Fil d'Ariane
CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT: PAS DE CONSENSUS SUR LE PROGRAMME DE TRAVAIL ALORS QUE LA SESSION TIRE À SA FIN
La Conférence du désarmement a entendu ce matin son président, Dato Mazlam Muhammad, de la Malaisie, qui a indiqué que les consultations n'avaient pas permis de parvenir à un programme de travail pour 2014. Le Kazakhstan, le Groupe des 21 et l'Inde ont également pris la parole.
Le Président de la Conférence a indiqué qu'il s'attachera à faire porter les travaux de la fin de la session sur la rédaction du rapport annuel que la Conférence doit soumettre à l'Assemblée générale de l'ONU.
Le Kazakhstan a pour sa part souhaité marquer la Journée internationale contre les essais nucléaires, célébrée le 29 août à l'initiative de la République du Kazakhstan afin de commémorer la fermeture du polygone d’essais nucléaires de Semipalatinsk, le 29 août 1991. Cuba, au nom des pays non alignés, a pour sa part rappelé la volonté du «Groupe des 21» d'entamer des négociations sur le désarmement nucléaire. L'Inde a également abordé la question du désarmement nucléaire.
La Conférence a accepté la demande de l'Arabie saoudite de participer aux travaux de 2014 de la Conférence en tant qu'observateur.
La prochaine séance plénière publique de la Conférence du désarmement se tiendra le mardi 9 septembre, à 10 heures. La séance sera principalement consacrée à la préparation du rapport de la session de 2014, qui se termine officiellement le 12 septembre.
Déclarations
M. MAZLAM MUHAMMAD, de la Malaisie, Président de la Conférence du désarmement, a indiqué qu'il avait consulté les États membres sur la meilleure voie à suivre dans le traitement du rapport du groupe de travail informel chargé du programme de travail (décision CD/1974 du 3 mars 2014), dont il a remercié les coprésidents. Malgré leurs efforts louables, un consensus n'a pu se dégager sur un programme de travail de la Conférence. Le Président a indiqué qu'il ne comptait donc pas proposer de projet de programme de travail avant la fin de la session. Il s'attachera à faire porter les travaux de la fin de la session sur la rédaction du rapport annuel que la Conférence doit soumettre à l'Assemblée générale de l'ONU. Il est en outre ressorti de ses consultations qu'il était préférable que le rapport des coprésidents du groupe de travail informel leur soit attribué à titre personnel, plutôt que d'être soumis à adoption par la Conférence. Le Président a donc proposé que la Conférence prenne note du rapport, qui sera distribué en tant que document de la Conférence.
Le Kazakhstan a attiré l'attention sur la date du 29 août, Journée internationale contre les essais nucléaires, soulignant que l'objectif du Kazakhstan était d'œuvrer à la recherche de nouvelles mesures à même de consolider les efforts multilatéraux visant à interdire tout type d'armes de destruction massive, d'abord et avant tout les armes nucléaires, et de parvenir à un soutien plus large au processus d'interdiction des essais nucléaires. Il a rappelé que le 29 août a été reconnu par les Nations Unies comme la Journée internationale contre les essais nucléaires 18 ans après la fermeture du site de Semipalatinsk, au Kazakhstan. Le Kazakhstan est un ardent partisan et défenseur du désarmement et de la non-prolifération nucléaire; sa décision, au moment de l'indépendance, de renoncer aux armes nucléaires et de détruire ou de faire retirer les armes nucléaires de son territoire ont témoigné du plein engagement du Kazakhstan dans ce domaine. Le Kazakhstan a en outre mis en place, avec les pays voisins, une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale, et il se félicite de la signature, le 6 mai 2014 à New York, du protocole au Traité de Semipalatinsk sur une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale. Le Kazakhstan a constamment appelé à un renforcement de régime de non-prolifération des armes nucléaires. Le moment est venu de renforcer le régime de non-prolifération et de réduire la quantité d'armes de destruction massive. Le 22 août 2012, le Gouvernement du Kazakhstan a lancé une nouvelle initiative appelée «ATOM» (Abolish Testing. Our Mission - Abolissons les tests, notre mission». Le Kazakhstan s'associe à l'appel lancé, le 29 août 2014 par le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, pour mettre un terme à tous les essais nucléaires et le pays continuera à contribuer aux efforts pour parvenir à un monde exempt d'armes nucléaires.
Cuba, au nom du Groupe des 21, a souligné que le G21, tout en notant les mesures prises par les États dotés d'armes nucléaires pour la réduction de leurs arsenaux, réitère sa profonde préoccupation face à la lenteur des progrès vers le désarmement nucléaire et l'absence de progrès par ces États pour parvenir à l'élimination totale de leurs arsenaux nucléaires. Le Groupe, soulignant son fort engagement en faveur du désarmement nucléaire, souligne le besoin urgent d'entamer des négociations sur cette question, au sein de la Conférence, sans délai. Dans ce contexte, le G21 réitère la nécessité de prendre les mesures concrètes suivantes: réaffirmation de l'engagement sans équivoque des États dotés d'armes nucléaires à réaliser la complète élimination des armes nucléaires; élimination du rôle des armes nucléaires dans les doctrines de sécurité; adoption de mesures par les États dotés d'armes nucléaires pour réduire le danger nucléaire; la négociation d'un instrument universel, inconditionnel et juridiquement contraignant pour assurer États non dotés d'armes nucléaires contre l'emploi ou la menace de l'utilisation des armes nucléaires; négociation d'une convention sur l'interdiction complète de l'utilisation ou la menace d'utilisation de armes nucléaires; négociation d'une convention non discriminatoire, vérifiable et suivant un calendrier précis sur les armes nucléaires, interdisant la mise au point, la production, le stockage et l'utilisation des armes nucléaires et sur leur destruction, conduisant à l'élimination des armes nucléaires à l'échelle mondiale. Enfin, le Groupe des 21 accueille avec satisfaction la commémoration prochaine, le 26 septembre, de la première Journée internationale pour l'élimination totale des armes nucléaires, consacrée à la réalisation de cet objectif, notamment par le biais de la sensibilisation et de l'éducation du public sur la menace posée à l'humanité par les armes nucléaires et la nécessité de leur élimination totale.
L'Inde a déclaré qu'elle accordait la plus haute priorité au désarmement nucléaire et s'associe à l'appel lancé par le Groupe des 21 aujourd'hui et en mars dernier appelant la Conférence à entamer des négociations sur une convention sur les armes nucléaires. L'Inde appuie également la négociation au sein de la Conférence d'un traité non discriminatoire et internationalement vérifiable interdisant la production de matières fissiles pour les armes nucléaires et autres dispositifs explosifs nucléaires, qui réponde aux préoccupations de l'Inde en matière de sécurité nationale. L'Inde est convaincue que l'objectif du désarmement nucléaire pourrait être réalisé dans le cadre d'un processus par étapes appuyé par un engagement universel et un cadre multilatéral convenu qui soit global et non discriminatoire. Il faut engager un dialogue constructif entre tous les États possédant des armes nucléaires pour favoriser la confiance et réduire l'importance des armes nucléaires dans les relations internationales et les doctrines de sécurité. L'Inde estime que la Conférence du désarmement est l'instance idoine pour entamer des négociations sur le désarmement nucléaire par le biais de la création d'un organe subsidiaire avec un mandat approuvé par consensus, dans le cadre d'un programme de travail complet et équilibré.
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DC14/032F