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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT EXAMINE UN PROJET DE PROGRAMME DE TRAVAIL AVANT UNE SUSPENSION DE SESSION DE TROIS SEMAINES

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a tenu aujourd'hui la dernière séance publique de la deuxième partie de sa session de 2010 en entendant plusieurs délégations qui ont exprimé leur soutien au projet de programme de travail proposé par la présidence brésilienne le 8 juillet dernier et figurant au document CD/1889. Le Pakistan a toutefois rappelé que le pays jugeait inacceptable la négociation, envisagée dans ce texte, d'un traité d'interdiction de la production future de matières fissiles, qui porterait atteinte aux intérêts du pays en matière de sécurité.

Le projet de décision figurant au document CD/1889 envisage la création de quatre groupes de travail chargés respectivement de la «cessation de la course aux armements nucléaires et désarmement nucléaire», de négocier un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins militaires, de la «prévention d'une course aux armements dans l'espace» et de la question des «arrangements internationaux efficaces pour garantir les États non dotés d'armes nucléaires contre l'emploi ou la menace d'armes nucléaires». Le projet propose également de nommer trois coordonnateurs spéciaux sur les «nouveaux types et systèmes d'armes de destruction massive (armes radiologiques)», un «programme global de désarmement» et la «transparence dans le domaine des armements».

M. Gancho Ganev de la Bulgarie, qui a assumé cette semaine les fonctions de Président de la Conférence du désarmement, a déclaré qu'il tiendrait compte des positions de tous les États concernés dans ses efforts pour rechercher un compromis sur un programme de travail pour la Conférence. Il a regretté que les travaux de fond n'aient pu encore être lancés. Les consultations menées par le Brésil ont permis de parvenir au projet de décision figurant au document CD/1889, qui était un bon compromis équitable. M. Ganev poursuivra des consultations sur la base de ce document. Le Président a par ailleurs constaté, au cours du débat de ce matin, que le document jouissait d'un bon accueil de la part des États membres de la Conférence.

L'Ambassadeur Chitsaka Chipaziwa du Zimbabwe, dans une déclaration d'adieux à la Conférence, a rappelé que son pays accordait la priorité à un désarmement nucléaire général et complet afin de maintenir et de promouvoir la paix et la sécurité internationales et appuyait le rôle de la Conférence à cet égard. Il a ajouté que le règlement intérieur de la Conférence était la pierre angulaire et le point d'appui qui guident ses travaux: le principe du consensus a très bien fonctionné dans le passé et continue d'être utile et bien adapté. Le Zimbabwe considère le document CD/1889 comme une bonne base de départ en vue de faire avancer les travaux de la Conférence. Par ailleurs, la délégation zimbabwéenne est convaincue qu'il serait imprudent pour la Conférence de succomber à des pressions émanant de l'extérieur de cette instance; elle doit agir de manière objective, indépendante et à son propre rythme pour rester crédible et adaptée à la situation.

L'Ambassadrice Klara Turyogi Akóts de Hongrie, qui faisait également ses adieux à la Conférence, a déclaré que sa délégation était disposée à accepter le document CD/1889, saluant le maintien du mandat de négociation sur un traité d'interdiction de la production future de matières fissiles. Elle a ajouté qu'un programme de travail ne prévoyant pas un tel mandat serait totalement détaché de la réalité. Elle a exprimé l'espoir que, durant la période de suspension de la session, les délégations concernées prendront le temps d'examiner le projet de programme de travail actuel quant au fond et que la Conférence serait prête à l'adopter le plus tôt possible.

Intervenant au nom de l'Union européenne, l'Ambassadeur Dimitris Iliopoulos a déclaré que l'Union européenne considérait que le document CD/1889 était une nouvelle étape sur la voie devant remettre la Conférence au travail et constituait un document de compromis pour enfin sortir de l'impasse. L'Union européenne a soutenu les efforts de la présidence pour parvenir à un consensus sur ce document mais est déçue de voir que la souplesse dont elle a fait preuve ne rencontre pas une attitude plus constructive de la part de certaines délégations. L'Union européenne réaffirme toutefois son engagement en faveur de la Conférence et de l'ouverture immédiate de négociations sur l'interdiction de la production future de matières fissiles.

Outre le Zimbabwe et la Hongrie, les délégations de l'Ukraine, du Japon, de l'Italie, de la République de Corée et de la Turquie sont intervenues pour indiquer qu'elles étaient disposées à accepter le document CD/1889 sur le programme de travail. La délégation de l'Argentine a pour sa part indiqué qu'elle ferait preuve de souplesse en vue de parvenir à un consensus en tenant compte de ce document.

L'Ambassadrice Laura Kennedy des États-Unis a exprimé le souhait que la Conférence soit informée de la position des délégations qui ont indiqué qu'elles consulteraient leurs capitales s'agissant du document CD/1889, et a souhaité savoir quelle était la situation à cet égard. L'Ambassadeur Hellmut Hoffmann de l'Allemagne a ajouté que, s'il n'y avait pas d'objection à l'adoption du projet de programme de travail dont est saisie la Conférence, il ne voyait pas de raison pour que les délégations ne puissent parvenir à un consensus sur ce texte.

L'Ambassadeur Zamir Akram du Pakistan a rappelé que son pays avait toujours clairement exprimé sa position s'agissant de la négociation d'un traité d'interdiction de la production future de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires, considérant qu'une telle négociation était inacceptable pour le Pakistan car elle porterait atteinte aux intérêts du pays en matière de sécurité. Cette position n'a pas changé.

L'Ambassadrice des États-Unis, appuyée par l'Ambassadeur Akio Suda du Japon, a par ailleurs exprimé sa préoccupation s'agissant des réunions informelles, estimant que la Conférence devrait revoir la pratique actuelle qui veut que des réunions soient convoquées même lorsqu'il n'y a pas d'orateurs inscrits. Les coordonnateurs devraient être en mesure de juger de leur propre chef si des réunions supplémentaires sont nécessaires ou pas. Il faut tenir compte du bon sens et des considérations budgétaires et ne pas convoquer de réunion lorsque personne ne souhaite prendre la parole.


Le Conférence tiendra sa prochaine séance dans la semaine du 9 août, lorsque la Conférence reprendra les travaux de sa session de 2010 après une suspension de trois semaines. Le jour de la première plénière sera annoncé ultérieurement.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC10/031F