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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND LA VICE-MINISTRE PARLEMENTAIRE AUX AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU JAPON

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a tenu, ce matin, une séance plénière au cours de laquelle elle a entendu la Vice-Ministre parlementaire aux affaires étrangères du Japon, Mme Chinami Nishimura, qui a jugé «essentiel de renforcer la coopération internationale pour soutenir fondamentalement le régime actuel de désarmement nucléaire et de non-prolifération».

Le désarmement nucléaire par tous les États qui possèdent des armes nucléaires est essentiel, a poursuivi Mme Nishimura, qui a ajouté que le Japon anticipe que les États-Unis et la Fédération de Russie vont bientôt conclure un traité de suivi du Traité de réduction des armes stratégiques (START) et apporter ainsi à la communauté internationale une preuve tangible de résultats concrets dans le domaine du désarmement nucléaire. Ensuite, l'entrée en vigueur du Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires est une question de grande importance et le Japon souhaite fortement une ratification rapide de cet instrument par tous les pays figurant à l'Annexe 2 du Traité, notamment les États-Unis et la Chine. En attendant l'entrée en vigueur de ce Traité, a précisé Mme Nishimura, le Japon demande que soit prolongé le moratoire sur les essais nucléaires. Enfin, le Japon en appelle fermement au lancement rapide et à la conclusion de négociations sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires dans le cadre de la Conférence du désarmement. Toute question, y compris celle des stocks existants, devrait être traitée dans le cadre du processus de négociations, a souligné la Vice-Ministre. En attendant l'entrée en vigueur d'un tel traité, le Japon exhorte tous les États dotés d'armes nucléaires à déclarer et maintenir un moratoire sur la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire.

Avec les rendez-vous tout proches du Sommet sur la sécurité nucléaire globale et de la Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), cette année 2010 est une étape cruciale sur la voie de la réalisation d'un monde exempt d'armes nucléaires, a souligné Mme Nishimura. Le Japon est d'avis qu'il faudra s'attaquer globalement au désarmement nucléaire et à la non-prolifération.

La Conférence devrait être félicitée pour être parvenue, l'an dernier, à surmonter onze années de paralysie et à adopter un programme de travail, a déclaré Mme Nishimura. Il est toutefois regrettable qu'après cet événement, un accord n'ait pu être trouvé sur la mise en œuvre du programme de travail que la Conférence avait elle-même adopté. Pour assurer des progrès concrets au sein de la Conférence, les États Membres devraient concentrer leurs efforts sur l'adoption rapide d'un programme de travail basé sur l'accord de l'an dernier et ce, en discutant sérieusement entre eux et en faisant preuve d'un esprit de coopération, a affirmé la Vice-Ministre japonaise.

Alors que la communauté internationale est actuellement confrontée à la menace du développement d'armes nucléaires et au risque du terrorisme nucléaire, il est essentiel pour le monde entier de déployer rapidement des efforts en matière de désarmement nucléaire et de non-prolifération, a déclaré la Vice-Ministre. Lors du Sommet du Conseil de sécurité des Nations Unies de septembre dernier (consacré à la non-prolifération et au désarmement nucléaire), le Premier Ministre japonais, M. Yukio Hatoyama, avait évoqué la responsabilité morale qui est celle du Japon en tant que seul pays à avoir subi des bombardements atomiques et avait fait part de la détermination du Japon de prendre la tête de la lutte pour l'élimination des armes nucléaires. Ainsi, a précisé Mme Nishimura, le Japon a-t-il soumis, à la dernière session de l'Assemblée générale, une résolution sur l'élimination des armes nucléaires qui a été adoptée avec le soutien d'une écrasante majorité d'États Membres. Par ailleurs, le Japon a agi en faveur du renforcement du régime de garanties de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et pris des initiatives visant l'universalisation du Protocole additionnel. Le pays a également promu l'éducation en matière de désarmement et de non-prolifération auprès de la société civile.

D'autre part, le Japon a lancé une initiative conjointe avec l'Australie: la Commission internationale sur la non-prolifération et le désarmement nucléaires - laquelle a publié son rapport en décembre dernier. Comme cela a été confirmé le mois dernier dans la déclaration commune des Ministres des affaires étrangères du Japon et de l'Australie, les deux pays entendent également promouvoir, pour la Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de ce printemps, un ensemble de propositions de mesures pratiques de désarmement nucléaire et de non-prolifération, en tentant compte du rapport de la Commission internationale sur la non-prolifération et le désarmement nucléaires susmentionnée, a par ailleurs indiqué Mme Nishimura. La Conférence d'examen du TNP ne devrait pas être un lieu de confrontation entre les États non dotés d'armes nucléaires et ceux qui en sont dotés, mais bien un lieu de coopération, a-t-elle souligné.

Le moment est venu pour la Conférence du désarmement de se remettre au travail et de s'acquitter du rôle de premier plan qui est le sien en tant qu'unique instance multilatérale de négociations dans le domaine du désarmement, a conclu Mme Nishimura. Le Japon espère que la Conférence approuvera et appliquera un programme de travail le plus tôt possible, a-t-elle dit.


Lors de sa prochaine séance plénière, demain matin, à 10 heures, la Conférence entendra le Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan.


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DC10/014F