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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT SE PENCHE SUR SON PROJET DE RAPPORT ANNUEL À L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a tenu, ce matin, une séance plénière au cours de laquelle elle a entendu des déclarations d'une douzaine de pays qui se sont essentiellement exprimés au sujet du projet de rapport annuel à l'Assemblée générale tel que soumis à la Conférence dans le document CD/WP/572.

De nombreuses délégations ont indiqué être en mesure d'appuyer le projet de rapport annuel en l'état, qu'elles ont jugé factuel et équilibré, alors que d'autres ont fait part de leur intention de présenter des amendements à ce texte – amendements que la Conférence devait examiner ce matin lors d'une séance informelle suivant immédiatement la séance plénière officielle.

Après avoir attiré l'attention sur les énormes changements que connaît le Moyen-Orient, Israël a affirmé que les perspectives de voir la Conférence s'engager dans des négociations significatives s'amélioreront si les États adoptent une attitude plus souple à l'égard des questions autres que les quatre questions dites essentielles. Du point de vue d'Israël, la négociation d'une interdiction du transfert d'armements vers des terroristes, ainsi que la prise à bras le corps de la menace des systèmes portables de défense antiaérienne, constitueraient une étape pratique et logique.
Le Président de la Conférence, l'Ambassadeur Helmut Hoffmann d'Allemagne, a évoqué le projet de rapport annuel en indiquant qu'un effort et une réflexion collectifs doivent être consentis en direction de quatre questions principales: premièrement, la manière dont le message du Secrétaire général de l'ONU doit être reflété dans le rapport; deuxièmement, la manière dont les messages des autres hauts dignitaires doivent y être reflétés; et troisièmement, la manière d'y aborder la problématique de l'amélioration du fonctionnement effectif de la Conférence. La quatrième grande question consiste à savoir comment traiter du projet de programme de travail soumis par la présidence égyptienne (CD/1933/Rev.1) et comment refléter la manière dont la question du programme de travail a été traitée durant cette session.
La Conférence a par ailleurs souhaité la bienvenue aux nouveaux Ambassadeurs d’Israël et de la Suisse.

Les délégations des pays ci-après sont intervenues ce matin: Israël, Syrie (au nom du Groupe des 21), Suisse, Espagne, Malaisie, Australie, Irlande, Royaume-Uni, République de Corée, Nouvelle-Zélande, Etats-Unis, Pakistan, Canada.

La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra mardi prochain, à 10 heures.


Aperçu des déclarations

Israël a rappelé le caractère singulier du Règlement intérieur de la Conférence, s'agissant en particulier de la règle du consensus, qui vise à donner aux États membres l'assurance que leurs intérêts vitaux sont dûment pris en considération. La règle du consensus joue un rôle vital dans la préservation de la confiance des États, a insisté Israël. La Conférence continuera de jouer un rôle significatif dans la promotion de normes de non-prolifération, de désarmement et de contrôle des armements, a-t-il poursuivi, avant de souligner que la création de normes internationales dans ce domaine ne saurait faire oublier les circonstances qui prévalent sur les scènes régionales et mondiale, pas plus que les changements qui s'y produisent. Le Moyen-Orient connaît d'énormes changements, a rappelé Israël. Si l'on peut espérer que la stabilité prévaudra finalement dans les pays de la région, aucune garantie ne peut être fournie qu'à court, moyen et même long termes, la radicalisation et l'extrémisme ne prévaudront pas, a fait observer Israël. Si l'on tient également compte du manque de respect habituel, par certains partenaires régionaux, des obligations prises dans les domaines du désarmement et de la non-prolifération, il n'est pas étonnant qu'Israël adopte une approche prudente, a-t-il déclaré. Les perspectives de voir la Conférence s'engager dans des négociations significatives s'amélioreront si les États adoptent une attitude plus souple à l'égard des questions autres que les quatre questions dites essentielles, a affirmé Israël, ajoutant que de son point de vue, la négociation d'une interdiction du transfert d'armements vers des terroristes, ainsi que la prise à bras le corps de la menace des systèmes portables de défense antiaérienne, constitueraient une étape pratique et logique qui est liée à certains défis régionaux auxquels le Moyen-Orient est confronté.

La Syrie, au nom du Groupe des 21, a indiqué que le Groupe des 21 a présenté quatre documents de travail dans le but de contribuer au rapport annuel de la Conférence – documents qui reflètent le point de vue commun du Groupe s'agissant du désarmement nucléaire (document CD/1938), des travaux de la Conférence (document CD/1939), des garanties négatives de sécurité (document CD/1940) et de la prévention d’une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique (document CD/1941).

La Suisse a indiqué qu’il lui semblait particulièrement important que le rapport annuel de la Conférence reflète le fait que cette enceinte est dans l’impasse et qu’elle n’a pas accompli de véritables progrès au cours de l’année écoulée pour en sortir. Ceci est tout simplement un fait, lequel devrait transparaître dans un rapport factuel, a souligné la Suisse. Un rapport factuel devrait également indiquer à l’Assemblée générale que la Conférence a répondu à l’invitation qu’elle lui a faite d’explorer et approfondir les options pour sa propre revitalisation. En l’absence d’un tel compte-rendu, l’Assemblée générale ne pourrait que conclure que sa suggestion n’a pas été prise en compte et réagir en conséquence, a insisté la Suisse. « Si nous eussions souhaité que ces éléments transparaissent plus clairement dans le rapport, nous sommes néanmoins disposés à soutenir l’adoption du projet existant en l’état », a poursuivi la Suisse. Un nombre significatif d’amendements qui ont été soumis à ce jour (concernant le projet de rapport annuel) semblent problématiques en ce sens que leur inclusion modifierait sensiblement la substance du rapport et affecterait son équilibre. Dans un tel cas de figure, « nous serions en toute probabilité amenés à réévaluer notre position à l’égard du projet de rapport », a indiqué la Suisse.

L’Espagne a indiqué qu’elle acceptait sans réserve le projet de rapport annuel présenté par la Présidence de la Conférence, affirmant que ce texte est équilibré et reflète totalement le point de vue de l’Espagne. Les tentatives d’amender ce projet risquent de rompre l’équilibre délicat de ce texte, a insisté l’Espagne.

La Malaisie a affirmé que le projet de rapport soumis par la Présidence de la Conférence constitue un effort remarquable pour produire un document équilibré qui se veut factuel, reflète les négociations et les travaux au sein de la Conférence et fournit une bonne base pour les discussions. Après avoir étudié ce projet, la Malaisie propose quelques amendements qui, selon elle, clarifient un peu plus le rapport.

L’Australie a estimé que le projet de rapport annuel à l'Assemblée générale reflète de manière factuelle la façon dont ont été menés les travaux de la Conférence durant cette session et la situation dans laquelle celle-ci se trouve. Aussi, l'Australie est-elle en mesure de se joindre au consensus sur ce texte. Évoquant certains amendements proposés s'agissant de ce texte, l'Australie a insisté sur la nécessité de ne pas chercher à cacher l'échec de la Conférence en 2012, car cela n'aiderait pas cette instance mais au contraire en saperait encore un peu plus la crédibilité.

L’Irlande a jugé équilibré le projet de rapport annuel soumis par la Présidence. Ce rapport ne doit pas être uniquement factuel ; il doit refléter la dynamique de la Conférence, c’est-à-dire en l’occurrence la stagnation. Le mieux que nous ayons à faire à ce stade est d’adopter ce projet de rapport.
Le Royaume-Uni a jugé équilibré le projet de rapport annuel et a souligné que tenter de le retoucher ne ferait que prolonger indûment les débats et rompre l’équilibre fragile de ce texte.

La République de Corée a jugé très équilibré et bien factuel le projet de rapport annuel de la Conférence soumis par la Présidence. La Conférence continue de stagner et n’est toujours pas parvenue à un consensus autour d’un programme de travail, a rappelé la République de Corée. Le rapport de cette année ne devrait pas être le même que celui de l’an passé, car la pression sur la Conférence s’accroît et cela devrait être reflété dans le rapport.

La Nouvelle-Zélande a affirmé que le projet de rapport reflète l’impression de frustration que nombre de membres ressentent cette année face à l’impasse qui perdure au sein de la Conférence ; mais il aurait peut-être fallu insister davantage sur la colère que suscite cette situation. Toutefois, ce rapport parvient à un équilibre certain qui permet à tous de l’approuver, a ajouté la Nouvelle-Zélande.

Les Etats-Unis ont indiqué que le projet de rapport annuel soumis par la Présidence de la Conférence est factuel et fonctionnel et correspond tout à fait à ce que les Etats-Unis attendent de ce rapport.

Le Pakistan a indiqué que pour lui, le projet de rapport annuel soumis par la Présidence de la Conférence est un point de départ mais peut être amélioré. Aussi, le Pakistan propose-t-il quelques amendements au projet de texte actuel.

Le Canada a indiqué pouvoir accepter le projet de rapport en l’état et a exprimé l’espoir que l’équilibre auquel est parvenu ce texte ne sera pas perdu à l’issue de l’examen des projets d’amendements qui ont été proposés.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC12/032F