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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND LE MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE L'IRLANDE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, cet après-midi, une déclaration du Ministre des affaires étrangères de l'Irlande, M. Micheál Martin.

La République islamique d'Iran et la République populaire démocratique de Corée, que le Ministre irlandais a mentionnées dans son intervention, ont également pris la parole cet après-midi. M. Martin a en effet affirmé que «Nous sommes confrontés à des risques très sérieux et différents de prolifération, en particulier en provenance d'Iran et de la République populaire démocratique de Corée». Et il a ajouté: «Il faut y répondre sérieusement et la question du retrait du Traité [sur la non-prolifération des armes nucléaires] doit également être abordée», estimant que les circonstances apparaissent plus propices à cet égard que cela n'a été le cas au cours de la décennie écoulée.

Le Ministre irlandais des affaires étrangères a dit sa fierté après l'adoption à Dublin, en mai 2008, de la Convention sur les armes à sous-munitions. Cette Convention a désormais été ratifiée par 30 États et signée par 104 autres; elle entrera en vigueur le 1er août prochain, et la première réunion des États parties se tiendra plus tard cette année, ouvrant une nouvelle phase de travail axée sur l'application de cet instrument et son adoption universelle. M. Martin a par ailleurs souligné que, lors de la Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) qui va se tenir au printemps, les États devraient réaffirmer leur acceptation d'importantes décisions qui ont été prises lors de conférences d'examen antérieures, se mettre d'accord sur des progrès mesurables qui devraient être réalisés et trouver les mesures à adopter pour l'instauration d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient. Il a en outre fait part de sa préoccupation de constater que, près de 14 ans après son adoption par l'Assemblée générale des Nations Unies, le Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires n'est toujours pas entré en vigueur.

Le Ministre des affaires étrangères de l'Irlande a lancé un appel aux membres de la Conférence afin qu'ils se mettent d'accord sans délai sur un programme de travail. Il a par ailleurs rappelé que l'Irlande est fermement engagée en faveur du développement d'un traité international contraignant et complet sur le commerce des armes, couvrant tous les types d'armes et munitions.


La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra demain, à 15 heures, pour entendre le Secrétaire d'État de la Roumanie. Le jeudi 4 mars à 10 heures, c'est le Vice-Ministre des affaires étrangères du Japon qui s'adressera à la Conférence et, le vendredi 5 mars à 10 heures, le Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan.

Aperçu des déclarations

M. MICHEÁL MARTIN, Ministre des affaires étrangères de l'Irlande, a souligné que l'un des moments dont il est le plus fier, en tant que Ministre irlandais des affaires étrangères, a été l'adoption de la Convention sur les armes à sous-munitions, en mai 2008, à l'issue de la Conférence diplomatique de Dublin. Cette Convention a désormais été ratifiée par 30 États et signée par 104 autres et elle entrera en vigueur le 1er août prochain, a-t-il indiqué, ajoutant que la première réunion des États parties se tiendra ultérieurement cette année en République démocratique populaire lao, ce qui ouvrira une nouvelle phase de travail axée sur l'application de cet instrument et son adoption universelle.

Cette semaine marque l'anniversaire d'un autre moment majeur de l'histoire irlandaise et internationale, à savoir le quarantième anniversaire, vendredi prochain, 5 mars 2010, de l'entrée en vigueur du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), a poursuivi le Ministre irlandais des affaires étrangères. C'est en 1958, a-t-il rappelé, que l'un de mes illustres prédécesseurs, M. Frank Aiken, introduisait la première d'une série de résolutions des Nations Unies demandant que soit prévenue toute dissémination supplémentaire d'armes nucléaires. La réalisation durable du TNP a été de réduire le spectre de la guerre nucléaire. Malheureusement, a souligné M. Martin, un important travail inachevé reste à accomplir. La menace découlant des armes nucléaires est encore très réelle et des promesses restent non tenues. Du potentiel de destruction de notre planète découle l'impératif d'un monde exempt d'armes nucléaires. La communauté internationale doit donc redoubler d'efforts pour prévenir toute nouvelle prolifération d'armes nucléaires et doit écarter le risque de voir ces armes tomber entre les mains de terroristes. Le désarmement nucléaire et la non-prolifération doivent se renforcer mutuellement, a souligné le Ministre irlandais. Il a rappelé qu'aucun progrès n'a été enregistré en ce qui concerne la résolution demandant l'instauration d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient et que nombre des treize mesures pratiques convenues en 2000 n'ont toujours pas été appliquées. En ce moment, la nouvelle direction des États-Unis est source d'optimisme, a toutefois fait observer M. Martin. Des signaux parviennent également des États dotés de l'arme nucléaire indiquant qu'ils sont désireux de faire des progrès en matière de désarmement. La conclusion satisfaisante des négociations sur le suivi des accords START traduirait la rhétorique en réalité, a souligné le Ministre irlandais des affaires étrangères, se félicitant par ailleurs de la proposition en cinq points présentée par le Secrétaire général de l'ONU en octobre 2008. Lors de la Conférence d'examen du TNP qui va se tenir au printemps, les États devraient réaffirmer leur acceptation d'importantes décisions qui ont été prises lors de conférences d'examen antérieures; se mettre d'accord sur des progrès mesurables qui devraient être réalisés pour appliquer chacun des trois piliers du TNP; et identifier des mesures concrètes vers l'instauration d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient.

Nous sommes confrontés à des risques très sérieux et différents de prolifération, en particulier en provenance d'Iran et de la République populaire démocratique de Corée, a poursuivi M. Martin. Il faut y répondre sérieusement et la question du retrait du Traité doit également être abordée. Les circonstances apparaissent plus propices au TNP que cela n'a été le cas au cours de la décennie écoulée, a déclaré le Ministre irlandais. Rappelant que le Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires est une étape essentielle sur la voie du désarmement nucléaire, il a fait part de sa préoccupation de constater que, près de 14 ans après son adoption par l'Assemblée générale des Nations Unies, ce Traité n'est toujours pas entré en vigueur. Aussi, a-t-il encouragé les neuf États restants mentionnés à l'annexe 2 du Traité à immédiatement et inconditionnellement ratifier ce Traité.

La Conférence du désarmement, pour sa part, a apporté une contribution de premier ordre dans le domaine du contrôle des armements et du désarmement, a poursuivi M. Martin; aussi, s'est-il dit profondément déçu qu'elle ne soit pas parvenue à engager de négociation depuis près de quinze ans, l'Irlande n'ayant observé aucun travail significatif au sein de cette instance depuis qu'elle en est membre (1999). Le Ministre des affaires étrangères de l'Irlande a donc lancé un appel aux membres de la Conférence afin qu'ils se mettent d'accord sans délai sur un programme de travail. La négociation d'un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire est attendue depuis longtemps, a-t-il souligné; les négociations sur un tel traité devraient donc commencer dès que possible et ce traité devrait inclure un mécanisme de vérification et couvrir les stocks existants, a-t-il ajouté.

M. Martin a en outre exprimé l'espoir que la quatrième Réunion biennale des États relative au Programme d'action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre qui se tiendra à New York au mois de juin prochain serait couronnée de succès. Il a également souligné que l'Irlande est fermement engagée en faveur du développement d'un traité international contraignant et complet sur le commerce des armes, couvrant tous les types d'armes et munitions.

M. MOHAMMED TAGHI HOSSEINI (Iran) a assuré la présidence de la Conférence de l'appui et de la coopération de sa délégation. En réponse à la déclaration faite cet après-midi par le Ministre irlandais des affaires étrangères s'agissant des activités nucléaires pacifiques de l'Iran, il a déclaré que les activités nucléaires pacifiques de l'Iran sont tout à fait conformes au droit de l'Iran dans le cadre du TNP. Ce qu'a dit le Ministre irlandais ne correspond pas à la réalité, a-t-il ajouté. Étant donné que cette question ne s'inscrit pas dans l'ordre du jour de cette Conférence, il a indiqué souhaiter s'en tenir là, appelant les membres de la Conférence à éviter de politiser les débats en abordant des questions qui ne relèvent pas du mandat de la Conférence.

M. JON YONG RYONG (République populaire démocratique de Corée) a rejeté les allusions faites à son pays par le Ministre irlandais qui, dans sa déclaration, a donné la fausse impression que la République populaire démocratique de Corée serait le seul pays à être en violation du TNP et que les complications dans la péninsule coréenne seraient toutes attribuables à la République populaire démocratique de Corée. Son représentant a indiqué que le pays s'était retiré du TNP pour défendre ses intérêts et sa sécurité face aux positions hostiles des États-Unis. Ce retrait du TNP n'aurait pas eu lieu si les États-Unis n'avaient pas placé la République populaire démocratique de Corée dans l'axe du mal et n'avaient pas parlé de préempter une attaque nucléaire. Le TNP n'a pas pu empêcher le déploiement d'armes par un pays qui dispose d'un important arsenal, alors que ce TNP appelle les États nucléaires à démanteler leurs armes nucléaires, a insisté le représentant.


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DC10/012F