impunité. La Belgique estime que, parmi les priorités, la République démocratique du Congo mérite l'assistance technique du Haut-Commissariat.

L'Ouganda a fait observer que de nombreux conflits évitables continuent de faire rage. L'Ouganda est en outre préoccupé par l'évolution de l'épidémie de fièvre Ébola en Afrique de l'ouest, où le manque d'infrastructures aggrave la situation. L'Ouganda, qui a été, dans le passé, confronté au même virus et a pu y faire face, a offert son aide aux pays concernés. L'Ouganda a par ailleurs insisté pour que le Conseil des droits de l'homme travaille sans discrimination.

Pour le Conseil de l'Europe, un des meilleurs moyens de défendre les droits de l'homme réside dans la possibilité de déposer des plaintes individuelles auprès des organes de défense des droits de l'homme. Le Conseil rappelle que tous ses États membres ont l'obligation de mettre en place des systèmes permettant un tel recours. Le Conseil de l'Europe met également l'accent sur le renforcement des capacités en matière de droits de l'homme et sur l'indépendance du judiciaire à tous les niveaux.

Le Liban a qualifié la question de Palestine de «plaie ouverte depuis plus d'un demi-siècle». Depuis des décennies il n'y a pas de solution. Elle a également qualifié d'«atroce» la situation en Iraq, décrivant les agissements de l'EIIL comme une atteinte aux valeurs morales, aux valeurs humaines. Cette menace est arrivée au Liban, a prévenu la délégation, qui a souligné que cela pourrait s'aggraver avec notamment l'afflux de réfugiés syriens qui gagnent le Liban.

L'Angola s'est réjoui de la nomination de M. Zeid Ra'ad Al Hussein – un «diplomate chevronné». L'Angola a tenu à réitérer que le dialogue et la coopération sont les voies royales pour la résolution de conflits. Cependant, la communauté internationale ne doit pas tomber dans le fait accompli, comme cela a cours dans certains conflits; elle ne doit pas accepter cela.

Le Honduras a également salué le nouveau Haut-Commissaire aux droits de l'homme, avant d'attirer l'attention sur le rôle préventif du travail du Haut-Commissariat lorsqu'il coopère avec les autorités locales. C'est dans ce contexte que le Honduras est favorable à ce que soient mises à disposition du Haut-Commissariat des ressources suffisantes pour l'accomplissement de sa tâche.

Le Ghana, qui a souhaité que le nouveau Haut-Commissaire poursuive le travail remarquable de Mme Navi Pillay, s'est félicité de la mention de l'épidémie d'Ébola par celui-ci. Le Ghana a réitéré l'appel lancé par le chef de l'État ghanéen et Président de la Communauté économique des États d'Afrique de l'ouest (CEDEAO) en faveur d'une assistance internationale d'urgence afin de contenir et d'éradiquer ce fléau.

L'Ouzbékistan a indiqué appuyer les efforts des Nations Unies en faveur de l'état de droit et des droits de l'homme. Il considère que le respect des droits de l'homme relève de facteurs tels que le respect de la diversité, le dialogue ou encore la coopération entre États. L'Ouzbékistan souhaite en outre que soit mise en œuvre la résolution de l'Assemblée générale relative au renforcement des organes conventionnels.

La République de Moldova a souligné l'importance pour les Nations Unies de disposer d'une capacité de réaction rapide face aux atteintes aux droits de l'homme, citant les missions d'observation dépêchées par le Haut-Commissariat. En un temps où la paix et la sécurité internationales semblent fragiles, il est encore plus indispensable d'avoir des approches innovantes pour prévenir les crises et donner l'alerte face à des crises potentielles. Moldova partage l'avis du Haut-Commissaire selon lequel une plus grande attention doit être portée au suivi des recommandations issues de l'Examen périodique universel.

La Guinée a estimé que le discours du Haut-Commissaire donne une bonne indication de ses intentions et a pris note des engagements portant sur le développement durable. La Guinée souligne le rôle positif joué par le Haut-Commissariat aux droits de l'homme dans le processus de consolidation démocratique en Guinée. La Guinée attire en outre l'attention sur le fait que l'épidémie de fièvre Ébola commence à menacer les acquis du développement dans la région.

La Guinée équatoriale a rappelé son plein soutien aux initiatives et démarches du Haut-Commissariat aux droits de l'homme. Le Conseil des droits de l'homme doit rester une instance indépendante et non politisée, a-t-elle ajouté.

Le Soudan du Sud s'est dit totalement disposé à travailler de manière constructive et bilatérale avec le nouveau Haut-Commissaire, dont il salue le discours de prise de fonctions. Il se félicite en outre de l'accent mis sur les conséquences de l'épidémie de fièvre Ébola du point de vue des droits de l'homme en Afrique de l'ouest.

Le Nigéria s'est dit encouragé par la déclaration du Haut-Commissaire s'agissant des crises actuelles ou encore de la protection des défenseurs des droits de l'homme. En tant que pays victime du terrorisme, le Nigéria s'est dit prêt à joindre ses efforts à tous ceux déployés pour vaincre ce fléau – en particulier contre Boko Haram qui sévit au Nigéria.

Le Sénégal a salué le nouveau Haut-Commissaire, soulignant que son parcours est un atout pour le Haut-Commissariat. Il a ensuite rendu hommage au travail de Mme Pillay, tout en soulignant que la tâche reste immense, notamment au regard des crises qui frappent de nombreuses régions du monde, notamment en Afrique où certains pays sont victimes de l'épidémie de fièvre Ébola.

El Salvador a lui aussi salué l'approche du nouveau Haut-Commissaire concernant ses priorités au sein du Haut-Commissariat. Il faut redoubler d'efforts pour protéger les droits des populations les plus fragiles, y compris en Iraq et à Gaza.

Le Canada a souligné que le Haut-Commissaire était confronté à des problèmes complexes relatifs à la réalisation des droits de l'homme, citant la Syrie, le terrorisme de l'EIIL ou de Boko Haram, ou encore la situation en Ukraine, l'une des plus graves menaces à la sécurité en Europe depuis la fin de la guerre froide. Le Conseil a constitué une plateforme mondiale de débats et d'échanges, faisant preuve de leadership dans un certain nombre de dossiers tels que celui du mariage forcé ou encore celui des atteintes aux droits de l'homme en «Corée du Nord» et en Syrie, a fait observer le Canada.

La Tunisie a rendu hommage à Mme Navi Pillay et a souhaité que l'action de son successeur s'inscrive dans le droit fil de son action. La Tunisie a fait part de son engagement en faveur de la démocratie et des droits de l'homme et a appelé le Conseil à œuvrer davantage en faveur des travailleurs migrants, en luttant notamment contre la traite de personnes. La Tunisie a condamné le blocus de Gaza qui constitue, selon elle, une violation systématique et massive des droits de l'homme.

L'Espagne a noté qu'il y avait des victimes de violations moins visibles, citant les filles victimes de mariages forcés ou encore les LGBT. Elle a aussi évoqué les nombreuses victimes du terrorisme et de groupes rebelles incontrôlés. L'Espagne s'étonne des observations du Haut-Commissaire concernant son pays, affirmant n'avoir à aucun moment été interrogée par le Haut-Commissariat ou par une procédure spéciale au sujet des allégations qui ont été mentionnées. La délégation espagnole a indiqué être disposée à fournir toute information utile à cet égard.

L'Australie a dit partager les graves préoccupations exprimées par le Haut-Commissaire dans sa déclaration, s'agissant notamment de la situation en Iraq et en Syrie. L'Australie considère que les questions relatives aux migrations clandestines et aux demandeurs d'asile sont particulièrement complexes et souligne l'importance de la coopération internationale en la manière, en particulier pour lutter contre la traite. La manière dont l'Australie réagit à cette question complexe est conforme aux obligations des traités des droits de l'homme auxquels elle est partie, a-t-elle assuré.

Institutions nationales des droits de l'homme et organisations non gouvernementales

Le Comité international de coordination (CIC) des institutions nationales de promotion et protection des droits de l'homme a affirmé que le poste de Haut-Commissaire est à la fois très exigeant et très gratifiant. Il a rendu hommage à l'œuvre de Mme Navi Pillay et rappelé que le réseau des institutions nationales des droits de l'homme jouit depuis fort longtemps de relations privilégiées avec le Haut-Commissariat aux droits de l'homme. Le CIC se préoccupe en coordination avec le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de la mise en place et du bon fonctionnement de ces institutions relativement nouvelles que sont les institutions nationales des droits de l'homme et souhaiterait connaître le point de vue du Haut-Commissaire sur cette forme de coopération.

Allied Rainbow Communities International a salué les travaux du Haut-Commissariat aux droits de l'homme en matière de lutte contre les personnes souffrant de discriminations du fait de leur orientation sexuelle. L'ONG s'est félicitée de l'évolution enregistrée dans ce domaine dans certaines régions et notamment des mesures prises au niveau de l'Union africaine. L'ONG invite le Haut-Commissariat à intégrer ces questions à tous les niveaux et notamment dans les bureaux sur le terrain.

La Fondation de la Maison des droits de l'homme a souhaité que le Haut-Commissaire évite toute politique de deux poids, deux mesures. L'ONG estime que le Haut-Commissariat aux droits de l'homme a tendance à négliger les violations des droits de l'homme en Europe, en particulier en Fédération de Russie et en Azerbaïdjan. La présence du Haut-Commissariat aux droits de l'homme est essentielle pour défendre les droits de l'homme, a en outre souligné l'ONG, s'inquiétant d'une tendance actuellement plutôt inverse. Au nom de 90 autres ONG, Human Rights House Foundation appelle donc le nouveau Haut-Commissaire à agir sur ce point.

Le Service international pour les droits de l'homme a partagé l'avis exprimé par le Haut-Commissaire concernant la situation des défenseurs des droits de l'homme et la nécessité de les protéger face aux mesures de représailles et d'intimidation dont ils sont victimes dans certains États. Dans ce contexte, l'ONG a appelé le Haut-Commissaire à aider les États à protéger les défenseurs des droits de l'homme et à encourager les enquêtes sur les allégations de violence touchant les défenseurs des droits de l'homme.

La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) s'est félicitée que le Haut-Commissaire aux droits de l'homme défende des principes dans un contexte géopolitique tendu et de tentatives visant à relativiser les droits de l'homme. Toutes ces entraves doivent être combattues, a dit le représentant, soulignant le rôle de la société civile.

Le Center for Reproductive Rights a émis le vœu de voir le rôle du Haut-Commissariat se maintenir en matière de promotion des droits des femmes, y compris leurs droits à la santé reproductive.

United Nations Watch a souhaité se joindre à la condamnation du Hamas par l'Autorité palestinienne à la suite d'exécutions sommaires ou de punitions barbares commises par cette organisation. L'ONG a déploré la tiédeur des condamnations visant le Hamas, alors que cette organisation use de moyens de lutte criminels en se servant de la population civile comme bouclier. L'ONG a appelé tous les États à reconnaître ces crimes, en particulier ceux qui ont refusé de le faire à la dernière session.

CIVICUS: Alliance mondiale pour la participation des citoyens a fait part de sa préoccupation face aux «déficits démocratiques» dans le monde où l'on assiste à une répression croissante à l'encontre des militants de la société civile. Le Haut-Commissariat doit jouer son rôle dans le soutien aux défenseurs des droits de l'homme. CIVICUS croit aussi beaucoup au potentiel de l'Examen périodique universel. L'ONG a rappelé que Mme Navi Pillay avait déclaré que «Les défenseurs des droits de l'homme sont les héros de notre temps».

L'Institut du Caire pour les études sur les droits de l'homme a rappelé que le monde avait été appelé à lancer une «guerre mondiale contre la terreur» il y a 13 ans, mais qu'avaient alors été ignorées les causes du phénomène. C'est la raison pour laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui à une menace terroriste beaucoup plus sanglante et brutale, a estimé l'ONG. Elle a ensuite appelé le Haut-Commissaire à continuer de rappeler au monde que la poursuite de la répression et de la corruption mèneront presque certainement au développement de nouvelles catastrophes et à la montée du fanatisme et de l'extrémisme.

International Muslim Women's Union a déclaré que le Haut-Commissaire et son bureau ont toujours été à l'avant-garde de la promotion et de la protection des droits de l'homme partout dans le monde, tout en rappelant que trop d'auteurs de violations des droits de l'homme agissent encore en toute impunité. L'ONG a ensuite dénoncé l'occupation du Jammu-et-Cachemire par l'Inde et l'impunité dont y jouissent les autorités militaires indiennes.

Verein Südwind Entwicklungspolitik a dit partager les mêmes préoccupations que le nouveau Haut-Commissaire concernant les violations des droits de l'homme au Moyen-Orient et en Afrique. L'ONG a notamment dénoncé les violations des droits de l'homme en Syrie, précisant que le Gouvernement syrien en assumait la responsabilité initiale et soulignant que le conflit pourrait s'étendre encore dans la région.

L'Agence internationale pour le développement - Aide-Fédération a indiqué partager nombre de préoccupations exprimées par le Haut-Commissaire dans son rapport. Le Conseil des droits de l'homme doit faire davantage pour lutter contre l'impunité et pour protéger les droits de l'homme. L'ONG a dénoncé la situation au Jammu-et-Cachemire, affirmant que les violations des droits de l'homme y sont massives.

Le Congrès du monde islamique a émis le vœu de voir les principes et normes des droits de l'homme être enfin respectés sous le mandat du nouveau Haut-Commissaire. Cela est d'autant plus important que nombre de ces principes et de recommandations formulées par divers titulaires de mandat n'ont pas toujours été respectés, y compris au sein de ce Conseil. Ainsi, les recommandations relatives au Jammu-Cachemire appelant l'Inde à respecter les droits de ce territoire n'ont-elles jamais été appliquées, a déploré le représentant, appelant au règlement de cette question.

La Maarij Foundation for Peace and Development, a émis le vœu de voir le Haut-Commissariat être doté de davantage de moyens pour accomplir son mandat.

Human Rights Watch a déclaré que de nombreux défis devront être relevés par le nouveau Haut-Commissaire. L'une des raisons des échecs des Nations Unies reste l'approche de deux poids, deux mesures – que le nouveau Haut-Commissaire devra rejeter s'il veut réussir, a déclaré l'ONG. Elle a ensuite accusé de nombreuses États, parmi lesquels la Chine et l'Égypte, de prendre des mesures répressives à l'encontre de la société civile; le Conseil doit faire en sorte qu'un terme soit mis à ces politiques.
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* Organisations non gouvernementales: Allied Rainbow Communities International, Fondation de la Maison des droits de l'homme, Service international pour les droits de l'homme, Fédération internationale des ligues des droits de l'homme – FIDH, Centre for Reproductive Rights, United Nations Watch, CIVICUS: Alliance mondiale pour la participation des citoyens, Institut du Caire pour les études sur les droits de l'homme , International Muslim Women's Union, Verein Südwind Entwicklingspolitik, Agence internationale pour le développement - Aide-Fédération, Congrès du monde islamique, Maarij Foundation for Peace and Development, Human Rights Watch.



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HRC14/107F