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LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME ADOPTE LES RÉSULTATS DE L'EXAMEN PÉRIODIQUE DE SAINT-KITTS-ET-NEVIS, SAO TOMÉ-ET-PRINCIPE ET LA NAMIBIE

Compte rendu de séance

Le Conseil des droits de l'homme a adopté, cet après-midi, les documents finals résultant de l'Examen périodique universel s'agissant de Saint-Kitts-et-Nevis, Sao Tomé-et-Principe et la Namibie. Le document final sur l'examen de chacun de ces pays est constitué du rapport adopté par le Groupe de travail chargé de l'Examen périodique universel ainsi que des informations complémentaires fournies par la délégation concernée.

La délégation de Saint-Kitts-et-Nevis a notamment indiqué que son gouvernement avait adopté une démarche réaliste pour traiter toutes les recommandations qui lui ont été adressées; l'application de certaines d'entre elles pose des difficultés que Saint Kitts-et-Nevis s'efforce de lever, tandis que d'autres contiennent des idées susceptibles d'améliorer la situation des droits de l'homme de toute la population. La délégation a notamment expliqué que le Gouvernement ne peut s'engager à signer et à ratifier à court terme des traités internationaux sans une étude préalable des répercussions budgétaires. Elle a toutefois fait valoir que la participation et la coopération de son pays au mécanisme de l'Examen périodique universel ont été l'occasion de procéder à une profonde introspection et à des délibérations franches sur la situation des droits de l'homme sur le terrain.

Les délégations de Cuba, de l'Algérie, du Venezuela, de l'Afrique du Sud et du Maroc, de même que les représentants d'Amnesty International et de Federatie van Nederlandse Verenigingen tot Integratie Van Homoseksuliteit – COC Nederland ont participé au débat avec la délégation Saint-Kitts-et-Nevis.

La délégation santoméenne a pour sa part indiqué que Sao Tomé-et-Principe a accepté toutes les recommandations qui lui ont été faites, à l'exception de celle relative à la ratification du Statut de Rome de la Cour pénale internationale. Elle a précisé que les 62 recommandations qui lui ont été adressées ont été fusionnées en vingt-deux recommandations. Elle a aussi indiqué que Sao Tomé-et-Principe prépare actuellement le processus électoral qui doit aboutir, le 17 juillet prochain, à des élections présidentielles. La délégation a par ailleurs fait valoir que Sao Tomé-et-Principe a déjà adopté un plan de lutte et d'éradication de la pauvreté et que des réformes du système judiciaire sont en cours en vue de renforcer l'indépendance de l'autorité judiciaire. Elle a aussi souligné que Sao Tomé-et-Principe a lancé des invitations aux titulaires de mandats du Conseil des droits de l'homme.

Les délégations de Cuba, de Timor Leste, de l'Algérie, du Maroc et du Nigéria ont présenté des observations s'agissant du document final relatif à Sao Tomé-et-Principe, ainsi que l'ONG Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme.

La Namibie, représentée par la Ministre de la justice, Mme Pendukeni Livula-Ithana, a indiqué que sur 120 recommandations qui lui ont été adressées, 90 ont aussitôt été acceptées d'emblée et trois rejetées. La délégation namibienne a formulé des réserves au sujet de 27 autres recommandations, qui font l'objet de réponses figurant dans le rapport complémentaire présenté par le pays. La Ministre a aussi annoncé que son pays accueillera pour la première fois un titulaire de mandat, en la personne de la Rapporteuse spéciale sur le droit à l'accès à l'eau potable et à l'assainissement.
Les pays suivants ont participé au débat sur la Namibie: Cuba, Algérie, Afrique du Sud, Maroc, Nigéria, Lesotho, Zimbabwe et Zambie. Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme est également intervenue.


Demain matin, à partir de 9 heures, le Conseil se penchera sur les documents finals de l'Examen périodique universel concernant le Niger, le Mozambique et l'Estonie. Il portera ensuite son attention, au cours d'une séance supplémentaire de la mi-journée, sur la suite donnée à la session extraordinaire sur la situation des droits de l'homme dans la Jamahiriya arabe libyenne, qui s'est tenue le 25 février dernier.


Examen périodique universel

Les rapports du Groupe de travail chargé de l'Examen périodique universel concernant Saint-Kitts-et-Nevis, Sao Tomé-et-Principe et la Namibie sont disponibles sur la page Internet du Conseil à l'adresse suivante: http://www2.ohchr.org/english/bodies/hrcouncil/17session/reports.htm

Saint-Kitts-et-Nevis

Le Conseil est saisi du rapport du Groupe de travail sur l'Examen périodique universel concernant Saint-Kitts-et-Nevis (A/HRC/17/12 ) qui s'est déroulé le 28 janvier 2011, et des réponses communiquées par le pays (A/HRC/17/12/Add.1, en anglais). Les trois rapporteurs chargés de faciliter cet examen étaient le Gabon, le Kirghizistan et le Royaume-Uni.

Pays concerné

M. DELANO BART, Représentant permanent de Saint-Kitts-et-Nevis auprès de l'Office des Nations Unies à New York, a indiqué que la participation et la coopération de son pays au mécanisme de l'Examen périodique universel ont été l'occasion de procéder à une profonde introspection et à des délibérations franches sur la situation des droits de l'homme sur le terrain. Il a affirmé être conscient de la difficulté qu'éprouve son gouvernement de trouver un juste équilibre entre le respect des droits individuels et la prise en compte des impératifs étatiques. M. Bart a indiqué que son gouvernement avait adopté une démarche réaliste pour traiter toutes les recommandations qui ont été faites durant le dialogue interactif. Une analyse montre que l'application de certaines d'entre elles pose des difficultés que Saint Kitts-et-Nevis s'efforce de lever; tandis que d'autres contiennent des idées susceptibles d'améliorer la situation des droits de l'homme de tous les citoyens, y compris les groupes marginalisés: pauvres, femmes, enfants, personnes âgées et personnes handicapées. À court terme, le Gouvernement ne peut s'engager à signer et ratifier des traités internationaux sans une étude préalable des répercussions budgétaires. M. Bart a estimé qu'une institution nationale des droits de l'homme améliorerait grandement la coordination des politiques axées sur les droits de l'homme entre le Gouvernement et les parties prenantes. Il a ajouté qu'une telle entité servira d'autant mieux la population qu'elle sera indépendante des pouvoirs publics, conformément aux Principes de Paris.

Le représentant de Saint-Kitts-et-Nevis a annoncé que son gouvernement coopérera avec les organisations non gouvernementales et avec les individus disposés à collaborer à la création de mécanismes nationaux de suivi de la promotion et de la prévention des droits de l'homme. Parallèlement, le Gouvernement s'emploiera à soutenir le travail du Bureau de l'Ombudsman, tout en offrant aux citoyens la possibilité de présenter leurs griefs contre les institutions et services publics, en veillant à ce que les réclamations soient entendues.

Abordant les questions relatives à l'égalité des sexes, à l'autonomisation de la femme et aux droits des enfants, M. Bart a indiqué que la Fédération de Saint-Kitts-et-Nevis s'efforcera de renforcer les entités chargées de la promotion des droits de la femme et de l'enfant en adoptant des mesures pratiques dans ces domaines. C'est ainsi que les Ministères des questions féminines et du travail s'efforcent d'appliquer les normes appropriées et veillent à la mise en œuvre des lois se rapportant à la promotion de la femme et à sa pleine protection. Le Service de la probation (Department of Probation) et les services de protection de l'enfant comptent parmi les principales institutions gouvernementales chargées de garantir la sauvegarde des droits de l'enfant, en particulier ceux des mineurs nécessitant soins et protection et ceux des mineurs en conflit avec la loi. Le représentant a précisé que les actes de viol et d'abus sexuels sont pénalisés par la loi et que le Ministère de la santé accorde assistance et appui aux victimes de tels délits.

M. Bart a souligné que le Chapitre II de la Constitution interdisait toute forme de discrimination à l'encontre de toute personne, y compris la discrimination d'ordre sexuel, et que son gouvernement prenait très au sérieux son engagement à protéger tous les membres de la société de toute forme de discrimination, indépendamment de leur orientation sexuelle. Il a assuré que son gouvernement poursuivra ses consultations publiques sur cette question.

Débat

MME YUMIRKA FERNÁNDEZ PALACIOS (Cuba) s'est félicitée du dialogue ouvert et franc entre le Conseil et Saint-Kitts-et-Nevis dans le cadre du Groupe de travail, un dialogue qui a permis de pointer les limitations et défis que le pays rencontre dans la promotion et de la protection des droits de l'homme. Des progrès ont été accomplis en matière d'éducation, de santé, d'emploi, sur les questions de parité entre hommes et femmes, en faveur des personnes handicapées et des personnes âges, a constaté la représentante cubaine.

MME SIM MELLOUH (Algérie) a déclaré que son pays avait formulé deux recommandations à Saint-Kitts-et-Nevis, dont l'une, acceptée, encourageait le Gouvernement à déterminer ses besoins d'assistance technique et financière pour améliorer les conditions de détention et, à cette fin, solliciter l'aide des institutions financières internationales et des programmes compétents dans ce domaine. La représentante a regretté que les autorités n'aient pas accepté la seconde recommandation algérienne les invitant à ratifier les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme. Elle s'est dite convaincue que c'est par manque de ressources, et non par manque de volonté politique, que Saint-Kitts-et-Nevis a pris cette décision. Dans le même temps, elle a déclaré garder espoir de voir les autorités s'efforcer de corriger cette lacune. Une assistance adéquate de la part des institutions concernées serait, en outre, très utile pour aider le pays à s'acquitter du mieux de ses obligations qui découleraient de son adhésion aux instruments des droits de l'homme, a conclu la représentante algérienne.

M. EDGARDO TORO CARREÑO (Venezuela) a salué la politique éducative de Saint-Kitts-et-Nevis et de ses efforts renouvelés en faveur de l'éducation universelle, par l'instauration d'un enseignement gratuit et obligatoire depuis 1967 pour les enfants âgés de 5 à 16 ans. Il a appelé à l'octroi d'une assistance technique et d'une coopération internationale inconditionnelle afin de confirmer ces progrès en matière éducative.

M. SEDWYN ANTHONY (Afrique du Sud) a encouragé la communauté internationale à aider Saint-Kitts-et-Nevis à œuvrer en faveur des droits de l'homme. Il a encouragé le Gouvernement à persévérer dans ses efforts.

M. MOHAMED ACHGALOU (Maroc) a félicité Saint-Kitts-et-Nevis pour le grand nombre de recommandations acceptées, constatant que les contraintes et défis nombreux auxquels ce petit État insulaire en développement était confronté ne pouvaient être surmontés par le seul effort national. L'objectif ultime de tous ces efforts ne peut être atteint sans l'accompagnement des pays donateurs et des partenaires internationaux, a ajouté le représentant marocain.

Organisations non gouvernementales

MME MARIANNE LILLIEBJERG (Amnesty International) a déploré que Saint-Kitts-et-Nevis ait refusé la recommandation l'invitant à abolir la peine de mort. Comme le pays l'a lui même remarqué, il n'y pas de preuve que la peine de mort soit dissuasive, a souligné la représentante, appelant les autorités à explorer d'autres voies. La représentante a ensuite invité le Gouvernement à abolir la discrimination basée sur l'orientation sexuelle et sur l'identité de genre, et dénoncé la culture d'intolérance à cet égard qui sévit dans le pays. Amnesty International recommande en outre à Saint-Kitts-et-Nevis de porter toute son attention à la question de la violence à l'égard des femmes.

MME KENITA PLACIDE (Federatie Van Netherlandse Verenigingen Tot Integratie Van Homoseksualiteit - Coc Nederland) a regretté que Saint-Kitts-et-Nevis n'ait pas dépénalisé les relations entre adultes consentants de même sexe, même si les autorités s'efforcent de faire évoluer les mentalités à cet égard, ce qui est encourageant. La représentante a souligné que pour son organisation, la dépénalisation des relations homosexuelles librement consenties ne doit pas dépendre de l'avis de la majorité de l'opinion.

Conclusion du pays concerné

M. BART a admis, dans ses conclusions, que s'il lui reste beaucoup de défis à relever, en dernière analyse, Saint-Kitts-et-Nevis espère entrer dans une phase de consolidation de l'État de droit. Alors que la Fédération est confrontée à des ouragans titanesques, à la sécheresse, à des contraintes financières, au réchauffement mondial et à la criminalité transnationale, même les meilleures intentions peuvent parfois paraître inadéquates, a-t-il commenté. Les efforts semblent parfois insuffisants, d'où la nécessité de l'appui des institutions internationales et des organisations spécialisées des Nations Unies pour réaliser les objectifs que la Fédération de Saint-Kitts-et-Nevis s'est fixée. L'Examen périodique devrait servir de tremplin à la réalisation d'une démocratie forte et durable, a affirmé M. Bart, en indiquant que le Gouvernement s'engage à y œuvrer de concert avec sa population et sa société civile. Il a apprécié les manifestations de soutien des États et a remercié le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme pour son appui à la délégation d'un petit pays comme le sien.

Sao Tomé-et-Principe

Le Conseil est saisi du rapport du Groupe de travail sur l'Examen périodique universel concernant Sao Tomé-et-Principe (A/HRC/17/13) qui s'est déroulé le 31 janvier 2011. Les trois rapporteurs chargés de faciliter cet examen étaient le Norvège, le Nigéria et la Chine.

Pays concerné

M. CARLOS GUSTAVO DOS ANJOS, Ambassadeur de Sao Tomé-et-Principe en Belgique, s'est félicité que les efforts de son pays pour la promotion et la protection des droits de l'homme aient été reconnus. Sao Tomé-et-Principe a accepté toutes les recommandations qui lui ont été faites, à l'exception de celle relative à la ratification du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, dont il ne peut que prendre note. Le pays n'a pas non plus encore ratifié la Convention relative au statut des apatrides, la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées ou encore la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Cependant, d'autres instruments ont déjà été ratifiés, dont la Convention contre la torture, le Protocole facultatif au Pacte international sur les droits civils et politiques ou encore la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Au total, soixante-deux recommandations ont été faites, qui ont été fusionnées en vingt-deux recommandations. Sao Tomé et Principe ne ménagera aucun effort dans la mise en œuvre des recommandations formulées.

Le représentant a ensuite indiqué que Sao Tomé-et-Principe est actuellement engagé dans un processus électoral qui doit aboutir, le 17 juillet prochain, à des élections présidentielles. Le Gouvernement a fixé comme priorité le bon déroulement de ces élections. Les conditions de ratification des instruments et de la mise en œuvre des recommandations seront alors réunies, a conclu le représentant sur ce point.

Par ailleurs, et dans le cadre de ses obligations, Sao Tomé-et-Principe a déjà adopté un plan de lutte et d'éradication de la pauvreté, a ajouté son représentant. Son système judiciaire a en outre fait l'objet de plusieurs réformes; une nouvelle réforme est en préparation, visant notamment le renforcement de l'indépendance de l'autorité judiciaire. De plus, Sao Tomé-et-Principe a lancé des invitations aux titulaires de mandats du Conseil des droits de l'homme. M. Dos Anjos a indiqué que nombre des recommandations faites à son pays sont déjà appliquées ou en voie de l'être. Le représentant santoméen a enfin lancé un appel à l'aide internationale en faveur de son pays.

Débat

MME YUMIRKA FERNÁNDEZ PALACIOS (Cuba) a noté que l'examen du rapport de Sao Tomé-et-Principe par le Groupe de travail avait donné lieu à un bon débat, auquel avaient participé un grand nombre de délégations. À cette occasion, est clairement apparue la priorité donnée par le pays à la promotion et à la protection des droits de l'homme en dépit de difficultés considérables, notamment la crise économique et la chute des prix de ses produits sur les marchés internationaux, ce qui a entraîné un endettement important. Cet état de fait limite la capacité du pays à remédier à ses faiblesses en matière d'infrastructures de santé et d'éducation. Malgré tout, Sao Tomé-et-Principe ne ménage pas ses efforts: ainsi son taux de scolarisation atteint-il désormais 98%, s'est félicitée la délégation cubaine.

M. MARCOS DOS REIS DA COSTA (Timor Leste) a souligné que l'acceptation de la majorité des recommandations par Sao Tomé-en-Principe démontrait le clair engagement de ce pays en faveur de la promotion et de la protection des droits de l'homme. Pendant l'examen par le Groupe de travail, Timor Leste a appelé la communauté internationale à aider Sao Tomé-et-Principe, afin que le pays puisse relever les défis auxquels il est confronté en matière de droits de l'homme, défis que le pays examiné n'a pas caché.

MME SIM MELLOUH (Algérie) a souligné que les efforts louables de Sao Tomé-et-Principe, notamment la lutte contre la pauvreté, la promotion des droits des femmes et des enfants, l'adhésion à certains instruments internationaux des droits de l'homme, méritaient d'être salués et encouragés, au vu des contraintes rencontrées par ce pays en matière de développement notamment. L'Algérie renouvelle son appel à la communauté internationale de poursuivre son assistance à ce pays et réitère son soutien et sa solidarité avec ce jeune pays frère dans l'esprit des liens historiques d'amitié liant les deux pays.

M. MOHAMED ACHGALOU (Maroc) a souligné que la communauté internationale se devait de garder à l'esprit le fait que la situation actuelle des droits de l'homme à Sao Tomé-et-Principe ne pouvait être appréhendée uniquement à partir des devoirs de l'État. Si la première obligation de celui-ci est effectivement de protéger et de promouvoir les droits de son peuple, elle doit surtout être replacée dans un contexte difficile marqué par la pauvreté affectant considérablement l'efficacité des stratégies de développement et, partant, la promotion des droits de l'homme, a-t-il rappelé.

MME BEATRICE IKEKU-THOMAS (Nigéria) s'est déclaré encouragé par le fait que le Gouvernement santoméen ait accepté la plupart des recommandations formulées lors de l'Examen périodique en janvier 2011 et qu'il se soit d'ores et déjà lancé dans la mise en œuvre d'un certain nombre d'entre elles. Il a aussi encouragé les autorités de Sao Tomé-et-Principe à ne ménager aucun effort dans l'application des recommandations qu'elles ont acceptées, en tant que moyen d'améliorer la jouissance des droits de l'homme des citoyens. Le représentant a formé des vœux de succès dans les efforts de renforcement des politiques et programmes spécifiques tendant à la réalisation du bien-être de la population.

Organisation non gouvernementale

M. BIRO DIAWARA (Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme) a déclaré que, comptant parmi les pays les plus pauvres de la planète, Sao Tomé-et-Principe est un État insulaire en développement qui dispose de peu de ressources pour la satisfaction des droits fondamentaux de l'ensemble de la population. Pour cette raison, malgré son engagement contre l'analphabétisme et pour le relèvement du niveau d'éducation au cours des dernières années, le pays reste confronté à un défi majeur dans ce secteur et dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. Le représentant s'est dit préoccupé par l'exploitation des enfants dans les plantations de cacao, par les violences à l'encontre des femmes et la stigmatisation sociale des personnes infectées au VIH/sida. Il a remarqué qu'en dépit de la liberté d'expression, il existait un monopole de l'État sur la majorité des organes d'information, ce qui constitue un frein à la jouissance effective de la liberté d'expression. Le représentant a exhorté ce pays à réviser son cadre juridique national en y incorporant la non-discrimination et en adressant une invitation permanente à tous les titulaires de mandats au titre des procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme.

Conclusion du pays concerné

M. DOS ANJOS a déclaré prendre bonne note des recommandations émises dans le cadre du débat, recommandations qu'il transmettra aux autorités de son pays. Le représentant a souligné que si Sao Tomé-et-Principe est résolument engagé en faveur des droits de l'homme, il ne faut pas oublier les difficultés que rencontre ce petit État insulaire, des difficultés qui découlent de l'ordre imposé au niveau international. Le représentant santoméen a aussi rappelé que son pays traverse actuellement un cycle électoral prévoyant des élections municipales, législatives et présidentielles, au terme desquelles Sao Tomé-et-Principe sera prêt à se présenter à nouveau devant le Conseil des droits de l'homme.

Namibie

Le Conseil est saisi du rapport du Groupe de travail sur l'Examen périodique universel concernant la Namibie (A/HRC/17/14) qui s'est déroulé le 31 janvier 2011, et des réponses communiquées par le pays (A/HRC/17/14/Add.1, en anglais). Les trois rapporteurs chargés de faciliter cet examen étaient le Pakistan, le Brésil et Maurice.

Pays concerné

MME PENDUKENI LIVULA-ITHANA, Ministre de la justice de la Namibie, a indiqué que lors de l'examen de son pays par le groupe de travail, celui-ci avait reçu 120 recommandations, 90 ayant aussitôt été acceptées d'emblée et trois rejetées. La délégation namibienne avait alors formulé des réserves au sujet de 27 autres recommandations, en attendant des consultations complémentaires et l'approbation du Gouvernement. Celui-ci ayant donné son feu vert afin de répondre à ces réserves, les réponses figurent dans le rapport complémentaire qui doit être adopté avec le rapport principal.

La Ministre a indiqué que le pourcentage de la population rurale namibienne jouissant d'installations sanitaires avait augmenté de 38%, les autorités ayant la ferme intention de ne pas s'arrêter là. Des projets sont en effet en voie de concrétisation d'ici la visite de la Rapporteuse spéciale sur le droit à l'accès à l'eau potable et à l'assainissement, Mme Catarina Albuquerque. Il s'agira de la première visite d'un Rapporteur spécial en Namibie, a précisé la Ministre.

Mme Livula-Ithana a par ailleurs rectifié certains chiffres figurant dans le rapport de la Namibie en date du 27 mai dernier. Ainsi, le nombre d'offres d'emplois n'est-il pas de 180 000 mais de 104 000. L'État a l'intention de créer un certain nombre d'emplois dans les prochaines années afin d'infléchir la récente augmentation du taux de chômage, a-t-elle indiqué. Enfin, la Ministre a précisé que le nombre de membres de l'ethnie san vivant dans le pays était de 30 000 et non de 60 000, comme indiqué dans le rapport.

Débat

MME YUMIRKA FERNÁNDEZ PALACIOS (Cuba) s'est réjouie de la participation de son pays dans la lutte de la Namibie contre l'apartheid colonial, qui est l'une des causes profondes des problèmes historiques de ce pays. La Namibie a été saccagée et vu ses ressources naturelles surexploitées, a ajouté la déléguée cubaine, observant que, malgré tout, ce pays a pris des mesures positives depuis son indépendance relativement récente. Ces mesures ont permis, entre autres, de remédier aux difficultés en matière de sécurité alimentaire de la population, dues à un climat aride et à la désertification. La Namibie est également parvenue à améliorer sa couverture médicale tout en dégageant des ressources optimales pour la lutte contre la pandémie de VIH/sida. Elle a aussi enregistré des succès dans les domaines de l'éducation, des droits de la femme, des droits de l'enfant et des droits des minorités ethniques.

M. MOHAMED SALIM SAMAR (Algérie) a salué la qualité du rapport de la Namibie et la clarté des réponses fournies par la délégation de ce pays. Le représentant s'est particulièrement réjoui des actions entreprises en faveur des droits de l'homme depuis la présentation du rapport, l'occasion de relever les réalisations tangibles de la Namibie, notamment en matière de réconciliation nationale, de lutte contre la discrimination raciale, d'autonomisation des femmes, de droits des enfants et d'accès à la santé et à l'éducation. Le représentant a noté que ces réalisations traduisent la volonté la Namibie de rompre avec un passé colonial caractérisé par le déni des droits de l'homme. Le représentant a encore relevé que la Namibie a accepté immédiatement 90 des 120 recommandations reçues et qu'elle a apporté des réponses à 27 autres recommandations, dont une bonne partie porte sur l'adhésion aux traités internationaux des droits de l'homme. Au final, seul un nombre limité de recommandations a été rejeté, ce qui est fort appréciable, a conclu le représentant algérien.

M. LUVUYO NDIMENI (Afrique du sud) a félicité la Namibie pour son accueil favorable aux recommandations formulées par le Groupe de travail et notamment par l'Afrique du Sud. Le représentant s'est en outre déclaré certain que la Namibie maintiendra ses efforts pour la protection des droits de l'homme, malgré ses difficultés et les maigres ressources dont elle dispose. Il a invité la communauté internationale à aider la Namibie à renforcer ses capacités.

M. OMAR HILALE (Maroc) a souligné que la présentation exhaustive et les assurances complémentaires données aujourd'hui dénotent un engagement irréversible pour la promotion et la protection des droits de l'homme en Namibie. Cet engagement s'inscrit dans le sillage de la tradition démocratique ancrée depuis l'indépendance de la Namibie et qui fait de ce pays un modèle à suivre, a poursuivi le représentant marocain. Il a précisé que, sur un total de 120 recommandations, seules trois n'ont pas été acceptées par la Namibie et ce, pour des raisons objectives que le Maroc comprend parfaitement. Le représentant a remercié la Namibie d'avoir accepté les quatre recommandations du Maroc.

M. IBRAHIM MUHAMMED YUNUSA (Nigéria) a félicité le Gouvernement namibien d'avoir accepté un nombre substantiel de recommandations. Il s'agit à la fois d'un effort louable et d'une indication de la volonté de la Namibie de continuer de coopérer avec les mécanismes onusiens pour mieux remplir ses obligations en matière de droits de l'homme. Le représentant a appelé le Gouvernement namibien à poursuivre ses efforts dans cette voie et à consacrer toute son énergie à l'application des recommandations qu'il a acceptées. En conclusion, le Nigéria appelle la communauté internationale à continuer de soutenir la Namibie dans la consolidation de ses programmes et politiques visant à protéger et promouvoir les droits de l'homme.

M. NTSIME JAFETA (Lesotho) a déclaré qu'il est incontestable que le Gouvernement de Namibie a beaucoup fait pour la protection des droits de l'homme, malgré les faibles ressources dont il dispose. Le représentant s'est félicité de l'acceptation d'un grand nombre de recommandations par la Namibie, qui témoigne de son engagement à coopérer avec les organes des droits de l'homme de Nations Unies. Le représentant a demandé à la communauté internationale de soutenir la Namibie.

M. ENOS MAFEMBA (Zimbabwe) a félicité la Namibie pour sa politique axée sur les droits de l'homme. Le représentant a salué le fait que la Namibie a accepté la plupart des recommandations du Groupe de travail, qui ont servi, en quelque sorte, de directives pour la formulation de ladite politique. Le représentant a aussi salué les engagements volontaires pris par la Namibie. Le représentant zimbabwéen a ensuite appelé la communauté internationale à appuyer la Namibie en focalisant son assistance sur les domaines que ce pays juge prioritaires.

M. MACDONALD MULONGOTI (Zambie) a noté que la Namibie avait accepté les recommandations l'invitant à ratifier les instruments internationaux relatifs à l'interdiction de la torture, et appelé le pays à appliquer ces recommandations au plus tôt. Le représentant s'est aussi félicité de l'action des autorités namibiennes contre la violence à l'égard des femmes et pour le respect des droits de l'enfant. Cependant, sa délégation n'est pas satisfaite des explications concernant le rejet de la recommandation visant la ratification de la Convention internationale pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Aussi, la délégation de la Zambie invite-t-elle la Namibie à revoir sa position sur cette question.

Organisation non gouvernementale

M. PIERRE KAREMERA (Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme) a déclaré que la Namibie, plus que tout autre pays d'Afrique, a vécu depuis plus d'un siècle une histoire tragique qui ne lui a pas permis de connaître un essor important dans le domaine de la réalisation des droits économiques, sociaux et politiques. Dans ce contexte, le RADDHO salue les efforts déployés par le Gouvernement namibien pour parvenir à la réconciliation nationale et pour remédier aux inégalités structurelles. La création d'une fonction de médiateur, au titre d'institution nationale des droits de l'homme de catégorie «A» selon les Principes de Paris, est une initiative qu'il faut saluer, a déclaré le représentant, de même que les efforts déployés dans le cadre de la lutte contre le VIH/sida.

Conclusion du pays concerné

MME LIVULA-ITHANA a répondu à la délégation de la Zambie que la question du travail des migrants était dûment prise en compte dans la législation namibienne, en vertu d'un texte datant de 1982. S'agissant de la ratification des principaux traités internationaux, la Ministre namibienne de la justice a rappelé que son pays avait demandé une assistance technique au Haut-Commissariat des droits de l'homme, afin de réaliser une étude d'impact dans le cadre de la ratification de chacun de ces instruments. Le Gouvernement namibien est aussi en train de mettre sur pied un Plan d'action national pour les droits de l'homme: les autorités souhaiteraient que le Haut-Commissariat apporte une assistance supplémentaire à cet égard.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

HRC11/079F