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APPELS EN FAVEUR D'UNE CONTRIBUTION DE LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT AUX PRÉPARATIFS DU SOMMET DE SEPTEMBRE SUR LE DÉSARMEMENT

Compte rendu de séance
Expressions de solidarité avec les pays touchés par de graves phénomènes climatiques; l'Inde et la Pologne présentent leurs positions sur les travaux de la Conférence

La Conférence du désarmement s'est penchée, ce matin, sur le prochain Sommet de haut niveau sur le désarmement qui se tiendra le 24 septembre à New York à l'invitation du Secrétaire général des Nations Unies. À l'issue du débat, le Président de la Conférence a indiqué qu'il organiserait une réunion informelle dans les prochains jours pour débattre des questions qui seront examinées lors de ce sommet. Plusieurs délégations sont intervenues sur ce thème, ainsi que les représentants de l'Inde et de la Pologne, qui ont examiné la question de l'avancement des travaux de la Conférence.

M. Jarmo Sareva, Secrétaire général adjoint de la Conférence sur le désarmement, a présenté des informations sur l'organisation du Sommet de haut niveau sur le désarmement, indiquant notamment qu'il se tiendrait le 24 septembre entre 8 heures et 13 heures au Siège des Nations Unies à New York, alors que se déroulera le débat de haut niveau de l'Assemblée générale de l'ONU.

M. Idriss Jazaïri, de l'Algérie, s'est demandé, outre l'objectif déclaré de donner un nouvel élan à la Conférence du désarmement, quel résultat était envisagé à l'issue du Sommet pour en assurer le suivi. Il a par la suite souscrit à la proposition d'autres délégations que la Conférence du désarmement tienne une réunion informelle sur les questions qui seront discutées lors de ce Sommet.

M. Hellmut Hoffmann, de l'Allemagne, a estimé, s'agissant du rôle que doit jouer la Conférence dans le cadre de la convocation de la Réunion de haut niveau, qu'il serait souhaitable qu'elle procède à un échange informel sur les attentes des délégations quant à l'issue de la réunion. Il a par la suite ajouté qu'il était surprenant que, cinq semaines avant cette réunion, il n'y ait pas eu de discussions entre les États sur le fond des questions qui seront abordées.

M. Zamir Akram, du Pakistan, a également estimé que la Conférence du désarmement, qui sera au centre des débats de cette réunion, devrait tenir une réunion informelle pour discuter des résultats envisagés pour le Sommet de haut niveau.

À cet égard, M. Andriy Kasianov, de l'Ukraine, a déclaré que le résultat du Sommet ne devrait pas seulement être un résumé du Président, mais aussi formuler des recommandations spécifiques en vue de débloquer les travaux de la Conférence du désarmement.

M. Luiz Filipe de Macedo Soares, du Brésil, a déclaré qu'il trouverait étrange que la Conférence du désarmement ne procède pas à un échange de vues sur cette prochaine réunion de haut niveau. Il avait l'impression que de nombreux gouvernements n'avaient pas encore arrêté une position sur ce qui était attendu de la réunion.

M. Anatole Fabien-Marie Nkou, du Cameroun, a également plaidé en faveur d'un débat sur le Sommet de haut niveau, soulignant que ce sont les délégations à Genève qui connaissaient bien les problèmes qui seront discutés à New York.

À l'ouverture de la séance, le Président de la Conférence, l'Ambassadeur Gancho Ganev de Bulgarie a exprimé, au nom de la Conférence et en son nom propre, ses sincères condoléances aux nombreuses victimes et aux familles des victimes des graves inondations qui ont eu lieu ces derniers jours au Pakistan. La Conférence est attristée par les immenses pertes en vies humaines et par la dévastation causées par cette catastrophe naturelle. Il a assuré le Pakistan de la solidarité des membres de la Conférence en cette période de deuil national. Plusieurs délégations se sont exprimées dans ce sens, ainsi que pour déplorer les catastrophes naturelles vécues ces derniers jours par la Russie et la Chine.

L'Ambassadeur du Pakistan, M. Zamir Akram a remercié les expressions de solidarité avec son pays concernant les conséquences des inondations, exprimant également ses condoléances aux peuples de Chine et de Russie qui sont également soumis à de graves phénomènes climatiques, et soulignant que ces événements sont un signal d'alarme dans le contexte du changement climatique et de la nécessité d'y remédier.

Le Président, à l'instar de plusieurs délégations, a par ailleurs rendu hommage à l'Ambassadeur Zdzis³aw Rapacki, qui quitte ses fonctions en tant que Représentant permanent de la Pologne auprès de la Conférence du désarmement.

M. Rapacki a rappelé qu'il avait eu l'honneur de représenter la Pologne à la Conférence du désarmement pendant six ans et souligné les progrès réalisés pour améliorer l'efficacité de ses travaux, tout en exprimant une certaine frustration qu'un programme de travail n'ait pu encore faire l'objet d'un accord. Mais il existe aussi des moyens de sortir de l'impasse: s'il faut respecter le règlement intérieur qui garantit le droit de chaque État de défendre ses intérêts de sécurité, le prestige de la Conférence exige de tous ses membres qu'ils respectent également le droit des autres États membres de mener des négociations sans perdre de temps. La règle du consensus ne devrait pas s'appliquer à des questions purement procédurales; l'obstruction doit avoir ses limites. Exprimant l'espoir que la Conférence pourra se mettre d'accord sur un programme de travail et entamer des négociations sur toutes les questions qui sont prêtes pour la négociation, le représentant polonais a souligné que plus longtemps on aurait recours à des tactiques procédurales, plus il l'attention devra être accordée à l'idée de mettre en place une autre instance ou un processus parallèle permettant de mener un travail effectif sur les questions «arrivées à maturité», sans les contraintes du règlement intérieur de la Conférence du désarmement. M. Rapacki a toutefois précisé qu'il ne pensait pas qu'un telle instance ou un tel processus soient nécessaires à cet égard, soulignant que le règlement permet à une majorité de membres de la Conférence d'entamer des négociations dans le cadre de séances plénières. Bien entendu, il ne faut pas s'attendre à ce que les résultats de telles négociations soient adoptés par la Conférence dans son ensemble, mais la même situation s'était présentée s'agissant du Traité d'interdiction des essais nucléaires, a-t-il rappelé.

M. Hamid Ali Rao, Représentant permanent de l'Inde, après avoir présenté les condoléances de son pays et sa solidarité avec le Gouvernement et le peuple du Pakistan, a souligné que le règlement intérieur, y compris la règle du consensus, avait bien servi la Conférence et était essentielle pour une instance de négociation sur les questions de sécurité. L'Inde ne pense pas que ces mécanismes soient la raison de l'impasse dans laquelle se trouve la Conférence. Elle partage la déception de tous que la Conférence ne soit pas parvenue à un accord sur un programme de travail cette année et estime que l'obtention d'un accord sur un programme de travail pour commencer des travaux de fond doit rester la priorité absolue.

En tant que pays membre du Groupe des 21 et du Mouvement des pays non alignés, l'Inde attache la plus grande priorité au désarmement nucléaire et apporte résolument son soutien au désarmement nucléaire complet et vérifiable, a déclaré M. Rao. La non-prolifération ne peut être efficace que si elle est liée à l'objectif d'élimination complète des armes nucléaires. Il faut engager un processus graduel soutenu par un engagement universel et un cadre multilatéral convenu pour la réalisation du désarmement nucléaire selon une approche globale et non discriminatoire. M. Rao a salué l'appui croissant apporté à la réduction du rôle des armes nucléaires, à la nécessité de sortie de l'état d'alerte, à la réduction des risques nucléaires et à l'adoption de mesures visant à empêcher les terroristes d'avoir accès aux armes nucléaires. Le représentant a rappelé que l'Inde avait adopté une politique de non-utilisation en premier et de non-recours contre des États non dotés d'armes nucléaires et est disposée à traduire ces engagements en accords multilatéraux juridiquement contraignants. L'Inde s'engage en outre en faveur de la négociation d'un traité non discriminatoire, multilatéral et vérifiable interdisant la production future de matières fissiles pour des armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires. L'Inde est une puissance nucléaire et un membre responsable de la communauté mondiale, et c'est en cette qualité qu'elle souhaite s'engager dans ces négociations. Elle appuie par ailleurs les efforts internationaux pour empêcher la militarisation de l'espace extra-atmosphérique.


La date de la prochaine séance plénière publique de la Conférence du désarmement sera annoncée ultérieurement.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC10/033F