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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND DES DÉCLARATIONS DU GROUPE DES 21, DE LA COLOMBIE, DE LA TURQUIE, DE L'AUSTRALIE ET DU JAPON

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, des interventions de la Colombie, de la Turquie, ainsi que de l'Inde qui a présenté la position des pays non alignés sur la course aux armements dans l'espace, et de l'Australie et du Japon qui ont fait état d'une réunion récente de la Commission internationale sur la non-prolifération nucléaire et le désarmement, dont ils sont les initiateurs.

La nouvelle Représentante permanente de la Colombie auprès de la Conférence du désarmement, Mme Alicia Victoria Arango Olmos, a souligné que la Conférence se devait d'adopter un programme de travail afin de poursuivre ses travaux et assumer de nouveau ses responsabilités en tant qu'instance de négociation dans le domaine du désarmement. La Colombie insiste sur le rôle prioritaire que doit prendre le désarmement nucléaire dans les travaux de la Conférence du désarmement, car les peuples du monde entier ne seront pas tranquilles tant qu'il subsistera ne serait-ce qu'une seule arme nucléaire. La Colombie appuie en outre la proposition visant à négocier un traité d'interdiction de la production de matières fissiles, qui contribuerait de manière significative à la paix et à la sécurité internationales. La Conférence doit également entamer des négociations sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace et faire des avancées vers l'adoption d'une instrument juridiquement contraignant sur les garanties négatives de sécurité. Il est également important pour la Conférence de se saisir d'autres questions dans le domaine du désarmement, notamment s'agissant du commerce illicite des armes légères et de petit calibre et de l'utilisation de mines antipersonnel par des organisations terroristes. Mme Arango Olmos a par ailleurs souligné l'importance de la participation de la société civile dans les travaux de la Conférence.

Dans un discours d'adieu à la Conférence, l'ambassadeur de Turquie, M. Ahmet Üzümcü, qui prendra ses fonctions en tant que Directeur général de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques à la Haye le 25 juillet prochain, a souligné que la sécurité était essentielle pour la stabilité politique et économique du monde d'aujourd'hui, ainsi que pour la croissance et la prospérité. Après la guerre froide, les États sont devenus de plus en plus conscients que davantage d'armes ne saurait apporter plus de sécurité et que les efforts multilatéraux en faveur du désarmement et de la non-prolifération étaient devenus indispensables. Le multilatéralisme n'est pas une question de choix, mais plutôt une question de nécessité, en particulier à un moment où le fléau du terrorisme reste au premier plan et continue de sévir dans de nombreux pays, dont le sien. Il incombe à tous d'œuvrer en faveur d'un consensus sur les mesures à prendre pour répondre aux menaces communes, a déclaré M. Üzümcü. La capacité des États à répondre efficacement aux défis les plus pressants pour la paix et la sécurité internationales dépend dans une large mesure de la façon dont il sera tiré parti de forums multilatéraux tels que la Conférence du désarmement. Les délégations devraient «ranimer» la Conférence, qui a fait la preuve de ses capacités en réussissant à négocier et à conclure le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et la Convention sur les armes chimiques.

Intervenant au nom du Groupe des 21 pays non alignés membres de la Conférence du désarmement, l'ambassadeur de l'Inde, M. Hamid Ali Rao, a présenté la position du G-21 sur la question de la prévention de la course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique. Le Groupe des 21 réaffirme que l'exploration et l'utilisation de l'espace et les autres corps célestes à des fins pacifiques doit être au bénéfice et dans l'intérêt de tous les pays, indépendamment de leur degré de développement économique ou scientifique. L'utilisation croissante de l'espace extra-atmosphérique exige une plus grande transparence, des mesures de confiance et une meilleure information. Le Groupe souligne la nécessité de mesures supplémentaires en vue de mécanismes appropriés et efficaces aux fins de vérification pour empêcher une course aux armements dans l'espace. Face à l'urgence de prévenir une course aux armements dans l'espace, le G-21 est profondément préoccupé par les incidences négatives de la mise au point et du déploiement de systèmes de défense antimissiles et les tentatives d'acquérir des technologies militaires de pointe susceptibles d'être déployées dans l'espace, qui contribuent à l'érosion d'un climat international propice à la promotion du désarmement et au renforcement de la sécurité internationale. Le Groupe des 21 considère que les accords multilatéraux de désarmement constituent le mécanisme permettant aux États parties de se consulter et de coopérer pour résoudre tout problème qui pourrait éventuellement surgir quant à l'objectif ou dans l'application des dispositions de tels accords. La prévention d'une course aux armements dans l'espace a maintenant acquis un caractère urgent en raison de préoccupations légitimes quant au fait que les instruments juridiques existants sont insuffisants pour empêcher la militarisation de l'espace ou empêcher son armement, et qu'il faut consolider et renforcer le régime existant et améliorer son efficacité. À cet égard, la Conférence du désarmement est la seule instance multilatérale de négociation de la communauté internationale dans le domaine du désarmement et le G-21 considère qu'il est temps d'y commencer la négociation sur les questions liées à la «Prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique». M. Rao a enfin estimé que l'initiative conjointe russo-chinoise d'un projet de traité sur la prévention du déploiement d'armes dans l'espace, la menace ou l'emploi de la force contre des objets dans l'espace extra-atmosphérique (PPWT) était une contribution constructive aux travaux de la Conférence, et une bonne base de discussion en vue de l'adoption d'un instrument international contraignant.

Le Représentant permanent adjoint de l'Australie, M. Paul Wilson, a rappelé que la Commission internationale sur la non-prolifération nucléaire et le désarmement, qui s'est réunie à Vienne du 2 au 4 juillet, était une initiative conjointe australo-japonaise. Il a souligné l'importance des travaux de cet organisme indépendant, qui a été reconnue notamment lors de la récente Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. L'Australie félicite les coprésidents de la Commission et les treize commissaires pour leur travail, qui a contribué à faire progresser les débats et les discussions sur les objectifs de désarmement nucléaire. M. Wilson a également indiqué que les coprésidents étaient actuellement à Genève pour discuter d'un projet de centre mondial pour la non-prolifération nucléaire et le désarmement.

L'ambassadeur du Japon, M. Akio Suda, a pour sa part attiré l'attention de la Conférence sur le fait que les participants à cette réunion de la Commission internationale avaient exprimé leur profonde préoccupation devant l'incapacité de la Conférence du désarmement à entamer ses travaux sur un traité visant à interdire la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes, et ont déclaré que les gouvernements devraient envisager d'autres moyens d'entamer les négociations sur un tel traité.


La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra jeudi, le 8 juillet, à 10 heures.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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