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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT CONTINUE D'EXAMINER LES MOYENS DE DÉBLOQUER SES TRAVAUX

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a tenu, ce matin, une séance plénière au cours de laquelle elle a entendu l'Ambassadeur d'Égypte, M. Hisham Badr, qui assume la présidence pour les quatre prochaines semaines, ainsi que les délégations de plusieurs pays qui ont essentiellement souligné l'urgence qu'il y a à sortir la Conférence de l'impasse dans laquelle elle se trouve.

Le nouveau Président a tenu à souligner l'engagement total de l'Égypte en faveur de la Conférence et d'un monde exempt d'armes nucléaires, regrettant que le Ministre égyptien des affaires étrangères ne serait pas en mesure de s'adresser à la Conférence comme prévu la semaine prochaine. M. Badr a déclaré que la présidence égyptienne aura pour objectif de préserver la Conférence en tant qu'unique organe multilatéral de négociation dans le domaine du désarmement. Faisant observer que son pays est récemment parvenu à défier un statu quo qui semblait prédestiné, il a affirmé que si l'on peut changer un système politique enraciné depuis trente ans, il est permis d'être optimiste quant à la capacité de parvenir à un compromis sur un programme de travail au sein de la Conférence. Les questions de procédure ne sont pas la priorité, qui doit être accordée à l'adoption d'un programme de travail afin de reprendre les travaux de fond. Aucun pays n'atteindra ses objectifs en faisant fi des priorités des autres, a par ailleurs souligné le Président. Indiquant qu'il allait poursuivre les consultations sur les éléments d'un éventuel programme de travail, il a précisé que l'idée était de créer quatre groupes de travail sur chacune des quatre questions essentielles inscrites à l'ordre du jour et de nommer des coordonnateurs spéciaux pour les autres questions.

À l'instar de Cuba, les délégations qui se sont exprimées ce matin ont assuré la présidence égyptienne de la Conférence de tout leur soutien dans l'exercice de son mandat. Le Chili a souligné combien la présidence de la Conférence a besoin d'appui politique, tant il est vrai qu'elle a besoin de volonté politique, se félicitant que la présidence égyptienne a précisément reçu ce matin un fort appui politique des délégations.

La Fédération de Russie s'est réjouie de la détermination manifestée la semaine dernière par le Secrétaire général de la Conférence, M. Kassym-Jomart Tokayev, pour sortir la Conférence de l'impasse. Elle appuie notamment l'idée de convoquer une conférence spéciale de haut niveau sur la relance de la Conférence. Par ailleurs, la Fédération de Russie ne s'oppose pas à l'idée de désigner trois coordonnateurs spéciaux – sur l'ordre du jour, le règlement intérieur et la composition de la Conférence, comme l'a proposé M. Tokayev – mais elle ne considère pas que les questions de procédure soient la pierre d'achoppement à la Conférence. Pour la Turquie non plus, les problèmes qu'affronte la Conférence ne sont pas imputables à ses procédures; l'impasse à la Conférence ne fait que refléter le goulet d'étranglement stratégique dans lequel le monde se trouve à bien des égards. Ainsi, ne pas parvenir à convoquer une conférence sur la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient ne peut qu'avoir des incidences sur toutes les tribunes de désarmement, a souligné la Turquie. Les États-Unis ont pour leur part estimé que, sans nier l'intérêt des questions de procédure, toute l'énergie à la Conférence devrait viser l'essentiel: l'adoption d'un programme de travail.

La Serbie, en tant que pays observateur, s'est réjouie de l'appel lancé en faveur d'une réflexion sur l'élargissement de la composition de la Conférence, soulignant qu'il ne faut pas pour autant s'écarter des efforts visant l'adoption d'un programme de travail. Elle s'est en outre dite favorable aux suggestions faites par le Secrétaire général de la Conférence, M. Tokayev, s'agissant de la manière d'avancer sur les questions de procédure. L'Iraq a lui aussi apporté son soutien aux propositions sur les questions de procédure présentées par le Secrétaire général de la Conférence en vue de sortir la Conférence de son impasse actuelle. Pour permettre à la Conférence de jouer son rôle, il faut faire preuve de souplesse et de volonté politique, de manière à aboutir à des solutions concertées; il faut sortir des sujets étroits qui ont constitué des obstacles pour l'avancement des travaux au sein de la Conférence et progresser sur les sujets principaux en accordant la priorité au désarmement nucléaire.

L'Allemagne a pour sa part souligné que le consensus signifie que chacun peut tolérer le résultat obtenu. Pour l'adoption du programme de travail, il faut aboutir à des formules suffisamment générales pour laisser la place à des ambiguïtés constructives utiles, a-t-elle préconisé, relevant qu'il existe une large volonté politique de reprendre les travaux de fond de la Conférence, comme l'avait montré l'adoption du document CD/1864. Le Mexique a indiqué être disposé à appuyer tout effort imaginatif, novateur et créatif destiné à sortir la Conférence de l'impasse dans laquelle elle se trouve. Le moyen le plus efficace de relancer les travaux consiste à reprendre le travail sur les questions de fond, a souligné l'Afrique du Sud, faisant observer qu'il n'est pas un membre de la Conférence qui n'appuie l'objectif de mettre le monde à l'abri de la menace des armes nucléaires.

La Turquie et le Royaume-Uni ont souligné qu'au mois d'avril prochain, un nouveau cycle du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) allait être entamé. L'heure a sonné pour entreprendre des négociations, a ajouté le Royaume-Uni.

L'Argentine a rappelé qu'en vertu du Traité de Tletalolco, la région d'Amérique latine et des Caraïbes avait créé la première zone du monde exempte d'armes nucléaires et que les États tiers s'étaient engagés à respecter les objectifs de ce Traité en matière de dénucléarisation du territoire latino-américain. Pour l'Argentine, ces engagements revêtent une vigueur particulière au regard de «développements récents dans l'Atlantique Sud» au sujet desquels le Ministre argentin des affaires étrangères, M. Héctor Timerman, a fait le 10 février dernier une présentation au Siège de l'ONU à New York. L'Argentine regretterait que les principes de désarmement nucléaire et de non-prolifération, si profondément enracinés dans la culture de la région, puissent être remis en cause. Les pays dotés de l'arme nucléaire doivent déployer les efforts nécessaires pour parvenir au désarmement nucléaire complet, conformément à l'article VI du TNP, a insisté l'Argentine.

L'Iran a notamment indiqué qu'un ministre iranien s'exprimerait devant la Conférence la semaine prochaine.

La Conférence a par ailleurs décidé d'accepter la demande du Kirghizistan de participer à ses travaux en 2012 à titre d'observateur.


La prochaine séance plénière publique de la Conférence du désarmement se tiendra jeudi 23 février 2012, à 15h30, pour entendre la Ministre des affaires étrangères du Bangladesh, Mme Dipu Moni.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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