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CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT: LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL APPELLE LES MEMBRES À UNE ACTION COLLECTIVE ET À METTRE DE CÔTÉ LEURS DIFFÉRENCES

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, cet après-midi, le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, qui a souligné que le monde attendait un «geste hardi» de la Conférence et a appelé les membres à une action collective et à mettre de côté leurs différences. Il a les a invités à entamer un processus informel avant de s'entendre pour des négociations formelles sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires, de manière à renforcer la confiance et ainsi favoriser le processus formel une fois que la Conférence aura adopté son programme de travail.

Le Secrétaire général a constaté que le bilan des réussites auxquelles la Conférence est parvenue par le passé a été assombri par une inertie qui dure désormais depuis plus d'une décennie, ajoutant que la poursuite de l'inaction ne pourra que mettre son avenir en danger en tant qu'enceinte multilatérale de négociations. Soulignant les récentes évolutions positives dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération, le Secrétaire général a constaté que la Conférence a joué un rôle minime dans ces avancées. L'impasse persistance augure mal pour la sécurité internationale; plus elle dure, plus grave apparaît la menace nucléaire en provenance à la fois des arsenaux existants, de la prolifération de ces armes et de leur possible acquisition par des terroristes. Face à ce constat, les choses ne doivent pas continuer cette année comme à l'accoutumée, «un ou deux pays ne doivent pas être en mesure de bloquer indéfiniment le processus». En outre, il faut éviter de courir le risque d'inciter les États à trouver d'autres arrangements en dehors de la Conférence du désarmement.

Après s'être félicité de la déclaration commune la semaine dernière à Washington des Présidents chinois et américain réaffirmant leur soutien au lancement dès que possible de pourparlers sur un traité relatif aux matières fissiles dans le cadre de la Conférence, le Secrétaire général a suggéré que la Conférence entame un processus informel avant de s'entendre sur des négociations formelles sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires au sein de la Conférence.

Après une séance informelle consacrée à une rencontre des délégations avec le Secrétaire général, la Conférence a entendu le représentant de la Serbie, au nom du groupe des États observateurs à la Conférence, qui a rappelé que la dernière révision de la liste des membres de la Conférence avait eu lieu en 2001 et qui a exprimé l'espoir que cette question fera l'objet de toute l'attention nécessaire cette année.

La Conférence a par ailleurs accepté les demandes de participation à ses travaux en tant qu'observateurs présentées par les États non membres dont la liste figure au document CD/WP/563/Add.1.


Lors de sa prochaine séance, demain matin à 10 heures, la Conférence entendra notamment le Ministre des affaires étrangères de l'Autriche.

Déclaration du Secrétaire général

M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, a constaté qu'une dynamique réelle avait été créée ces dernières années au sein de la Conférence du désarmement: «Nous pouvons et devons faire fond sur cet acquis. Les prochaines années seront déterminantes», a-t-il ajouté. Le monde a en effet le choix: avancer sur la voie de la non-prolifération et du désarmement nucléaires, ou risquer de régresser.

La Conférence, enceinte de négociation multilatérale unique, a produit des traités fondamentaux ayant favorisé la sécurité internationale tout en démontrant que la collaboration multilatérale pouvait servir à la fois les intérêts mondiaux et nationaux, a poursuivi le Secrétaire général. Pourtant, «le bilan de ses réussites a été assombri par une inertie qui dure désormais depuis plus d'une décennie. La crédibilité même de la Conférence est compromise. La poursuite de l'inaction ne pourra que mettre son avenir en danger en tant qu'enceinte multilatérale de négociations, a averti M. Ban.

Le Secrétaire général a constaté qu'il y avait eu «une brève lueur d'espoir» il y a près de deux ans lorsque, sous présidence algérienne, la Conférence avait adopté un programme de travail par consensus. Ce déblocage apparent ne s'est malheureusement pas confirmé.

Évoquant les récentes évolutions positives dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération, le Secrétaire général a constaté que la Conférence a joué un rôle minime dans ces avancées: «Alors que les initiatives des États et de la société civile vont de l'avant, cette institution continue de stagner», a-t-il constaté. Face à cette impasse, M. Ban a rappelé qu'il avait convoqué en septembre dernier une réunion de haut niveau sur la revitalisation des travaux de la Conférence du désarmement. À cette occasion, de nombreux hauts responsables internationaux ont exprimé leurs craintes que la Conférence se révèle incapable de surmonter ses divergences. Ils ont aussi été unanimes à souligner que l'appartenance à la Conférence était un privilège, de même que la règle du consensus: «Les membres de la Conférence doivent accepter que ce privilège va de pair avec le sens des responsabilités». Le message de cette réunion a été clair, a souligné M. Ban: les choses ne doivent pas continuer cette année comme à l'accoutumée, «un ou deux pays ne doivent pas être en mesure de bloquer indéfiniment le processus». En outre, il faut éviter de courir le risque d'inciter les États à trouver d'autres arrangements en dehors de la Conférence du désarmement.

Le Secrétaire général de l'ONU a souligné qu'il revient aux membres de la Conférence de décider s'ils entendent répondre aux attentes de la communauté internationale ou en subir les conséquences. Le programme de travail adopté en 2009 demeurant le dénominateur commun, il a proposé, une fois encore, que dès le début de la session 2011, la Conférence adopte ce programme de travail ou toute autre proposition similaire sur laquelle elle puisse s'entendre par consensus. Car l'impasse persistance augure mal pour la sécurité internationale. Plus elle dure, plus grave apparaît la menace nucléaire en provenance à la fois des arsenaux existants, de la prolifération de ces armes et de leur possible acquisition par des terroristes.

M. Ban a indiqué que la création éventuelle d'un panel de personnalités éminentes chargées de réfléchir au fonctionnement de la Conférence sur le désarmement était actuellement à l'étude.

Le monde attend un «geste hardi» de la Conférence, a poursuivi le Secrétaire général, qui a appelé les membres à une action collective et à mettre de côté leurs différences pour «servir l'intérêt planétaire et bâtir un monde meilleur».

Après s'être félicité de la déclaration commune la semaine dernière à Washington des Présidents chinois et américain réaffirmant leur soutien au lancement dès que possible de pourparlers sur un traité relatif aux matières fissiles dans le cadre de la Conférence, le Secrétaire général a souligné qu'il y avait, au sein de la Conférence, un soutien pratiquement universelle en faveur de négociations pour un tel traité. Il a suggéré que la Conférence entame un processus informel avant de s'entendre sur des négociations formelles sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires au sein de la Conférence, ceci afin de renforcer la confiance pour favoriser le processus formel une fois que la Conférence aura adopté son programme de travail.

Déclaration du groupe des États observateurs

M. UGLJEŠA ZVEKIĆ (Serbie au nom du groupe informel des États observateurs) a souligné que la nouvelle année était une période cruciale si la Conférence entendait démontrer sa crédibilité, son efficacité et sa pertinence face à la communauté internationale, à la lumière d'événements récents venus à l'appui de son travail, tant au niveau bilatéral que multilatéral. Il a souligné que l'année passée avait été une période active pour les observateurs à la Conférence. Cet intérêt montre la pertinence potentielle de la Conférence en matière de sécurité mondiale. Il s'est agi par ailleurs de la première année d'existence pour le groupe des observateurs, et celui-ci a apprécié le soutien des membres de la Conférence.

Le représentant des États observateurs a aussi souligné que 2011 était la douzième année depuis la dernière révision de la liste des membres de la Conférence, alors qu'un renouvellement régulier est normalement prévu par les statuts. Sans que cela n'affecte les travaux de fond de la Conférence, il a exprimé l'espoir que cette question fasse l'objet de toute l'attention nécessaire. Il a appelé à la nomination d'un rapporteur spécial sur l'élargissement de la composition de la Conférence, comme cela était le cas précédemment et jusqu'en 2001 pour la dernière fois.


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CD11/003F