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CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT: VINGT DÉLÉGATIONS ABORDENT DIVERSES QUESTIONS DE FOND ET D'ORGANISATION

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu aujourd'hui une vingtaine de délégations qui ont abordé diverses questions, notamment les questions relatives aux nouveaux types d'armes de destruction massive, un programme global de désarmement, la transparence dans les armements, les questions de sécurité dans l'espace, l'interdiction du transfert d'armes aux groupes terroristes. Plusieurs délégations ont aussi porté leur attention sur la question des réunions parallèles qui se sont tenues depuis le début de la session, notamment celles de cette semaine sur les définitions dans le cadre d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires.

Des délégations ont appuyé la tenue de ces réunions parallèles sur des questions liées aux travaux de la Conférence, qui permettent notamment de bénéficier de contributions d'experts sur les plans technique et scientifique et de préparer le terrain pour de futures négociations. D'autres ont souligné que de telles réunions parallèles ne contribuaient pas à l'avancement des travaux au sein de la Conférence et pouvaient même y porter atteinte. Il a été souligné que les débats en marge de la Conférence ne pouvaient pas se substituer aux négociations dans le cadre d'un organe subsidiaire de la Conférence.

D'autres délégations ont présenté la position de leur pays sur les questions de fond que sont les points relatifs aux nouveaux types d'armes de destruction massive, à un programme global de désarmement et à la transparence dans les armements. Une délégation a notamment suggéré que la Conférence envisage l'élaboration de normes visant à lutter contre le transfert d'armes et de munitions aux terroristes. Certains ont toutefois souligné que ces questions sont examinées dans le cadre d'autres instances et que la Conférence devait d'abord avancer sur les questions en suspens dont elle doit se saisir. Un autre intervenant a souligné l'importance d'envisager l'élaboration d'un instrument juridiquement contraignant sur la production de nouvelles armes de destruction massive avant qu'elle ne devienne une réalité.

Les délégations suivantes ont pris la parole ce matin: Israël, Suède, Australie (au nom également du Japon), Brésil, Philippines (au nom du groupe informel des États observateurs à la Conférence), Bélarus, Fédération de Russie, France, Chine, Belgique, Pays-Bas, Inde, Pakistan, Suisse, Algérie, République de Corée, Japon, Pologne, Italie et Hongrie.

En début de séance, la Conférence a accédé à la demande du Monténégro de participer aux travaux de la session de 2011 en qualité d'observateur.


La prochaine séance plénière de la Conférence du désarmement aura lieu le mardi 22 février, à 10 heures, sous la présidence du Chili.


Déclarations

MME TAMAR RAHAMIMOFF-HONIG (Israël) a déclaré qu'une perspective acceptée, claire, complète et actualisée faisait défaut depuis longtemps à la Conférence du désarmement pour la sortir de l'impasse entravant ses travaux depuis plus d'une décennie. Israël reste convaincu que la Conférence a encore un rôle important à jouer en tant qu'unique instance multilatérale de négociation dans le domaine du désarmement. Des initiatives indépendantes récentes ont été présentées en tant qu'alternative possible face à l'absence de progrès au sein de la Conférence, et il faut se pencher sérieusement sur la valeur réelle de ces initiatives. Cet exercice pourrait permettre de parvenir à un résultat convenu entre délégations partageant une même position, mais cela pourrait avoir pour conséquence de porter atteinte à la Conférence, un résultat qu'Israël considérerait comme très regrettable. Du point de vue d'Israël, les États membres de la Conférence devraient s'efforcer de s'entendre sur un programme réaliste et pragmatique de travail. Bien qu'un débat de fond bénéfique ait pu se dérouler au cours des deux dernières semaines sur les quatre questions centrales, il semble évident que la Conférence demeure dans l'impasse quant à la voie à suivre. Néanmoins, il n'y a aucune raison pour que des progrès substantiels ne puissent être faits sur d'autres questions qui pourraient aussi avoir un impact important sur la sécurité nationale, régionale et mondiale. Israël lance depuis plusieurs années un appel pour que l'interdiction des transferts d'armes à des terroristes soit traitée comme une question prioritaire. Étant donné l'absence d'une norme claire et complète pour l'interdiction de tels transferts, il serait utile que la Conférence explore les possibilités de créer une norme codifiée ainsi que d'envisager des mesures concrètes à prendre contre ceux qui continuent de transférer des armes et des munitions aux terroristes.

MME ANNA-KARIN HOLM ERICSON (Suède) a rendu compte d'une réunion parallèle qui s'est tenue sur les questions de sécurité dans l'espace le 7 février dernier et organisé par le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), une institution de recherche internationale indépendante qui a indiqué sa disposition à contribuer aux travaux de la Conférence en partageant les résultats de ses recherches dans des domaines d'intérêt pour la Conférence. Pour sa part, la Suède juge utile l'organisation de cet événement parallèle sur l'espace et salue l'organisation cette semaine, par l'Australie et le Japon, d'un événement parallèle d'experts sur les définitions liées à un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires. La délégation suédoise juge ces discussions d'experts très utiles pour approfondir et élargir la compréhension de certaines questions très techniques. Elle se féliciterait de pouvoir participer à davantage de discussions de cette nature.

M. PETER WOOLCOTT (Australie au nom également du Japon) a déclaré que les deux pays ont continué de soutenir les efforts visant à s'assurer que les négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles pour les armes nucléaires sur la base du mandat Shannon puissent commencer à la Conférence dès que possible grâce à un programme de travail de la Conférence. Pour renforcer la confiance et favoriser la dynamique vers cet objectif, l'Australie et le Japon ont organisé au Palais des Nations ces trois derniers jours une rencontre parallèle d'experts sur le traité en se concentrant sur la question des définitions. Des présentations ont été faites sur le cycle du combustible nucléaire, sur la définition de la «production» et sur d'autres définitions pertinentes pour le futur traité. Bien que les discussions n'ont abouti à aucune réponse définitive, et ce n'était pas leur but, elles ont permis aux participants de se pencher sur ces questions plus en profondeur. L'Australie et le Japon ont constaté un vif intérêt de la part de nombreux membres et délégations observatrices et une volonté de s'engager dans une discussion soutenue sur ces questions. Ils ont également constaté une volonté de continuer à étudier les éléments d'un traité sur les matières fissiles selon ce format, pendant que la Conférence poursuit ses efforts pour établir et mettre en œuvre un programme de travail. L'Australie et le Japon vont maintenant s'attacher à avancer sur la base de cette rencontre parallèle d'experts et envisager de coordonner, dans un proche avenir, un second événement parallèle sur un traité sur les matières fissiles, après les débats de fond qui se poursuivront en plénière. L'Australie et le Japon espèrent que ces initiatives fourniront les éléments de base et la confiance au sein de la Conférence pour de futures négociations sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires.

M. LUIZ FILIPE DE MACEDO SOARES (Brésil) a informé la Conférence que le Brésil exerçait cette année les fonctions de coordonnateur des membres de l'Organisme pour l'interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et les Caraïbes (OPANAL) à Genève. Il a rappelé que l'OPANAL a été institué par le Traité visant l'interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et les Caraïbes - le Traité de Tlatelolco - pour assurer le respect de leurs obligations par les États membres. Le Traité de Tlatelolco a créé la première zone exempte d'armes nucléaires dans la une région habitée en permanence quand il est entré vigueur en 1969. Les 33 pays d'Amérique latine et des Caraïbes y sont parties. Le Traité de Tlatelolco dispose, et c'est une caractéristique qui fait défaut dans les autres instruments de même nature, la mise en place d'un organisme pour une meilleure mise en œuvre des engagements pris par les États parties, l'OPANAL, dont le siège est à Mexico. À l'heure actuelle, 114 États sont parties à des zones exemptes d'armes nucléaires et le représentant brésilien a souligné la valeur de toutes les zones exemptes d'armes nucléaires pour la préservation contre les armes nucléaires de la plus grande partie de la surface de la Terre et de la majorité de la population de la planète. Le Brésil et les 113 autres pays membres de zones exemptes d'armes nucléaires insistent sur un instrument multilatéral et juridiquement contraignant afin de garantir qu'il n'y aura pas de recours aux armes nucléaires ou de menace de recours à ces armes. M. Soares a enfin souligné que le rôle du coordonnateur de l'OPANAL à Genève était de renforcer le dialogue et l'échange d'informations entre l'organisation régionale et la Conférence du désarmement.

M. EVAN GARCIA (Philippines au nom du groupe informel des États observateurs à la Conférence du désarmement) a remercié la présidence canadienne d'avoir fait de la question de l'élargissement de la composition de la Conférence du désarmement l'une de ses priorités, et a exprimé que la question continuerait d'être une priorité pour les présidences suivantes. Le groupe rappelle que la question de l'élargissement se fonde sur le règlement intérieur de Conférence et la pratique antérieure, qui appellent à la révision périodique de la question de la composition. Plus d'une décennie s'est écoulée depuis le dernier examen, et la situation ne reflète pas les réalités actuelles de sécurité internationale, d'autant que la Conférence a été mandatée pour négocier des instruments juridiquement contraignants, qui sont censés avoir un effet universel. Le groupe lance également un appel pour la nomination d'un Rapporteur spécial sur la question de l'élargissement.

M. MIKHAIL KHVOSTOV (Bélarus) a souligné que la question de la mise au point de nouveaux types d'armes de destruction massive a été mentionnée pour la première fois dans le cadre de l'ONU en 1948. Dans les années 70 et 80, l'idée d'un traité universel international interdisant la mise au point et la fabrication de nouvelles armes de destruction massive et de nouveaux systèmes de telles armes et de traités spécifiques sur les types existants d'armes de destruction massive ont été discutés à la Conférence. Depuis 1979, le Bélarus est à l'origine de l'adoption de résolutions de l'Assemblée générale interdisant la mise au point et la fabrication des armes de destruction massive et de nouveaux systèmes de telles armes. Dans les conditions actuelles, il est indispensable de se pencher périodiquement sur l'incidence des progrès de la science sur la sécurité internationale. Conformément à la résolution de l'Assemblée générale, la Conférence du désarmement est l'instance la plus appropriée pour cet examen. M. Khvostov a précisé que la logique de la position du Bélarus était fondée sur une approche préventive. Le Bélarus estime que la communauté internationale doit envisager d'élaborer un tel instrument juridiquement contraignant avant que la production de nouvelles armes de destruction massive ne devienne une réalité. À cet égard, le Bélarus est convaincu que l'élaboration d'un traité universel juridiquement contraignant interdisant la mise au point et la fabrication de nouvelles armes de destruction massive et de nouveaux systèmes de telles armes pourrait être la mesure la plus efficace dans cette direction. Toutefois, le Bélarus reconnaît que la Conférence ne pourra se saisir activement de cette question qu'une fois que des progrès sur les quatre questions centrales seront possibles.

M. VLADIMIR NOVOKHATSKY (Fédération de Russie) intervenant également sur la question des nouveaux types d'armes de destruction massive, a déclaré que les débats à ce sujet avaient déjà une riche histoire. Les progrès scientifiques et techniques ont avancé de façon phénoménale, d'où l'importance d'assurer un suivi de ces progrès afin d'identifier l'apparition de nouveaux types d'armes de destruction massive. On assiste aujourd'hui à une remise en cause de la notion d'armes qui va au-delà de la définition militaire. Il faut en effet porter l'attention également sur les armes «de perturbation massive» et non plus seulement de destruction massive, y compris par le recours à la science et la technologie à des fins hostiles. Il faut se pencher sur les progrès technologiques dans le domaine de l'information et de la communication qui pourraient être utilisés contre les intérêts de sécurité des États. Aujourd'hui, il est important de noter l'apparition de nouveaux défis et menaces qui pèsent sur le maintien de la sécurité nucléaire. Le représentant russe a rappelé que tous les pays sont unis dans la création d'un monde plus sûr pour se protéger contre le terrorisme nucléaire et d'autres défis dans le domaine nucléaire. Ces questions sont en rapport avec la question des armes radiologiques, y compris l'utilisation par des terroristes d'armes nucléaires ainsi que des actions hostiles contre des installations. S'agissant de la question d'un le programme global de désarmement, la Russie n'a aucune objection à la désignation d'un coordonnateur spécial ou d'un président de groupe de travail sur la question d'un le programme global de désarmement. En ce qui concerne la question de la transparence dans les armements, la Fédération de Russie envisage l'examen de ce point dans le cadre du renforcement de la confiance et soutien de telles mesures. La Fédération de Russie est disposée à ne pas s'opposer à la désignation d'un coordonnateur spécial ou d'un président de groupe de travail sur la transparence dans les armements.

M. ÉRIC DANON (France) a souligné que, comme chacun dans cette salle, la délégation française aurait préféré que la Conférence adopte un programme de travail en début d'année. Il a néanmoins constaté que les débats qui se sont déroulés ont été très intéressants et d'une très haute tenue. Il a estimé que sous la présidence canadienne, la Conférence du désarmement a trouvé une manière de travailler au final assez satisfaisante en ce début d'année. Il est donc possible de travailler au sein de la Conférence sans programme de travail, soit en plénière, soit dans le cadre de «side events», qui permettent de travailler sur les questions de fond. Le représentant a notamment estimé que sur la question d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles, par rapport aux débats menés il y a plusieurs années sur ces questions, la Conférence a progressé aussi bien sur la définition des matières fissiles que dans la définition de vérification et la définition des stocks. Il a aussi relevé une envie réelle de négocier un traité «cut-off» de la part de la très grande majorité des pays présents. La pression ainsi exercée en faveur de la négociation est d'une importance capitale pour la suite des travaux de la Conférence, a estimé M. Danon.

Réagissant à l'intervention faite ce matin par la délégation d'Israël, le représentant français a souligné que l'on ne peut que soutenir une approche visant à empêcher que l'on puisse transférer des armes à des organisations terroristes, mais a souligné la difficulté de mettre en œuvre une telle norme, notamment du fait de la difficulté de définir ce que sont les terroristes. L'approche qui sera adoptée dans le cadre du traité sur le commerce des armes s'appuie sur les critères qui font qu'un pays peut se décider ou ne pas se décider à exporter des armes vers un autre pays et une entité donnée, ce qui permettra de faire de grands progrès, a estimé M. Danon. Il a par ailleurs dit la disposition de sa délégation de travailler avec le Brésil en tant que coordonnateur de l'OPANAL sur la réalité de la menace sur les pays ayant conclu des accords de zone exempte d'armes nucléaires. Il s'est aussi dit disposé à travailler sur les questions abordées ce matin par la Russie mais sans perdre de vue les réalités qui sont, pour la France, les questions liées à la prolifération nucléaire et à la nécessité d'arrête l'augmentation des arsenaux nucléaires.

MME WANG QUN (Chine), intervenant à propos des déclarations sur les événements parallèles, a rappelé que la Chine n'est pas favorable aux manifestations parallèles concernant le traité d'interdiction de la production de matières fissiles et n'y a pas participé. Ces réunions parallèles ne comptent pas avec une large participation de la part de toutes les parties concernées. Les conclusions qui sortiront de telles réunions n'ont aucun statut dans le cadre des travaux de la Conférence. C'est pourquoi la Chine n'en approuve ni n'en reconnaît les conclusions, dans un souci de sauvegarder l'autorité de la Conférence du désarmement et une large participation des États membres. La Conférence est le seul lieu approprié pour les négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles. La Chine espère que les négociations sur un tel traité commenceront dès que possible au sein de la Conférence en conformité avec le règlement intérieur. La représentante chinoise a ensuite salué le rôle du Canada en tant que Président de la Conférence, estimant que les travaux de la Conférence ont été menés d'une manière ordonnée et qu'une bonne impulsion se dessinait pour assurer une bonne base en vue de progrès futurs au sien de la Conférence. Elle a exprimé l'espoir que les États parties tireront parti de cet élan et le préserveront.

M. FRANÇOIS ROUX (Belgique) a assuré les membres du P6 (le Canada, le Chili, la Chine, la Colombie, Cuba et la République de Corée - qui assureront la présidence en 2011) du plein soutien de la Belgique dans leurs efforts pour faire progresser la Conférence du désarmement et la sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouve depuis de trop nombreuses années. Les obstacles sont multiples, a relevé le représentant belge; ils sont identifiés. Pour les surmonter, la Belgique est prête à travailler avec l'ensemble des États membres sans aucune exception et en accordant toute l'attention nécessaire à l'opinion exprimée par chacun des États membres. Le nouvel ambassadeur de Belgique a formulé l'espoir que la Conférence du désarmement saura profiter des développements intéressants que connaissent les négociations sur le désarmement pour progresser vers l'objectif d'un monde sans armes nucléaires tel que défini par le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Conformément aux déclarations de l'Union européenne, la Belgique attache une priorité à la question d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires et est prête à engager des discussions de fond sur tous les sujets tels qu'envisagés par le programme de travail de la Conférence du désarmement adopté au cours de la présidence algérienne.

PAUL VAN DEN IJSSEL (Pays-Bas) a abordé la question de la transparence dans les armements dont il a souligné l'importance en tant que mesure de confiance et d'instrument de clarification et de mise en œuvre. Les Pays-Bas sont attachés à la transparence en matière d'armes classiques et publient un rapport annuel à cet égard. Les Pays-Bas fournissent des données chaque année pour le Registre des armes classiques, depuis sa création. Les Pays-Bas ont également parrainé la résolution de l'Assemblée générale sur le Registre des Nations Unies. La transparence est également très importante s'agissant des armes de destruction massive, mais la question devra être abordée dans les instances appropriées. Les Pays-Bas prônent le maximum de transparence et sont à l'écoute de toute suggestion, mais ne voient pas comment les discussions sur la transparence dans le cadre de la Conférence aurait une valeur ajoutée. En ce qui concerne une interdiction du transfert d'armes aux terroristes, aux Pays-Bas conviennent qu'il s'agit d'une question importante mais ils se demandent si les discussions seront plus utiles au sein de la Conférence ou dans une autre instance. Les Pays-Bas remercient l'Australie et le Japon pour l'organisation de l'événement parallèle sur les définitions s'agissant du traité d'interdiction de la production de matières fissiles. Les discussions ont été utiles et l'interaction entre les diplomates et les experts a été très encourageante. Les Pays-Bas soutiennent fermement la tenue d'événements similaires dans un proche avenir.

M. HAMID ALI RAO (Inde) a remercié l'Australie pour la présentation d'un rapport oral sur la rencontre parallèle sur les définitions s'agissant du traité d'interdiction de la production de matières fissiles. L'Inde a participé à cet événement, comme il l'avait fait à lors d'autres réunions parallèles. Les organisateurs ont déclaré que ces discussions ne sont ni des négociations ni des négociations préalables, se déroulent sans préjugé des débats futurs et constituent un exercice objectif visant à accroître la compréhension des positions des participants. L'Inde est accorde est attachée au rôle de la Conférence en tant qu'unique instance multilatérale de négociation dans le domaine du désarmement et la Conférence devrait négocier des instruments sur les positions jouissant d'un soutien international, y compris l'ouverture de négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles. Il est essentiel que tous les pays concernés participent aux négociations. Il est évident que les discussions en marge de la Conférence ne peuvent se substituer aux négociations dans un organe subsidiaire de la Conférence.

M. ZAMIR AKRAM (Pakistan), intervenant au sujet de l'appui apporté par certaines délégations à la rencontre parallèle organisée par l'Australie et le Japon sur les définitions s'agissant du traité sur les matières fissiles, a souligné que le Pakistan n'avait pas participé à cette rencontre pour des questions de principe. Le Pakistan n'est pas opposé à l'organisation de manifestations parallèles et y a participé par le passé, mais il estime que ce genre de rencontre pourrait saper le travail de la Conférence elle-même et le pays estime qu'il ne devrait pas contribuer à un exercice qui pourrait porter atteinte à la Conférence en tant qu'unique instance multilatéral de négociation dans le domaine du désarmement. La Conférence est en effet la seule instance au sein de laquelle des négociations devraient être menées sur ces questions. Le Pakistan ne voit pas de valeur ajoutée à l'organisation de telles rencontres parallèles, qui ne contribuent pas aux travaux de la Conférence. Certains estiment que ces réunions pourraient être un préalable à des négociations sur le traité qui seraient menées en dehors de la Conférence. Les délégations qui le souhaitent sont libres de procéder ainsi, mais le Pakistan ne saurait participer à de telles négociations et pense qu'un grand nombre de pays n'y participerait pas non plus, certains pour des questions de principe, d'autres parce qu'elles n'auraient plus la possibilité du consensus.

M. JÜRG LAUBER (Suisse) a estimé que, bien que la Conférence n'ait pas encore été en mesure d'adopter un programme de travail, elle a au moins pu tenir des séances plénières structurées et espère que cette approche se poursuivra afin de faire bon usage du temps disponible et de continuer de mener des discussions de bonne qualité. Ces séances ont montré la volonté de l'écrasante majorité d'entamer des négociations et de faire du travail utile sans perdre davantage de temps. Si les négociations sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles constituent une étape nécessaire et logique, les autres questions sur l'ordre du jour de la Conférence sont aussi très importantes. En ce qui concerne la rencontre parallèle sur les définitions s'agissant du traité sur les matières fissiles, la Suisse est impressionnée par la forte participation des délégations et des experts dans les discussions et estime que le résultat pourrait être une contribution importante aux travaux de la Conférence. Les questions de la vérification du traité et son champ d'application pourraient être abordées de la même manière, ainsi que d'autres questions dont est saisie la Conférence. La Suisse soutient ces réunions parallèles, mais cette approche ne doit être envisagée comme étant complémentaire et ne jamais se substituer aux réunions officielles de la Conférence. La Suisse espère que les efforts visant à parvenir à un consensus sur un programme de travail se poursuivront. La Suisse se félicite également des discussions sur les questions comme les relations avec la société civile et l'élargissement de la composition de la Conférence et sur les règles de procédure.

M. HAMZA KHELIF (Algérie) a déclaré avoir écouté attentivement les déclarations sur les réunions parallèles, qui ont été l'occasion très utile de procéder à des échanges de vues. L'Algérie tient toutefois à rappeler sa position selon laquelle ces événements parallèles n'ont rien à voir avec les activités de la Conférence. Toute interprétation politique qui aurait été faite aujourd'hui ne saurait affecter la position des délégations. Les discussions sur les quatre questions fondamentales sont importantes et il est également important de discuter les autres points (5, 6 et 7), comme certaines délégations l'ont fait ce matin. Toutefois, la Conférence l'Algérie souligne qu'il n'a pas été fait référence au point 2 de l'ordre du jour sur la prévention d'une guerre nucléaire, y compris toutes les questions qui y sont liées. Ce point a toujours été sur l'ordre du jour et aussi longtemps qu'il y aura des armes nucléaires, la menace d'une guerre nucléaire est encore suspendue sur la communauté internationale; c'est pourquoi la question doit faire partie des futures discussions. L'Algérie a écouté les propositions faites sur la question de la transparence dans les armements, mais note que d'autres instances internationales pourraient discuter de certaines des propositions, comme la définition du terrorisme. La Conférence du désarmement n'a pas le mandat d'examiner les questions relatives à la définition du terrorisme, et il faut éviter de rendre les choses plus compliquées.

M. KAM WOON-AN (République de Corée) s'est fait l'écho des déclarations faites par de nombreux intervenants sur la réunion parallèle sur les définitions s'agissant du traité sur les matières fissiles, estimant qu'il s'agit d'une contribution importante et constructive. La République de Corée estime que cet exercice aide à la préparation du «jeu décisif», et elle encourage d'autres délégations à entreprendre d'autres initiatives. L'absence d'action est souvent la pire des actions.

M. AKIO SUDA (Japon) s'est félicité que de nombreuses délégations aient exprimé leur enthousiasme à l'idée de commencer des négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles dès que possible. De nombreuses délégations ont participé à la réunion parallèle et ont salué son utilité. Le Japon et l'Australie poursuivront ces efforts dans un avenir proche.

M. CEZARY LUSINSKI (Pologne) a remercié l'Australie qui a fourni à la Conférence la possibilité d'échanger des vues avec des experts dans le cadre d'une réunion parallèle. Il s'agissait de discussions informelles, mais qui ont aidé les délégations à rester en contact avec la communauté scientifique. La Pologne a exprimé sa reconnaissance à l'Australie et au Japon qui ont organisé cet exercice.

M. GIOVANNI MANFREDI (Italie) a indiqué que sa délégation avait participé é la réunion parallèle sur les définitions pour le traité sur les matières fissiles et a été favorablement impressionné par la façon dont elle avait été menée. L'Italie juge que l'expérience a été utile et pleine d'enseignements. De telles initiatives doivent être encouragées et non rejetées. Il a espéré que l'Australie et le Japon pourront répéter cet exercice sur d'autres sujets. D'autres pays pourraient également organiser des manifestations parallèles sur d'autres questions fondamentales.

M. GYULA SOMOGYL (Hongrie) a remercié le Président pour son excellent travail. Il a regretté que certains estiment que les réunions parallèles «minent» les travaux de la Conférence. Ces réunions sont comme des «murs extérieurs» pour les travaux de la Conférence. La Hongrie souhaite que davantage de ces réunions soient organisées et est prête à y participer.

M. MARIUS GRINIUS (Canada), Président de la Conférence du désarmement, a déclaré qu'il poursuivrait son engagement à l'égard des travaux de la Conférence avec ses collègues du P6, en particulier le Chili en tant que prochain président de la Conférence. S'agissant du programme de travail, les délégations ont procédé à des échanges de vues réfléchis sur les quatre questions centrales, et M. Grinius a noté que des délégations souhaiteraient certainement ouvrir la discussion sur d'autres questions de l'ordre du jour. Il a exprimé l'espoir que le dynamisme et l'esprit dans lequel se déroulent actuellement les discussions se maintiendront.


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DC11/010F