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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND LE MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE L'UKRAINE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, le Ministre ukrainien des affaires étrangères, M. Kostyantyn Gryshchenko, qui a notamment déclaré que le l'Ukraine considère la Conférence comme l'une des plus importantes instances multilatérales dont dispose la communauté internationale. Il a ajouté qu'il était extrêmement important de parvenir dès que possible à un consensus sur le programme de travail de 2010.

M. Gryshchenko a rappelé que son pays avait volontairement renoncé, il y a 16 ans, à son arsenal nucléaire, qui était le troisième au monde, et le pays s'est récemment engagé à ne plus détenir de stocks d'uranium hautement enrichi. L'Ukraine se félicite d'événements récents positifs en matière de désarmement, comme le Sommet de Washington sur la sécurité nucléaire, la signature du nouveau traité de réduction des armes stratégiques entre les États-Unis et la Russie et de la Conférence d'examen de 2010 sur la non-prolifération des armes nucléaires. Le Ministre a souligné que l'élimination des armes nucléaires dans leur ensemble était la seule garantie qu'elles ne seront jamais utilisées. Mais il faut pour cela un ensemble de mesures concrètes. L'une d'elles consiste à mettre un terme à la production de matières fissiles. Ainsi, un traité d'interdiction de la production future de matières fissiles serait une avancée majeure vers le désarmement nucléaire mondial et réduirait les possibilités qui s'offrent aux terroristes d'acquérir des matériaux nucléaires. C'est pourquoi l'Ukraine regrette vivement l'impasse dans laquelle se trouve la Conférence qui l'empêche de reprendre ses travaux sur les questions de fond.

Le Ministre ukrainien des affaires étrangères s'est par ailleurs prononcé en faveur d'un document multilatéral juridiquement contraignant sur les garanties négatives de sécurité, en vue de donner des assurances aux États non dotés d'armes nucléaires contre le recours ou la menace de recours aux armes nucléaires. L'Ukraine se félicite des résultats de la Conférence d'examen de 2010 du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, qui a permis d'obtenir le consensus et aborde la question des dispositions concernant le retrait du Traité. Le document final est d'une importance cruciale pour le renforcement de l'architecture de sécurité internationale, a estimé M. Gryshchenko. L'Ukraine, en tant qu'acteur actif dans la conquête de l'espace, salue l'initiative conjointe de la Russie et de la Chine pour un projet de traité sur la prévention du placement d'armes dans l'espace extra-atmosphérique, et la menace ou l'emploi de la force contre les objets spatiaux.

Le Président de la Conférence du désarmement, M. Alex Van Meeuwen, qui termine cette semaine son mandat de quatre semaines et sera remplacé, à la présidence, par l'ambassadeur du Brésil, s'est félicité que la Conférence soit parvenue, après d'intenses discussions, à établir un programme d'activités détaillé et complet, qui devrait lui permettre de poursuivre sa mission dans un esprit positif et constructif. Il a rappelé que la Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires s'est prononcée en faveur de la convocation, en septembre 2010, d'une réunion de haut niveau, qui serait l'occasion de passer sous la loupe, dans un esprit ouvert et créatif, les pratiques de la Conférence. Il a enfin dit vouloir continuer à contribuer activement à l'obtention du consensus nécessaire sur un futur programme de travail de la Conférence du désarmement.

La représentante permanente adjointe de la Norvège, Mme Hilde Skorpen, a également pris la parole aujourd'hui alors qu'elle quitte ses fonctions à Genève, constatant que la Conférence du désarmement se trouvait toujours dans la même situation que lorsqu'elle était arrivée, en 2006. Les événements récents ont montré que la question des stocks resterait un obstacle pour les négociations futures sur l'interdiction des matières fissiles et a regretté que le traité d'interdiction de la production de matières fissiles soit la seule question considérée comme étant «mûre» pour entamer des négociations. La Norvège estime que l'élimination totale des armes nucléaires reste l'objectif le plus important. L'impératif humanitaire devrait être au centre des efforts de la Conférence, a-t-elle ajouté. La Conférence devrait en outre réexaminer la pratique des groupes régionaux, a par ailleurs recommandé la représentante norvégienne, qui a estimé que la façon dont ils fonctionnent était préjudiciable à la Conférence en empêchant que les questions soient discutées directement.


La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra le mardi 15 juin, sous présidence brésilienne, pour entendre le Ministre des relations extérieures du Brésil, M. Celso Amorim.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC10/024F