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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND LES DÉCLARATIONS DE L'ALGÉRIE, DE L'AFRIQUE DU SUD, DE L'IRAN ET DES ÉTATS-UNIS

Compte rendu de séance
Le Représentant permanent de l'Algérie, M. Idriss Jazaïry, fait un discours d'adieu

La Conférence du désarmement a tenu, ce matin, une brève séance plénière au cours de laquelle elle a entendu le discours d'adieu de M. Idriss Jazaïry, qui quitte Genève après sept ans en tant que Représentant permanent de l'Algérie. Les délégations de l'Afrique du Sud, de la République islamique d'Iran, du Royaume-Uni, des États-Unis et du Nigéria ont rendu hommage à son importante contribution aux travaux de la Conférence du désarmement. L'Afrique du Sud, l'Iran et les États-Unis ont en outre fait des déclarations sur des questions de fond.

M. Jazaïry a rappelé que son pays avait participé aux étapes essentielles de l'histoire du désarmement et que sous présidence algérienne, la Conférence était parvenue à adopter le programme de travail contenu dans le document CD/1864. Mais depuis, une solution de rechange n'a pu être trouvée qui aurait permis à la Conférence de sortir de l'impasse. Pour la grande majorité des membres de la Conférence, la grande priorité consiste à éliminer les armes nucléaires, a souligné M. Jazaïry, précisant qu'à cet égard, un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire fait partie intégrale de ce processus et que la question des stocks doit être prise en compte dans ce contexte.

La politique de dissuasion nucléaire issue de la guerre froide persiste encore aujourd'hui, les États dotés d'armes nucléaires continuant de moderniser leurs arsenaux nucléaires afin de préserver leur «capacité de dissuasion nucléaire»; mais les États non dotés d'armes nucléaires n'ont-ils pas eux aussi une souveraineté et des intérêts vitaux à protéger, a demandé M. Jazaïry? Quiconque croit que la menace nucléaire tend à disparaître se berce d'illusions, a-t-il déclaré, faisant observer qu'environ 60% de la population mondiale dépend de ces armes pour leur sécurité, que ce soit directement ou sous la protection d'un parapluie nucléaire. Il faut donc libérer le monde des armes nucléaires dans un délai très concret, a insisté M. Jazaïry. Il a ajouté que l'interdiction des armes nucléaires au Moyen-Orient revêt une importance capitale; le fait qu'un État de la région demeure en dehors du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et dispose d'un arsenal nucléaire est source de tensions, du fait du déséquilibre stratégique que cela instaure dans la région, a souligné M. Jazaïry. Si elle perdurait, cette situation engendrerait une dialectique aboutissant à la prolifération nucléaire pour rétablir un équilibre stratégique dans la région, a averti M. Jazaïry.

Les membres de la Conférence ont la responsabilité de préserver et protéger sa crédibilité, ce qui implique qu'ils parviennent à adopter un programme de travail permettant à la Conférence de reprendre son travail de fond. À cet égard, l'Algérie reste convaincue que le document CD/1864 reste la base logique permettant de trouver une solution. Si les efforts dans ce sens ne devaient pas aboutir, l'alternative serait d'examiner la proposition faite par l'Algérie le 31 janvier dernier visant l'adoption d'un programme de travail simplifié, a-t-il estimé. Sinon, il sera nécessaire de convoquer une session spéciale de l'Assemblée générale des Nations Unies sur les questions de désarmement. Le représentant de l'Algérie a exprimé l'espoir qu'à l'avenir, la Conférence puisse s'ouvrir davantage à la société civile et aux organisations non gouvernementales.

Intervenant au nom des sept pays membres de la Coalition pour un nouvel ordre du jour, l'Afrique du Sud a appuyé l'initiative de la présidence visant l'établissement d'un nouveau programme de travail. La Coalition soutient en outre la mise sur pied d'un organe subsidiaire qui serait chargé du désarmement nucléaire et la négociation d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire. En attendant l'élimination des armes nucléaires, les États non dotés devraient recevoir des garanties négatives de sécurité de la part des États qui en sont dotés, a ajouté l'Afrique du Sud.

La République islamique d'Iran, réagissant aux propos tenus par les États-Unis lors de séances précédentes, a rappelé que le Ministre iranien des affaires étrangères, dans sa déclaration devant la Conférence, avait exprimé son rejet total de toutes les armes nucléaires. Les États-Unis se fondent sur des hypothèses erronées et des informations fabriquées de toute pièce: le programme nucléaire iranien est interprété de manière très rigide par les États-Unis qui ne procèdent pas, en la matière, à une analyse impartiale. Les États-Unis s'efforcent en fait de détourner l'attention de la Conférence du principal problème de cette instance, à savoir l'absence de tout progrès en son sein, et continuent de consacrer des milliards de dollars à la prolifération et de réaliser des essais nucléaires souterrains. Les forces armées des États-Unis sont formées pour lancer ce type d'armes dans le cadre d'alliances militaires.

Les États-Unis ont affirmé que la position des États-Unis n'est pas monolithique; ils estiment en effet que tout pays a le droit d'utiliser les matières nucléaires à des fins pacifiques, mais qu'il faut rester vigilant vis-à-vis de la non-prolifération. La délégation a rappelé que le Président Barack Obama s'est engagé à œuvrer à l'établissement d'un monde dénucléarisé.


À l'occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars, une représentante de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté d'adressera à la Conférence du désarmement lors d'une séance plénière qui se tiendra jeudi prochain à partir de 9h30.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC12/010F