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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND LE SECRÉTAIRE D'ÉTAT AUX AFFAIRES STRATÉGIQUES DE LA ROUMANIE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a tenu, cet après-midi, une séance plénière afin d'entendre une déclaration du Secrétaire d'État aux affaires stratégiques de la Roumanie, M. Bogdan Aurescu, qui a fait remarquer que l'on assistait aujourd'hui à une approche positive des efforts multilatéraux visant le désarmement et la non-prolifération et que la Conférence devrait tirer parti de l'environnement international actuel qui semble être beaucoup plus propice à de nouveaux efforts en faveur du désarmement nucléaire que cela n'était le cas jusqu'ici.

Certes, les négociations en matière de désarmement ne peuvent pas apporter de réponses et de solutions miraculeuses à tous les problèmes, a poursuivi M. Aurescu. Il n'en demeure pas moins que la Conférence du désarmement pourrait avoir un impact nettement plus important dans son domaine de compétence, a-t-il estimé. Malheureusement, la Conférence n'est pas parvenue à engager des travaux de fond en 2009 en dépit de l'évolution positive de l'an dernier. De l'avis du Secrétaire d'État roumain, tous les États Membres de la Conférence partagent le point de vue selon lequel «la Conférence doit absolument éviter l'absence de progrès en 2010». L'environnement international actuel dans le domaine du désarmement nucléaire et de la non-prolifération devrait insuffler un élan à la Conférence afin qu'elle reprenne son rôle d'instance de négociation. Faute de quoi, le danger est grand de voir la Conférence perdre de sa pertinence, a-t-il insisté.

M. Aurescu a souligné que la Roumanie soutient fermement la Conférence en tant que cadre majeur pour les questions nucléaires. Il a ajouté que son pays était partisan de l'adoption d'un programme de travail dès que possible, afin de permettre à la Conférence de reprendre son mandat en tant qu'organe de négociation. La Conférence doit tirer parti des progrès enregistrés l'an dernier et s'appuyer sur le programme de travail adopté par consensus en mai 2009, a déclaré le Secrétaire d'État. «Nous sommes tous conscients qu'un tel programme n'est pas une fin en soi, mais juste un outil qui devrait permettre à la Conférence de s'acquitter de ses fonctions en tant qu'unique organe multilatéral de négociations dans le domaine du désarmement», a-t-il ajouté.

L'une des questions essentielles qui se posent à la Conférence est celle de la négociation d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles pour la fabrication d'armes nucléaires qui rendrait le désarmement nucléaire irréversible, a poursuivi M. Aurescu. La Conférence doit engager les négociations sur un tel traité, a-t-il déclaré, précisant que pour la Roumanie, ces négociations constituent la prochaine étape logique pour promouvoir le désarmement nucléaire et la prévention de la prolifération. Il est crucial que l'ensemble des membres de la Conférence fasse preuve de volonté politique pour ces négociations. Outre le lancement immédiat de négociations sur un traité sur les armes fissiles, l'entrée en vigueur du Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires est une composante essentielle de l'effort international commun visant à prévenir la prolifération des armes nucléaires et à parvenir au désarmement nucléaire, a également souligné M Aurescu. Le Gouvernement roumain est préoccupé de ce que dix ans après son ouverture à la signature, ce dernier Traité ne soit toujours pas entré en vigueur. Jugeant également essentielle la question de l'espace extra-atmosphérique et soulignant que l'usage de l'espace devrait se faire à des fins exclusivement pacifiques, le Secrétaire d'État roumain a exprimé l'espoir que la Conférence s'engagera en 2010 dans un débat ouvert et fructueux concernant ces questions.

«Nous ne pouvons permettre que la prochaine Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires échoue», a par ailleurs lancé le Secrétaire d'État roumain. Pour être couronnée de succès, cette Conférence d'examen devra traiter des trois piliers du Traité de manière structurée et équilibrée, a-t-il souligné, rappelant que chacun de ces trois piliers englobe des questions qui sont cruciales pour les intérêts nationaux des États parties. M. Aurescu a par ailleurs insisté sur la nécessité de renforcer le régime de garanties de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Il faut aussi reconnaître que le succès à long terme des efforts visant à renforcer le régime de non-prolifération dépendra également de la volonté des États dotés de l'arme nucléaire de réduire leurs propres stocks d'armes nucléaires ainsi que leur dépendance à l'égard de ces armes dans leurs doctrines militaires, a déclaré le Secrétaire d'État. Il s'est ici félicité des discussions bilatérales menées entre les États-Unis et la Fédération de Russie afin de finaliser un nouveau traité sur la réduction des armes stratégiques (START). Il ne faut pas non plus oublier les armes conventionnelles, a poursuivi M. Aurescu. Aussi, a-t-il réitéré le soutien de la Roumanie aux efforts déployés afin d'interdire les armes à sous-munitions – qui ont des conséquences humanitaires inacceptables. Dans le monde d'aujourd'hui, la paix et la sécurité doivent être appréhendées dans une perspective globale, a-t-il conclu, appelant la Conférence à saisir l'occasion d'engager sans délai son travail de fond.


La Vice-Ministre des affaires étrangères du Japon s'adressera à la Conférence demain matin, à 10 heures. Le vendredi 5 mars, à 10 heures, la Conférence doit entendre le Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC10/013F