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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT DÉCIDE DE TENIR DES RÉUNIONS INFORMELLES SUR LES DIFFÉRENTS POINTS DE L'ORDRE DU JOUR

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement s'est réunie, aujourd'hui, pour conclure la discussion entamée jeudi après-midi sur la poursuite des travaux. Elle a décidé dans ce cadre de tenir des réunions informelles pour examiner chacun des points de l'ordre du jour portant sur les questions de fond.

Le texte présenté par le Président (CD/WP.560) contient le calendrier des réunions informelles et indique les délégations qui présideront ou coordonneront chacune de ces réunions. Il précise que le calendrier des réunions est établi sans préjudice de toute décision future de la Conférence concernant son programme de travail et que les discussions informelles se tiennent en complément des activités de la Conférence et ne visent en aucun cas à les remplacer.

À l'ouverture de la séance ce matin, le Président de la Conférence, M. Alex Van Meeuwen, a proposé une planification des activités à venir s'agissant des réunions informelles envisagées par la Conférence du désarmement, qui prévoit l'examen de tous les points de l'ordre du jour, conformément à la demande en ce sens formulée par plusieurs délégations. Le représentant de l'Égypte, au nom du Groupe des 21 (pays non alignés membres de la Conférence, ou G21), ayant suggéré que la proposition du Président sur les réunions informelles soit formulée dans un document officiel soumis à l'approbation de la Conférence, ce document a été présenté en fin de journée par le Président avant de recevoir l'aval des délégations.

Le Président a précisé que le document qu'il soumettait aujourd'hui à la Conférence contenait un calendrier prévoyant la tenue de quatre réunions pour chacun des points de l'ordre du jour. M. Van Meeuwen a par ailleurs signalé que la Présidence avait organisé d'autres consultations avec les groupes régionaux et la Chine. Enfin, il a précisé que le nouveau programme prévoit que la première réunion informelle se tiendrait demain matin.

Au cours de la séance du matin, sont intervenus les pays suivants: Égypte (au nom du Groupe des 21 pays non alignés membres de la Conférence), Chine, Algérie, Pakistan, États-Unis, Brésil, Iran et Italie. Le Secrétaire général de la Conférence, M. Sergei Ordzhonikidze, a également pris la parole.


La prochaine séance plénière publique de la Conférence du désarmement se tiendra le vendredi 11 juin. Elle doit entendre à cette occasion une déclaration du Ministre des affaires étrangères de l'Ukraine, M. Kostyantyn Hrychtchenko.


Aperçu des déclarations

M. ALEX VAN MEEUWEN, Président de la Conférence du désarmement, a annoncé que la présente séance avait été organisée afin d'entendre les délégations qui n'avaient pas eu le temps de s'exprimer lors de la séance de jeudi dernier. Il a par ailleurs précisé avoir modifié la planification des activités à venir, en réponse à la demande de certaines délégations qui souhaitaient que tous les points de l'ordre du jour soient examinés lors des réunions informelles envisagées. Enfin, il a informé la Conférence du décès, survenu mardi dernier à l'âge de 63 ans, de l'ambassadeur Chris Sanders, représentant des Pays-Bas auprès de la Conférence de 1999 à 2005.

M. HISHAM BADR (Égypte, au nom du Groupe des 21) a expliqué que son groupe s'était penché sur la proposition du Président concernant la planification des activités à venir et comptait lui envoyer une lettre réitérant la position du Groupe, telle qu'elle a été exprimée lors de la séance de jeudi dernier. Le représentant égyptien a assuré avoir considéré la proposition du Président dans un esprit constructif. Il a indiqué que le G21 se félicitait de la réactivité du Président, qui a montré qu'il tenait compte des demandes des États membres. Selon lui, la proposition du Président devrait être soumise comme projet de proposition officiel à la plénière; c'est la Conférence qui devrait se prononcer sur ce document. La proposition devrait en outre inclure les noms des coordonnateurs des réunions et elle devrait assurer le maintien d'un équilibre dans le traitement de tous les points de l'ordre du jour. Le représentant égyptien a souhaité que ces questions d'organisation soient réglées avant le début des discussions informelles. Il a insisté sur l'importance de respecter le règlement intérieur de la Conférence du désarmement. Enfin, il a rappelé que la priorité restait l'adoption d'un programme de travail.

M. WANG QUN (Chine) a constaté les efforts déployés par le Président de la Conférence ces derniers jours. Il s'est également félicité du rôle joué par l'Égypte, au sein du G21, ainsi que des propositions concrètes formulées par le représentant de l'Algérie. En ce qui concerne les questions de fond sur la manière de mener les discussions informelles, la Chine rappelle que les différentes parties sont proches d'un accord. Il importe de saisir le moment propice pour commencer les discussions informelles, si possible dès cet après-midi, a-t-il insisté, reconnaissant toutefois qu'il était essentiel de résoudre toutes les questions pertinentes au préalable. Le représentant chinois a réitéré son appui aux propositions de l'Égypte au nom du G21: il estime également que les propositions du président devraient prendre la forme d'un document de la Conférence qui serait adopté en séance plénière. «Comme dit le proverbe: il faut être bien armé d'une règle et d'un compas pour dessiner carrés et cercles», a souligné le délégué. Il a en effet rappelé que la Conférence a des règles; le règlement intérieur est essentiel pour les relations bilatérales, internationales comme pour le fonctionnement interne à un pays. M. Wang a conclu sa déclaration en rappelant qu'«il ne faut pas boire un breuvage empoisonné pour étancher sa soif».

M. ALEX VAN MEEUWEN, Président de la Conférence du désarmement, a fait part de son intention de prendre en considération les préoccupations des délégations. Il a accepté de présenter sa proposition sous forme de document officiel. Il a également répété qu'il compte organiser des discussions informelles dès 15 heures, cet après-midi.

M. IDRISS JAZAÏRY (Algérie) a remercié le Président de ses efforts visant à permettre à la Conférence du désarmement d'entamer ses discussions informelles. Il a fait sienne la suggestion du G21 visant à ce que la proposition du Président soit formulée dans un document soumis à l'approbation de la Conférence. Il a rappelé qu'il existe deux voies possibles pour les discussions, à savoir les consultations bilatérales et celles que mène le Président avec les groupes régionaux pour s'accorder sur un programme de travail. Selon le représentant algérien, le Président a le pouvoir d'organiser ces réunions. En revanche, celles touchant des questions de fond, bien qu'elles peuvent faire l'objet de discussions informelles, n'en doivent pas moins être approuvées par la Conférence.

M. ZAMIR AKRAM (Pakistan) a rappelé que sa délégation s'était exprimée à plusieurs reprises sur l'importance pour la Conférence d'agir conformément à son règlement. Selon lui, le Président devrait préparer un document contenant: un calendrier des réunions informelles avec une répartition égale et équilibrée entre tous les points; les paramètres de déroulement des réunions en question; et le nom des coordonnateurs devant présider ces réunions informelles. Il a fait remarquer que ce dernier point ne sera pas réglé si la Conférence compte entamer ses réunions dès cet après-midi. Il s'est dit d'avis que les coordonnateurs, puisqu'ils sont choisis par le Président, ne devraient avoir ni rôle, ni statut; ils ne devraient pas pouvoir faire avancer une question particulière qui n'aurait pas au préalable fait l'objet d'un consensus; enfin, à la conclusion des réunions informelles, ils ne seraient pas censés porter de jugement.

MME LAURA KENNEDY (États-Unis) a reconnu que les États membres se trouvent aujourd'hui à un moment important dans la manière d'aborder les travaux de la Conférence. Des progrès ont été réalisés; des consensus ont été obtenus sur l'ordre du jour reprenant tout l'éventail de questions qui ont de l'importance pour les États membres. Pour la délégation américaine, il faut continuer les efforts pour dégager un consensus sur le programme de travail. Il faut poursuivre sur cette voie. Elle a reconnu également l'importance pour le Président d'organiser des réunions informelles pour comprendre les différentes questions de fond. Elle a partagé la conviction qu'il appartenait au Président de faciliter ce processus. Il s'agit de discussions informelles et non de préjuger de l'issue des négociations, a-t-elle souligné.

M. LUIZ FILIPE DE MACEDO SOARES (Brésil) a rappelé que son règlement intérieur stipulait que la Conférence du désarmement pouvait se réunir en séances plénières formelles ou informelles et envisageait également la possibilité de créer des organes subsidiaires qui sont à participation illimitée. Or à ce jour, la Conférence n'a rien décidé qui soit différent, donc elle continue de travailler avec tous les États membres. Les réunions sont forcément à participation illimitée, a-t-il souligné. Selon la délégation brésilienne, la Conférence doit pouvoir tenir des discussions dans le cadre de réunions informelles, comme cela a été la pratique jusqu'ici, et non créer une autre catégorie de réunion.

M. SERGEI ORDZHONIKIDZE, Secrétaire général de la Conférence du désarmement, a fait remarquer que les propositions du G21 n'étaient pas contraires à celles du Président. Il n'a perçu aucune contradiction entre les deux. Selon son Secrétaire général, si la Conférence veut aller de l'avant, les consultations sur le programme de travail devraient se poursuivre pour ne pas perdre davantage de temps. Les propositions pour les discussions informelles sont équilibrées: la Conférence pourrait poursuivre sur cette base, a-t-il estimé.

M. HAMID BAEIDI NEJAD (Iran) a apprécié les efforts menés par le Président pour faire avancer des travaux de la Conférence. Il a partagé l'évaluation du Secrétaire général de la Conférence du désarmement et reconnu qu'il n'y a pas de contradiction entre les propositions du G21 et celles du Président. Il faut respecter le règlement intérieur de la Conférence du désarmement, mais également faire avancer les travaux en convoquant une réunion informelle dès cet après-midi, a-t-il estimé. Concilier les deux ne devrait pas, de l'avis de la délégation iranienne, être difficile. Le représentant a proposé que la Conférence tienne une séance plénière très courte pour adopter cette proposition, puis entame ses discussions informelles tout de suite après.

M. GIOVANNI MANFREDI (Italie) a déclaré que son pays privilégiait les négociations sur l'adoption du programme de travail. Toutefois, l'Italie estime possible d'entamer dès cet après-midi les discussions informelles sur tous les points de l'ordre du jour. La Conférence est très proche d'un accord pour officialiser les travaux à venir, a-t-il rappelé.

M. WANG QUN (Chine) a également constaté que les points de vue exprimés aujourd'hui n'étaient pas contradictoires et a pris note de l'intention du Président de présenter ses propositions sous la forme d'un document officiel. Enfin, il a souligné que la délégation chinoise était prête à participer à des discussions informelles à tout moment, même dans le cadre de réunions nocturnes.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC10/023F