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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND LE MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE LA BULGARIE

Compte rendu de séance
Le responsable de la politique de défense et des opérations de vérification au Département d'État des États-Unis présente la nouvelle politique spatiale de son pays

La Conférence du désarmement a entendu ce matin le Ministre bulgare des affaires étrangères, M. Nikolaï Mladenov, alors que la Bulgarie assume la présidence de la Conférence. La Conférence a également entendu M. Frank Rose, Sous-Secrétaire d'État adjoint des États-Unis, chargé de la politique de défense et des opérations de vérification, qui a présenté la nouvelle politique spatiale américaine et a tenu un débat interactif avec la Conférence, auquel ont participé la Fédération de Russie, l'Algérie, le Brésil et le Canada.

L'Ambassadeur Gancho Ganev de la Bulgarie, qui prend cette semaine ses fonctions de Président de la Conférence du désarmement, a assuré les délégations de l'engagement de son pays dans la recherche de solutions acceptables devant permettre à la Conférence de reprendre ses travaux de fond.

Le Ministre bulgare des affaires étrangères a déclaré que les problèmes mondiaux d'aujourd'hui ne peuvent être traités efficacement qu'avec la coopération de tous les États, ce qui implique des concessions et des compromis, en particulier dans le domaine du désarmement nucléaire et de la non-prolifération. M. Mladenov a souligné que le multilatéralisme était le mécanisme le plus sûr pour parvenir à des solutions à long terme répondant aux préoccupations de sécurité nationale de chacun, et le rôle de la Conférence du désarmement est primordial à cet égard. L'impasse dans laquelle se trouve la Conférence depuis longtemps et son incapacité à adopter un programme de travail ont sérieusement ébranlé la confiance de la communauté internationale dans sa capacité à aborder globalement les questions liées au désarmement et à la non-prolifération. Le Ministre a estimé que les craintes, les soupçons, les perceptions d'un seul pays ou groupe d'États ne devraient pas avoir pour conséquence d'empêcher la Conférence d'entreprendre les mesures les plus efficaces possibles pour atteindre l'objectif ultime du désarmement nucléaire. Entamer des négociations sur un traité d'interdiction de la production future de matières fissiles au sein de la Conférence serait une mesure déterminante et logique pour faire avancer le désarmement nucléaire et prévenir la prolifération.

M. Mladenov a souligné que le monde avait énormément changé au cours des 12 dernières années, mais la Conférence, elle, n'a pas changé. Il s'est demandé si elle était toujours à même de susciter et de maintenir la confiance nécessaire pour que les délégations s'assoient ensemble à la table de négociation. Il s'est aussi demandé pourquoi, alors qu'il existe une claire volonté d'avancer en matière de désarmement et de non-prolifération, la Conférence est incapable de concrétiser ce soutien par des accords spécifiques. Malgré les difficultés, la Bulgarie continue d'accorder une grande importance aux travaux de la Conférence. Le Ministre bulgare a conclu en soulignant que si la Conférence parvenait à un consensus sur un programme de travail pour la période restant jusqu'à la fin de la session de 2010, cela serait un signe clair que le multilatéralisme est possible au sein de la Conférence.

Présentant la nouvelle politique spatiale des États-Unis, le Sous-Secrétaire d'État adjoint des États-Unis, chargé de la politique de défense et des opérations de vérification, a déclaré que ce document rendu publique il y a deux semaines exposait les principales priorités du Président Obama s'agissant de l'espace et présentait les principes et objectifs devant présider à la mise en œuvre des activités et programmes spatiaux des États-Unis. Cette nouvelle politique traduit également un engagement des États-Unis à collaborer avec la communauté internationale pour préserver l'espace au bénéfice de tous les pays. La nouvelle politique reflète aussi le fait que l'espace est devenu un élément encore plus important de la sécurité économique collective et de la sécurité internationale. M. Rose a précisé que la nouvelle politique mettait davantage l'accent sur le renforcement de la coopération internationale et la collaboration, la promotion d'une action responsable dans l'espace, l'utilisation croissante de produits et services commerciaux, le renforcement et la dynamisation de l'industrie de l'espace des États-Unis, le renforcement de l'ouverture, ainsi que la promotion de la transparence et du renforcement de la confiance et la protection des capacités spatiales essentielles. Les défis émergents renforcent le besoin de parvenir à une plus grande stabilité dans l'espace. Cette stabilité renforcée pourrait être plus efficace grâce à la coopération internationale, notamment par l'adoption de mesures de réduction des débris orbitaux, de sensibilisation mutuelle aux situations liées aux activités spatiales, de partage de l'information pour éviter les collisions et de transparence et de mesures de confiance.

M. Rose a déclaré que la nouvelle politique affirmait également que les États-Unis étaient prêts à examiner des questions de contrôle des armements liées à l'espace et des propositions qui répondraient aux critères d'équité et l'efficacité quant à la vérifiabilité et renforceraient sa sécurité nationale et celle de ses alliés. Les États-Unis continuent donc de soutenir l'inclusion, dans le programme de travail de la Conférence, d'un mandat de discussion – sans négociation – dans le cadre du point de l'ordre du jour relatif à la prévention d'une course aux armements dans l'espace. Les États-Unis ont en outre appelé les gouvernements du monde entier à travailler ensemble pour adopter des approches visant l'exercice d'activités responsables dans l'espace pour le bénéfice des générations futures et a exhorté tous les pays à mener leurs activités spatiales en mettant l'accent sur l'ouverture et la transparence.

M. Victor Vasiliev de la Fédération de Russie a salué les changements dans l'attitude de l'administration américaine en ce qui concerne les questions spatiales. Il a aussi attiré l'attention sur le fait que les États-Unis ont rejoint récemment le consensus sur la résolution de l'Assemblée générale sur la transparence et les mesures de confiance en matière d'activités spatiales, présenté par la Russie et la Chine. Il s'est demandé si les États-Unis seraient prêts à s'associer aux travaux visant à élaborer des normes visant à renforcer la sécurité spatiale.

M. Rose a répondu qu'en ce qui concerne la négociation d'un accord sur le contrôle des armements dans l'espace, les États-Unis n'ont pas encore vu de proposition qui répondait aux critères qu'ils recherchent, mais qu'ils sont prêts à collaborer avec tous les partenaires afin d'améliorer la viabilité à long terme de l'espace.

M. Idriss Jazaïry de l'Algérie a relevé que les déclarations de ce matin témoignaient d'un mouvement positif dans le domaine du désarmement, estimant que le problème venait de ce que la Conférence du désarmement n'avançait pas au même rythme. Il a par ailleurs affirmé qu'aujourd'hui était un jour heureux pour l'Algérie grâce au lancement d'un nouveau satellite, en coopération avec l'Inde. En ce qui concerne le mandat de la Conférence du désarmement sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace, M. Jazaïry a relevé que M. Rose avait indiqué que les États-Unis appuient l'inclusion d'un mandat de discussion de la question, mais sans négociation, alors que le projet de programme de travail actuellement examiné évoque la possibilité «de discuter quant au fond, sans limitation, sans exclure la possibilité de négociations multilatérales» toutes les questions relatives à cette question, ce à quoi M. Rose a répondu que les États-Unis appuient la formulation figurant dans le projet de programme de travail.

M. Luiz Filipe De Macedo Soares du Brésil a pour sa part relevé que M. Rose avait indiqué que les négociations ne seraient possibles que si «les critères sont réunis». La vérifiabilité est en effet un objectif réalisable, car elle peut s'appuyer sur les capacités de plusieurs pays qui en ont les moyens. Mais l'équité est plus difficile à obtenir. Le représentant brésilien a estimé que les pays avancés en matière de technologie spatiale ne seront jamais en mesure de négocier et d'être partie à un accord dans ce domaine.

M. Marius Grinius du Canada a exprimé l'espoir que la Conférence serait en mesure de parvenir à l'adoption d'un programme de travail sous la direction de la Bulgarie. Il a par ailleurs souligné l'importance des contributions des États-Unis dans le cadre du point de l'ordre du jour sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace et le Canada apprécie l'engagement constant du Gouvernement américain sur cette question.


Le Conférence tiendra sa prochaine séance publique jeudi prochain, 15 juillet, à 10 heures. Il devrait s'agir de la dernière séance de la Conférence avant une suspension de la session de 2010, qui reprendra le 9 août.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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