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JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME: LA LIGUE INTERNATIONALE DES FEMMES POUR LA PAIX ET LA LIBERTÉ S'ADRESSE À LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT

Compte rendu de séance
«Le moment est venu d'attaquer de front la question du désarmement nucléaire – un impératif pour protéger les civils et les droits de l'homme», affirme cette ONG

La Conférence du désarmement a tenu, ce matin, une séance plénière à l'occasion de la Journée internationale de la femme, célébrée le 8 mars, afin d'entendre une déclaration de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté.

La représentante de la Ligue s'est dite déçue par le manque de progrès enregistré par l'ensemble du mécanisme de désarmement, en particulier par la Conférence. Elle a rappelé les liens existant entre dépenses militaires, commerce des armes, conflits violents et réduction des ressources disponibles pour le développement économique et social et l'égalité entre les sexes. Les crises convergentes du changement climatique, de la pauvreté, de l'effondrement économique et de la dégradation de l'environnement se sont déjà aggravées en ce début de XXIe siècle, a-t-elle souligné. La poursuite de l'impasse à la Conférence n'est pas envisageable, a-t-elle déclaré. Si ce mécanisme n'est pas en mesure de traiter les questions relatives aux menaces que font peser les armes nucléaires sur la sécurité, la politique et l'économie, alors il faudra s'adresser ailleurs pour progresser, a-t-elle estimé.

La Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté a tenu, au Palais des Nations, son séminaire annuel sur le désarmement qui, portait cette année sur le thème de la convergence des différents aspects du droit international, en mettant l'accent, plus particulièrement, sur les droits de l'homme, le droit humanitaire international et le désarmement. La Ligue estime que chaque mesure de désarmement doit apporter une contribution pour prévenir les conflits armés et les violations de droits de l'homme et battre en brèche la culture et l'économie du militarisme. Étant donné que la production, le stockage et l'usage des armes violent toute une série de droits de l'homme, les mécanismes des droits de l'homme peuvent constituer des instances adaptées pour soulever ces questions. Le coût du constant renouvellement, du déploiement et de la maintenance des armes nucléaires devrait être mis en relation avec les budgets disponibles pour s'acquitter des obligations en matière de droits de l'homme, a insisté l'oratrice. Plusieurs États dotés d'armes nucléaires ont procédé à des réductions importantes dans leurs systèmes de sécurité sociale, qu'il s'agisse de soins de santé, d'éducation ou de soins aux enfants, alors qu'ils dépensent des milliards pour la modernisation de leurs arsenaux nucléaires et conventionnels.

La Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté souhaite que les droits de l'homme et le droit international humanitaire soient au cœur du traité sur le commerce des armes qui sera négocié au mois de juillet prochain à New York. Il faut que ces questions soient intégrées dans les travaux des organes conventionnels et qu'elles soient traitées par les procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme voire soulevées lors de l'Examen périodique universel; en effet, inclure les armes nucléaires, le commerce des armes et les dépenses militaires dans les recommandations et conclusion de ces organes permettra d'accroître le coût politique et éthique, pour les gouvernements, de la production, du déploiement et de l'usage de ces armes.

Soulignant que les efforts pour atteindre l'objectif du millénaire pour le développement consistant à réduire de moitié la pauvreté dans le monde d'ici 2015 sont insuffisants, la Ligue affirme que les armes nucléaires sont inutiles, illégales, immorales et aveugles. Le moment est venu de s'attaquer de front à cette question, car le désarmement nucléaire est un impératif pour protéger les civils et leurs droits de l'homme, a-t-elle conclu. Le texte de la déclaration de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté est disponible sur les pages Web de la Conférence du désarmement.


La prochaine séance plénière de la Conférence du désarmement se tiendra le mardi 13 mars, à 10 heures.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC12/011F