Fil d'Ariane
LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT TIRE LE BILAN DE LA SESSION DE 2013
La Conférence du désarmement a entendu ce matin son Secrétaire général, M. Kassym-Jomart Tokayev, qui a fait un bilan des travaux de 2013, qui se terminent cette semaine. Elle a également été informée des travaux menés par le groupe de travail informel sur le programme de travail, dont la création a été décidée lors de la séance du 16 août dernier (document CD/1956/Rev.1). La Turquie, le Pakistan et l'Estonie ont en outre fait des déclarations.
M. Tokayev a salué le niveau élevé d'engagement et d'intérêt à l'égard de la Conférence de la part des États membres, alors que sa session de 2013 tire à sa fin, et estimé qu'il fallait maintenir ce niveau d'engagement. Il ne fait aucun doute que les intérêts de sécurité divergents des États membres ont considérablement ralenti le rythme de travail et les progrès au sein de la Conférence. Mais l'engagement soutenu à trouver un terrain d'entente est en train de porter des fruits et le Secrétaire général de la Conférence salue la décision de créer le groupe de travail informel afin d'établir un programme de travail, comme il l'avait lui-même suggéré le 18 juin dernier. Le Secrétaire général de la Conférence a ajouté qu'il était important que le Groupe de travail ait la possibilité de poursuivre ses travaux l'année prochaine.
Le Coprésident du Groupe de travail informel, l'Ambassadeur Luis Gallegos Chiriboga de l'Équateur, a indiqué que le groupe avait déjà tenu trois séances. Il s'est déclaré convaincu qu'en créant le Groupe de travail informel, les États Membres de la Conférence ont donné un signal clair qu'ils étaient prêts à trouver des solutions novatrices en vue d'une reprise des travaux et de négociations éventuelles. M. Gallegos prévoit, dans la période intersessions, d'intensifier les consultations bilatérales et d'organiser d'autres consultations.
Le nouvel ambassadeur de la Turquie, M. Mehmet Ferden Çarikçi, a présenté les priorités de son pays s'agissant des travaux de la Conférence. Le Pakistan a pour sa part rendu compte des conclusions d'une réunion de l'Autorité nationale de commandement responsable des questions stratégiques du Pakistan. L'Estonie, État observateur, a plaidé en faveur de l'admission de nouveaux membres au sein de la Conférence et encouragé à une approche multilatérale mettant à profit la diversité de l'ONU.
La prochaine séance plénière de la Conférence du désarmement se tiendra le jeudi 12 septembre à 10 heures, notamment pour entendre le Ministre des affaires étrangères du Myanmar et procéder à l'adoption du rapport annuel de la session de 2013.
Déclaration du Secrétaire général de la Conférence du désarmement
M. KASSYM-JOMART TOKAYEV, Secrétaire général de la Conférence du désarmement, a félicité le Président et ses prédécesseurs «pour une année active», alors que la session de 2013 de la Conférence tire à sa fin. Il a aussi salué le haut niveau d'engagement et d'intérêt par les États membres à l'égard de la Conférence et de ses activités. Il faut maintenir ce niveau d'engagement. La communauté internationale a de grandes attentes - à juste titre - pour que la Conférence s'acquitte de son mandat en faveur d'un monde plus sûr et plus sécurisé grâce au désarmement. Les progrès peuvent être lents en diplomatie multilatérale; cela fait partie intégrante du processus, qui vise à obtenir des résultats avec le soutien de la communauté internationale.
Il ne fait aucun doute que les intérêts de sécurité divergents des États membres ont considérablement ralenti le rythme de travail et les progrès au sein de la Conférence. Mais l'engagement soutenu à trouver un terrain d'entente est en train de porter des fruits et le Secrétaire général de la Conférence salue la décision de créer le Groupe de travail informel afin d'établir un programme de travail et il a remercié les membres pour la confiance manifestée à l'égard de sa proposition initiale. Cela peut être une étape, même modeste, dans la bonne direction et peut aider à jeter les bases d'une nouvelle compréhension partagée de la façon dont le Conférence peut reprendre ses travaux de fond. Il est important que le Groupe de travail ait la possibilité de poursuivre ses travaux l'année prochaine et la période intersessions peut être utilisée de façon productive à l'appui de la Conférence. À cet égard, il a encouragé le coprésident et le vice-coprésident à poursuivre leur travail après la session de la première Commission de l'Assemblée générale et d'organiser des consultations informelles entre les membres et observateurs de la Conférence. Cela aiderait à maintenir l'élan à l'approche de 2014.
M. Tokayev continue à croire à la nécessité de la Conférence du désarmement en tant qu'instance multilatérale unique de négociation de la communauté internationale et a réaffirmé qu'il croit en la Conférence et lui voue un attachement indéfectible. En tant que Secrétaire général de la Conférence, il a assuré de son plein soutien dans les efforts pour mener de l'avant le processus en cours.
Déclaration du Coprésident du Groupe de travail informel
M. LUIS GALLEGOS CHIRIBOGA (Équateur), Coprésident du Groupe de travail informel, a indiqué que le groupe avait tenu trois séances, le 26 août, le 2 et le 9 septembre derniers. La première réunion avait permis un échange de vues général, tandis que les deux autres ont été axées sur un document de réflexion préparé par le Secrétariat de la Conférence. M. Gallegos a précisé qu'à la demande d'une délégation lors de la première session du Groupe de travail, le Secrétariat avait également compilé un recueil de documents regroupant tous les programmes de travail et document de travail relatif au Comité du désarmement et à la Conférence du désarmement depuis 1979 et jusqu'à ce jour.
M. Gallegos s'est déclaré convaincu qu'en établissant le Groupe de travail informel, les États Membres de la Conférence ont donné un signal clair qu'ils étaient prêts à trouver des solutions novatrices en vue d'une reprise des travaux et de négociations éventuelles. Il a également affirmé qu'il ferait de son mieux pour trouver des points communs susceptibles de permettre au Président de la Conférence de rédiger un programme de travail sur la base du document CD/1956/Rev.1. Dans cet objectif, M. Gallegos prévoit, dans la période intersessions, d'intensifier les consultations bilatérales et d'organiser d'autres consultations spécifiques.
Autres déclarations
La Turquie a réitéré l'attachement sans faille de son pays à un monde exempt d'armes nucléaires, en précisant que les politiques de sécurité de la Turquie excluaient la production et l'utilisation de toutes formes d'armes de destruction massive. Dans le contexte mondial actuel qu'il a qualifié de volatile, le nouvel ambassadeur turc, M. Mehmet Ferden Çarikçi, a souligné que les efforts multilatéraux en faveur du désarmement et de la non-prolifération étaient indispensables. Pour lui, le multilatéralisme n'est pas un choix mais une nécessité, d'où l'urgence de s'atteler à relever, dans les meilleurs délais, les défis à la paix et à la sécurité internationales, notamment par un recours judicieux aux instances internationales, y compris la Conférence sur le désarmement. En effet, cette conférence a une responsabilité spéciale dans l'agenda du désarmement contemporain, a-t-il encore souligné, en appelant de ses vœux une reprise des travaux aussi vite que possible. Le représentant turc a estimé, dans ce cadre, que l'établissement du Groupe de travail informel reflétait l'objectif commun de la nécessité d'aboutir, d'urgence, à un programme de travail et à une reprise des négociations. Il a par ailleurs regretté que la conférence prévue sur l'établissement d'une zone exempte d'armes nucléaires et d'armes de destruction massive au Moyen-Orient ait été reportée et appelé toutes les parties concernées à œuvrer avec le facilitateur et les organisateurs en vue de sa tenue dans les meilleurs délais.
Le Pakistan a exprimé sa satisfaction pour les commentaires réfléchis prononcés ce matin par le Secrétaire général de la Conférence du désarmement. Il a ensuite fait lecture d'une déclaration datée du 5 septembre émanant de l'Autorité nationale de commandement (National Command Authority) responsable des questions stratégiques et relevant du Premier Ministre, M. Mohamed Anwar Sharif. La déclaration a été adressée aux membres de la conférence, accompagnée d'une lettre, et réaffirme qu'en tant que puissance nucléaire responsable, le Pakistan continuera d'adhérer à une politique de dissuasion crédible minimale sans s'engager dans une course aux armements avec un autre pays. Le Pakistan n'ignorera toutefois pas l'évolution de la situation sécuritaire en Asie du Sud et maintiendra toute la gamme de ses capacités de dissuasion pour dissuader de toute forme d'agression. L'Autorité nationale de commandement a aussi pris note des tendances et politiques discriminatoires qui pourraient avoir des conséquences graves sur la sécurité nationale du Pakistan et sur le régime international de non-prolifération. Le Pakistan demeurera opposé à toute politique risquant de porter atteinte à sa sécurité et à ses intérêts stratégiques. En ce qui concerne la question d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires, le Pakistan continuera de se fonder sur ses intérêts de sécurité nationale et les objectifs de stabilité stratégique en Asie du Sud. Le Pakistan continuera de participer au processus du sommet sur la sécurité nucléaire. En tant qu'État responsable et possédant une expérience dans une utilisation sûre de l'énergie nucléaire, le Pakistan reste disposé à partager son expérience avec d'autres États intéressés dans le respect des garanties de sécurité de l'AIEA.
L'Estonie a regretté qu'une session de plus se soit écoulée sans que la Conférence du désarmement ait été en mesure de reprendre ses travaux de fond. Le Groupe de travail n'est pas non plus arrivé à un consensus sur le programme de travail de la Conférence. Certaines questions nécessitent encore des réflexions et il faut améliorer le dialogue. L'Estonie a espéré en outre que davantage de pays rejoindront la Conférence en tant que membres et a estimé qu'une amélioration du fonctionnement de la Conférence pourrait avoir un impact positif qui aiderait à sortir de l'impasse. Il a encouragé à une approche multilatérale mettant à profit la diversité de l'ONU.
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DC13/038F