Aller au contenu principal

LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT TIENT UNE SÉANCE SPÉCIALE EN HOMMAGE À SON SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a tenu, ce matin, une séance plénière spéciale en hommage au Secrétaire général de la Conférence et Représentant personnel du Secrétaire général de l'ONU, M. Sergei Ordzhonikidze, qui, après neuf ans, quitte à la fin du mois d'avril ses fonctions ainsi que son poste de Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève.

Le Président de la Conférence, l'Ambassadeur Wang Qun de la Chine, a rappelé que M. Ordzhonikidze, de nationalité russe, avait été nommé Directeur général de l'ONUG par le Secrétaire général M. Kofi Annan en 2002. Diplomate de carrière, M. Ordzhonikidze est entré au service diplomatique de son pays en 1969; il a d'abord été en poste à la Mission permanente de l'Union soviétique puis de la Fédération de Russie auprès des Nations Unies à New York et a ensuite été en poste au Ministère des affaires étrangères à Moscou. Tout au long de sa carrière diplomatique, M. Sergei Ordzhonikidze a dirigé des délégations de la Fédération de Russie auprès de nombreuses conférences internationales et dans le cadre de négociations bilatérales. Il a également publié de nombreux travaux traitant d'affaires juridiques et internationales. Durant les neuf années de son mandat à Genève, les efforts persistants qu'a déployés M. Ordzhonikidze pour renforcer le rôle de la Conférence et l'encourager à répondre aux nouveaux défis avec détermination et en faisant preuve d'imagination lui ont valu le respect de tous, a souligné le Président.

La France (au nom du Groupe occidental), le Mexique (au nom du Groupe des 21), le Kazakhstan (au nom du Groupe des pays de l'Est), la Chine, la Fédération de Russie, la Suisse, la Slovénie, l'Algérie, Sri Lanka et l'Iran ont fait des déclarations.

M. Orzhonikidze a souligné qu'il était reconnaissant au Secrétaire général de l'ONU pour lui avoir confié les fonctions de Secrétaire général de la Conférence – l'une des tâches les plus difficiles qu'il ait eu à assumer aux Nations Unies. Il a ajouté que ce fut un privilège d'être au service de la Conférence, des Nations Unies et de se consacrer durant neuf ans à la cause du désarmement. M. Ordzhonikidze a rappelé que son mandat exigeait de lui qu'il fasse au mieux pour promouvoir la Conférence et que, de ce point de vue, il avait une mauvaise note et en prenait l'entière responsabilité. Les ambassadeurs présents à la Conférence doivent assumer une responsabilité considérable au nom de la communauté internationale, a-t-il aussi rappelé. La crédibilité de la Conférence est aujourd'hui en jeu et son avenir est remis en question, a-t-il souligné. Les voix qui préconisent que les travaux de la Conférence se déroulent dans d'autres enceintes se font plus nombreuses. Ceci est le résultat d'une profonde déception et d'une frustration de la communauté internationale face à l'impasse dans laquelle se trouve la Conférence. M. Ordzhonikidze s'est dit convaincu que le monde a besoin de la Conférence et qu'un avenir glorieux attend cette instance si ses membres le souhaitent.


La Conférence entamera la deuxième partie de sa session de 2011 le 16 mai prochain, la première séance publique devant se tenir le 17 mai à 11 heures.
Aperçu des déclarations

M. WANG QUN, Président de la Conférence, a rappelé que le mandat de M. Sergei Ordzhonikidze s'achevait à la fin de ce mois d'avril 2011. Il a également rappelé que M. Sergei Ordzhonikidze, de nationalité russe, avait été nommé Directeur général (de l'Office des Nations Unies à Genève) par le Secrétaire général M. Kofi Annan et était entré en fonction le 1er mars 2002. Diplomate de carrière, M. Sergei Ordzhonikidze est entré au service diplomatique de son pays en 1969; il a d'abord été en poste à la Mission permanente de l'Union soviétique puis de la Fédération de Russie auprès des Nations Unies à New York et a ensuite été en poste au Ministère des affaires étrangères à Moscou. Tout au long de sa carrière diplomatique, M. Sergei Ordzhonikidze a dirigé des délégations de la Fédération de Russie auprès de nombreuses conférences internationales et négociations bilatérales. Il a également publié de nombreux travaux traitant d'affaires juridiques et internationales.

Durant les neuf années de son mandat à Genève, M. Sergei Ordzhonikidze a été étroitement lié à la Conférence du désarmement en tant que Secrétaire général de cette instance et Représentant personnel du Secrétaire général de l'ONU, a poursuivi M. Wang. À ces fonctions, il s'est acquitté de ses devoirs avec persévérance et autorité et la Conférence a grandement bénéficié de l'expérience qu'il a acquise tout au long de sa carrière en tant qu'éminent diplomate de son pays puis ensuite en tant que fonctionnaire de haut rang des Nations Unies, ainsi que de sa profonde connaissance des tenants et aboutissants des questions de limitation des armements et de désarmement. Les efforts persistants qu'a déployés M. Ordzhonikidze pour renforcer le rôle de la Conférence et l'encourager à répondre aux nouveaux défis avec détermination et en faisant preuve d'imagination lui ont valu le respect de tous, a ajouté le Président de la Conférence. Au nom de la Conférence et en son nom propre, il a souhaité à M. Ordzhonikidze et à sa famille beaucoup de succès et de bonheur pour l'avenir.

M. MARIN SIRAKOV (France au nom du Groupe occidental) a exprimé son appréciation pour la contribution de M. Ordzhonikidze au travail de la Conférence depuis neuf ans et a dit son regret de le voir partir. Il a rappelé que M. Ordzhonikidze devait sa nomination au poste de Secrétaire général de la Conférence et de Représentant personnel du Secrétaire général des Nations Unies à Genève à sa connaissance du droit international et à son expérience de la diplomatie multilatérale et du système des Nations Unies. Il a ajouté que pendant son séjour genevois, en tant que Secrétaire général de la Conférence, M. Ordzhonikidze a incarné la continuité des travaux de cette enceinte et accompagné plus de 55 présidences de la Conférence qu'il a éclairées de sa connaissance des règles et usages de cette instance – partageant avec les États Membres son sens politique et sa sagesse. «Toutefois, l'incarnation de la continuité ne rime pas avec une résignation à l'impasse que nous connaissons depuis trop longtemps», a poursuivi M. Sirakov, ajoutant que M. Ordzhonikidze avait eu le courage de dénoncer, à plusieurs reprises, le blocage de la Conférence. «Nous regrettons de vous voir partir et vous souhaitons (…) beaucoup de bonheur et de succès», a conclu le représentant français.

MME MARÍA ANTONIETA JÁQUEZ HUACUJA (Mexique au nom du Groupe des 21) a vivement remercié M. Sergei Ordzhonikidze, qui a servi la Conférence en tant que Secrétaire général de cette instance durant neuf années. Le Groupe des 21 reste engagé en faveur de la Conférence en tant que seule instance multilatérale chargée de négociations dans le domaine du désarmement, a-t-elle souligné.

M. MUKHTAR TILEUBERDI (Kazakhstan au nom du Groupe des pays de l'Est) a salué les efforts infatigables déployés par M. Sergei Ordzhonikidze dans le cadre de son mandat de Secrétaire général de la Conférence et de Directeur général de l'ONUG. M. Ordzhonikidze n'a pas ménagé sa peine et a su faire preuve de loyauté et de déontologie dans ses fonctions, a-t-il ajouté, lui souhaitant plein succès dans ses entreprises à venir.

M. LI YANG (Chine) a salué la précieuse contribution de M. Sergei Ordzhonikidze au maintien de la paix et de la sécurité dans le monde. M. Ordzhonikidze n'a eu de cesse de s'acquitter de ses fonctions avec déontologie, intégrité et dévouement. Grâce à son expérience dans le domaine diplomatique, il a fourni des propositions utiles à la Conférence; en outre, il a toujours su coopérer étroitement avec les États Membres. La Chine regrette de le voir partir, a conclu le représentant chinois.

M. VALERY LOSHCHININ (Fédération de Russie) a salué du fond du cœur son concitoyen M. Sergei Alexandrovich Ordzhonikidze. Nous avons toutes les raisons d'être fiers des brillants succès de M. Ordzhonikidze, qui a apporté des contributions précieuses à de nombreuses tribunes internationales et n'a ménagé aucun effort en vue de sortir la Conférence de l'impasse et lui permettre d'adopter un programme de travail équilibré. M. Ordzhonikidze a incessamment œuvré pour faire avancer les normes et principes juridiques permettant de résoudre les problèmes du moment, a insisté le représentant russe, avant de lui souhaiter santé, bonheur et amour.

M. JÜRG LAUBER (Suisse) a exprimé la profonde gratitude de la Suisse pour l'inestimable contribution de M. Sergei Ordzhonikidze à la Conférence du désarmement ces neuf dernières années. Depuis 2002, M. Ordzhonikidze a endossé des responsabilités supplémentaires essentielles en tant que Directeur général de l'ONUG. En tant qu'État hôte, la Suisse a grandement apprécié la façon dont M. Ordzhonikidze s'est acquitté de ses différents mandats. Au-delà de la Conférence, son soutien a été déterminant pour les progrès réalisés en faveur du désarmement et de la non-prolifération à Genève. La Suisse a également apprécié les incitations de M. Ordzhonikidze aux différentes délégations pour se mettre d'accord sur un programme de travail. Bien que des avancées aient été réalisées sous sa direction, nous regrettons le manque de résultat en termes de négociations ces dernières années, a ajouté le représentant suisse.

M. MATJAZ KOVACIC (Slovénie au nom du Groupe informel des États observateurs) s'est félicité de la manière dont M. Sergei Ordzhonikidze a guidé le secrétariat pour aider la Conférence et pour l'assistance qu'il a fournie aux fins de l'élargissement de la composition de la Conférence. Il a souhaité plein succès à M. Ordzhonikidze pour la suite.

M. IDRISS JAZAÏRY (Algérie) a souligné combien son pays a apprécié M. Sergei Ordzhonikidze, qui va bientôt quitter la Conférence et l'ONUG. M. Ordzhonikidze ne nous a pas déçus; il a déployé tous les efforts possibles et chacun a d'ailleurs salué sa contribution, a souligné M. Jazaïry. Ses qualités personnelles ont été de la plus grande importance et nous avons tous grandement bénéficié de sa présence, a-t-il insisté, rappelant la contribution de M. Ordzhonikidze, au fil des ans, pour permettre à la Conférence d'avancer.

MME KSHENUKA SENEWIRATNE (Sri Lanka) s'est dite ravie que cette séance plénière extraordinaire ait été convoquée pour saluer M. Sergei Ordzhonikidze. Elle a rappelé l'illustre carrière diplomatique de ce dernier, soulignant que l'ONUG et la Conférence ont pu bénéficier de sa vaste expérience durant les neuf années de son mandat à Genève. M. Ordzhonikidze a abordé les choses de manière constructive et a organisé une réunion de haut niveau sur le désarmement, à New York, en septembre dernier, a-t-elle également rappelé, avant de lui souhaiter plein succès pour la suite.

M. SAYED MOHAMMED REZA SAJJADI (Iran) a indiqué apprécier les efforts déployés pour convoquer la présence séance en dehors du calendrier de réunions de la Conférence afin de fournir aux délégations l'occasion d'exprimer leur appréciation pour les nombreuses années de dur labeur de M. Sergei Ordzhonikidze. L'Iran attache une grande importance à la Conférence en tant que seule instance de négociations multilatérales dans le domaine du désarmement. Durant les neuf années de son mandat, M. Ordzhonikidze a fourni beaucoup d'assistance à la Conférence et à ses présidents, mais en raison du manque de volonté politique pour que reprenne le désarmement nucléaire, la Conférence n'a pas pu engager de négociations, a rappelé le représentant iranien. Pour autant, le travail de valeur fourni par M. Ordzhonikidze et sa patience méritent d'être salués. En conclusion, le représentant iranien a souhaité tout le meilleur à M. Ordzhonikidze dans sa nouvelle vie et a également saisi cette occasion pour exprimer son soutien au nouveau Secrétaire général de la Conférence.

M. Sergei Ordzhonikidze, Secrétaire général de la Conférence du désarmement et Représentant personnel du Secrétaire général de l'ONU auprès de la Conférence, a déclaré avoir apprécié l'aide, la sympathie et la souplesse des délégations, ainsi que la volonté dont elles ont pu faire preuve. Il a également remercié le Secrétaire général de l'ONU pour lui avoir confié le travail de Secrétaire général de la Conférence – l'une des tâches les plus difficiles qu'il ait eu à assumer aux Nations Unies, a-t-il souligné. Ce fut un privilège d'être au service de la Conférence, des Nations Unies et de se consacrer durant neuf ans à la cause du désarmement; «cette cause me tient à cœur et je suis passionné par ce dossier», a-t-il déclaré, avant d'ajouter que la Conférence est sa passion, mais est aussi pour lui source de souffrances.

M. Sergei Ordzhonikidze a rappelé que son mandat, tel qu'énoncé dans son contrat de travail, exigeait de lui qu'il fasse au mieux pour promouvoir la Conférence et que, de ce point de vue, il a une mauvaise note et en prend l'entière responsabilité. Les ambassadeurs présents à la Conférence ont une responsabilité considérable à assumer au nom de la communauté internationale, a-t-il poursuivi. Ici, à la Conférence, on ne se bat pas pour des résolutions; ici, ce qui est en jeu, ce sont de vrais problèmes politiques, qui sont parfois une question de survie pour certains États, a fait observer M. Ordzhonikidze.

La Conférence a le potentiel d'être le moteur du désarmement multilatéral, a rappelé M. Ordzhonikidze. La crédibilité de la Conférence est aujourd'hui en jeu et son avenir est remis en question, a-t-il poursuivi; se font plus nombreuses – et sont aussi mieux entendues – les voix qui préconisent que les travaux de la Conférence se déroulent dans d'autres enceintes. Ceci est le résultat d'une profonde déception et d'une frustration de la communauté internationale face à l'impasse dans laquelle se trouve la Conférence. Il a rappelé que la Conférence avait pu avancer en 2009 (en adoptant alors un programme de travail), ce qui témoigne de ce qui peut être réalisé lorsque l'on sait trouver l'équilibre entre compromis et consensus. M. Ordzhonikidze a encouragé les membres de la Conférence à donner corps à la vision d'un monde plus sûr. Il s'est dit convaincu que le monde a besoin de la Conférence et qu'un avenir glorieux attend la Conférence si ses membres le souhaitent. Tout diplomate se doit d'être optimiste; sinon, il doit renoncer à cette carrière, a-t-il conclu.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC11/029F