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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND LES DÉCLARATIONS D'UNE VINGTAINE DE DÉLÉGATIONS

Compte rendu de séance
Elle observe une minute de silence à la mémoire des victimes du tremblement de terre et du tsunami qui ont frappé le Japon

La Conférence a entendu, ce matin, les délégations d'une vingtaine de pays qui ont notamment abordé les questions relatives aux nouveaux types et systèmes d'armes de destruction massive, au programme global de désarmement et à la transparence dans le domaine des armements. Des intervenants ont en outre souligné que l'événement nucléaire qui se déroule au Japon devrait porter à réfléchir aux conséquences potentielles d'une utilisation délibérée de matériel nucléaire à des fins terroristes ou militaires.

La Conférence a observé une minute de silence à la mémoire des victimes du tremblement de terre et du raz-de-marée qui ont frappé le Japon vendredi dernier. Les délégations qui se sont exprimées ce matin ont exprimé leurs condoléances et leur sympathie au Gouvernement et au peuple du Japon face à la catastrophe traversée par ce pays.

Le Japon, par la voix de son Ambassadeur, M. Akio Suda, a pour sa part dressé un bilan de la situation dans la centrale nucléaire de Fukushima, indiquant que les forces d'autodéfense japonaises, les experts et autres travailleurs sur place s'efforcent actuellement de faire baisser la chaleur résiduelle des réacteurs en y injectant de l'eau de mer. La fuite de radioactivité reste limitée, a assuré M. Suda, mais des mesures préventives d'évacuation de la population avoisinante ont été prises. Pour ce qui est du problème des piscines de stockage des barres de combustible irradié, il a indiqué que les autorités essaient d'injecter de l'eau par des moyens terrestres et aériens. Les autorités ne ménagent aucun effort afin de prévenir toute nouvelle détérioration, a-t-il insisté, soulignant que le Gouvernement du Japon considère qu'il est essentiel de fournir en temps opportun des informations précises non seulement au peuple japonais mais aussi à la communauté internationale. Il a exprimé l'espoir qu'avec les efforts du peuple japonais et la forte assistance de la communauté internationale, le Japon pourra surmonter cette crise.

Présentant un document non officiel alors que la présidence chilienne de la Conférence s'achève cette semaine, le Président de la Conférence, M. Pedro Oyarce, a reconnu que les limites existantes pour parvenir à un programme de travail sont réelles; «mais c'est un devoir des présidents et une responsabilité de la Conférence que de consentir un sérieux effort pour y parvenir», a-t-il ajouté. Il est clair qu'il est extrêmement difficile, sinon impossible, de trouver parmi les membres de la Conférence une base commune pour un accord, a-t-il insisté.

Ce matin, les pays ci-après sont intervenus devant la Conférence: Japon, Algérie, Indonésie (au nom de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est), Norvège, Colombie, Sri Lanka, Chine, Fédération de Russie, Bangladesh, États-Unis, Bélarus, Iran, Malaisie (au nom du Groupe des 21), République populaire démocratique de Corée, Finlande, Brésil, Équateur, Mexique, Allemagne, Inde et Syrie.


La prochaine séance de la Conférence se tiendra mardi 22 mars, à 10 heures, sous présidence chinoise.

Déclarations

Le Président de la Conférence, M. PEDRO OYARCE, a transmis au peuple et au Gouvernement japonais l'expression de sa sympathie et leur a souhaité la force morale pour rester debout face à la tragédie qu'ils traversent. Il a ensuite demandé à la Conférence d'observer une minute de silence en mémoire des victimes de cette catastrophe.

M. AKIO SUDA (Japon) a remercié tous ses collègues et le Président pour leur expression de sympathie suite au séisme sans précédent qui a frappé la côte nord-est du Japon vendredi dernier et à l'issue duquel des centaines de milliers de personnes ont été évacuées et subissent de grandes souffrances. Dans cette épreuve, le Japon ne se sent pas seul, a souligné M. Suda, saluant les offres sincères d'aide reçues par le Gouvernement japonais. Le Gouvernement fait tout son possible pour protéger la population et réduire au maximum les dommages; il fait également tout son possible pour assurer la sécurité du corps diplomatique et des étrangers au Japon, a assuré M. Suda.

S'agissant de la situation dans la centrale nucléaire de Fukushima, M. Suda a souligné que dès le déclenchement du tremblement de terre, vendredi dernier, les opérations ont automatiquement pris fin dans les trois réacteurs qui étaient en marche et, à ce stade, aucune réaction en chaîne nucléaire ne se produit dans aucun de ces trois réacteurs. Toutefois, en raison de la destruction des systèmes de refroidissement causée principalement par un tsunami extrêmement puissant, la température à l'intérieur des réacteurs a commencé à croître et est restée à un niveau élevé. De plus, d'autres problèmes sont intervenus, liés au réchauffement des piscines de stockage du combustible irradié dans certains bâtiments. Les forces d'autodéfense japonaises, les experts et autres travailleurs sur place s'efforcent de parvenir à réduire la chaleur résiduelle des réacteurs en y injectant de l'eau de mer; cette opération est en cours. La fuite de radioactivité reste limitée en intensité, a ajouté M. Suda.

Pour ce qui est du problème du combustible irradié, a poursuivi l'ambassadeur japonais, les autorités essaient d'injecter de l'eau par des moyens terrestres et aériens. Inévitablement, a dit M. Suda, il y a eu quelques fuites radioactives. Il a rappelé les évacuations opérées le 12 mars dans un rayon de 20 km de la centrale de Fukushima Dai-ichi et de 10 km de celle de Fukushima Dai-ni et l'élargissement des évacuations à un rayon de 30km autour de la centrale de Fukushima-Dai-ichi à compter du 15 mars; il s'agit là de mesures visant à assurer la sécurité de la population locale au cas où la situation empirerait. Les autorités ne ménagent aucun effort pour refroidir les réacteurs et les piscines contenant le combustible irradié afin de prévenir toute nouvelle détérioration, a déclaré M. Suda.

Le Gouvernement du Japon considère qu'il est essentiel de fournir en temps opportun des informations précises non seulement au peuple japonais mais aussi à la communauté internationale, a déclaré son représentant, avant d'exprimer l'espoir qu'avec les efforts du peuple japonais et la forte assistance de la communauté internationale, le Japon pourrait surmonter cette crise.

M. HAMZA KHELIF (Algérie) a présenté ses sincères condoléances au Japon et fait part de la profonde préoccupation que suscite la situation dans ce pays; l'Algérie soutient le Japon et souhaite ardemment que le pays puisse surmonter cette terrible épreuve, a-t-il déclaré. D'après certaines informations, la catastrophe au Japon a entraîné des fuites radioactives qui constituent un danger pour la santé et cela est donc devenu un risque sanitaire. S'il s'agit d'un accident lié à l'utilisation civile de matières nucléaires, on peut imaginer ce qu'il adviendrait si l'on transposait cela à une utilisation malveillante de matières nucléaires, a souligné le représentant algérien.

D'une manière générale, on a du mal à cerner la menace avant qu'elle ne se matérialise et on omet trop souvent de se consacrer à la prévention, a insisté le représentant algérien. La première menace reste la présence d'arsenaux nucléaires considérables au service de doctrines militaires hasardeuses héritées de la guerre froide, a-t-il poursuivi. L'Algérie continue de penser que le document CD/1864 demeure une bonne base pour entamer les travaux de fond au sein de la Conférence; pour autant, elle n'empêchera pas d'autres initiatives qui pourraient faire l'objet d'un consensus. Quoi qu'il en soit, toute initiative devra prendre en considération les priorités de tous les pays et groupes de pays; en outre, elle devra respecter le règlement intérieur de la Conférence, a ajouté le représentant algérien. L'important, c'est la volonté politique, qui doit toujours être là, a-t-il insisté. Le principal obstacle de la Conférence réside bien dans la nécessité pour tous ses membres de faire preuve de volonté politique, a-t-il rappelé.

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie, au nom des membres de la Conférence également membres de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est) a présenté ses sincères condoléances aux familles et proches des victimes de la catastrophe qui vient de frapper le Japon. Il a ensuite réitéré sa profonde préoccupation face à la menace posée par l'existence persistante des armes nucléaires, leur éventuelle utilisation ou la menace de leur utilisation et le risque de les voir proliférer. Le désarmement nucléaire a toujours été la première priorité des pays de l'ANASE, a-t-il indiqué. Il a souligné que l'ANASE est engagée à appliquer le Traité sur une zone exempte d'armes nucléaires en Asie du Sud-Est et son plan d'action et exhorte tous les États dotés d'armes nucléaires à envisager de signer au plus vite le Protocole relatif à cette zone. Par ailleurs, l'Indonésie estime que la proposition visant à nommer un coordonnateur spécial pour l'élargissement de la composition de la Conférence constitue une étape majeure pour faire avancer les travaux de la Conférence.

MME BENTE ANGELL-HANSEN (Norvège) a exprimé ses sincères condoléances au Gouvernement et au peuple japonais pour les souffrances qu'ils vivent actuellement et a indiqué admirer le courage dont ils font preuve face à ce triple désastre. Elle a souligné que cet événement met en perspective l'impasse de la Conférence. Elle a par ailleurs encouragé la Conférence à accroître son interaction avec la société civile, soulignant l'importance de trouver une nouvelle approche créatrice au sein de cette instance. Le mandat de la Conférence est de négocier et cette instance ne doit pas constituer un doublon par rapport à la Première Commission de l'Assemblée générale, a d'autre part souligné la représentante norvégienne, faisant part de sa frustration face à l'impasse dans laquelle se trouve la Conférence depuis plus d'une décennie. La Conférence a un mandat important et la Norvège est consciente des tentatives faites par la présidence pour parvenir à un consensus sur un programme de travail. La position de la Norvège est que la priorité première devrait être accordée au désarmement nucléaire avec l'objectif d'une élimination totale de ces armes, a rappelé la représentante. Elle a fait part de son scepticisme quant à la capacité de la Conférence de gérer le désarmement au vu la longue impasse dans laquelle elle s'est enfermée. Dans ce contexte, la Conférence devrait être réformée: sa composition devrait être universelle et la société civile devrait y jouer un rôle actif. Le désarmement nucléaire est une question urgente, y compris du point de vue humanitaire, a insisté la représentante norvégienne, rappelant que leur utilisation serait illicite au regard du droit humanitaire international. La Norvège n'est pas pleinement convaincue que le consensus soit vital en matière de désarmement nucléaire; en effet, des normes pourraient être définies qui, à terme, seraient appliquées mondialement.

MME ALICIA VICTORIA ARANGO OLMOS (Colombie) a exprimé ses sincères condoléances à la délégation et au peuple japonais suite à la tragédie qu'ils connaissent depuis le tremblement de terre de vendredi dernier. Elle a ensuite estimé que la participation de la société civile et l'ouverture à des événements parallèles, en dépit des critiques, ont été fort utiles pour la Conférence. La Colombie estime qu'un programme de travail simplifié serait une manière efficace de progresser sur le fond, au sein de la Conférence, pendant cette année 2011. L'ambiguïté constructive apporte la souplesse pouvant permettre à la Conférence d'engager des travaux sur le fond, a insisté la représentante colombienne. Or, il faut constater le conformisme qui persiste au sein de la Conférence, qui se traduit par un certain accommodement au statu quo, a-t-elle déploré. Il faut que les membres de la Conférence fassent preuve de volonté politique, a-t-elle souligné.

MME KSHENUKA SENEWIRATNE (Sri Lanka) a exprimé ses sincères condoléances à la délégation et au peuple japonais suite au tremblement dévastateur qui a frappé le Japon vendredi dernier. Remerciant la délégation japonaise pour sa mise au point sur la situation dans la centrale de Fukushima, elle a affirmé qu'il n'y a ni matière à paniquer ni à sur-réagir face à l'utilisation pacifique du nucléaire civil. Pour parvenir à un monde plus sûr exempt d'armes nucléaires, il faut que tous les États puissent participer sur un pied d'égalité, l'objectif étant une convention sur les armes nucléaires.

M. WANG QUN (Chine) a exprimé sa sympathie et sa solidarité au peuple japonais suite au tremblement de terre et au tsunami qui ont frappé le Japon et s'est dit convaincu que le peuple japonais parviendrait à surmonter ces difficultés. La Conférence se trouve à une croisée des chemins pleine d'opportunités et de défis, a-t-il poursuivi. La question qui se pose est de savoir comment la Conférence va pouvoir répondre aux inquiétudes des différentes parties et sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouve en reprenant au plus vite ses travaux de fond. La Conférence est un «bon organe», qui compte à son actif d'importants traités sur le désarmement, et sa composition a évolué pour atteindre aujourd'hui 65 membres, couvrant toutes les régions. La règle du consensus est la caractéristique fondamentale qui distingue la Conférence d'autres organes comme l'Assemblée générale des Nations Unies, a rappelé M. Wang Qun. Pour la majorité des gens, c'est précisément la règle du consensus qui rend la Conférence attrayante, car cela permet notamment de garantir que les traités conclus seront mis en œuvre, a-t-il souligné. Pour sortir de l'impasse, il faut identifier le nœud du problème. De l'avis de la Chine, l'impasse est attribuable avant tout à un facteur politique, a dit le représentant chinois, rappelant que le travail de la Conférence est une sorte de baromètre de l'évolution de la situation sécuritaire internationale. Certains estiment qu'un processus de négociation intergouvernemental incluant la participation de toutes les parties pertinentes prend trop de temps et souhaiteraient que seuls certains États s'engagent dans les négociations ou poussent les négociations par un processus non intergouvernemental; or, la question qui se pose alors est notamment de savoir si une telle approche contribue à réaliser l'effet désiré du traité recherché en l'absence de participation des parties essentielles, a souligné le représentant chinois. Il s'est dit convaincu qu'aussi longtemps que les parties se baseront sur le principe selon lequel «nous sommes tous sur le même bateau et nous nous aidons mutuellement», une solution acceptable pour tous n'échappera pas à la Conférence.

M. VALERY LOSHCHININ (Fédération de Russie) a fait part des condoléances de son pays suite à la catastrophe qui s'est abattue sur le Japon, indiquant que plus d'une centaine de sauveteurs russes se sont rendus sur les lieux. La Russie est particulièrement inquiète face à la situation dans la centrale nucléaire de Fukushima et nous espère que l'on pourra sortir du scénario qui s'y développe. Le représentant russe a par ailleurs salué les efforts déployés par la présidence, associée aux «P6», aux fins du dégagement d'un consensus autour d'un programme de travail pour la Conférence. La Fédération de Russie ne pense pas que la situation soit critique ou désespérée; il faut continuer à travailler, la priorité restant des discussions thématiques dans le cadre de la Conférence. Il ne faut pas chercher à remplacer cette instance; pour accroître l'autorité de la Conférence, on pourrait notamment essayer d'ouvrir la porte à la participation de la société civile. À l'avenir, on pourrait aussi consacrer une plénière de la Conférence à la question de l'élargissement de sa composition.

M. MOHAMED ABDUL HANNAN (Bangladesh) a exprimé ses condoléances au peuple et au Gouvernement japonais suite à la catastrophe qui a frappé ce pays. Il s'est dit encouragé par les pistes constructives présentées par la délégation chinoise pour sortir la Conférence de l'impasse, alors que la Chine va maintenant assumer la présidence pour quatre semaines.

MME LAURA KENNEDY (États-Unis) a indiqué que sa délégation avait fait distribuer une déclaration dans laquelle les États-Unis abordent deux questions importantes du point de vue de la transparence dans le domaine du désarmement, à savoir: l'Instrument normalisé des Nations Unies pour la transmission d'informations relatives aux dépenses militaires et le Registre des Nations Unies pour les armes classiques. Elle a ensuite salué la manière dont l'Ambassadeur Oyarce s'est acquitté de sa tâche à la présidence de la Conférence. Elle a enfin rappelé que beaucoup de gouvernements du monde envoient de l'aide au Japon et a souligné que le peuple japonais a beaucoup de ressources.

M. MIKHAIL KHVOSTOV (Bélarus) a fait part des condoléances de son pays suite à la catastrophe qui a frappé le Japon. Il a rappelé qu'il y a 25 ans, la tragédie de Tchernobyl avait frappé la planète et que le Bélarus avait été gravement touché par les conséquences de cet accident. Il s'est ensuite dit convaincu que les cyberattaques, qui sont de plus en plus fréquentes et organisées, peuvent atteindre un degré qui risque de déstabiliser la sécurité nationale et régionale. Aussi, conviendrait-il que la Conférence s'adapte à de tels nouveaux défis et menaces, sans pour autant se départir des quatre questions essentielles inscrites à son ordre du jour. L'utilisation d'armes de destruction massive constituerait une violation flagrante du droit humanitaire international, a-t-il par ailleurs rappelé. Il a souligné que le Bélarus accorde une grande importance au respect strict des dispositions des conventions de Genève de 1949 et leurs protocoles additionnels. Le renforcement de la transparence dans le domaine des armements renforcerait la confiance et le respect mutuel entre les États, a-t-il poursuivi, insistant sur l'importance que revêt dans ce contexte le Registre sur les armes classiques. Ces derniers temps, sont diffusées des informations mensongères qui sont le fait de personnes qui se trouvent dans l'entourage du Secrétaire général, ce qui est intolérable; il faut faire attention à la divulgation d'informations qui concernent la sécurité des États, surtout lorsqu'il s'agit de questions comme l'embargo, a par ailleurs déclaré le représentant du Bélarus.

M. MOHAMMAD HASSAN DARYAEI (Iran) a adressé ses sincères condoléances au peuple japonais pour les conséquences tragiques du tremblement de terre et du tsunami qui ont frappé le Japon. Il a ensuite rappelé l'importance de la Conférence en tant qu'unique instance multilatérale de négociation sur les questions de désarmement. Il est vrai que le trafic illicite d'armes à des conséquences tragiques pour des victimes innocentes, a poursuivi le représentant iranien. Le multilatéralisme est le principe clef des négociations dans le domaine du désarmement, a-t-il ajouté, avant de réaffirmer le droit souverain des États de posséder des armes classiques et de les importer et exporter conformément à la Charte des Nations Unies. Des efforts considérables ont été déployés par la communauté internationale pour parvenir au programme d'action visant à empêcher le trafic d'armes légères et de petit calibre, a-t-il rappelé; malheureusement, ce programme d'action n'a pas été pleinement soutenu ou appliqué par certains des principaux exportateurs de ce type d'armes. Par ailleurs, de l'avis de l'Iran, il faut parvenir à un traité universel contraignant interdisant la fabrication de nouvelles armes de destruction massive. Le caractère illicite des armes de destruction massive vaut également pour les nouvelles armes de destruction massive, a insisté le représentant iranien.

M. PEDRO OYARCE, Président de la Conférence, a dressé le bilan de la présidence chilienne de la Conférence qui s'achève en jugeant positif le débat de haut niveau qui a vu la participation à la Conférence de nombreux Ministres des affaires étrangères et dignitaires de haut niveau et en rappelant que la Conférence avait tenu une nouvelle ronde de débats focalisés sur tous les points inscrits à l'ordre du jour. Il a en outre souligné que la première séance plénière, consacrée à un échange d'idées sur un programme de travail pour la Conférence, avait permis d'avoir une vision plus précise des choses s'agissant d'un programme de travail tel qu'énoncé dans le document CD/1864; d'un programme de travail simplifié, dont le concept reste flou et dont certains estiment qu'il renvoie à un programme de travail restreint à un simple calendrier d'activités, sans mandat; et de la possibilité de travailler sans programme de travail. Malheureusement, a déclaré M. Oyarce, il faut admettre que les limites existantes pour parvenir à un programme de travail sont réelles; «mais je crois que c'est un devoir des présidents et une responsabilité de la Conférence que de consentir un sérieux effort pour y parvenir», a-t-il ajouté. Il est clair qu'il est extrêmement difficile, sinon impossible, de trouver parmi les membres de la Conférence une base commune pour un accord, a-t-il insisté. C'est pour cela, a-t-il précisé, que les présentes idées n'ont pas été présentées dans un document officiel, mais plutôt dans un document non-officiel. Ainsi, a-t-il indiqué, il conviendra en premier lieu de reconnaître que le véritable problème auquel la Conférence est confronté et qu'elle devra aborder dans un avenir proche consiste à savoir si la volonté politique ne peut être créée qu'à l'extérieur de cette instance ou si cette volonté politique pour avancer vers une négociation peut être forgée au sein de la Conférence. Par ailleurs, négocier est une obligation qui incombe à chacun des membres de la Conférence; c'est ensuite qu'il relève de la prérogative de tout État souverain de décider s'il adhère ou non à un accord ayant surgi d'une quelconque négociation, conformément à ses intérêts nationaux. La sécurité humaine, la sécurité nationale et la sécurité globale sont interdépendantes, a par ailleurs souligné M. Oyarce.

MME ADNIN SITIHAJJAR (Malaisie au nom du Groupe des 21 pays non alignés membres de la Conférence) a exprimé les condoléances et la sympathie du Groupe des 21 au Gouvernement japonais suite au séisme et au tsunami dévastateurs qui ont frappé le pays. La Malaisie est fière que l'un des membres du Groupe des 21 préside la Conférence, a-t-elle déclaré, saluant par ailleurs le Chili pour la manière dont il a présidé cette instance. Le Groupe des 21 est pleinement acquis à l'idée d'apporter sa coopération à l'Ambassadeur Wang Qun dans le cadre de sa présidence de la Conférence.

MME ALICIA VICTORIA ARANGO OLMOS (Colombie) a remercié le Chili et l'Ambassadeur Oyarce pour les efforts déployés durant ces quatre semaines de présidence chilienne de la Conférence. Elle a en outre assuré l'Ambassadeur de Chine de l'appui de sa délégation durant sa présidence de la Conférence.

M. SO SE PYONG (République populaire démocratique de Corée) s'est joint à ceux qui ont exprimé leur inquiétude face à la situation au Japon et qui ont exprimé leurs condoléances et leur sympathie au peuple japonais. Il a salué les efforts déployés par la présidence chilienne de la Conférence ainsi que la transparence dans laquelle cette présidence a œuvré. La République populaire démocratique de Corée va étudier plus avant le non-document présenté par l'Ambassadeur Oyarce à la fin de sa présidence de la Conférence. La République populaire démocratique de Corée espère que la présidence chinoise permettra de faire nettement avancer la Conférence.

M. HANNU HIMANEN (Finlande, en tant que coordonnateur du Groupe occidental) a fait part de ses condoléances au peuple et au Gouvernement japonais face à la catastrophe subie par le pays. Il a ensuite indiqué qu'il allait quitter sa fonction de coordonnateur du Groupe occidental. Il a ajouté qu'une reprise rapide des négociations permettrait à la Conférence de recouvrer son autorité avant qu'il ne soit trop tard; les membres de cette instance doivent assumer leurs responsabilités et engager des négociations, a insisté le représentant finlandais.

M. LUIZ FILIPE DE MACEDO SOARES (Brésil) a exprimé sa solidarité au Japon. Au regard du risque que fait peser la situation actuelle au Japon, on ne peut s'empêcher de penser, plus largement, à la menace que constituent les armes nucléaires, a-t-il ajouté. Le Brésil anticipe avec plaisir la présidence chinoise de la Conférence, a-t-il indiqué. Nous sommes ici pour négocier; mais avant cela, il faut parler et écouter, a-t-il souligné. Le document non officiel présenté par l'Ambassadeur Oyarce est fort utile et il est même regrettable qu'il ne soit pas devenu un document officiel, a-t-il déclaré.

M. MAURICIO MONTALVO (Équateur) a exprimé sa solidarité avec le peuple et le Gouvernement japonais après les catastrophes naturelles qui ont frappé le Japon et leurs effets. Pendant la réunion de haut niveau de septembre, à New York, l'Équateur avait fait part de son espoir de voir la Conférence répondre aux exigences de ce siècle, a-t-il rappelé. La règle du consensus a été utilisée abusivement; elle devrait en effet être utilisée avec la plus grande responsabilité, a-t-il ajouté. La formule d' «ambiguïté constructive» est assez souple pour relancer la Conférence sur la bonne voie et reprendre en son sein les travaux de fond, a-t-il en outre estimé. Pour l'Équateur, le chemin vers la paix n'est pas celui des armes nucléaires ni celui de la théorie obsolète de la dissuasion, mais celui du développement, de la justice, de l'équité, du respect des droits de l'homme et de la non-agression.

M. ARTURO HERNÁNDEZ BASAVE (Mexique) a exprimé les condoléances et la solidarité de son pays avec le peuple et le Gouvernement japonais. La situation dans la centrale de Fukushima nourrit des craintes dans le monde entier, a-t-il souligné, appelant chacun à réfléchir aux conséquences potentielles d'une utilisation délibérée du matériel nucléaire à des fins terroristes ou militaires. Le moment est venu à chacun de réfléchir au concept de sécurité nationale; on ne peut appréhender la sécurité nationale qu'en pensant aux aspects militaires d'une agression. Le consensus à la Conférence ne devrait s'appliquer qu'une fois un traité négocié; il ne doit pas s'appliquer à des questions aussi élémentaires que celle d'un programme de travail.

M. HELLMUT HOFFMANN (Allemagne) a exprimé les condoléances et la solidarité de son pays avec le peuple et le Gouvernement japonais suite à la tragédie qui a frappé et continue de frapper ce pays. Il a rappelé que la Conférence n'a pas progressé sur le programme de travail; elle a même continué à s'éloigner davantage d'un consensus par rapport à la situation qui prévalait encore au milieu de l'année 2009.

MME NINA S.DJAJAPRAWIRA (Indonésie) a rappelé que son pays avait adhéré au programme de travail contenu dans le document CD/1864. Elle a assuré que son pays continuera de participer à des consultations visant à parvenir à un consensus sur un programme de travail.

M. HAMID ALI RAO (Inde) a transmis les profondes condoléances de son pays au peuple japonais suite à la terrible tragédie qui l'a frappé. Les ressources de l'Inde sont à la disposition du Japon dans cette épreuve, a-t-il indiqué. Il a par ailleurs exprimé la reconnaissance de l'Inde pour la manière dont l'Ambassadeur Oyarce s'est acquitté de sa tâche à la présidence de la Conférence. L'Inde apportera tout son soutien et sa coopération à la présidence chinoise de la Conférence, a-t-il ajouté.

M. ABDULMAOLA AL NUQARI (Syrie) a exprimé les condoléances et la solidarité de son pays avec le peuple et le Gouvernement japonais suite à la catastrophe qui a frappé ce pays. Il a par ailleurs remercié l'Ambassadeur Oyarce pour les efforts qu'il a consentis afin de faire sortir la Conférence de son immobilisme.

M. AKIO SUDA (Japon) a de nouveau fait part de sa gratitude à toutes les délégations qui ont exprimé leurs condoléances et leur solidarité à l'intention du peuple japonais. Le but de la Conférence est de négocier pour faire du monde un monde plus sûr, a-t-il par ailleurs rappelé, après avoir souscrit aux propos du Président Oyarce selon lesquels la sécurité humaine, la sécurité nationale et la sécurité globale sont interdépendantes.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC11/021F