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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT SE PENCHE SUR LA SUITE DE SES TRAVAUX

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a tenu ce matin, sous présidence iranienne, un échange de vues interactif sur les travaux de la Conférence, auquel ont pris part neuf pays: Cuba, République arabe syrienne, Pakistan, Fédération de Russie, Chine, Algérie, Égypte, Indonésie, Zimbabwe.

L'Ambassadeur Moshen Naziri Asl, de la République islamique d'Iran, qui assume les fonctions de Président de la Conférence pour quatre semaines, a souligné que la présidence n'a pas une fonction purement procédurale; elle a en effet des capacités et peut prendre des initiatives. Mais le résultat final de ses activités est une responsabilité collective, a-t-il souligné, appelant les membres de la Conférence à conserver la dynamique des débats. Le désarmement nucléaire a toujours été la priorité absolue de l'Iran, qui ne ménagera aucun effort pour parvenir à un monde exempt d'armes nucléaires. L'impasse au sein de la Conférence est liée au manque de volonté politique réelle dans le domaine du désarmement nucléaire, a estimé le Président. La priorité de la Conférence doit être l'adoption et la mise en œuvre d'un programme de travail équilibré; aussi, la priorité de la présidence iranienne sera-t-elle d'œuvrer à cet objectif, a-t-il indiqué. Il a fait part de son souhait de consacrer la prochaine plénière de la présidence iranienne à une discussion sur le programme de travail. Il a en outre fait part de son intention de poursuivre les consultations sur la revitalisation de la Conférence, l'élargissement de la composition de la Conférence et la participation de la société civile.

Nombre d'intervenants ont fait part de la priorité qu'ils accordent à la question du désarmement nucléaire. La question du traité sur l'interdiction des matières fissiles doit s'inscrire dans le contexte du désarmement nucléaire; il ne doit pas s'agir d'une simple question de non-prolifération et la question des stocks doit être dans ce contexte dûment abordée, ont souligné plusieurs pays.


La prochaine séance plénière de la Conférence du désarmement se tiendra mardi prochain, 4 juin 2013, à 10 heures.


Déclarations

M. MOHSEN NAZIRI ASL, Président de la Conférence du désarmement, a présenté les grandes lignes d'orientation de la présidence iranienne pour les quatre semaines à venir en soulignant que c'est un honneur pour la République islamique d'Iran d'assurer la présidence de cette instance. Dans ce contexte, l'Iran se fondera sur le règlement de la Conférence et consultera les membres de cette instance de manière ouverte et transparente, a-t-il précisé. La présidence de la Conférence n'est pas une fonction purement procédurale, a poursuivi M. Naziri Asl; la présidence a en effet des capacités et peut prendre des initiatives mais le résultat final est une responsabilité collective, a-t-il souligné, appelant les membres de la Conférence à conserver la dynamique des discussions qui ont eu lieu au sein de cette instance.

L'Iran est fermement persuadé que la Conférence est le seul forum multilatéral de négociation dans le domaine du désarmement, a rappelé M. Naziri Asl. Le désarmement nucléaire a toujours été la priorité absolue de l'Iran et il ne ménagera aucun effort pour parvenir à un monde exempt d'armes nucléaires. L'Iran est conscient de la difficulté à sortir la Conférence de l'impasse et à parvenir à un consensus sur un programme de travail, a-t-il par ailleurs indiqué. L'impasse est liée au manque de volonté politique réelle dans le domaine du désarmement nucléaire, a-t-il ensuite affirmé. La priorité de la Conférence doit être l'adoption et la mise en œuvre d'un programme de travail équilibré; aussi, la priorité de la présidence iranienne sera-t-elle d'œuvrer à cet objectif, a indiqué M. Naziri Asl. Il a fait part de son souhait de consacrer la séance de ce matin à un échange de vues sur les travaux de la Conférence et la prochaine plénière à une discussion sur le programme de travail. Il a en outre fait part de son intention de poursuivre les consultations sur la revitalisation de la Conférence, l'élargissement de la composition de la Conférence et la participation de la société civile. Le Président de la Conférence a par ailleurs plaidé pour une auto-évaluation interne du travail de la Conférence.

Cuba a exprimé l'appui de sa délégation à la présidence iranienne de la Conférence. Cuba a rappelé qu'elle accorde la plus haute priorité à l'objectif du désarmement nucléaire. Le pays a en outre réaffirmé l'importance du multilatéralisme comme principe fondamental des négociations dans le domaine du désarmement. Les solutions convenues au niveau multilatéral, conformément à la Charte des Nations Unies, constituent l'unique moyen réellement effectif d'aborder les questions liées au désarmement et à la sécurité internationale. Cuba se dit préoccupée par les initiatives promues par certains dans l'objectif de faire sortir certains thèmes de la sphère de la Conférence et de recourir à des processus alternatifs. La solution ne saurait consister à saper le rôle de la Conférence, à diminuer son importance et à maintenir indéfiniment la situation de paralysie qui est la sienne; au contraire, il est aujourd'hui de la responsabilité de tous de préserver et renforcer cette instance. Pour cela, a insisté Cuba, il faut en premier lieu une volonté politique de la part des États afin de répondre à la demande de la communauté internationale de parvenir à des avancées réelles, en particulier dans le domaine du désarmement nucléaire.

La Syrie a félicité la République islamique d'Iran pour son accession à la présidence de la Conférence. La Syrie croit à l'importance de la Conférence et à la nécessité de la maintenir comme seule instance de négociations multilatérales dans le domaine du désarmement. La Syrie croit en outre que le désarmement nucléaire doit se voir accorder le plus haut rang de priorité et lance un appel à tous les États pour qu'ils fassent preuve de la plus grande souplesse et de la plus grande coopération pour traiter de manière équitable et équilibrée les quatre questions essentielles inscrites à l'ordre du jour de la Conférence. La Syrie appuie toute proposition constructive permettant de faire face à ces quatre questions importantes. Aucune question ne doit prévaloir sur une autre, ni être traitée au détriment des autres, a insisté la Syrie. La question du traité sur l'interdiction des matières fissiles doit s'inscrire dans le contexte du désarmement nucléaire; il ne doit pas s'agir d'une simple question de non-prolifération. La question des stocks doit être dans ce contexte dûment abordée, ces stocks (de matières fissiles) constituant en soi une menace, a insisté la Syrie.

Le Pakistan a félicité l'Iran pour son accession à la présidence de la Conférence, rappelant que le Pakistan et l'Iran ont une culture, une histoire, une langue et une religion en commun. Le Pakistan a assuré la présidence iranienne de sa pleine collaboration dans le cadre de son mandat. La Conférence est la seule enceinte multilatérale de désarmement et il est incontestable que le manque de progrès dans cette instance est dû au manque de volonté politique pour sortir de l'impasse, a poursuivi le Pakistan. Certains supposent que la Conférence fonctionne en vase clos sans lien avec le monde extérieur, ce qui n'est pas réaliste, a ajouté le pays, rejetant toute approche fondée sur deux poids, deux mesures. Il faut rester sensible aux intérêts de sécurité de tous les membres de la Conférence, a insisté le Pakistan. En tant que membre du Groupe des 21 et du Mouvement des pays non alignés, le Pakistan est attaché à l'objectif du désarmement nucléaire, qui est la raison d'être de la Conférence, a rappelé le pays.

La Fédération de Russie a assuré que l'Iran pouvait compter sur le soutien de la délégation russe dans le cadre de sa présidence de la Conférence. Cette année est charnière pour la Conférence, ce qui fait peser une responsabilité toute particulière sur les six Présidents de la Conférence pour l'année en cours (le «P6»). La Fédération de Russie a ensuite indiqué être disposée à accepter le plan de travail que l'Iran propose pour la Conférence durant sa présidence. Face aux menaces qui pèsent sur la Conférence, la seule voie possible permettant à cette instance de recouvrer son autorité est de s'entendre sur un programme de travail pour cette instance. Comme chacun sait, la priorité de la Fédération de Russie est la prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique. Néanmoins, la Fédération de Russie a proposé un programme de travail simplifié prévoyant un examen approfondi des quatre questions essentielles inscrites à l'ordre du jour de la Conférence: désarmement nucléaire, traité sur les matières fissiles (FMCT), prévention d'une course aux armements dans l'espace, et garanties négatives de sécurité.

La Chine s'est engagée à coopérer pleinement avec la présidence iranienne de la Conférence. La Chine appuie les efforts visant à parvenir à un accord rapide sur un programme de travail équilibré. Il conviendrait de centrer les efforts sur une approche pragmatique et utile; chaque État membre doit laisser libre court à son inventivité pour parvenir rapidement à un programme de travail et permettre à la Conférence d'engager des travaux quant au fond. Il convient en outre de tenir compte des préoccupations de sécurité de chacun, a souligné la Chine.

L'Algérie a félicité l'Iran pour son accession à la présidence de la Conférence, qui intervient à une étape difficile de ses travaux. Les échecs successifs de la Conférence suscitent des préoccupations au sein de la communauté internationale, a-t-elle souligné, attirant l'attention sur les résolutions de l'Assemblée générale qui attestent de cette profonde préoccupation de la communauté internationale. La Conférence doit progresser et s'atteler au travail de fond sur les questions fondamentales inscrites à son ordre du jour, a ajouté l'Algérie. Il faut, pour parvenir à un consensus sur un programme de travail, mettre le doigt sur les sujets de controverse et leur trouver des solutions, a-t-elle souligné. La Conférence pourrait recourir à un programme de travail simplifié, ce qui pourrait permettre d'engager des discussions sur les quatre questions fondamentales, a ensuite fait valoir l'Algérie.

L'Égypte a assuré la présidence iranienne de sa volonté de l'aider à faire progresser la Conférence. La priorité au sein de la Conférence consiste à parvenir à un programme de travail équilibré et complet permettant d'engager des négociations sur des instruments juridiquement contraignants sur les diverses questions et en premier lieu sur le désarmement nucléaire. Il faut donc constituer un groupe de travail pour s'occuper de la question du désarmement nucléaire; par ailleurs, tout traitement de la question des matières fissiles doit se faire dans le contexte du désarmement nucléaire et de la non-prolifération pris conjointement et c'est pourquoi la question des stocks doit être traitée dans ce contexte, a insisté l'Égypte.

L'Indonésie – qui a précédé l'Iran à la présidence de la Conférence – a assuré le nouveau Président de tout son appui dans l'exécution de son mandat. L'Indonésie a remercié tous ceux qui lui ont apporté leur soutien dans le cadre de sa présidence de la Conférence.

Le Zimbabwe a rappelé qu'il entretient avec l'Iran d'excellentes relations bilatérales. Il a regretté qu'aucun accord n'ait encore pu intervenir pour permettre à la Conférence de reprendre ses travaux de fond. Le Zimbabwe déplore qu'aucun progrès n'ait été enregistré sur le front du désarmement nucléaire, alors qu'il s'agit là, pour le pays, d'une priorité.

Le Président de la Conférence, M. Naziri Asl, a indiqué qu'il allait tenir compte des interventions faites ce matin et poursuivre ses consultations avec les membres de la Conférence. Il s'est dit disposé à recevoir tout point de vue et proposition constructifs.


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DC13/021F