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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT TIENT UNE SÉANCE PLÉNIÈRE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a tenu aujourd'hui une séance plénière au cours de laquelle elle a entendu des déclarations de l'Iran, au nom du Groupe des 21, de la Malaisie, des États-Unis et du Chili. Les interventions ont porté sur la réunion de haut niveau convoquée par le Secrétaire général de l'ONU à New York pour le 24 septembre prochain sur le thème « Revitaliser les travaux de la Conférence du désarmement et faire avancer les négociations multilatérales sur le désarmement ».

L'Iran a rappelé que pour le Groupe des 21, le désarmement nucléaire reste la plus haute priorité ; aussi, le Groupe réitère-t-il son appel à la Conférence du désarmement afin qu'elle se mette d'accord, dès que possible, sur l'établissement d'un comité ad hoc sur le désarmement nucléaire. Le Groupe des 21 soutient la convocation d'une quatrième session spéciale de l'Assemblée générale consacrée aux questions de désarmement et exprime à cet égard sa profonde préoccupation face au manque persistant de consensus à ce jour, a indiqué l'Iran.

La Malaisie a déploré qu'en dépit de certaines avancées positives cette année - avec la signature du nouveau Traité START, le Sommet sur la sécurité nucléaire et le résultat fructueux de la Conférence d'examen du TNP de 2010 -, la Conférence du désarmement, elle, reste statique ou, ce qui est encore plus inquiétant, semble reculer. La Malaisie a fait part de son découragement de constater que la Conférence doit encore se mettre d'accord sur les éléments devant être transmis à la réunion de haut niveau du 24 septembre.

La réunion de haut niveau du 24 septembre offre l'occasion de se réinvestir au sein de la Conférence du désarmement afin que cette instance puisse pleinement réaliser son potentiel, ont pour leur part déclaré les États-Unis.

Enfin, indiquant être disposé à participer de façon constructive à la réunion de haut niveau du 24 septembre, le Chili a souligné que tout doit être fait pour réaffirmer la capacité de la Conférence à négocier.


La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra mardi prochain, 14 septembre, à 10 heures.


Aperçu des déclarations

À l'ouverture de la séance plénière, ce matin, le Président de la Conférence, M. ANATOLE FABIEN MARIE NKOU, a exprimé toute sa gratitude aux membres de la Conférence pour l'accueil qu'ils ont réservé la semaine dernière au Ministre des affaires étrangères du Cameroun, M. Henri Eyebe Ayissi, dont « la mission ici a été couronnée de succès ». Le Ministre camerounais des affaires étrangères est heureux des résultats obtenus, a insisté M. Nkou, avant de suspendre la séance officielle pour tenir une séance informelle au cours de laquelle devait être examiné le projet de rapport annuel de la Conférence à l'Assemblée générale tel que figurant dans le document CD/WP/561.

À la reprise en séance plénière officielle, cet après-midi, M. SEYED MOHAMAD REZA SAJADI (Iran, au nom du Groupe des 21) a noté avec appréciation la possibilité qu'offre la réunion de haut niveau convoquée par le Secrétaire général de l'ONU, à New York, pour le 24 septembre prochain, de témoigner du soutien politique en faveur du travail de la Conférence. Le Groupe des 21 reconnaît que la responsabilité du résumé présidentiel de cette réunion de haut niveau – résumé qui devrait refléter les points de vues des États Membres – incombe uniquement au Secrétaire général de l'ONU. En outre, le Groupe des 21 réaffirme l'absolue validité de la diplomatie multilatérale dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération et fait part de sa détermination de promouvoir le multilatéralisme en tant que principe essentiel des négociations dans ces domaines. D'autre part, le Groupe des 21 réaffirme que le désarmement nucléaire reste sa plus haute priorité et réitère son appel à la Conférence du désarmement afin qu'elle se mette d'accord, dès que possible, sur l'établissement d'un comité ad hoc sur le désarmement nucléaire. À cet égard, le Groupe des 21 réaffirme sa totale disposition à engager des négociations sur un programme graduel visant l'élimination totale des armes nucléaires, assorti d'un calendrier spécifique, y compris une convention sur les armes nucléaires. Le Groupe des 21 réaffirme que l'élimination totale des armes nucléaires est la seule garantie absolue contre l'utilisation ou la menace d'utilisation de ces armes. Par ailleurs, le Groupe des 21 croit en l'importance qu'il y a à examiner la possibilité d'élargir la composition de la Conférence du désarmement et soutient en outre le renforcement de l'interaction avec la société civile dans le domaine du désarmement. Enfin, le Groupe des 21 soutient la convocation d'une quatrième session spéciale de l'Assemblée générale consacrée aux questions de désarmement et exprime à cet égard sa profonde préoccupation face au manque persistant de consensus à ce jour, a conclu le représentant iranien.

M. AZRIL ABDUL AZIZ (Malaisie) s'est dit déçu, à la lumière des réalisations de l'an dernier, que la Conférence ne puisse se mettre d'accord sur un programme de travail. En dépit de certaines avancées positives cette année - avec la signature du nouveau Traité START, le Sommet sur la sécurité nucléaire et le résultat fructueux de la Conférence d'examen du TNP de 2010 -, la Conférence du désarmement, elle, reste statique ou, ce qui est encore plus inquiétant, semble reculer, a déploré le représentant malaisien. L'actuelle impasse au sein de la Conférence érode la crédibilité de cet organe, a-t-il insisté.

M. Abdul Aziz a ensuite indiqué que son pays se félicitait de la convocation d'une réunion de haut niveau à New York, le 24 septembre prochain. Cette réunion devrait chercher à promouvoir l'ordre du jour de la Conférence sur toutes les questions essentielles, de manière équilibrée et globale, a-t-il affirmé ; elle devrait également envisager de nouvelles manières d'avancer et de progresser sur le fond en matière de désarmement. De ce point de vue, la Malaisie tient à réaffirmer son soutien à la convocation rapide d'une quatrième session spéciale de l'Assemblée générale consacrée aux questions de désarmement. Pour ce qui est du résumé de la réunion de haut niveau du 24 septembre prochain, la Malaisie estime qu'il devrait dûment refléter les points de vues de tous les États Membres et viser à renforcer l'ordre du jour multilatéral en matière de désarmement ainsi que le mécanisme de désarmement des Nations Unies. À ce stade, a poursuivi M. Abdul Aziz, nous sommes plutôt découragés de constater que la Conférence doit encore se mettre d'accord sur les éléments devant être transmis à la réunion de haut niveau du 24 septembre. Il est difficile de comprendre que les membres de la Conférence ne soient pas capables de saisir l'opportunité qui leur est offerte, de se prononcer sur des principes fondamentaux communs, de réaffirmer la pertinence de la Conférence et se permettent de tomber dans les mêmes méandres procéduraux que ceux qui affectent cette instance depuis 12 ans, démontrant ainsi au monde, une fois de plus, que la situation au sein de la Conférence reste celle du « no business as usual ». La réunion de haut niveau du 24 septembre offre une opportunité de renforcer et de confirmer le rôle de la Conférence, a souligné le représentant malaisien. La Malaisie est encouragée de constater que cette réunion de haut niveau sera ouverte à tous les États Membres des Nations Unies, conformément aux principes de transparence et d'inclusion. Nous espérons que la réunion de haut niveau se penchera également sur la question de l'élargissement de la composition de la Conférence et sur celle d'un engagement renforcé avec les organisations non gouvernementales et de la société civile, a indiqué M. Abdul Aziz.

MME LAURA KENNEDY (États-Unis) a remercié vivement le Secrétaire général de l'ONU pour son initiative personnelle de convocation de la réunion de haut niveau du 24 septembre prochain. Elle a ensuite salué l'esprit de compromis dont est empreint le document CD/1864 qui, a-t-elle ajouté, offre la meilleure initiative depuis des années pour reprendre les travaux au sein de la Conférence. Les États-Unis continuent de considérer ce document comme constituant la meilleure démarche à suivre, a-t-elle insisté. L'impasse qui se poursuit au sein de la Conférence n'augure guère de la crédibilité de cette instance, a poursuivi la représentante. Il ne faut pas oublier que sans volonté politique, cette atrophie de la Conférence va la pousser à perdre sa pertinence, a-t-elle ensuite déclaré. La réunion de haut niveau du 24 septembre offre l'occasion de se réinvestir au sein de la Conférence du désarmement afin que cette instance puisse pleinement réaliser son potentiel, a ajouté la représentante des États-Unis. Comment penser parvenir à une convention sur les armes nucléaires sans parler des matières fissiles, a-t-elle par ailleurs demandé à l'intention du Groupe des 21 ?

M. LUCIANO PARODI (Chili) a indiqué que sa délégation est disposée à participer de façon constructive à la réunion de haut niveau convoquée à New York pour le 24 septembre. Tout doit être fait pour réaffirmer la capacité de la Conférence à négocier, a-t-il ajouté.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC10/040F