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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND LES DÉCLARATIONS DE MINISTRES DE L'ESTONIE ET DU CAMBODGE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a tenu, cet après-midi, une brève séance plénière afin d'entendre le Ministre des affaires étrangères de l'Estonie, M. Urmas Paet, en sa qualité de Président de la Onzième Réunion des États parties à la Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction (Convention d'Ottawa), M. Prak Sokhonn, Ministre rattaché au Premier Ministre du Cambodge.

M. Paet a souligné que l'impasse dans laquelle se trouve depuis longtemps la Conférence non seulement témoigne d'un manque de volonté politique de traiter des questions de fond en matière de sécurité, mais met en jeu la crédibilité et la légitimité de la Conférence elle-même. Il a indiqué comprendre totalement que l'impasse continue au sein de cette instance amène les États à envisager de négocier des traités de désarmement ailleurs qu'à la Conférence. Mais le Ministre a estimé que travailler au sein de la Conférence offrait les meilleures perspectives de parvenir à des accords durables et complets. Réaliser le consensus sur un programme de travail complet et équilibré qui réponde aux intérêts de tous les États concernés constituerait la première étape concrète sur la voie du lancement de travaux de fond, a-t-il insisté. Il a par ailleurs encouragé la Conférence à engager le débat sur son élargissement. Rappelant les raisons pour lesquelles l'Estonie souhaitait devenir membre de la Conférence, il a souligné que la participation aux négociations relatives aux questions nucléaires, à la sécurité dans l'espace et à une série d'autres questions ayant un impact universel ne saurait se limiter à 65 États seulement. L'ordre du jour de la Conférence renvoie à des sujets de préoccupation mondiaux qui devraient être négociés sur une base non discriminatoire, transparente et multilatérale, avec un nombre accru d'États participants, a-t-il insisté, avant de rappeler qu'à ce jour, quelque 38 États avaient exprimé leur intérêt à devenir membre de cette instance. M. Paet a estimé que l'élargissement de la composition de la Conférence pourrait devenir une réalisation pour cette instance et renforcer sa pertinence. Aussi, a-t-il demandé aux membres de la Conférence de désigner en 2012 un coordonnateur spécial sur la question de l'élargissement de la composition de la Conférence. Le Ministre estonien a également apporté son soutien à un examen plus approfondi de la question d'une implication accrue de la société civile dans les travaux de la Conférence.

M. Prak, qui est également Vice-Président de l'Autorité cambodgienne de lutte anti-mine et de l'assistance aux victimes, a pour sa part rappelé que la Onzième Réunion des États parties s'était déroulée à Phnom Penh à la fin 2011 et avait marqué un progrès important sur la voie d'un monde exempt de mines antipersonnel. Il a souligné que cette Réunion avait notamment insisté sur la nécessité pour la communauté internationale d'honorer ses promesses en faveur des survivants des mines antipersonnel et des communautés affectées par ces mines. Il a en outre rappelé que la réunion avait permis de saluer l'arrivée de Tuvalu et du Soudan du Sud en tant que nouveaux adhérents à la Convention d'Ottawa et de se réjouir de l'annonce de la Finlande de devenir prochainement le 159ème États à se joindre à ce Traité – annonce qui s'est concrétisée depuis. M. Prak a exhorté les États qui ne l'ont pas encore fait, en particulier ceux parmi eux qui sont membres de la Conférence du désarmement, à accéder à la Convention d'Ottawa. Lors de la Onzième Réunion des États parties, la Turquie a annoncé la destruction de toutes les mines antipersonnel qu'elle détenait en stock, soit environ trois millions d'unités, portant à 44,5 millions le nombre total de mines rapportées comme ayant été détruites par l'ensemble des États parties. Le Burundi et le Nigéria ont pour leur part affirmé avoir rempli leurs obligations en termes de nettoyage des mines et la Guinée-Bissau a annoncé avoir elle aussi achevé le nettoyage de toutes les zones minées dont elle avait connaissance. Ainsi, a souligné M. Prak, est-il possible d'affirmer, treize ans après son entrée en vigueur, que la Convention d'Ottawa est un succès sans précédent. Nonobstant ce succès, il est clair qu'il faudra encore plusieurs années pour assurer que la Convention honore sa promesse de mettre un terme, pour tous et pour toujours, aux souffrances et aux décès causés par les mines antipersonnel. Un engagement continu est requis à cet effet et cela implique souvent un engagement financier, a souligné M. Prak.


La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra mardi prochain, 6 mars, à 10 heures.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC12/009F