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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND LE MINISTRE ADJOINT DES AFFAIRES ETRANGÈRES DE L'ITALIE

Compte rendu de séance
Syria Also Sets Out its Disarmament Priorities

La Conférence du désarmement a tenu, cet après-midi, une séance plénière au cours de laquelle elle a entendu une déclaration du Ministre adjoint des affaires étrangères de l'Italie, M. Vincenzo Scotti, ainsi qu'une déclaration de la Syrie.

M. Scotti a rappelé toute l'importance que son pays accorde à la question prioritaire du désarmement nucléaire. Sur la scène internationale, a-t-il poursuivi, la priorité cette année sera inévitablement la Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Trois questions pourraient bien déterminer le résultat de cette Conférence d'examen, a-t-il précisé après avoir souligné que l'échec n'était pas une option : ces trois questions sont les mesures pratiques de désarmement nucléaire, les mécanismes permettant de faire avancer les objectifs de la résolution de 1995 sur le Moyen-Orient et le développement de mécanismes visant à renforcer le TNP afin de traiter plus efficacement des questions liées au respect, au retrait et à la mise en œuvre. Bien entendu, nous devrions également renouveler notre engagement en faveur de l'universalité du TNP, a-t-il ajouté. Un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire rendrait le désarmement nucléaire irréversible, a en outre fait valoir M. Scotti. Du point de vue de l'Italie, a-t-il ajouté, un tel traité doit inclure des dispositions crédibles concernant la vérification. Quant à la question des stocks, l'Italie estime qu'elle devrait être traitée durant les négociations et non pas apparaître comme une condition préalable à ces négociations.

La Syrie, pour sa part, a jugé profondément regrettable que le Moyen-Orient n'ait toujours pas reçu toute l'attention internationale en dépit du fait qu'un seul pays de cette région possède des armes et des capacités militaires nucléaires avancées en dehors de tout cadre de contrôle international. Reprendre à l'identique le document CD/1864 (contenant le programme de travail de la Conférence de l'an dernier) qui ne traite pas des préoccupations de tous les États telles qu'elles existent aujourd'hui ne permettra pas de recueillir le consensus (autour d'un programme de travail pour cette année), a en outre affirmé la Syrie; nous pouvons en partie nous appuyer sur ce document mais nous devons introduire de nouveaux éléments pour l'améliorer, a-t-elle précisé.

La Conférence a par ailleurs accepté la demande de participation à ses travaux en tant qu'observateur émanant de l'Islande.

La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra jeudi prochain, 11 février, à 10 heures.


Aperçu des déclarations

Le Ministre adjoint des affaires étrangères de l'Italie, M. VINCENZO SCOTTI, a rappelé qu'il s'était déjà adressé à la Conférence l'an dernier et a réitéré ce qu'il avait dit alors, à savoir que le désarmement nucléaire était une priorité pour la communauté internationale. Grâce à la vision du Président Obama d'un monde exempt d'armes nucléaires, le désarmement nucléaire et la non-prolifération sont devenus une priorité de l'ordre du jour international, a-t-il souligné. L'Italie, en tant que président du G8 l'an dernier, n'a eu de cesse de promouvoir cette question dans toutes les instances internationales, a-t-il en outre rappelé. Il s'est félicité des récents progrès enregistrés dans les négociations entre les États-Unis et la Fédération de Russie en vue d'un nouveau traité remplaçant le traité START et a exprimé l'espoir que ce nouveau traité puisse être conclu dans un avenir très proche. Les États-Unis et la Fédération de Russie, qui possèdent à eux deux près de 90% de tous les arsenaux nucléaires, peuvent ensemble envoyer un important message au monde en vue de l'éventuelle élimination de toutes les armes nucléaires, a déclaré M. Scotti.

Le Ministre adjoint des affaires étrangères de l'Italie a par ailleurs félicité les États-Unis pour leur initiative d'accueillir le premier Sommet sur la sécurité nucléaire et a estimé que cette initiative très appropriée arrivait à point nommé. La menace de terrorisme nucléaire requiert une action dévouée de la part de la communauté internationale, des États, de l'industrie et des autres acteurs, a-t-il indiqué. Sur la scène internationale, a-t-il poursuivi, la priorité cette année sera inévitablement la Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Après l'impasse de 2005, il faut espérer que la prise de conscience croissante, à travers le monde, des questions de non-prolifération favorisera le succès de cette Conférence d'examen. Nous sommes pleinement conscients du fait que l'attention internationale ne suffira pas, à elle seule, à garantir un résultat positif, a ajouté M. Scotti. Afin de parvenir à un succès lors de cette Conférence d'examen, nous devons fixer des objectifs réalistes accordant une égale priorité aux trois piliers que sont la non-prolifération, le désarmement et l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. L'échec n'est pas une option, a insisté M. Scotti. Le TNP reste la pierre angulaire de tous nos engagements en faveur du désarmement et de la non-prolifération, a-t-il rappelé. Si nous ne parvenons pas à des résultats au mois de mai à New York, a-t-il averti, il y a un risque accru de voir le régime du TNP être érodé encore davantage et nous pourrions être confrontés à une croissance des activités de prolifération. Aussi, M. Scotti a-t-il plaidé en faveur du renforcement de la confiance mutuelle entre tous les membres et en particulier entre les pays occidentaux et ceux du Mouvement des non-alignés. Trois questions pourraient bien déterminer le résultat de la Conférence d'examen, a précisé le Ministre adjoint : les mesures pratiques de désarmement nucléaire ; les mécanismes permettant de faire avancer les objectifs de la résolution de 1995 sur le Moyen-Orient ; et le développement de mécanismes visant à renforcer le TNP, afin de traiter plus efficacement des questions liées au respect, au retrait et à la mise en œuvre. Ces trois questions sont très complexes et de nouvelles idées et initiatives seront nécessaires à New York afin d'assurer que la Conférence d'examen aboutisse aux résultats que le monde en attend. Bien entendu, nous devrions également renouveler notre engagement en faveur de l'universalité du TNP, a ajouté M. Scotti.

Il existe aussi deux importants accords internationaux qui complèteraient parfaitement le régime de non-prolifération, a souligné le Ministre adjoint des affaires étrangères de l'Italie. Le premier est le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, négocié par la Conférence du désarmement et signé en 1996 mais qui n'est toujours pas entré en vigueur en raison d'un nombre insuffisant de ratifications ; aussi, l'Italie exhorte-t-elle les États qui n'ont pas encore signé ou ratifié ce Traité à réévaluer leur position. Le second est le traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire qui, bien sûr, n'existe pas encore, mais au sujet duquel l'Italie, comme un grand nombre de pays, estime que les négociations le concernant au sein de la Conférence sont attendues depuis longtemps. Un tel traité rendrait le désarmement nucléaire irréversible, a fait valoir M. Scotti. Du point de vue de l'Italie, a-t-il ajouté, un tel traité doit inclure des dispositions crédibles concernant la vérification. Quant à la question des stocks, l'Italie estime qu'elle devrait être traitée durant les négociations et non pas apparaître comme une condition préalable à ces négociations. Pour engager effectivement le processus de négociation, et traiter dans ce cadre toutes les préoccupations légitimes de sécurité nationale, la Conférence doit approuver de toute urgence un programme de travail, a souligné M. Scotti. Aussi, a-t-il lancé un appel fort en faveur de l'adoption d'un programme de travail comparable à celui adopté l'an dernier avec la décision CD/1864.

L'Italie soutient les efforts actuels visant à parvenir à un accord de portée plus large et juridiquement contraignant concernant les armes à sous-munitions dans le cadre de la Convention sur certaines armes classiques - accord qui soit acceptable aux pays qui, pour différentes raisons, ne sont pas en mesure de signer la Convention sur les armes à sous-munitions, a par ailleurs indiqué le Ministre adjoint des affaires étrangères.

M. FAYSAL KHABBAZ HAMOUI (Syrie) s'est dit encouragé par la déclaration récemment prononcée devant la Conférence par le Ministre des affaires étrangères du Bangladesh qui a notamment insisté sur la nécessité de créer une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient et d'aborder toutes les préoccupations légitimes de sécurité nationale des États. Il est profondément regrettable que le Moyen-Orient n'ait toujours pas reçu toute l'attention internationale en dépit du fait qu'un seul pays de cette région possède des armes et des capacités militaires nucléaires avancées en dehors de tout cadre de contrôle international. Le désarmement nucléaire reste la première priorité de la Syrie parce qu'aussi longtemps que des armes nucléaires existeront dans l'arsenal d'un pays au Moyen-Orient, le risque d'utilisation ou la menace d'utilisation de ces armes persisteront; ce pays continue de rejeter toutes les initiatives de paix tout en menaçant ses voisins d'une guerre totale qui transformera la région en zone la plus dangereuse du monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a précisé M. Hamoui. La Syrie réaffirme une fois de plus son engagement en faveur de ses obligations internationales au titre du TNP et demande à la communauté internationale d'exhorter toutes les parties au Moyen-Orient à rejoindre le TNP.

Nous avons adopté l'an dernier le document CD/1864 qui constituait un texte de compromis mais qui ne traite pas des préoccupations de tous les membres de la Conférence parce qu'il n'apporte pas de réponses claires aux questions du mécanisme de vérification et des stocks existants (ndlr : s'agissant d'un traité d'interdiction des matières fissiles), a par ailleurs déclaré M. Hamoui. En outre, la Syrie regrette l'absence (dans ce document) de toute traitement concret des trois autres questions essentielles que sont le désarmement nucléaire, les garanties négatives de sécurité et la prévention d'une course aux armements dans l'espace ; la Syrie soutient toutes les propositions constructives visant à traiter de ces trois questions très importantes dans le but de parvenir à des instruments juridiquement contraignants. Nous devrions engager un dialogue constructif afin d'adopter, pour 2010, un programme de travail basé sur un compromis mutuel et sur l'esprit de compréhension. Reprendre à l'identique le document CD/1864 (contenant le programme de travail de la Conférence de l'an dernier) qui ne traite pas des préoccupations de tous les États telles qu'elles existent aujourd'hui ne permettra pas de recueillir le consensus (autour d'un programme de travail pour cette année), a affirmé le représentant syrien. Nous pouvons en partie nous appuyer sur ce document mais nous devons introduire de nouveaux éléments pour l'améliorer, a-t-il précisé. Enfin, la Syrie estime que la question de l'élargissement de la composition de la Conférence mérite une attention adéquate, a-t-il conclu.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC10/006F