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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT TERMINE LA DEUXIÈME PARTIE DE SA SESSION DE 2011

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a tenu, ce matin, la dernière séance plénière de la deuxième partie de sa session de 2011 en entendant les déclarations d'une dizaine de délégations : Canada, Royaume-Uni, Inde, Chine, Nigéria, Portugal (au nom du groupe informel des États observateurs à la Conférence), Iran, Myanmar, Algérie.

Les délégations ont apporté leur soutien à la présidence de la Conférence, assumée à compter de cette semaine par la République populaire démocratique de Corée. Elles ont en outre salué les contributions de l'Ambassadeur Grinius du Canada et de l'Ambassadeur Duncan du Royaume-Uni, qui quittent tous deux la Conférence et qui ont donc prononcé ce matin leurs discours d'adieu.

Les résultats des délibérations des « P5 » (les cinq puissances nucléaires), qui vont débuter à la fin de la semaine à Paris, vont donner le ton et l'orientation des questions de désarmement nucléaire pour quelques temps ; en outre, l'Assemblée générale débattra de cette question le 27 juillet et les résultats de toutes ces délibérations peuvent avoir un impact positif sur les délibérations de la Conférence elle-même au mois d'août, a-t-il été relevé.

L'Inde a donné lecture du message du Premier Ministre indien, M. Manmohan Singh, au Global Zero Summit(un monde sans armes nucléaires) récemment tenu à Londres (21-23 juin 2011). Dans ce message, M. Singh rappelait le soutien que l'Inde n'a eu de cesse d'apporter à un désarmement nucléaire global, non discriminatoire et vérifiable.

Ce matin, le Président de la Conférence, l'Ambassadeur So Se Piong de la République populaire démocratique de Corée a fait part de son intention de consulter les délégations intéressées qui auraient des propositions constructives à faire sur tous les points de l'ordre du jour, notamment le programme de travail, y compris durant la période intersessions. Il s'est dit persuadé que la Conférence a la capacité de parvenir à des résultats concrets lorsque existent une volonté politique et des efforts concertés des membres pour négocier des traités de désarmement multilatéraux. M. Piong s'est dit disposé à travailler étroitement avec tous les membres de la Conférence afin de jeter les bases à partir desquelles renforcer les travaux de la Conférence et a précisé qu'en tant que Président, il serait guidé par le Règlement intérieur, en particulier par la règle cardinale du consensus.

Jeudi 30 juin, à 10 heures, la Conférence tiendra une séance plénière informelle au cours de laquelle le Conseil consultatif du Secrétaire général pour les questions de désarmement participera aux travaux, a annoncé le Secrétariat de la Conférence. La troisième partie de la session de 2011 de la Conférence commencera officiellement le 2 août pour s'achever le 16 septembre ; la date de la prochaine réunion plénière de la Conférence sera communiquée ultérieurement.


Aperçu des déclarations

M. SO SE PIONG, Président de la Conférence, a indiqué qu'en assumant la présidence de la Conférence, la République populaire démocratique de Corée est totalement disposée à consulter les États membres de la Conférence de manière ouverte, inclusive et transparente. La Conférence a tenu des discussions utiles et constructives depuis le début de sa session de 2011, a-t-il affirmé, avant d'indiquer qu'il avait l'intention de convoquer quatre séances plénières ciblées qui seront consacrées à discuter de la revitalisation de la Conférence, du programme de travail et à des déclarations d'ordre général des délégations. Parallèlement, il a fait part de son intention de consulter les délégations intéressées qui auraient des propositions constructives à faire sur tous les points de l'ordre du jour, notamment le programme de travail, y compris durant la période intersessions. Le Président de la Conférence s'est dit persuadé que cette instance a la capacité de parvenir à des résultats concrets lorsque existent une volonté politique et des efforts concertés des membres pour négocier des traités de désarmement multilatéraux. Il s'est dit disposé à travailler étroitement avec tous les membres de la Conférence afin de jeter les bases à partir desquelles renforcer les travaux de la Conférence. Il a précisé qu'en tant que Président, il serait guidé par le Règlement intérieur, en particulier par la règle cardinale du consensus. « Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour faire avancer la Conférence », a-t-il conclu.

Dans un discours d'adieu à la Conférence, M. MARIUS GRINIUS (Canada) a souligné qu'il est facile d'invoquer le manque de volonté politique pour expliquer la paralysie actuelle de la Conférence, alors que les États ont au contraire fait preuve d'une considérable volonté politique lors du Sommet du Conseil de sécurité, lors du Sommet sur la sécurité nucléaire et lors de la Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en mai 2010. Il faut se pencher sur l'architecture d'ensemble du mécanisme de désarmement aux Nations Unies et décider si ce mécanisme fait partie du problème ou s'il est victime d'une paralysie politique, a-t-il estimé. Le XXIème siècle va se préoccuper de plus en plus des défis mondiaux désormais classiques que sont le changement climatique, le besoin de toujours plus d'énergie, la compétition pour des ressources naturelles de plus en plus rares, la dégradation environnementale, les catastrophes naturelles ou encore les déplacements (internes ou transfrontières) massifs de populations, a poursuivi M. Grinius. Les armes légères et de petit calibre resteront les véritables armes de destruction massive, a-t-il ajouté. Les résultats des délibérations des « P5 » (les cinq puissances nucléaires), qui vont débuter à la fin de la semaine à Paris, vont donner le ton et l'orientation des questions de désarmement nucléaire pour quelques temps, a souligné M. Grinius. L'Assemblée générale débattra de cette question le 27 juillet, a-t-il en outre rappelé. Les résultats de toutes ces délibérations peuvent avoir un impact positif sur les délibérations de la Conférence elle-même au mois d'août, a affirmé M. Grinius.

Prononçant lui aussi son discours d'adieu à la Conférence, M. JOHN DUNCAN (Royaume-Uni) s'est dit déçu qu'il n'y ait pas eu, durant les cinq années qu'il a passées au sein de la Conférence, les progrès que tant de personnes attendaient et espéraient. S'il y a une part de vérité dans l'argument laissant entendre que la Conférence elle-même, en tant qu'institution, aurait besoin d'être quelque peu modernisée, il n'en demeure pas moins que le problème est plus profond, a-t-il estimé. Il ne fait aucun doute que le concept d'une présidence qui dure seulement quelques semaines requiert du pays qui assume cette présidence un travail absurdement intensif au regard des résultats qui peuvent être escomptés dans un tel laps de temps, a-t-il notamment affirmé. Il y a en outre quelque chose d'assez inquiétant à voir les membres d'une institution proclamer fièrement qu'elle est le « seul organe de négociations multilatérales » alors que, de toute évidence, tel n'est pas le cas. Mais il ne s'agit là que des symptômes d'un malaise plus large ; un manque de volonté de faire preuve du leadership nécessaire, sans lequel toute l'énergie et toutes les compétences des diplomates comptent peu. Les exigences associées au leadership sont la vision, le courage et la détermination – et « j'y ajouterais peut-être la volonté de payer le prix », a souligné M. Duncan. Les mois à venir vont montrer si l'exaspération que suscite la situation actuelle est suffisante pour apporter le changement que tant appellent de leurs vœux, a-t-il déclaré. « Pour ma part, le voyage s'arrête là », a-t-il conclu.

M. HAMID ALI RAO (Inde) a salué les contributions de MM. Duncan et Grinius à la Conférence. Il a ensuite donné lecture du message du Premier Ministre indien, M. Manmohan Singh, au Global Zero Summit (un monde sans armes nucléaires) récemment tenu à Londres (21-23 juin 2011). Dans ce message, M. Singh rappelait le soutien que l'Inde n'a eu de cesse d'apporter à un désarmement nucléaire global, non discriminatoire et vérifiable. Le Premier Ministre y prenait note avec satisfaction que le Plan d'action issu de ce Sommet de Londres soutenait, comme l'a toujours fait l'Inde, l'élimination globale des armes nucléaires dans le cadre d'un calendrier précis. Dans son message, M. Sigh soulignait en outre que des mesures progressives étaient nécessaires pour délégitimer les armes nucléaires.

M. WANG QUN (Chine) s'est dit heureux que la République populaire démocratique de Corée, voisine et amie de la Chine, assume la présidence de la Conférence. Il s'est dit convaincu que grâce à ses qualités de chef et grâce à sa vaste expérience diplomatique, le Président de la Conférence, M. Piong, saurait assurer des progrès positifs à la Conférence. Il existe cette année une tendance positive susceptible de faire progresser la Conférence, a poursuivi M. Qun, avant d'exprimer l'espoir que toutes les parties nourriront cet élan positif afin de faire sortir la Conférence de cette impasse. Enfin, il a remercié MM. Grinius et Duncan pour les efforts qu'ils ont déployés afin de permettre à la Conférence de travailler.

M. KAYODE LARO (Nigéria) a fait part du plein appui de sa délégation à la présidence de la Conférence. Après avoir fait observer que même durant la guerre froide, la Conférence était parvenue à négocier des traités, il s'est demandé comment il se peut qu'alors que la guerre froide est terminée, la Conférence tourne en rond et ne soit pas en mesure de progresser - pas même sur un programme de travail. Si la situation à la Conférence se poursuit sans changement, il faut craindre que la pertinence même de cette instance soit remise en question, a-t-il souligné. Il faut donc agir dès maintenant, a-t-il souligné.

MME GRAÇA ANDRESEN-GUIMARAES (Portugal, au nom du groupe informel des États observateurs à la Conférence) a rappelé que des événements concernant particulièrement la Conférence vont se dérouler dans les jours et semaines à venir et a indiqué que les pays qu'elle représente entendaient apporter leurs contributions au débat de l'Assemblée générale sur la manière de faire avancer la Conférence.

A ce stade, le Président de la Conférence est intervenu pour indiquer que le jeudi 30 juin, à 10 heures, la Conférence tiendrait une séance plénière informelle au cours de laquelle le Conseil consultatif du Secrétaire général pour les questions de désarmement participerait aux travaux.

M. MOHAMMED HASSAN DARYAEI (Iran) a souhaité beaucoup de succès à MM. Grinius et Duncan dans leurs responsabilités futures et a assuré la présidence de la Conférence de la pleine coopération de sa délégation. L'an dernier, a-t-il rappelé, le Secrétaire général de l'ONU a engagé un processus visant à revitaliser la Conférence ; cette initiative a entraîné la tenue d'une réunion en date du 24 septembre 2010 ayant engendré un document qui reflète la position du Secrétaire général sur cette question. Dans ce document, le Secrétaire général indiquait qu'il confiait à son Conseil consultatif pour les questions de désarmement l'examen des résultats de cette réunion. Comme l'ont montré clairement les discussions de la Conférence l'an dernier, ce sommet du 24 septembre ne reflète pas les positions des États membres de la Conférence et n'engage que le Secrétariat (des Nations Unies). Dans ce contexte, se pose la question de la justification de la tenue d'une réunion, même informelle, entre la Conférence et le Conseil consultatif, a estimé le représentant iranien.

M. HTIN LYNN (Myanmar) a assuré la présidence de la Conférence de l'entière coopération de sa délégation. Commentant lui aussi la proposition de la présidence de tenir une réunion informelle avec le Conseil consultatif pour les questions de désarmement, il a estimé que l'interaction entre la Conférence et ce Conseil consultatif serait effectivement utile.

Après que le Secrétariat de la Conférence, par la voix de M. JARMO SAREVA, Secrétaire général adjoint de la Conférence, eut insisté sur l'importance que revêt la présence à Genève du Conseil consultatif pour les questions de désarmement et l'opportunité (d'une rencontre) qui en découle pour la Conférence, M. DARYAEI (Iran) a indiqué que son pays ne souhaitait pas opposer d'obstacle au consensus sur la tenue d'une réunion, officielle ou informelle, avec le Conseil consultatif.

M. HAMZA KHELIF (Algérie) a assuré la présidence de la Conférence du plein soutien de sa délégation dans l'exercice de son mandat. Il a souhaité savoir si la rencontre avec le Conseil consultatif serait officielle, et ferait alors l'objet d'un procès-verbal officiel, ou informelle. La perception de l'Algérie est que cette rencontre serait informelle, a-t-il précisé.

Le Secrétaire général adjoint de la Conférence, M. SAREVA, a alors précisé que cette réunion, demandée par le Conseil consultatif, serait informelle. La convocation de cette réunion remonte à la présidence colombienne de la Conférence, a-t-il précisé ; devant siéger à Genève, a-t-il ajouté, ce Conseil a pensé que pour se faire une idée complète de la situation à la Conférence, il serait judicieux qu'il en rencontre les membres.


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DC11/037F